🤝 Lutte contre les discriminations : comprendre les enjeux historiques et actuels

🎯 Pourquoi la lutte contre les discriminations est-elle un enjeu majeur en histoire ?

La lutte contre les discriminations est au cœur des grands combats pour l’égalité du XXe et du XXIe siècle. D’abord, comprendre comment des sociétés ont légitimé l’exclusion de certaines personnes en raison de leur origine, de leur religion ou de leur genre permet de mieux saisir la fragilité des droits. Ensuite, en suivant le fil des lois, des mobilisations et des engagements individuels, tu vois comment se construit pas à pas l’égalité, de la fin de l’esclavage aux mouvements pour les droits civiques. Ainsi, ce chapitre te donne des repères pour analyser les formes actuelles de discriminations et les moyens d’y répondre en citoyen ou citoyenne éclairé·e.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre le contexte et les principales formes de discriminations.

🧭 Définitions et grandes formes de discriminations

📌 Ce que signifie vraiment « discriminer »

Dans le langage courant, on parle souvent de discrimination sans toujours préciser ce que le terme recouvre, alors que la lutte contre les discriminations suppose d’être très clair sur les mots utilisés.

Discriminer, au sens neutre, c’est d’abord « distinguer », par exemple lorsqu’un médecin fait la différence entre plusieurs symptômes pour poser un diagnostic, mais en histoire et en droit, la discrimination désigne un traitement défavorable appliqué à une personne ou à un groupe en raison d’un critère interdit comme l’origine, la religion, le sexe, le handicap ou l’orientation sexuelle.

Concrètement, il y a discrimination lorsqu’une personne est empêchée d’accéder à un emploi, à un logement, à un service ou à un droit uniquement parce qu’elle appartient à une catégorie perçue comme « différente », et c’est précisément contre ces situations injustes que se construit la lutte contre les discriminations dans les sociétés démocratiques.

Pour mieux comprendre ces mécanismes, tu peux relier ce thème au chapitre sur l’esclavage et le racisme colonial, où l’on voit comment des hiérarchies prétendument « naturelles » entre les êtres humains ont été construites et justifiées.

📌 Préjugés, stéréotypes et passage à l’acte

La discrimination ne naît jamais de nulle part car elle s’appuie souvent sur des préjugés et des stéréotypes très anciens qui associent à un groupe des caractéristiques simplifiées, exagérées ou négatives.

Un stéréotype peut par exemple présenter les personnes d’une certaine religion comme « dangereuses » ou les habitants d’un certain quartier comme « paresseux », et ces idées toutes faites finissent par influencer les décisions des individus, parfois même sans qu’ils en aient conscience, ce qui rend la lutte contre les discriminations plus complexe.

Lorsque ces représentations se transforment en actes concrets comme un refus d’embauche, une insulte raciste, un contrôle de police abusif ou une agression violente, on passe alors d’un climat de préjugés à de véritables comportements discriminatoires pouvant relever du droit pénal.

Dans l’histoire, ces passages à l’acte ont parfois été encouragés par les autorités elles-mêmes, comme lors des lois de Vichy étudiées dans l’article sur les lois antisémites de Vichy, où l’État français a organisé l’exclusion des Juifs de la vie publique.

📌 Discriminations directes et discriminations indirectes

Pour analyser finement les situations, les juristes distinguent la discrimination directe, lorsque le critère interdit est clairement utilisé, de la discrimination indirecte, plus subtile mais tout aussi dangereuse pour l’égalité.

On parle de discrimination directe lorsqu’une annonce d’emploi précise qu’elle refuse explicitement les candidats d’une certaine origine ou d’un certain âge, alors que la discrimination indirecte correspond à une règle apparemment neutre qui désavantage en réalité un groupe particulier sans justification objective.

Par exemple, exiger systématiquement une disponibilité le samedi peut écarter, sans le dire, des personnes pratiquant un culte religieux ce jour-là, et la lutte contre les discriminations vise justement à repérer ces effets cachés pour les corriger par le dialogue, la formation et, si nécessaire, par le recours au droit.

Cette distinction est précieuse pour comprendre pourquoi certains dispositifs, présentés comme techniques ou neutres, peuvent en fait prolonger des inégalités historiques, ce qui renvoie à l’idée de discrimination systémique discutée dans de nombreux débats contemporains.

