đŻ Pourquoi lâhistoire de lâhumanitaire et du bĂ©nĂ©volat est-elle centrale ?
Lâhistoire de lâengagement citoyen ne se limite pas aux urnes ou aux barricades ; elle sâĂ©crit aussi Ă travers le dĂ©veloppement spectaculaire des ONG et bĂ©nĂ©volat au fil des siĂšcles. Depuis les premiĂšres formes de charitĂ© religieuse jusquâaux « French Doctors » intervenant sur les théùtres de guerre, cette Ă©popĂ©e raconte comment la sociĂ©tĂ© civile sâest organisĂ©e pour pallier les manques des Ătats. Comprendre cette Ă©volution, câest saisir comment la conscience morale internationale sâest forgĂ©e face aux crises, aux guerres et aux famines, transformant le simple don de soi en une force politique majeure.
đïž Dans cet article, tu vas dĂ©couvrir :
- đ§ Des Ćuvres de charitĂ© Ă la naissance de la Croix-Rouge
- âïž La loi de 1901 et l’impact des deux Guerres mondiales
- đ L’essor du tiers-mondisme et des grandes ONG
- đš La rĂ©volution des « French Doctors » et le droit d’ingĂ©rence
- đ Professionnalisation et mĂ©diatisation de l’humanitaire
- đ€ Les nouveaux visages de l’engagement citoyen
- đ§ Ă retenir
- â FAQ
- đ§© Quiz
đ Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre le contexte de ce thĂšme.
đ§ Des Ćuvres de charitĂ© Ă la naissance de la Croix-Rouge
đ De la charitĂ© chrĂ©tienne Ă la philanthropie des LumiĂšres
Avant de parler dâONG et bĂ©nĂ©volat au sens moderne, il faut remonter aux racines de lâaide Ă autrui, qui fut pendant des siĂšcles le monopole quasi exclusif des structures religieuses. Au Moyen Ăge, lâĂglise catholique organise la prise en charge des pauvres, des malades et des pĂšlerins Ă travers un immense rĂ©seau dâHĂŽtels-Dieu et de lĂ©proseries, fondĂ© sur le principe de la charitĂ© (caritas). Lâacte de donner ou de servir nâa pas alors pour but principal de transformer la sociĂ©tĂ© ou de rĂ©soudre les causes de la pauvretĂ©, mais dâassurer le salut de lâĂąme du donateur. Câest un systĂšme vertical, oĂč le riche donne au pauvre, sans remettre en cause lâordre social Ă©tabli, une structure mentale qui perdurera trĂšs longtemps dans les sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes.
Le XVIIIe siĂšcle marque une premiĂšre rupture intellectuelle majeure avec lâavĂšnement de la philanthropie, portĂ©e par les philosophes des LumiĂšres. Contrairement Ă la charitĂ© religieuse, la philanthropie se veut laĂŻque et rationnelle : elle est lâamour de lâhumanitĂ© et cherche Ă ĂȘtre utile Ă la sociĂ©tĂ© par la raison. On voit apparaĂźtre les premiĂšres sociĂ©tĂ©s de bienfaisance qui tentent dâappliquer des mĂ©thodes scientifiques pour Ă©radiquer la pauvretĂ© ou soigner les maladies. Cependant, lâĂtat reste encore trĂšs en retrait sur ces questions sociales, laissant lâinitiative aux particuliers fortunĂ©s et aux notables qui considĂšrent que leur position sociale implique des devoirs envers les plus dĂ©munis.
La RĂ©volution française va tenter de laĂŻciser totalement lâassistance en proclamant que les secours publics sont une « dette sacrĂ©e » de la Nation, comme nous lâavons vu en Ă©tudiant les rĂ©volutionnaires et la citoyennetĂ©. LâĂtat tente de confisquer les biens des hĂŽpitaux religieux pour crĂ©er un systĂšme national, mais faute de moyens financiers et face Ă lâampleur de la misĂšre, il devra rapidement laisser revenir les congrĂ©gations religieuses au XIXe siĂšcle. Câest dans ce contexte hybride, mĂȘlant retour de la charitĂ© chrĂ©tienne et montĂ©e de la philanthropie bourgeoise industrielle, que va naĂźtre lâidĂ©e dâune organisation internationale de secours.
đ Le choc de Solferino et lâinvention de lâhumanitaire moderne
Le vĂ©ritable acte de naissance de lâaction humanitaire internationale moderne, prĂ©curseur des ONG, se joue sur un champ de bataille en Italie, le 24 juin 1859. Un homme dâaffaires suisse, Henry Dunant, se trouve par hasard Ă proximitĂ© de la bataille de Solferino, qui oppose les troupes franco-sardes aux Autrichiens. Il est horrifiĂ© par le spectacle de milliers de soldats laissĂ©s Ă lâagonie sans aucun soin, les services de santĂ© militaires Ă©tant totalement dĂ©bordĂ©s et insuffisants. Dunant improvise alors des secours avec les femmes des villages voisins, soignant les blessĂ©s quel que soit leur camp, en rĂ©pĂ©tant la phrase « Tutti fratelli » (Tous frĂšres).
TraumatisĂ© par cette expĂ©rience, Dunant publie en 1862 Un souvenir de Solferino, un livre choc qui va secouer lâEurope. Il y formule deux propositions rĂ©volutionnaires qui vont changer lâhistoire : la crĂ©ation, en temps de paix, de sociĂ©tĂ©s de secours volontaires pour aider les services de santĂ© des armĂ©es, et lâadoption dâun traitĂ© international garantissant la protection et la neutralitĂ© des blessĂ©s et du personnel soignant. Ses idĂ©es, portĂ©es par un comitĂ© de cinq citoyens genevois, aboutissent en 1863 Ă la crĂ©ation du ComitĂ© international de secours aux militaires blessĂ©s, qui deviendra le ComitĂ© international de la Croix-Rouge (CICR).
DĂšs lâannĂ©e suivante, en 1864, la premiĂšre Convention de GenĂšve est signĂ©e par douze Ătats. Câest une rĂ©volution juridique et morale : pour la premiĂšre fois, les Ătats acceptent de limiter leur propre souverainetĂ© et leur droit de faire la guerre au nom dâun impĂ©ratif humanitaire supĂ©rieur. LâemblĂšme de la croix rouge sur fond blanc (inverse du drapeau suisse) devient le symbole universel de cette neutralitĂ©. Bien que le CICR ne soit pas encore une « ONG » au sens juridique actuel du terme (le terme apparaĂźtra plus tard Ă lâONU), il en pose les fondements : une initiative privĂ©e, indĂ©pendante des gouvernements, agissant au nom de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral international.
đ Lâinternationalisation de la solidaritĂ© avant 1900
Lâexemple de la Croix-Rouge va faire des Ă©mules et dĂ©clencher un mouvement dâinternationalisation des causes humanitaires et sociales Ă la fin du XIXe siĂšcle. On voit Ă©merger des mouvements qui dĂ©passent les frontiĂšres nationales, notamment dans la lutte contre lâesclavage (mouvement abolitionniste), ou pour la protection de lâenfance. Cette pĂ©riode correspond Ă la premiĂšre mondialisation des Ă©changes : le tĂ©lĂ©graphe et le chemin de fer permettent aux nouvelles de circuler, et lâopinion publique commence Ă sâĂ©mouvoir de drames lointains. Câest le dĂ©but dâune conscience citoyenne mondiale, mĂȘme si elle reste trĂšs marquĂ©e par une vision occidentale et parfois colonialiste du monde.
ParallĂšlement, le monde ouvrier sâorganise aussi, crĂ©ant des solidaritĂ©s transnationales (les Internationales socialistes), que tu peux mettre en lien avec lâhistoire des mouvements sociaux. Cependant, la distinction reste nette entre la solidaritĂ© politique (changer le systĂšme) et la solidaritĂ© humanitaire (pansement sur les plaies). Ă cette Ă©poque, le bĂ©nĂ©volat est essentiellement le fait des classes aisĂ©es, notamment des femmes de la bourgeoisie qui trouvent dans les Ćuvres sociales un des rares espaces dâaction publique qui leur soit autorisĂ©, en attendant de conquĂ©rir le droit de vote.
La fin du XIXe siĂšcle voit ainsi se mettre en place les deux piliers sur lesquels reposera lâaction des futures ONG : dâun cĂŽtĂ©, une base juridique internationale (le droit international humanitaire naissant) et de lâautre, une mobilisation citoyenne bĂ©nĂ©vole structurĂ©e en associations. Il manque encore un cadre lĂ©gal prĂ©cis dans de nombreux pays pour permettre Ă ces associations de se dĂ©velopper pleinement, ce qui sera lâenjeu majeur du dĂ©but du XXe siĂšcle, particuliĂšrement en France.
âïž La loi de 1901 et l’impact des deux Guerres mondiales
đ La loi de 1901 : le socle de la libertĂ© dâassociation en France
Pour comprendre lâessor des ONG et bĂ©nĂ©volat en France, il est indispensable de sâarrĂȘter sur une date clĂ© : le 1er juillet 1901. Avant cette date, former une association sans autorisation prĂ©alable de lâĂtat Ă©tait illĂ©gal et risquĂ©, hĂ©ritage de la mĂ©fiance des rĂ©gimes post-rĂ©volutionnaires envers les corps intermĂ©diaires. La loi portĂ©e par Waldeck-Rousseau institue la libertĂ© dâassociation : « deux ou plusieurs personnes » peuvent dĂ©sormais mettre en commun leurs connaissances ou leur activitĂ© dans un but autre que de partager des bĂ©nĂ©fices. Câest une libertĂ© fondamentale qui permet Ă la sociĂ©tĂ© civile de sâorganiser de maniĂšre autonome.
Cette loi va permettre lâexplosion du tissu associatif français. Si beaucoup dâassociations sont sportives, culturelles ou de loisirs, un grand nombre se tourne vers lâentraide sociale. La structure « loi 1901 » devient le vĂ©hicule juridique privilĂ©giĂ© de lâengagement bĂ©nĂ©vole. Elle offre une souplesse immense : pas de capital minimum, une gouvernance dĂ©mocratique (thĂ©orique), et la possibilitĂ© pour les citoyens de se grouper pour dĂ©fendre une cause. Pour approfondir le cadre lĂ©gal de la vie publique en France, tu peux consulter les ressources pĂ©dagogiques de Vie-publique.fr.
Cependant, au dĂ©but du XXe siĂšcle, ces associations restent souvent locales ou nationales. Le concept dâOrganisation Non Gouvernementale internationale est encore balbutiant. Câest le choc de la PremiĂšre Guerre mondiale qui va propulser la solidaritĂ© privĂ©e Ă une Ă©chelle industrielle et transatlantique, obligeant les structures bĂ©nĂ©voles Ă se professionnaliser pour faire face Ă une catastrophe de masse.
đ 1914-1918 : Lâhumanitaire Ă lâĂ©preuve de la guerre totale
La Grande Guerre marque un tournant dĂ©cisif. Face Ă lâampleur des massacres et des destructions, les Ătats belligĂ©rants sont incapables de gĂ©rer seuls la crise humanitaire. On assiste Ă une mobilisation sans prĂ©cĂ©dent de la sociĂ©tĂ© civile. La Croix-Rouge devient un acteur central, gĂ©rant des milliers dâhĂŽpitaux auxiliaires, organisant la correspondance des prisonniers de guerre (lâAgence internationale des prisonniers de guerre Ă GenĂšve traite jusquâĂ 30 000 lettres par jour). Câest lâengagement massif des bĂ©nĂ©voles, notamment des femmes infirmiĂšres, qui permet au systĂšme de tenir.
Mais lâinnovation majeure vient de lâaide internationale, et particuliĂšrement amĂ©ricaine. Avant mĂȘme lâentrĂ©e en guerre des Ătats-Unis en 1917, des organisations caritatives gĂ©antes se dĂ©ploient en Europe. Lâexemple le plus frappant est la Commission for Relief in Belgium (CRB), dirigĂ©e par Herbert Hoover. Cette organisation privĂ©e parvient Ă nĂ©gocier avec les belligĂ©rants pour ravitailler la Belgique occupĂ©e et le Nord de la France, sauvant de la famine prĂšs de 10 millions de personnes. Câest la premiĂšre opĂ©ration humanitaire de masse logistique, gĂ©rĂ©e comme une entreprise industrielle.
Au sortir de la guerre, de nouvelles organisations voient le jour pour gĂ©rer les consĂ©quences du conflit, comme Save the Children, fondĂ©e en 1919 par Eglantyne Jebb pour aider les enfants affamĂ©s dâEurope centrale (y compris ceux des pays vaincus, ce qui Ă©tait trĂšs audacieux Ă lâĂ©poque). En France, les associations dâanciens combattants, comme les « Gueules CassĂ©es », jouent un rĂŽle social et politique majeur. Lâentre-deux-guerres voit aussi la SociĂ©tĂ© des Nations (SDN) tenter de coordonner ces efforts, prĂ©figurant lâarchitecture de lâONU. Tu peux relier cette pĂ©riode Ă lâĂ©tude des rĂ©sistants de la Seconde Guerre, car beaucoup de rĂ©seaux de solidaritĂ© nĂ©s Ă cette Ă©poque serviront de base Ă la RĂ©sistance future.
đ 1939-1945 : Les limites de lâhumanitaire face Ă la barbarie
La Seconde Guerre mondiale pose un défi moral et opérationnel encore plus terrible aux organisations humanitaires. Le conflit est idéologique et total. Le CICR se retrouve dans une position impossible : soucieux de préserver son accÚs aux camps de prisonniers de guerre, il choisit de ne pas dénoncer publiquement le génocide des Juifs, dont ses délégués ont pourtant connaissance progressive. Ce « silence » de la Croix-Rouge restera une tache indélébile dans son histoire et alimentera plus tard la réflexion des fondateurs de Médecins Sans FrontiÚres sur la nécessité de témoigner.
Pourtant, la solidaritĂ© sâorganise aussi dans la clandestinitĂ©. Des milliers dâassociations et de rĂ©seaux informels cachent des enfants juifs, fabriquent de faux papiers, exfiltrent des aviateurs alliĂ©s. Câest une forme dâhumanitaire de rĂ©sistance, politique et illĂ©gale, qui sâoppose Ă lâhumanitaire institutionnel lĂ©galiste du CICR. En 1942, au Royaume-Uni, naĂźt lâorganisation Oxfam (Oxford Committee for Famine Relief), qui milite pour que le blocus alliĂ© laisse passer des vivres pour les civils affamĂ©s de GrĂšce occupĂ©e. LĂ encore, lâidĂ©e que lâhumanitaire doit primer sur les impĂ©ratifs militaires fait son chemin.
Ă la LibĂ©ration, lâEurope est en ruines. Lâaide internationale, notamment via lâUNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration), est massive. Mais on voit aussi Ă©merger de grandes associations nationales, comme le Secours Populaire Français (issu de la mouvance communiste) ou le Secours Catholique, qui structurent la solidaritĂ© intĂ©rieure. Le paysage associatif se polarise politiquement, reflĂ©tant la Guerre froide qui sâannonce.
đ L’essor du tiers-mondisme et des grandes ONG
đ La naissance de lâONU et lâinvention du terme ONG
Au lendemain de la guerre, la crĂ©ation de lâOrganisation des Nations Unies (ONU) en 1945 redĂ©finit le cadre de la coopĂ©ration internationale. Câest dâailleurs dans lâarticle 71 de la Charte des Nations Unies quâapparaĂźt officiellement le terme « Organisation Non Gouvernementale » (ONG). Il sâagit de reconnaĂźtre le rĂŽle consultatif des associations de la sociĂ©tĂ© civile auprĂšs du Conseil Ă©conomique et social de lâONU. DĂšs lors, les ONG et bĂ©nĂ©volat ne sont plus seulement des acteurs de terrain, mais deviennent des partenaires institutionnels de la gouvernance mondiale.
La DĂ©claration universelle des droits de lâhomme de 1948 fournit un nouveau logiciel idĂ©ologique Ă ces organisations. Il ne sâagit plus seulement de charitĂ©, mais de dĂ©fense des droits fondamentaux. Lâaide humanitaire commence Ă se penser comme un droit des victimes et un devoir de la communautĂ© internationale. Des agences onusiennes comme lâUNICEF (pour lâenfance) ou le HCR (pour les rĂ©fugiĂ©s) sont créées et collaborent Ă©troitement avec les ONG privĂ©es pour distribuer lâaide sur le terrain.
Cependant, les annĂ©es 1950 et 1960 sont aussi marquĂ©es par le processus de dĂ©colonisation. De nouveaux Ătats apparaissent, souvent fragiles et sous-dĂ©veloppĂ©s Ă©conomiquement. La notion dâaide dâurgence (pour rĂ©pondre Ă une catastrophe) commence Ă ĂȘtre complĂ©tĂ©e par la notion dâaide au dĂ©veloppement (pour construire des infrastructures durables). Câest la naissance du « tiers-mondisme », un courant de pensĂ©e qui prĂŽne la solidaritĂ© entre le Nord riche et le Sud pauvre.
đ LâAbbĂ© Pierre et lâinsurrection de la bontĂ© (1954)
Avant de regarder vers le tiers-monde, la France connaĂźt un moment fondateur de son histoire sociale interne. Lâhiver 1954 est terrible. Le 1er fĂ©vrier, lâAbbĂ© Pierre lance sur Radio Luxembourg son cĂ©lĂšbre appel : « Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelĂ©e, cette nuit ». Cet appel dĂ©clenche une vague de dons et de bĂ©nĂ©volat sans prĂ©cĂ©dent, quâon appellera « lâinsurrection de la bontĂ© ». Les Français apportent couvertures, argent et aide aux Compagnons dâEmmaĂŒs.
Cet Ă©vĂ©nement est capital car il montre la puissance de la mĂ©diatisation dâune cause. LâAbbĂ© Pierre force le gouvernement Ă agir (vote en urgence de crĂ©dits pour le logement) en mobilisant lâopinion publique. Il dĂ©montre que lâassociation bĂ©nĂ©vole peut ĂȘtre un aiguillon politique efficace, capable de faire honte Ă lâĂtat pour ses manquements. EmmaĂŒs devient un modĂšle dâinsertion par le travail et la solidaritĂ©, prouvant que le bĂ©nĂ©volat peut ĂȘtre un outil de rĂ©intĂ©gration sociale et pas seulement de survie.
Cette dynamique nationale va bientĂŽt se projeter Ă lâinternational. Dans les annĂ©es 1960, des associations comme le CCFD-Terre Solidaire (ComitĂ© Catholique contre la Faim et pour le DĂ©veloppement) voient le jour. Elles ne se contentent pas dâenvoyer de la nourriture, mais financent des projets agricoles et Ă©ducatifs dans les pays du Sud, en sâappuyant sur des partenaires locaux. On passe de lâassistanat au partenariat.
đ Le tournant des annĂ©es 1960 : un engagement politique
Les annĂ©es 1960 sont une dĂ©cennie de bouillonnement politique intense. La jeunesse occidentale se mobilise contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques et critique lâimpĂ©rialisme. Câest le terreau fertile des mobilisations que lâon retrouve dans le cluster sur Mai 68 et les mouvements sociaux. Dans ce contexte, lâengagement dans une ONG devient pour beaucoup une forme de militantisme politique. Aller construire une Ă©cole au Nicaragua ou soigner des paysans au Burkina Faso est perçu comme une maniĂšre concrĂšte de lutter contre les inĂ©galitĂ©s mondiales.
Des organisations laĂŻques de volontariat se dĂ©veloppent, comme lâAssociation Française des Volontaires du ProgrĂšs (ancĂȘtre de France Volontaires). Le profil du bĂ©nĂ©vole change : il est plus jeune, souvent Ă©tudiant ou jeune diplĂŽmĂ©, et politisĂ©. Il cherche Ă comprendre les causes structurelles de la pauvretĂ© (colonialisme, Ă©changes commerciaux inĂ©quitables) plutĂŽt quâĂ simplement en soigner les symptĂŽmes. Câest lâĂąge dâor du tiers-mondisme politique.
Cependant, un drame en Afrique va venir fracturer ce paysage humanitaire et donner naissance Ă une nouvelle gĂ©nĂ©ration dâONG, beaucoup plus agressives mĂ©diatiquement et politiquement : câest la guerre du Biafra.
đš La rĂ©volution des « French Doctors » et le droit d’ingĂ©rence
đ Biafra 1968 : la fin du silence et la naissance de MSF
La guerre du Biafra (1967-1970), une province sĂ©cessionniste du Nigeria, est le creuset de lâhumanitaire contemporain français. Le blocus imposĂ© par lâarmĂ©e nigĂ©riane provoque une famine effroyable qui tue des centaines de milliers de civils, notamment des enfants. Des mĂ©decins français, recrutĂ©s par la Croix-Rouge, partent sur place, dont un certain Bernard Kouchner. Ils sont tĂ©moins des massacres et de la famine utilisĂ©e comme arme de guerre. Or, le mandat de la Croix-Rouge leur impose une stricte neutralitĂ© et le silence pour pouvoir continuer Ă opĂ©rer avec lâaccord du gouvernement nigĂ©rian.
Refusant dâĂȘtre complices par leur silence, ces mĂ©decins dĂ©cident de rompre leur contrat et de parler aux mĂ©dias. Ils lancent des appels vibrants Ă lâopinion internationale, comparant la situation Ă un gĂ©nocide (bien que le terme soit discutĂ© par les historiens aujourdâhui). De cette rĂ©volte naĂźt, en 1971, lâassociation MĂ©decins Sans FrontiĂšres (MSF). Câest une rupture fondamentale dans lâhistoire des ONG et bĂ©nĂ©volat : lâaide mĂ©dicale dâurgence ne doit plus ĂȘtre subordonnĂ©e Ă lâaccord des Ătats. Le principe est clair : soigner et tĂ©moigner (le temoignage devient un pilier de l’action).
MSF invente le « sans-frontiĂ©risme ». LâONG sâaffranchit des frontiĂšres Ă©tatiques pour aller porter secours aux victimes, mĂȘme illĂ©galement si nĂ©cessaire. Câest une philosophie de lâaction directe, rapide, hyper-logistique, qui tranche avec la lourdeur des agences onusiennes ou la discrĂ©tion du CICR. Dâautres ONG suivront ce modĂšle, comme MĂ©decins du Monde (créée en 1980 aprĂšs une scission au sein de MSF) ou Action Contre la Faim.
đ Le concept de « Droit dâingĂ©rence » humanitaire
Dans les annĂ©es 1980, cette philosophie va se thĂ©oriser sous le nom de « droit dâingĂ©rence ». PortĂ© par des intellectuels comme Jean-François Revel et des humanitaires comme Bernard Kouchner (devenu homme politique), ce concept affirme que la communautĂ© internationale a le droit, voire le devoir, dâintervenir Ă lâintĂ©rieur des frontiĂšres dâun Ătat si celui-ci massacre sa propre population ou la laisse mourir. La souverainetĂ© des Ătats ne doit pas ĂȘtre un rempart protĂ©geant les tyrans.
Cette idĂ©e gagne du terrain Ă lâONU. En 1988, lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale vote la rĂ©solution 43/131 qui consacre le principe du « libre accĂšs aux victimes » lors de catastrophes naturelles ou de situations dâurgence. Câest une victoire diplomatique majeure pour la diplomatie humanitaire française. Dans les annĂ©es 1990, aprĂšs la fin de la Guerre froide, le Conseil de sĂ©curitĂ© autorisera plusieurs interventions militaires au nom de lâhumanitaire (Somalie, Bosnie, Rwanda), avec des succĂšs trĂšs mitigĂ©s et parfois des consĂ©quences dĂ©sastreuses.
Si le « droit dâingĂ©rence » est aujourdâhui critiquĂ© (car souvent perçu comme un outil de domination occidentale par les pays du Sud), il a profondĂ©ment marquĂ© lâĂ©volution des normes internationales. Il a lĂ©gitimĂ© lâaction des ONG comme acteurs gĂ©opolitiques Ă part entiĂšre, capables de dĂ©fier les Ătats sur le terrain moral.
đ Le dilemme des humanitaires : neutralitĂ© ou prise de parti ?
Cette nouvelle posture a cependant créé des dilemmes Ă©thiques complexes. En intervenant dans des zones de conflit, les ONG peuvent ĂȘtre manipulĂ©es. Lâexemple le plus tragique est celui des camps de rĂ©fugiĂ©s rwandais au ZaĂŻre (RDC) aprĂšs le gĂ©nocide de 1994. Les ONG humanitaires y ont nourri et soignĂ© des centaines de milliers de rĂ©fugiĂ©s, mais parmi eux se cachaient les gĂ©nocidaires hutus qui utilisaient lâaide internationale pour se refaire une santĂ© militaire et contrĂŽler la population des camps. MSF a alors pris la dĂ©cision historique de se retirer des camps pour ne pas devenir « complice » du rĂ©armement des tueurs, tandis que dâautres ONG restaient au nom de lâimpĂ©ratif de survie.
Ce dĂ©bat traverse tout le secteur : faut-il aider tout le monde, tout le temps, au risque de prolonger le conflit ? Ou faut-il dĂ©noncer et partir ? Lâhistoire rĂ©cente des mobilisations citoyennes montre que cette tension entre action immĂ©diate et rĂ©flexion politique est toujours vive. Les bĂ©nĂ©voles qui partent en mission aujourdâhui sont formĂ©s Ă ces questions complexes ; lâidĂ©alisme naĂŻf des dĂ©buts a laissĂ© place Ă une Ă©thique de la responsabilitĂ©.
đ Professionnalisation et mĂ©diatisation de l’humanitaire
đ LâĂšre du « Charity Business » et le rĂŽle des mĂ©dias
Les annĂ©es 1980 marquent lâentrĂ©e de lâhumanitaire dans lâĂšre mĂ©diatique de masse. La famine en Ăthiopie (1984-1985) est le point dâorgue de cette tendance. Des images dâenfants squelettiques inondent les journaux tĂ©lĂ©visĂ©s occidentaux. Le chanteur Bob Geldof organise le concert Live Aid, un Ă©vĂ©nement planĂ©taire retransmis dans le monde entier, qui lĂšve des sommes colossales. Câest la naissance du « Charity Business » : lâutilisation des codes du spectacle et du marketing pour vendre la cause humanitaire.
Les ONG se dotent de services de communication performants, lancent des campagnes dâaffichage chocs, et font appel au « street marketing » pour recruter des donateurs dans la rue. Cette course aux fonds est nĂ©cessaire car les opĂ©rations deviennent de plus en plus coĂ»teuses (avions-cargos, hĂŽpitaux de campagne sophistiquĂ©s, tĂ©lĂ©communications par satellite). Mais elle entraĂźne aussi une concurrence fĂ©roce entre les associations pour capter « le marchĂ© de la gĂ©nĂ©rositĂ© » lors des grandes crises (tsunami de 2004, sĂ©isme en HaĂŻti en 2010).
En France, cette mĂ©diatisation touche aussi la solidaritĂ© nationale avec la crĂ©ation des Restos du CĆur par Coluche en 1985. LĂ encore, câest une personnalitĂ© du spectacle qui utilise sa notoriĂ©tĂ© pour forcer la main aux politiques et mobiliser les citoyens. Lâadoption de la « loi Coluche » (qui permet de dĂ©duire les dons de ses impĂŽts) est une victoire directe de cette pression citoyenne. Cela montre que lâengagement bĂ©nĂ©vole sait utiliser les armes de la sociĂ©tĂ© du spectacle pour ĂȘtre efficace.
đ De lâamateurisme Ă lâexpert humanitaire
Face Ă la complexitĂ© des terrains dâintervention, la bonne volontĂ© ne suffit plus. Dans les annĂ©es 1970, on partait avec un sac Ă dos et son diplĂŽme de mĂ©decin ou dâinfirmier. Aujourdâhui, lâhumanitaire est devenu un mĂ©tier. Les ONG recherchent des profils ultra-spĂ©cialisĂ©s : logisticiens, administrateurs, ingĂ©nieurs en eau et assainissement (WASH), experts en protection de lâenfance, juristes internationaux. Des Ă©coles et des masters spĂ©cialisĂ©s en action humanitaire se sont multipliĂ©s (comme lâInstitut Bioforce Ă Lyon).
Cette professionnalisation a transformĂ© le statut des intervenants. Le bĂ©nĂ©vole expatriĂ© (qui ne touchait quâune petite indemnitĂ©) a souvent laissĂ© la place au volontaire de solidaritĂ© internationale (VSI) avec un statut lĂ©gal protecteur, voire au salariĂ© expatriĂ©. Sur le terrain, la grande majoritĂ© des Ă©quipes est dĂ©sormais composĂ©e de « staffs nationaux » (des employĂ©s locaux), qui sont souvent les plus exposĂ©s aux risques de sĂ©curitĂ©. Le rĂŽle de lâexpatriĂ© occidental a Ă©voluĂ© vers de la coordination et du management.
Cette Ă©volution pose la question de la distance qui se crĂ©e entre le « professionnel de lâaide » et les populations aidĂ©es. Lâhumanitaire est devenu un secteur Ă©conomique Ă part entiĂšre, avec ses codes, ses carriĂšres et sa bureaucratie. Cela peut parfois susciter une certaine mĂ©fiance des populations locales, qui voient dĂ©barquer des 4×4 blancs et des experts payĂ©s en devises fortes, crĂ©ant une Ă©conomie artificielle dans des zones de crise.
đ Transparence et critique de lâaide
Avec lâargent public et privĂ© qui afflue, lâexigence de transparence a explosĂ©. Les scandales financiers (dĂ©tournements de fonds, frais de fonctionnement excessifs) ont poussĂ© le secteur Ă se rĂ©guler. En France, le ComitĂ© de la Charte du don en confiance labellise les associations qui respectent des rĂšgles de gestion rigoureuses. Le donateur veut savoir oĂč va son argent. Tu peux consulter les rapports d’activitĂ© sur les sites des grandes institutions culturelles et sociales via le MinistĂšre de la Culture pour voir comment la transparence est gĂ©rĂ©e.
Au-delĂ de lâargent, câest lâefficacitĂ© mĂȘme de lâaide qui est questionnĂ©e. Lâaide au dĂ©veloppement a-t-elle vraiment permis aux pays du Sud de dĂ©coller ? Ou a-t-elle maintenu une forme de dĂ©pendance nĂ©o-coloniale ? Des voix critiques sâĂ©lĂšvent au Sud pour demander la fin de lâassistanat et des relations commerciales plus justes plutĂŽt que de la charitĂ©. Câest tout le dĂ©bat actuel sur la « localisation de lâaide », qui vise Ă donner le pouvoir de dĂ©cision et les financements directement aux ONG locales du Sud, plutĂŽt quâaux grandes enseignes internationales basĂ©es Ă Paris, Londres ou GenĂšve.
đ€ Les nouveaux visages de l’engagement citoyen
đ Le Service Civique et lâengagement des jeunes
Si lâexpatriation humanitaire sâest professionnalisĂ©e, le dĂ©sir dâengagement, lui, reste intact, particuliĂšrement chez les jeunes. En France, la crĂ©ation du Service Civique en 2010 a Ă©tĂ© une rĂ©ponse institutionnelle majeure Ă cette soif dâaction. Il permet aux jeunes de 16 Ă 25 ans de sâengager pour une mission dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral de 6 Ă 12 mois, indemnisĂ©e par lâĂtat. Câest un succĂšs massif : des centaines de milliers de jeunes ont effectuĂ© des missions dans la solidaritĂ©, lâenvironnement, la culture ou le sport.
Ce dispositif permet de dĂ©mocratiser lâengagement. Il nâest plus nĂ©cessaire dâĂȘtre un expert ou dâavoir de lâargent pour partir aider. Le Service Civique revalorise la notion de citoyennetĂ© active. Il fait Ă©cho aux dĂ©bats sur le droit de vote des jeunes, en montrant que la jeunesse est prĂȘte Ă prendre des responsabilitĂ©s concrĂštes dans la citĂ© avant mĂȘme dâavoir tous les attributs du pouvoir politique.
Dâautres formes dâengagement existent, comme le Corps europĂ©en de solidaritĂ©, qui permet de faire du bĂ©nĂ©volat dans toute lâUnion europĂ©enne. LâEurope tente ainsi de crĂ©er une identitĂ© commune par la solidaritĂ©, en sâappuyant sur les ressources de lâUnion europĂ©enne.
đ Le bĂ©nