🎯 Pourquoi l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde est un thème central du programme d’histoire ?
L’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde traverse des siècles de violences symboliques et physiques, depuis l’Antiquité jusqu’au XXIe siècle, et elle éclaire directement les discriminations que les élèves voient encore aujourd’hui dans l’actualité.
Comprendre comment se sont construits des préjugés sur la couleur de peau, la religion ou l’origine, depuis les mondes anciens jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, permet de mieux repérer les mécanismes de haine qui ressurgissent sous d’autres formes, en particulier sur les réseaux sociaux.
De plus, suivre cette longue histoire donne des repères pour distinguer l’antijudaïsme religieux médiéval de l’antisémitisme moderne, ou encore pour relier les systèmes d’esclavage colonial, la ségrégation aux États-Unis et l’apartheid en Afrique du Sud.
Enfin, ce thème est central pour le brevet et le bac, car il croise de nombreux chapitres du programme sur les guerres mondiales, la décolonisation, la construction européenne et l’histoire des droits humains.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- 🧭 Définir le racisme et l’antisémitisme : repères essentiels
- 🏺 Mondes antiques : hiérarchies, altérité et proto-racismes
- ⛪ Moyen Âge : antijudaïsme chrétien, minorités et persécutions
- ⛓️ Esclavage atlantique et naissance du racisme colonial
- 🔬 XIXe siècle : racisme scientifique et impérialismes européens
- 📜 Antisémitisme moderne en Europe : de l’émancipation aux pogroms
- ☠️ Nazisme, Shoah et génocides raciaux du XXe siècle
- 🚍 Ségrégations légales : lois Jim Crow et apartheid sud-africain
- 🌍 Après 1945 : décolonisation, migrations et nouvelles formes de racisme
- ⚖️ Droit international, organisations et luttes institutionnelles
- 💻 Racisme et antisémitisme à l’ère numérique
- 🕯️ Mémoire, éducation et combats citoyens contre les discriminations
- 🔎 Conclusion : pourquoi cette histoire compte encore aujourd’hui
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ
- 🧩 Quiz
👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour poser clairement les définitions et le contexte historique de ces formes de haine.
🧭 Définir le racisme et l’antisémitisme : repères essentiels
📌 Ce que l’on appelle « racisme »
Le mot racisme désigne d’abord une idéologie qui prétend classer les êtres humains en « races » hiérarchisées, en attribuant à chaque groupe des qualités ou des défauts supposés naturels et définitifs.
Concrètement, le racisme se traduit par des stéréotypes, des préjugés et surtout par des discriminations dans l’accès au travail, au logement, à l’école, aux droits politiques ou à la sécurité, comme on le voit avec les systèmes d’esclavage colonial, la ségrégation ou l’apartheid.
De plus, le racisme ne se réduit pas à des insultes individuelles, car il peut être inscrit dans la loi ou les pratiques d’un État, comme tu le verras dans les chapitres sur l’esclavage et le racisme colonial ou sur la ségrégation aux États-Unis.
📌 Préjugés, discriminations et systèmes racistes
Un préjugé est une opinion négative ou simplifiée sur un groupe, sans connaissance réelle, alors qu’une discrimination est un acte concret qui traite plus mal une personne en raison de son origine, de sa couleur de peau ou de sa religion.
Lorsque ces discriminations sont répétées, organisées et parfois inscrites dans la loi, on parle de systèmes racistes, comme les lois dites Jim Crow aux États-Unis ou l’apartheid en Afrique du Sud, qui seront rapprochés des politiques antijuives du régime de Vichy dans le chapitre sur les lois antisémites de Vichy.
Ainsi, l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde permet de voir comment des préjugés privés deviennent des institutions publiques et comment les sociétés ont tenté, parfois très tard, de les démanteler grâce aux luttes sociales et aux nouveaux droits.
📌 Antijudaïsme et antisémitisme : une différence décisive
On distingue aujourd’hui l’antijudaïsme, qui est un rejet des Juifs au nom d’arguments religieux, et l’antisémitisme moderne, qui transforme les Juifs en « race » présentée comme dangereuse, même s’ils se convertissent ou abandonnent leurs pratiques religieuses.
Dès le Moyen Âge, l’antijudaïsme chrétien alimente expulsions, pogroms et accusations mensongères, puis, à partir du XIXe siècle, l’antisémitisme se nourrit des théories raciales, comme on le voit avec l’affaire Dreyfus en France ou avec les textes qui annoncent la Shoah.
Enfin, après 1945, l’antisémitisme contemporain prend de nouvelles formes, parfois liées aux conflits du Proche-Orient ou aux complotismes en ligne, ce que tu approfondiras dans l’article dédié à l’antisémitisme contemporain et dans le chapitre sur la lutte contre les discriminations.
🏺 Mondes antiques : hiérarchies, altérité et proto-racismes
📌 Antiquité méditerranéenne : esclavage et hiérarchies sans « races »
Dans l’Antiquité, les sociétés de la Méditerranée comme la Grèce et Rome pratiquent largement l’esclavage, mais sans parler encore de « races » au sens moderne, car les différences sont pensées surtout en termes de langue, de culture et de degré supposé de « civilisation ».
Les Grecs opposent ainsi les Hellènes aux « barbares », terme qui désigne ceux qui ne parlent pas grec, tandis que les Romains distinguent les citoyens romains, les pérégrins et les esclaves, en construisant une hiérarchie très stricte entre ces statuts.