📌 Discriminations multiples et intersectionnalité

Enfin, la lutte contre les discriminations doit tenir compte des situations où plusieurs critères se cumulent, ce que l’on appelle souvent les discriminations multiples ou l’intersectionnalité.

Une femme appartenant à une minorité ethnique, vivant dans un quartier défavorisé et porteuse d’un handicap peut ainsi subir simultanément du sexisme, du racisme et du validisme, ce qui rend son expérience de l’injustice encore plus forte et plus complexe à repérer.

Cette approche permet de comprendre pourquoi certains groupes semblent plus exposés que d’autres aux contrôles policiers répétés, aux échecs scolaires ou au chômage de longue durée, même lorsque des lois de protection existent déjà pour encadrer la lutte contre les discriminations.

Pour replacer ces phénomènes dans un cadre plus large, tu peux consulter l’article sur la ségrégation aux États-Unis, où l’on voit comment la couleur de peau, la classe sociale et le lieu de résidence se sont longtemps combinés pour limiter les droits de millions d’Afro-Américains.

⚙️ Racines historiques du racisme et de la lutte contre les discriminations

📌 Empires coloniaux et hiérarchies de couleur

À partir du XVe siècle, l’expansion des puissances européennes comme le Portugal, l’Espagne, la France ou le Royaume-Uni s’accompagne de la construction d’une hiérarchie entre les peuples pour justifier les conquêtes et l’esclavage.

Les sociétés coloniales des Amériques, des Antilles ou de l’Afrique reposent sur une classification des individus selon la couleur de peau, la religion ou l’origine, ce qui installe durablement l’idée que certains groupes seraient « naturellement » supérieurs aux autres.

Au XIXe siècle, des théories pseudo-scientifiques sur les « races » viennent renforcer cette hiérarchie et servent de base intellectuelle à des pratiques d’exclusion que la lutte contre les discriminations devra déconstruire beaucoup plus tard.

Pour mieux voir comment ces logiques se mettent en place, tu peux relier ce chapitre à l’article sur l’esclavage et le racisme colonial, qui montre comment l’exploitation économique et la domination politique fabriquent des préjugés durables.

📌 Antijudaïsme chrétien et antisémitisme politique moderne

Dès le Moyen Âge, les Juifs d’Europe subissent un antijudaïsme religieux nourri par des accusations de déicide, des expulsions et des pogroms, ce qui installe sur le long terme un climat de méfiance et de peur.

À la fin du XIXe siècle, cet antijudaïsme se transforme en antisémitisme politique et racial, comme le montre l’Affaire Dreyfus, où un officier juif est condamné à tort, en grande partie parce que son identité religieuse alimente les soupçons.

Au XXe siècle, ce discours bascule dans l’horreur avec les lois antisémites de Vichy et la politique d’extermination nazie, et la lutte contre les discriminations se construit ensuite en réaction directe à ces crimes de masse.

Les débats contemporains étudiés dans l’article sur l’antisémitisme contemporain montrent que ces représentations anciennes n’ont pas disparu et qu’il reste nécessaire de renforcer l’éducation, la mémoire et le droit pour empêcher leur retour.

📌 Ségrégations légales et régimes de ségrégation

Dans certains États, les discriminations ont été inscrites noir sur blanc dans la loi, ce qui a donné naissance à des systèmes institutionnalisés comme les lois de Jim Crow dans le Sud des États-Unis ou l’apartheid en Afrique du Sud.

Ces régimes organisent la séparation des populations dans l’espace public, l’école, les transports, le logement ou le mariage, et interdisent aux groupes dominés d’accéder aux mêmes droits civiques que les autres citoyens.

Dans ce contexte, la lutte contre les discriminations ne se limite pas à changer des comportements individuels, elle implique aussi de défaire des systèmes juridiques entiers, comme l’ont montré les mobilisations des Afro-Américains pour les droits civiques étudiées dans l’article sur la ségrégation aux États-Unis.

Ces exemples rappellent qu’un État peut soit renforcer les discriminations en les inscrivant dans la loi, soit au contraire soutenir la lutte contre les discriminations en garantissant l’égalité devant le droit et en protégeant les minorités.

📜 Lois et cadres internationaux de la lutte contre les discriminations

📌 De la Déclaration des droits de l’homme aux textes de l’après-1945

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le choc des crimes nazis et des persécutions antisémites pousse la communauté internationale à repenser en profondeur la protection des individus contre les violences d’État et les exclusions fondées sur l’origine ou la religion.

En 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU affirme que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, et elle mentionne explicitement l’interdiction des discriminations fondées sur la couleur, la langue, la religion ou l’origine nationale.

Ce texte n’a pas de valeur contraignante comme une loi, mais il inspire ensuite de nombreuses conventions internationales, constitutions nationales et décisions de justice, qui vont progressivement servir de base à la lutte contre les discriminations dans de nombreux États.

Pour les élèves, il est utile de voir cette Déclaration comme un socle commun, un cadre de référence qui sert à évaluer si des pratiques politiques ou sociales respectent ou non le principe d’égalité entre les êtres humains.

⚖️ Le droit international au service de la lutte contre les discriminations

À partir des années 1960, plusieurs conventions internationales précisent l’interdiction de la discrimination et créent des mécanismes de contrôle, en particulier dans le domaine du racisme et de l’égalité entre les femmes et les hommes.

La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes engagent les États signataires à modifier leurs lois, à sanctionner les discours de haine et à promouvoir des politiques d’égalité.

Des organes comme le Comité des droits de l’homme ou le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale examinent régulièrement les rapports des États et peuvent formuler des recommandations pour renforcer la lutte contre les discriminations.

Ces outils rappellent que l’égalité n’est pas seulement une valeur morale, mais aussi une obligation juridique qui peut être invoquée par des personnes ou des associations lorsqu’elles estiment qu’un État ne protège pas assez les groupes minoritaires.

🏛️ Le cadre juridique français contre les discriminations

En France, le principe d’égalité est inscrit dès la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, mais il faut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que la loi nomme clairement la discrimination et la sanctionne.

Le Code pénal et le Code du travail prohibent ainsi les discriminations dans l’accès à l’emploi, au logement, aux biens et services, à l’éducation ou aux loisirs, et prévoient des peines d’amende et de prison pour les auteurs de comportements discriminatoires.

Des institutions comme le Défenseur des droits sont chargées de recevoir les plaintes, d’enquêter et de proposer des solutions, ce qui fait du droit un outil concret au service de la lutte contre les discriminations dans la vie quotidienne.

Comprendre ce cadre juridique permet de voir que la lutte contre les discriminations ne repose pas seulement sur la bonne volonté individuelle, mais aussi sur des règles précises qui cherchent à corriger des inégalités héritées de l’histoire et des pratiques sociales.

🎨 Mouvements sociaux et mobilisations contre les discriminations

📌 Mouvements pour les droits civiques et fin des ségrégations

Au XXe siècle, certains des combats les plus emblématiques de la lutte contre les discriminations sont menés par les mouvements pour les droits civiques, en particulier aux États-Unis où la ségrégation raciale reste longtemps inscrite dans la loi et dans les pratiques sociales.

Dans les années 1950 et 1960, des figures comme Rosa Parks ou Martin Luther King refusent de se soumettre à l’ordre raciste et organisent des boycotts, des marches pacifiques et des discours qui dénoncent la violence des lois ségrégationnistes.

Grâce à ces mobilisations massives, mais aussi face à la répression brutale des autorités locales, le pouvoir fédéral finit par adopter des lois comme le Civil Rights Act de 1964, qui interdit la discrimination dans les lieux publics et dans l’emploi, ce qui constitue une étape décisive de la lutte contre les discriminations raciales.

Pour replacer ces mobilisations dans leur contexte, tu peux relire l’article consacré à la ségrégation aux États-Unis, qui montre comment un système longtemps légal a été contesté par des millions de citoyens ordinaires.

📌 Féminismes et combats pour l’égalité entre les femmes et les hommes

Parallèlement, la lutte contre les discriminations prend aussi la forme de mouvements féministes qui dénoncent les inégalités de droits entre les femmes et les hommes dans la famille, au travail, dans la vie politique ou dans l’accès à l’éducation.

Dès la fin du XIXe siècle, des militantes réclament le droit de vote, le droit de disposer de leur salaire ou de choisir leur mariage, mais c’est surtout dans les années 1960 et 1970 que de nouveaux mouvements féministes mettent au centre la question du corps, de la sexualité, du travail domestique et des violences conjugales.

Dans de nombreux pays, ces mobilisations aboutissent à des lois sur l’égalité salariale, la pénalisation des violences sexuelles, la contraception ou l’IVG, et elles transforment durablement les représentations sociales du rôle des femmes dans la société.

En France, ces combats sont étroitement liés aux grandes réformes sociales étudiées dans d’autres chapitres du site, comme la loi Veil sur l’IVG, qui illustre très concrètement comment la lutte contre les discriminations de genre passe par des avancées juridiques majeures.

📌 Mobilisations LGBT+, antiracistes et pour les droits des personnes handicapées

À partir des années 1970, la lutte contre les discriminations s’élargit encore avec l’émergence de mouvements LGBT+, d’associations antiracistes et de collectifs de personnes en situation de handicap qui réclament une reconnaissance pleine et entière de leurs droits.

Les premières marches des fiertés revendiquent la fin des lois pénalisant l’homosexualité et la reconnaissance des couples de même sexe, tandis que des associations antiracistes dénoncent les contrôles au faciès, les violences policières ou les discriminations à l’embauche visant les minorités visibles.

Dans le même temps, les mobilisations des personnes handicapées rappellent que les discriminations peuvent aussi être matérielles, par exemple lorsque l’absence de rampes d’accès, de sous-titrage ou d’aménagements scolaires empêche l’exercice de droits pourtant reconnus par la loi.

Ces différents mouvements montrent que la lutte contre les discriminations ne se résume pas à un affrontement abstrait entre des principes, elle se joue dans des situations très concrètes de transport, d’école, d’hôpital ou de quartier, où l’enjeu est de rendre la société réellement accessible à toutes et tous.

🌍 La lutte contre les discriminations en France

📌 De la mémoire des persécutions à l’affirmation de l’égalité

En France, la lutte contre les discriminations s’ancre fortement dans la mémoire des persécutions subies au XXe siècle, en particulier pendant la période de l’Occupation et du régime de Vichy.

La découverte de l’ampleur des persécutions antisémites, les rafles, les camps d’internement et la participation de l’État français à la déportation des Juifs obligent la société à repenser son rapport à l’égalité et à la protection des minorités.

Après 1945, cette prise de conscience contribue à faire de la dignité humaine, de la liberté de conscience et de l’égalité des droits des principes centraux, ce qui prépare le terrain à une véritable politique de lutte contre les discriminations.

Pour replacer ce mouvement dans un ensemble plus large, tu peux relire l’article sur les lois antisémites de Vichy, ainsi que le pilier consacré à l’histoire du racisme et de l’antisémitisme dans le monde, qui montre comment ces violences ont nourri les réflexions d’après-guerre.

📌 Politiques publiques et institutions spécialisées

À partir des années 1970, plusieurs lois françaises renforcent la répression des propos racistes, des discriminations à l’embauche ou des refus de service liés à l’origine, à la religion ou au sexe, ce qui transforme le paysage juridique.

La création d’instances spécialisées, comme les autorités indépendantes chargées d’enquêter sur les discriminations ou de défendre les usagers face à l’administration, traduit une volonté d’offrir des recours concrets aux victimes, et pas seulement des principes généraux.

De plus, l’école, les services publics et les collectivités locales sont incités à mettre en place des plans d’action contre les discriminations, par exemple en formant les agents, en améliorant l’accueil ou en travaillant sur les stéréotypes de genre et d’origine.

Pour approfondir ces enjeux institutionnels, tu peux consulter un dossier de synthèse sur les politiques d’égalité disponible sur le site vie-publique.fr, qui analyse les politiques publiques de lutte contre les discriminations et leurs évolutions récentes.

📌 École, travail, logement : des terrains concrets de la lutte

Dans la vie quotidienne, la lutte contre les discriminations se joue surtout dans quelques grands domaines clés comme l’école, le travail et le logement, où les inégalités d’accès peuvent rapidement se transformer en injustices durables.

À l’école, les politiques de mixité sociale, la vigilance sur les insultes racistes ou sexistes et l’enseignement de l’histoire des discriminations visent à faire de la classe un espace où chaque élève peut apprendre dans le respect, ce qui rejoint directement les objectifs d’un site comme « Réviser l’histoire ».

Dans le monde du travail, des campagnes encouragent les employeurs à vérifier leurs pratiques de recrutement, à anonymiser les CV ou à former les équipes sur les biais inconscients, afin que la lutte contre les discriminations ne reste pas seulement un discours mais devienne un réflexe professionnel.

Enfin, dans le logement, des associations et des institutions surveillent les refus injustifiés ou les pratiques de tri des candidats, et rappellent que l’égalité d’accès au logement fait partie intégrante de la lutte contre les discriminations et de la promesse républicaine d’égalité pour toutes et tous.

🤝 Défis actuels et façons d’agir au quotidien

📌 Discriminations « invisibles » et inégalités persistantes

Aujourd’hui, la lutte contre les discriminations se heurte souvent à un paradoxe : beaucoup de personnes se disent favorables à l’égalité, mais des inégalités fortes persistent dans le chômage, la réussite scolaire ou l’accès au logement pour certains groupes minoritaires.

De plus, certaines discriminations se rendent presque « invisibles » parce qu’elles se cachent derrière des critères techniques, des procédures automatiques ou des habitudes de recrutement qui paraissent neutres, mais qui écartent plus souvent les mêmes profils.

Ainsi, un élève portant un prénom perçu comme « étranger » peut devoir fournir plus de preuves de sérieux pour être orienté vers une filière générale, et un candidat habitant dans un quartier stigmatisé peut recevoir moins de réponses positives à ses candidatures sans que personne n’ait l’impression de violer la loi.

📌 Numérique, réseaux sociaux et nouveaux terrains de haine

Avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, la lutte contre les discriminations doit aussi se mener en ligne, car les propos racistes, antisémites, sexistes ou LGBTphobes peuvent se diffuser très vite et toucher un public immense.

Cependant, ces mêmes outils numériques permettent aussi de documenter les discriminations, de filmer des contrôles abusifs ou de partager des témoignages, ce qui donne une nouvelle visibilité à des situations qui restaient auparavant confinées à des espaces privés.

En outre, de nombreuses organisations internationales, comme le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, publient des ressources sur la lutte contre les discours de haine que tu peux retrouver sur le site de l’ONU consacré aux droits de l’homme, ce qui montre que le combat pour l’égalité se joue désormais à l’échelle mondiale.

📌 Éduquer, déconstruire les préjugés et former les citoyens

La lutte contre les discriminations passe aussi, et peut-être surtout, par l’éducation et par le fait d’apprendre à repérer ses propres préjugés pour les remettre en question plutôt que de les répéter sans y penser.

À l’école, les cours d’histoire, d’EMC et de français permettent d’étudier des textes, des événements et des témoignages qui montrent les effets concrets du racisme, de l’antisémitisme, du sexisme ou de l’homophobie sur la vie des individus.

Par conséquent, des plateformes pédagogiques publiques comme Lumni proposent des vidéos, des dossiers et des exercices qui complètent le travail des professeurs et aident les élèves à devenir des citoyens capables de reconnaître et de refuser les discriminations.

📌 Agir à son niveau : témoigner, soutenir, s’engager

Face à une situation injuste, il est parfois tentant de se dire que l’on ne peut rien faire, mais la lutte contre les discriminations montre au contraire que de petites actions, répétées par beaucoup de personnes, peuvent changer le climat d’un établissement ou d’un quartier.

Par exemple, refuser de rire à une blague raciste, signaler un message de haine en ligne, soutenir un camarade victime d’insultes ou accepter de témoigner auprès d’un adulte de confiance sont déjà des gestes concrets qui peuvent limiter la violence symbolique.

Enfin, s’engager dans une association, participer à une journée de sensibilisation ou préparer un exposé en lien avec d’autres chapitres du site comme la lutte contre les discriminations permet de relier l’histoire étudiée en cours à des actions présentes et futures, dans lesquelles tu peux trouver ta propre place de citoyen ou de citoyenne.

🧠 À retenir sur la lutte contre les discriminations

  • La lutte contre les discriminations vise à combattre les traitements défavorables fondés sur l’origine, la religion, le sexe, le handicap ou d’autres critères interdits, en agissant à la fois sur les lois et sur les mentalités.
  • Les discriminations s’enracinent dans une longue histoire faite d’esclavage, de colonisation, d’antisémitisme et de ségrégations légales, que l’on retrouve des empires coloniaux à la ségrégation aux États-Unis ou aux lois de Vichy.
  • Depuis 1948 et la Déclaration universelle des droits de l’homme, des textes internationaux et des lois nationales, notamment en France, posent le principe d’égalité et interdisent les discriminations dans l’emploi, le logement, l’école ou l’accès aux services.
  • Les grands mouvements sociaux du XXe siècle (droits civiques, féminismes, mobilisations LGBT+, luttes antiracistes et pour les droits des personnes handicapées) montrent que des citoyens organisés peuvent faire reculer des systèmes entiers d’inégalités.
  • Aujourd’hui encore, des discriminations « invisibles » persistent, notamment dans le travail, la réussite scolaire ou le logement, ce qui rend indispensable l’éducation, la vigilance face aux préjugés et l’engagement quotidien pour défendre la dignité de chacune et de chacun.

❓ FAQ : Questions fréquentes sur la lutte contre les discriminations

🧩 Quelle est la différence entre préjugé, stéréotype et discrimination ?

Un préjugé est une opinion négative ou positive que l’on a sur un groupe sans le connaître vraiment, un stéréotype est une image simplifiée que l’on applique à tous les membres de ce groupe, tandis que la discrimination apparaît quand ces idées se traduisent en actes concrets comme refuser un emploi, un logement ou un service à quelqu’un à cause de son origine, de sa religion ou de son genre.

🧩 La discrimination doit-elle forcément être volontaire pour être punie ?

La loi sanctionne la discrimination même lorsque la personne qui agit prétend ne pas l’avoir fait exprès, car ce sont les effets concrets qui comptent avant tout, cependant les juges prennent en compte les preuves, le contexte et la répétition des faits pour décider s’il y a vraiment eu traitement défavorable lié à un critère interdit.

🧩 Que puis-je faire si je suis victime ou témoin de discrimination à l’école ?

Si tu te sens victime de discrimination à l’école, tu peux d’abord en parler à un adulte de confiance comme un professeur, un CPE ou l’infirmier scolaire, puis, si la situation persiste, tu peux demander l’appui du chef d’établissement ou d’associations spécialisées, et il est souvent utile de noter précisément les faits (dates, lieux, témoins) afin de pouvoir les expliquer clairement.

🧩 Comment relier ce thème de cours aux autres chapitres d’histoire ?

Pour mieux comprendre la lutte contre les discriminations, tu peux la relier à des chapitres sur l’esclavage et le racisme colonial, sur la ségrégation aux États-Unis ou encore sur les lois antisémites de Vichy, car ces exemples montrent comment des systèmes d’inégalités se construisent dans le temps et comment les sociétés tentent ensuite de les déconstruire.

🧩 Quiz – Lutte contre les discriminations

1. Que signifie « discrimination » dans le cadre de la lutte contre les discriminations ?



2. Lequel de ces exemples correspond le mieux à une discrimination directe ?



3. Qu’appelle-t-on discrimination indirecte ?



4. Quel élément est au cœur de la lutte contre les discriminations ?



5. Quel est le lien entre préjugé et discrimination ?



6. Comment appelle-t-on une personne victime de plusieurs discriminations en même temps (origine, genre, handicap) ?



7. Quel rôle joue l’histoire de l’esclavage et de la colonisation dans les discriminations actuelles ?



8. Quel événement illustre la montée de l’antisémitisme politique en France à la fin du XIXe siècle ?



9. Que montrent les lois antisémites de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale ?



10. En quelle année est adoptée la Déclaration universelle des droits de l’homme qui inspire la lutte contre les discriminations ?



11. Quel est l’objectif principal de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ?



12. En France, dans quels domaines la loi interdit-elle spécifiquement les discriminations ?



13. Quel type d’action a permis au mouvement pour les droits civiques aux États-Unis de faire reculer la ségrégation ?



14. Que revendiquent principalement les mouvements féministes dans la lutte contre les discriminations ?



15. Pourquoi les mobilisations LGBT+ sont-elles liées à la lutte contre les discriminations ?



16. Quel rôle joue l’école dans la lutte contre les discriminations ?



17. En quoi Internet constitue-t-il un nouveau terrain pour la lutte contre les discriminations ?



18. Qu’est-ce qu’un « biais inconscient » dans le cadre du recrutement ?



19. Comment une personne peut-elle réagir si elle est témoin d’une discrimination à l’école ?



20. Pourquoi la lutte contre les discriminations reste-t-elle un enjeu majeur au XXIe siècle ?



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