Cependant, certains préjugés sur les peuples du Nord réputés violents, ou sur les peuples d’Afrique perçus comme exotiques, rappellent déjà des formes de classement des groupes humains, même si l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde montre que l’idée de « race » biologique n’apparaît vraiment qu’avec les théories du XVIIIe siècle et du XIXe siècle.
📌 Les Juifs dans l’Empire romain : une minorité religieuse suspecte
Au sein de l’Empire romain, les Juifs sont d’abord vus comme un peuple et une religion particulière, avec des pratiques alimentaires, un monothéisme strict et un refus du culte impérial qui les rendent suspects aux yeux de certains gouverneurs.
Les grandes révoltes juives, comme celles de 66-73 et de 132-135 après J.-C., aboutissent à la destruction du Temple de Jérusalem et à une vaste diaspora, ce qui nourrit une tradition d’hostilité envers les communautés juives dispersées dans les villes méditerranéennes.
Pourtant, il s’agit encore d’un antijudaïsme religieux et politique, fondé sur le refus d’un culte jugé différent, et non d’un antisémitisme de type racial, même si l’Empire met en place des violences et des expulsions qui annoncent certaines pratiques postérieures.
📌 Altérité, couleurs de peau et limites du modèle antique
Les auteurs antiques commentent parfois la couleur de peau de certains peuples, en particulier en Afrique ou en Inde, mais ils ne construisent pas encore une théorie globale de la hiérarchie des « races » qui couvrirait toute l’humanité.
De plus, la possibilité pour un ancien esclave d’être affranchi et de devenir citoyen romain montre que, dans ce monde, la frontière principale est celle du statut juridique et non celle d’une appartenance raciale considérée comme définitive.
Ainsi, l’Antiquité fournit des modèles d’altérité, de dominations et de violences, mais le véritable tournant de l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde se situe plus tard, quand la découverte de l’Amérique, le développement de la traite atlantique et les premiers classements pseudo-scientifiques des êtres humains vont fixer des catégories raciales rigides.
⛪ Moyen Âge : antijudaïsme chrétien, minorités et persécutions
📌 Antijudaïsme chrétien et construction d’un ennemi intérieur
Au Moyen Âge, l’Europe chrétienne se construit autour d’une religion dominante qui considère souvent les Juifs comme responsables de la mort du Christ, ce qui alimente un puissant antijudaïsme théologique.
Les sermons de certains prédicateurs, les images dans les églises et les récits populaires diffusent l’idée que les Juifs seraient à la fois obstinés dans l’erreur et dangereux pour la communauté chrétienne, ce qui prépare le terrain aux violences collectives.
De plus, les conciles imposent des signes distinctifs, comme la rouelle, et des restrictions professionnelles, ce qui enferme progressivement les Juifs dans des métiers précis, notamment le prêt d’argent, renforçant encore les stéréotypes sur l’avidité ou la « différence » juive.
📌 Pogroms, expulsions et enfermement dans les espaces urbains
À partir du XIIe siècle, des vagues de violences collectives, que l’on appelle plus tard pogroms, frappent les communautés juives lors des croisades, de crises économiques ou d’épidémies comme la Peste noire de 1348-1350.
Les Juifs sont alors accusés d’avoir empoisonné les puits ou conspiré contre la société chrétienne, ce qui conduit à des massacres, des bûchers et de multiples expulsions, par exemple d’Angleterre en 1290, de France en 1306 puis à nouveau en 1394, ou encore d’Espagne en 1492.
En outre, dans certaines villes, les autorités enferment les Juifs dans des quartiers séparés qui préfigurent les ghettos, montrant comment l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde se combine ici avec le contrôle de l’espace urbain et la mise à l’écart des minorités.
📌 Autres minorités persécutées : hérétiques, musulmans, « marginaux »
Les Juifs ne sont pas les seules cibles de la violence religieuse et sociale, car l’Église et les États traquent aussi les hérétiques, les musulmans dans les zones de frontière comme la péninsule Ibérique, ainsi que des groupes qualifiés de « marginaux » comme les lépreux ou certaines communautés nomades.
Ces persécutions montrent que, bien avant les théories raciales modernes, les sociétés chrétiennes construisent des figures d’« ennemis intérieurs » dont l’exclusion renforce l’unité supposée du corps social et politique.
Ce cadre médiéval d’antijudaïsme religieux pèse lourdement sur la suite, car il fournit un stock ancien de stéréotypes et de récits hostiles que les antisémites modernes réactiveront au XIXe siècle, notamment lors de l’affaire Dreyfus ou dans la propagande des régimes fascistes et nazis étudiés dans d’autres chapitres sur l’histoire de la démocratie.
⛓️ Esclavage atlantique et naissance du racisme colonial
📌 De la découverte de l’Amérique à la traite atlantique
À partir de la « découverte » de l’Amérique à la fin du XVᵉ siècle, les puissances européennes comme l’Espagne, le Portugal, puis la France, l’Angleterre et les Provinces-Unies organisent de vastes empires coloniaux fondés sur l’exploitation des terres et des hommes.
Très vite, la mise en valeur des plantations de sucre, de coton ou de café dans les Antilles et sur le continent américain repose sur l’esclavage atlantique, c’est-à-dire la déportation forcée de millions d’Africains à travers l’océan Atlantique.
Ainsi, la traite négrière transatlantique relie durablement l’Afrique, l’Europe et les Amériques, et elle joue un rôle décisif dans l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde en fixant l’idée que certains groupes humains seraient faits pour travailler dans des conditions inhumaines.
📌 Justifier l’injustifiable : religion, « sauvagerie » et couleur de peau
Pour justifier l’esclavage, les colons européens s’appuient d’abord sur des arguments religieux, en présentant les Africains comme des « païens » à évangéliser, puis sur des stéréotypes qui les décrivent comme naturellement robustes, peu sensibles à la souffrance et incapables de se gouverner eux-mêmes.
Peu à peu, la couleur de peau devient un critère central de hiérarchisation, et l’esclavage atlantique associe durablement la peau noire à la condition servile, contrairement au monde antique où les esclaves pouvaient venir de régions très diverses.
Cette construction idéologique prépare la naissance d’un véritable racisme colonial, dans lequel des théoriciens et des administrateurs affirment que les « Blancs » seraient supérieurs aux « Noirs » et aux « métis », ce que tu approfondiras dans l’article consacré à l’esclavage et au racisme colonial.
📌 Codes noirs et hiérarchies des populations coloniales
Dans les colonies françaises, le Code noir promulgué en 1685 par Louis XIV fixe le statut des esclaves et encadre très précisément leur vie quotidienne, leurs châtiments, leur baptême chrétien et les limites de leur liberté.
En outre, ce texte institue une hiérarchie stricte entre les Blancs, les libres de couleur et les esclaves noirs, ce qui donne une base juridique durable à un ordre social fondé sur la race et la dépendance, bien au-delà des seules Antilles françaises.
À travers ces lois, l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde montre comment des États modernes utilisent le droit pour graver dans le marbre une hiérarchie entre groupes humains, en limitant la mobilité sociale et en rendant l’infériorité des esclaves presque irréversible.
📌 Résistances, révoltes et remise en cause du racisme colonial
Malgré la violence de ce système, les esclaves résistent de multiples façons, par des fuites, des formes de travail ralenti ou des révoltes ouvertes, comme à Saint-Domingue où la révolution menée par Toussaint Louverture débouche sur la naissance de l’Haïti indépendante en 1804.
Parallèlement, des penseurs des Lumières, des mouvements abolitionnistes et certains anciens esclaves affranchis dénoncent progressivement la traite et l’esclavage, ce qui conduit à des abolitions successives au XIXe siècle, sans pour autant faire disparaître les préjugés racistes.
Cette sortie progressive de l’esclavage n’efface pas l’héritage du racisme colonial, car les représentations inventées pour justifier la domination continueront à peser lourdement sur les sociétés postcoloniales, sur les États-Unis et sur l’Afrique du Sud, comme tu le verras dans les chapitres consacrés à la ségrégation et à l’apartheid.
🔬 XIXe siècle : racisme scientifique et impérialismes européens
📌 Classer l’humanité : des Lumières au « racisme scientifique »
Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, des savants européens cherchent à classer l’humanité en « types » ou en « races » en mesurant les crânes, en observant la couleur de peau et en reliant ces critères à des capacités intellectuelles supposées.
Certains auteurs affirment ainsi que les « Blancs » seraient naturellement plus rationnels, les « Noirs » plus robustes mais moins intelligents, tandis que les peuples d’Asie seraient figés dans une tradition immuable, ce qui donne une apparence scientifique à des préjugés très anciens.
De plus, ces théories pseudo-scientifiques se nourrissent des succès techniques de la révolution industrielle en Europe et transforment la domination économique et militaire en prétendue supériorité « biologique », ce qui marque un tournant décisif dans l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde.
📌 Darwin, darwinisme social et détournements idéologiques
Les travaux de Charles Darwin sur l’évolution inspirent certains auteurs qui inventent le darwinisme social, une doctrine affirmant que les sociétés humaines seraient engagées dans une lutte permanente où seules les « races supérieures » triompheraient.
Cette lecture déformée de la biologie sert à justifier l’idée que la conquête coloniale, l’écrasement des peuples dominés et la concurrence économique seraient des lois naturelles, contre lesquelles il serait inutile ou dangereux de lutter.
Ainsi, le vocabulaire de la sélection, de la lutte et de la « survie du plus apte » se retrouve dans les discours qui accompagnent les conquêtes impériales de la fin du XIXe siècle et préparent les violences de masse du XXe siècle.
📌 Impérialismes européens et mission « civilisatrice »
Dans le même temps, les grandes puissances comme la France, le Royaume-Uni ou l’Allemagne se lancent dans la conquête de vastes empires en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, au nom d’une prétendue mission « civilisatrice ».
Les expositions coloniales, les manuels scolaires et les affiches de propagande mettent en scène un Occident blanc, moderne et généreux, chargé d’« élever » des peuples décrits comme « arriérés », ce qui diffuse largement les stéréotypes racistes dans les opinions publiques.
Par conséquent, l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde se confond ici avec celle des impérialismes, car la domination politique se double d’un discours qui naturalise les inégalités entre colonisateurs et colonisés, y compris dans les futurs États indépendants.
📌 Premières critiques et contradictions internes
Pourtant, ce racisme d’État et de société n’est jamais totalement homogène, car des militants anticoloniaux, des intellectuels issus des colonies et certains courants socialistes dénoncent déjà la violence du système et ses justifications pseudo-scientifiques.
Des voix noires, caribéennes ou indiennes mettent en lumière le lien entre exploitation économique, racisme et domination culturelle, ouvrant la voie aux grands mouvements de décolonisation et aux combats pour les droits civiques au XXe siècle.
Ces critiques internes rappellent que même au moment où le racisme scientifique semble triompher, il existe des résistances intellectuelles et politiques qui prépareront la remise en cause des théories raciales après les catastrophes des deux guerres mondiales.
📜 Antisémitisme moderne en Europe : de l’émancipation aux pogroms
📌 De l’émancipation des Juifs à la naissance d’un nouvel antisémitisme
À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, plusieurs États comme la France révolutionnaire accordent progressivement l’émancipation aux Juifs, c’est-à-dire l’égalité civile et politique, ce qui rompt avec des siècles d’antijudaïsme médiéval.
Cependant, cette intégration juridique suscite des peurs dans une partie des élites, qui accusent les Juifs d’être trop présents dans la finance, le commerce ou la presse, et d’utiliser la démocratie pour renforcer un prétendu « pouvoir caché ».
Peu à peu, un antisémitisme moderne se construit, mêlant vieux stéréotypes religieux et nouvelles théories raciales, ce qui marque une nouvelle étape dans l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde et prépare les violences du XXe siècle.
📌 L’affaire Dreyfus : un révélateur puissant en France
En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, officier juif de l’armée française, est accusé à tort de trahison au profit de l’Allemagne, dans un contexte de tensions nationales et de montée de la haine antijuive.
La presse antisémite le présente comme le symbole d’une prétendue « trahison juive », tandis que des foules crient « Mort aux Juifs ! », montrant à quel point l’antisémitisme reste vivace dans une République pourtant fondée sur l’égalité.
La révision du procès, le rôle d’intellectuels comme Émile Zola et la réhabilitation de Dreyfus en 1906 révèlent les fractures de la société française, que tu peux approfondir avec l’article dédié à l’affaire Dreyfus et l’antisémitisme.
📌 Pogroms en Europe centrale et orientale
Dans l’Empire russe et en Europe centrale, des vagues de pogroms frappent les communautés juives à partir de la fin du XIXe siècle, souvent tolérées, voire encouragées, par les autorités locales.
Des villages entiers sont pillés, des maisons détruites et des familles assassinées, tandis que les survivants fuient vers l’Europe occidentale ou les États-Unis, ce qui renforce l’idée d’une insécurité permanente pour les Juifs en Europe.
Ces violences de masse, combinées aux discours complotistes qui accusent les Juifs de dominer la finance mondiale, s’inscrivent pleinement dans l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde et nourrissent les mythes qui seront repris plus tard par les régimes fascistes et nazis.
📌 Théories du complot et textes fondateurs de la haine
À la même époque, des textes fabriqués comme les « Protocoles des Sages de Sion » prétendent révéler un complot juif mondial pour dominer la planète, alors qu’il s’agit d’un faux policier monté de toutes pièces.
Malgré leur caractère mensonger, ces écrits circulent largement dans de nombreux pays, alimentent la propagande d’extrême droite et préparent l’idée que les Juifs seraient un « ennemi intérieur » à surveiller puis à éliminer.
Ce climat de complotisme, de nationalisme agressif et de crise politique fait de l’antisémitisme moderne un élément central de la vie publique européenne, qui sera radicalisé par les nazis et par la mise en œuvre de la Shoah, étudiée dans le chapitre suivant et dans l’article sur les lois antisémites de Vichy.
☠️ Nazisme, Shoah et génocides raciaux du XXe siècle
📌 Un projet politique fondé sur le racisme et l’antisémitisme
Lorsque le parti nazi arrive au pouvoir en Allemagne en 1933, il porte un projet entièrement fondé sur le racisme et l’antisémitisme, en affirmant que les « Aryens » formeraient une « race supérieure » menacée par des ennemis intérieurs et extérieurs.
Les discours de Hitler et la propagande nazie désignent les Juifs comme responsables à la fois de la défaite de 1918, de la crise économique et du « complot bolchévique », en recyclant les vieux stéréotypes antisémites et les théories du complot du XIXe siècle.
Dans cette vision, l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde atteint un niveau inédit, car le racisme devient la colonne vertébrale d’un État totalitaire qui veut transformer l’ensemble de la société et de l’Europe par la violence.
📌 Des lois de persécution à l’extermination
Dès 1933, les nazis excluent les Juifs de la fonction publique, des universités et de nombreux métiers, puis les lois de Nuremberg de 1935 leur retirent la citoyenneté allemande et interdisent les mariages mixtes.
Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les ghettos sont créés en Pologne occupée et, à partir de 1941, les einsatzgruppen multiplient les fusillades de masse à l’Est, avant que ne soit décidée la « solution finale » lors de la conférence de Wannsee en 1942.
En parallèle, le régime de Vichy en France adopte ses propres lois antisémites, montrant que la persécution des Juifs n’est pas seulement imposée de l’extérieur mais aussi portée par des États qui collaborent activement.
📌 La Shoah : un génocide industriel
Entre 1941 et 1945, environ six millions de Juifs d’Europe sont assassinés dans ce que l’on appelle la Shoah, par les fusillades, les ghettos affamés, les camps de concentration et surtout les camps d’extermination comme Auschwitz-Birkenau, Treblinka ou Sobibor.
La spécificité de ce génocide tient à l’industrialisation de la mort, avec l’usage du gaz, des fours crématoires, des convois ferroviaires et d’un appareil administratif qui planifie l’anéantissement d’un peuple sur tout le continent.
Ce moment extrême de l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde marque durablement le droit international, la réflexion sur les droits humains et la construction d’institutions comme l’Organisation des Nations unies, qui place la lutte contre le racisme au cœur de ses principes.
📌 Autres génocides et violences de masse liées au racisme
Le XXe siècle ne connaît pas seulement la Shoah, car d’autres génocides et crimes de masse sont également liés à des formes de racisme, de nationalisme extrême ou de haine de groupes présentés comme inférieurs ou menaçants.
Le génocide des Arméniens dans l’Empire ottoman en 1915, les massacres au Rwanda en 1994 ou en Bosnie dans les années 1990 montrent que les logiques de déshumanisation, de propagande et de classification des populations restent tragiquement actuelles.
Ces tragédies sont largement étudiées dans les musées et mémoriaux comme le United States Holocaust Memorial Museum ou Yad Vashem à Jérusalem, qui jouent un rôle essentiel dans la transmission et dans la lutte contre le négationnisme contemporain.
🚍 Ségrégations légales : lois Jim Crow et apartheid sud-africain
📌 États-Unis : des lois Jim Crow à la lutte pour les droits civiques
Après l’abolition de l’esclavage aux États-Unis en 1865, les anciens esclaves noirs obtiennent en théorie la citoyenneté, mais un système de ségrégation raciale se met en place dans les anciens États du Sud à partir des années 1870-1890.
Les lois dites Jim Crow imposent des espaces séparés pour les Noirs et les Blancs dans les écoles, les transports, les lieux publics, tout en restreignant fortement le droit de vote des Afro-Américains par des tests, des taxes ou la violence.
Ce système transforme les préjugés en un ordre juridique complet, que tu pourras approfondir dans l’article consacré à la ségrégation aux États-Unis, et qui occupe une place majeure dans l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde.
📌 Figures et moments clés du mouvement des droits civiques
À partir des années 1950, un puissant mouvement des droits civiques remet en cause la ségrégation, avec des figures comme Martin Luther King, Rosa Parks ou les Freedom Riders qui organisent des boycotts, des marches pacifiques et des actions symboliques.
Des décisions de la Cour suprême, comme l’arrêt Brown v. Board of Education en 1954, déclarent les écoles séparées inconstitutionnelles, tandis que le Civil Rights Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965 interdisent officiellement les discriminations raciales.
Cependant, l’égalité formelle ne fait pas disparaître les inégalités de fait, et les débats actuels sur les violences policières et le mouvement Black Lives Matter montrent que cette partie de l’histoire du racisme reste au cœur des tensions sociales américaines.
📌 Afrique du Sud : un État d’apartheid
En Afrique du Sud, le système d’apartheid mis en place officiellement à partir de 1948 par le Parti national va encore plus loin, en organisant une séparation complète entre les populations blanches, métisses et noires.
Les lois définissent des zones résidentielles, des écoles, des hôpitaux et des moyens de transport distincts, et créent des « homelands » où les Noirs sont censés vivre, privés de citoyenneté dans l’État sud-africain dominé par les Blancs.
L’apartheid repose ainsi sur une hiérarchie raciale assumée, qui s’inscrit pleinement dans l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde, même si, ici, la cible principale n’est pas la population juive mais les populations africaines autochtones.
📌 Résistances internes et pression internationale
Face à ce système, des mouvements comme l’African National Congress (ANC) mènent une lutte de longue durée, combinant d’abord actions non violentes, protestations et grèves, puis, pour certains groupes, des formes de résistance armée.
Des figures comme Nelson Mandela deviennent des symboles mondiaux de la lutte contre le racisme d’État, tandis que la communauté internationale met progressivement en place des sanctions économiques, sportives et diplomatiques contre le régime sud-africain.
La fin officielle de l’apartheid en 1991-1994 et l’élection de Nelson Mandela en 1994 marquent une étape majeure, mais les inégalités héritées du passé rappellent, comme dans d’autres contextes, que défaire un système raciste demande du temps, des politiques publiques fortes et une mémoire active des violences subies.
🌍 Après 1945 : décolonisation, migrations et nouvelles formes de racisme
📌 Un monde marqué par la Shoah et la naissance des droits humains
Après 1945, le choc de la Shoah et la découverte des camps nazis obligent les États à repenser le statut des minorités et la protection des individus contre les persécutions racistes.
La création de l’Organisation des Nations unies et l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 affirment solennellement l’égalité de tous les êtres humains sans distinction de couleur, de religion ou d’origine.
Pourtant, l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde ne s’arrête pas avec la victoire contre le nazisme, car de nombreuses sociétés continuent à pratiquer des discriminations, parfois de manière subtile, parfois de façon encore très violente.
📌 Décolonisation, guerres d’indépendance et héritages racistes
Dans les décennies qui suivent 1945, de nombreux empires se défont et des pays d’Asie puis d’Afrique obtiennent leur indépendance, souvent au terme de guerres sanglantes où les colonisés sont encore présentés comme inférieurs ou « arriérés ».
Les violences commises pendant ces conflits, les tortures, les villages brûlés et les déplacements forcés montrent que les hiérarchies raciales construites au temps de l’esclavage et de la conquête coloniale restent profondément ancrées dans les mentalités des colonisateurs comme des colonisés.
De plus, même après les indépendances, de nombreux États héritent de structures sociales inégalitaires où l’accès à la terre, à l’éducation ou au pouvoir reste lié à des appartenances ethniques ou raciales, ce qui prolonge les effets du racisme colonial.
📌 Migrations, sociétés multiculturelles et racismes postcoloniaux
À partir des années 1950, les migrations en provenance des anciens empires coloniaux vers l’Europe ou vers l’Amérique du Nord transforment en profondeur la composition des populations dans les pays d’accueil.
Des travailleurs venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, des Antilles ou du sous-continent indien occupent souvent les emplois les plus pénibles et vivent dans des quartiers délaissés, ce qui alimente de nouvelles formes de rejet et de stigmatisation.
Dans ce contexte, l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde aide à comprendre pourquoi certains stéréotypes hérités de l’époque coloniale continuent d’influencer les débats actuels sur l’immigration, l’intégration, la laïcité ou les violences policières.
📌 Antisémitisme après la Shoah : mémoires, conflits et complotismes
On pourrait croire que l’antisémitisme disparaît après la révélation des crimes nazis, mais il se transforme plutôt qu’il ne s’éteint, en se nourrissant de nouveaux contextes politiques et géopolitiques.
Les tensions autour du conflit israélo-palestinien, la circulation de vieux textes complotistes et la diffusion de discours négationnistes ou relativistes montrent que la haine des Juifs reste une réalité du XXe et du XXIe siècle.
Tu pourras approfondir ces évolutions dans l’article consacré à l’antisémitisme contemporain et dans celui qui porte sur la lutte contre les discriminations, qui montrent comment les États, les associations et les institutions scolaires tentent de répondre à ces enjeux.
⚖️ Droit international, organisations et luttes institutionnelles
📌 L’ONU, la Déclaration universelle et la lutte contre le racisme
Dès 1945, la création de l’Organisation des Nations unies marque une tentative de tirer les leçons de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, en affirmant que la dignité de chaque être humain doit être protégée au niveau international.
La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 proclame l’égalité sans distinction de « race », de couleur, de sexe ou de religion, et elle devient un texte de référence pour toutes les luttes contre les discriminations et les persécutions.
Dans cette perspective, l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde se traduit aussi par une histoire du droit, avec la montée en puissance des conventions internationales, des cours de justice et des organismes spécialisés.
📌 Conventions internationales et lutte contre les discriminations
Au fil des décennies, plusieurs instruments juridiques complètent ce socle, comme la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 ou la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1965.
Ces textes obligent en théorie les États signataires à modifier leurs lois, à sanctionner les discours de haine et à garantir l’égalité d’accès à l’éducation, à l’emploi, au logement ou aux services publics pour tous les groupes discriminés.
Les sites de l’Organisation des Nations unies ou du Haut-Commissariat aux droits de l’homme permettent de suivre ces conventions et d’en voir les limites lorsque les États tardent à les appliquer.
📌 Europe, Conseil de l’Europe et Cour européenne des droits de l’homme
Sur le continent européen, la création du Conseil de l’Europe puis de la Cour européenne des droits de l’homme offre aux victimes de discriminations une possibilité de recours supranational contre leur propre État.
La Convention européenne des droits de l’homme et la jurisprudence de la Cour condamnent régulièrement des traitements discriminatoires fondés sur l’origine, la couleur de peau ou la religion, ce qui oblige les gouvernements à réviser leurs lois ou leurs pratiques.
En lien avec ce mouvement, l’Union européenne adopte aussi des directives antidiscrimination, montrant que l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde passe par des combats menés à la fois dans la rue, dans les tribunaux et dans les institutions politiques, comme tu peux le relier aux chapitres sur l’histoire de la démocratie.
📌 Politiques nationales, statistiques et limites du droit
Dans chaque pays, les politiques de lutte contre le racisme prennent des formes variées, allant de lois spécifiques contre les propos haineux à la création d’autorités indépendantes chargées de recevoir les plaintes et d’alerter l’opinion publique.
Certains États mettent en place des programmes de discrimination positive ou de quotas, par exemple dans l’enseignement supérieur ou la fonction publique, afin de corriger des inégalités héritées d’une longue histoire de domination raciale ou coloniale.
Cependant, le droit ne suffit pas à lui seul à transformer les mentalités, et l’existence de lois antiracistes n’empêche pas la persistance de préjugés, de violences policières ou de discriminations quotidiennes, ce qui renvoie à l’importance de l’éducation, de la mémoire et des mobilisations sociales abordées dans les derniers chapitres de ce cours.
💻 Racisme et antisémitisme à l’ère numérique
📌 Internet, réseaux sociaux et nouvelle visibilité des haines
Avec l’essor d’internet et des réseaux sociaux au tournant des années 2000, les discours racistes et antisémites trouvent de nouveaux espaces pour se diffuser très rapidement, parfois de manière anonyme.
Les forums, les commentaires d’articles, les plateformes de vidéos et les messageries privées permettent à des groupes haineux de se coordonner, de harceler des personnes ciblées et de relayer des contenus extrémistes à une échelle mondiale.
Pour comprendre cette dimension spécifique de l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde, tu peux croiser ce chapitre avec l’article sur internet et les réseaux sociaux et avec l’article consacré à l’impact des infox sur la démocratie.
📌 Infox, complotismes et recyclage des vieux stéréotypes
En ligne, de nombreuses théories du complot reprennent d’anciens thèmes antisémites ou racistes en les adaptant au langage numérique, par exemple en accusant des minorités de contrôler les médias, la finance ou les institutions internationales.
Des vidéos, des mèmes et de faux documents cherchent à rendre ces récits plus crédibles, en les mélangeant à des éléments vrais et en profitant de la vitesse de partage sur les réseaux sociaux pour toucher un public très large.
Ces infox s’inscrivent dans la longue durée de l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde, car elles transforment d’anciens textes complotistes en contenus viraux qui nourrissent les discours de haine, les agressions et parfois le passage à l’acte terroriste.
📌 Bulles de filtrage, algorithmes et renforcement des préjugés
Les algorithmes des grandes plateformes ont tendance à proposer aux internautes des contenus proches de ce qu’ils regardent déjà, ce qui crée des « bulles de filtrage » où les idées racistes ou antisémites peuvent circuler sans contradiction.
Dans ces espaces fermés, les utilisateurs se confortent mutuellement dans leurs préjugés et dans leur vision complotiste du monde, ce qui peut radicaliser en profondeur des individus qui se sentaient jusque-là seulement marginalisés ou en colère.
Cette dimension numérique complète les mécanismes plus classiques de socialisation et de propagande étudiés dans l’article pilier sur politique et médias et dans les chapitres consacrés à la ségrégation raciale ou aux lois antisémites de Vichy.
📌 Modération, contre-discours et éducation numérique
Face à ces dérives, les plateformes déclarent renforcer la modération des contenus de haine, mais les résultats restent inégaux, car les messages racistes ou antisémites se renouvellent sans cesse et utilisent souvent un vocabulaire codé.
Des associations, des enseignants et des journalistes développent des programmes d’éducation aux médias pour aider les jeunes à repérer les infox, à vérifier les sources et à comprendre les mécanismes de la propagande raciste ou complotiste.
Ce travail rejoint les démarches plus larges de lutte contre les discriminations et l’analyse de l’antisémitisme contemporain, en montrant que la vigilance citoyenne doit désormais intégrer pleinement les enjeux de l’espace numérique.
🕯️ Mémoire, éducation et combats citoyens contre les discriminations
📌 Mémoriaux, journées de commémoration et devoir de mémoire
Depuis la fin du XXe siècle, de nombreux pays ont mis en place des journées de commémoration et des mémoriaux pour rappeler les crimes liés au racisme, à l’esclavage et à l’antisémitisme, en particulier la Shoah et les génocides.
Ces lieux de mémoire, qu’il s’agisse de musées, de monuments ou d’anciens camps transformés en sites pédagogiques, proposent des expositions, des témoignages filmés et des archives qui permettent de donner un visage aux victimes et de rendre visibles des crimes parfois niés.
Dans cette perspective, l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde n’est pas seulement un savoir scolaire, mais aussi un outil civique qui aide les sociétés à reconnaître leurs responsabilités, à lutter contre le négationnisme et à réfléchir à la manière de prévenir de nouvelles violences.
📌 L’école, un espace clé pour comprendre et débattre
Les programmes d’histoire et d’enseignement moral et civique accordent aujourd’hui une place importante à l’esclavage, à la colonisation, à la Shoah, à la ségrégation et aux migrations, afin de donner aux élèves des repères solides pour comprendre les discriminations actuelles.
En travaillant sur des cartes, des textes de loi, des affiches de propagande ou des témoignages de survivants, les élèves apprennent à repérer les mécanismes de la haine raciale, de l’exclusion et de la déshumanisation, tout en exerçant leur esprit critique face aux rumeurs et aux infox.
Les enseignants peuvent aussi s’appuyer sur d’autres chapitres du site, par exemple l’article sur la ségrégation aux États-Unis ou sur les lois antisémites de Vichy, pour montrer comment le droit et les institutions peuvent servir soit à protéger, soit à persécuter certains groupes.
📌 Associations, mobilisations et lutte contre les discriminations
À côté de l’école, de nombreuses associations, syndicats, ONG et collectifs locaux se mobilisent contre les discriminations racistes et antisémites en proposant des campagnes d’information, des formations, des permanences juridiques ou des actions symboliques dans l’espace public.
Ces acteurs jouent un rôle de relais entre les victimes et les institutions, en aidant par exemple des personnes à déposer plainte, en documentant des violences policières ou en organisant des marches de soutien après des agressions racistes ou antisémites.
Leur action montre que l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde n’est pas figée dans le passé, mais qu’elle continue de s’écrire à travers chaque recours juridique, chaque mobilisation citoyenne et chaque victoire, même partielle, contre les discours de haine.
📌 Jeunes générations, identités multiples et engagement
Les jeunes générations grandissent souvent avec des identités multiples, liées à des origines familiales diverses, à des pratiques culturelles variées et à un usage intensif du numérique, ce qui peut être une richesse mais aussi une source de tensions lorsqu’elles subissent le racisme au quotidien.
Beaucoup s’engagent dans des projets scolaires, des associations ou des initiatives en ligne pour raconter leurs expériences, défendre l’égalité et construire des espaces de dialogue où l’on peut parler de racisme, d’antisémitisme ou d’islamophobie sans tabou mais sans agressivité.
En reliant leurs propres vécus aux grands repères de l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde, ces jeunes montrent que connaître le passé n’est pas un luxe académique, mais un levier concret pour transformer les rapports sociaux et renforcer les valeurs démocratiques.
🔎 Conclusion : pourquoi cette histoire compte encore aujourd’hui
📌 Relier le passé aux violences et discriminations actuelles
Du Moyen Âge à l’ère numérique, l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde montre comment des préjugés peuvent se transformer en lois, en violences de masse et parfois en génocides.
Les ghettos médiévaux, l’esclavage atlantique, les théories de racisme scientifique, la Shoah, la ségrégation ou l’apartheid ne sont pas des épisodes isolés, mais des moments d’un même processus de déshumanisation des groupes minoritaires.
Comprendre ces enchaînements permet de mieux repérer, aujourd’hui, les discours qui hiérarchisent les êtres humains, qui désignent des « ennemis intérieurs » ou qui prétendent qu’une différence de couleur de peau, de religion ou d’origine justifierait une inégalité de droits.
📌 Droit, démocratie et vigilance permanente
Les textes adoptés après 1945, de la Déclaration universelle des droits de l’homme aux conventions contre les discriminations raciales, montrent que les États ont pris conscience de la gravité des crimes commis au nom du racisme et de l’antisémitisme.
Cependant, l’existence de ces normes ne garantit pas, à elle seule, la fin des discriminations, comme le prouvent les débats actuels sur les violences policières, les contrôles au faciès ou les inégalités de logement et d’accès à l’emploi.
Les chapitres sur l’histoire de la démocratie et sur la lutte contre les discriminations montrent que la défense de l’égalité est un combat continu, qui se joue dans les lois, dans les urnes et dans la rue.
📌 Rôle de l’école, de la mémoire et des médias
L’école occupe une place centrale, car elle permet de croiser cette histoire avec d’autres chapitres du programme, par exemple sur les guerres mondiales, la décolonisation ou les médias, et d’apprendre à analyser les sources, les images et les témoignages.
Les lieux de mémoire, les documentaires, les articles de presse et les ressources pédagogiques aident à mettre des visages sur les victimes, à entendre des survivants et à comprendre l’ampleur des violences commises au nom de théories raciales ou complotistes.
En même temps, il faut rester attentif au rôle des réseaux sociaux et des infox, étudié dans les articles sur internet et réseaux sociaux ou sur les infox et la démocratie, qui peuvent relayer très vite des discours de haine.
📌 Se situer comme citoyen aujourd’hui
Pour un élève, connaître l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde, ce n’est pas seulement préparer un contrôle ou un examen, c’est aussi apprendre à repérer ce qui, autour de lui, relève de simples désaccords et ce qui franchit la ligne de la discrimination et de l’appel à la haine.
Cette connaissance historique permet de comprendre pourquoi certaines paroles blessent plus que d’autres, pourquoi certaines blagues reprennent des stéréotypes meurtriers et pourquoi des agressions racistes ou antisémites ne sont jamais des « faits divers » sans importance.
Enfin, cette histoire invite chacun à réfléchir à ses propres réactions face à une injustice, à un propos violent ou à une rumeur en ligne, et à se demander comment agir, à son échelle, pour défendre la dignité de toutes et tous, quels que soient leur origine, leur religion ou leur apparence.
🧠 À retenir sur l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde
- L’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde s’inscrit dans la longue durée : des formes anciennes d’antijudaïsme et de hiérarchies sociales existent déjà dans l’Antiquité et au Moyen Âge, mais les théories de « racisme scientifique » et la notion de « race » biologique apparaissent surtout aux XVIIIe et XIXe siècles.
- Les systèmes racistes les plus violents, comme l’esclavage atlantique, le racisme colonial, la ségrégation aux États-Unis, l’apartheid en Afrique du Sud ou la Shoah, montrent comment des préjugés peuvent être transformés en lois, en politiques d’État et en génocides contre des peuples entiers.
- Après 1945, la création de l’ONU, l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des conventions internationales marquent une étape majeure, mais les discriminations et les violences racistes ou antisémites persistent, en particulier dans les contextes de décolonisation, de migrations et de tensions géopolitiques.
- À l’ère d’internet et des réseaux sociaux, les infox, les théories du complot et les discours de haine se diffusent très vite, ce qui rend encore plus nécessaire le rôle de l’école, des mémoriaux, des associations et des institutions démocratiques pour éduquer, protéger les droits et encourager les engagements citoyens contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme.
❓ FAQ : Questions fréquentes sur l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde
🧩 Quelle est la différence entre racisme et antisémitisme ?
Le racisme désigne l’idéologie qui hiérarchise les groupes humains en « races » supposées supérieures ou inférieures, alors que l’antisémitisme vise spécifiquement les Juifs, en mélangeant anciens préjugés religieux et théories raciales modernes, ce qui en fait une forme particulière et très ancienne de haine raciale.
🧩 En quoi l’esclavage atlantique a-t-il transformé les préjugés raciaux ?
L’esclavage atlantique a fixé l’association entre peau noire et condition servile, en justifiant la déportation de millions d’Africains par des arguments religieux puis pseudo-scientifiques, ce qui a donné naissance à un racisme colonial durable, que tu peux approfondir dans l’article sur esclavage et racisme colonial.
🧩 Pourquoi la Shoah occupe-t-elle une place centrale dans cette histoire ?
La Shoah représente un sommet de radicalisation de l’antisémitisme, car le régime nazi fait de l’extermination des Juifs d’Europe un objectif politique central, en mobilisant l’appareil d’État, la technologie et la bureaucratie pour organiser un génocide industriel sans précédent.
🧩 Les lois suffisent-elles à faire reculer le racisme et l’antisémitisme ?
Les lois antidiscrimination, les conventions internationales et les décisions de justice sont indispensables pour protéger les victimes et sanctionner les auteurs, mais elles ne suffisent pas à elles seules, car les préjugés persistent dans les mentalités, ce qui rend décisifs le rôle de l’école, de la mémoire et des mobilisations citoyennes.
🧩 Comment ce thème peut-il m’aider pour les examens d’histoire ?
Ce thème traverse de nombreux chapitres du programme, des guerres mondiales à la décolonisation, de la ségrégation aux États-Unis aux lois antisémites de Vichy, et il permet de montrer en devoir que tu sais relier les faits, analyser des documents et expliquer pourquoi la défense des droits humains reste un enjeu majeur aujourd’hui.
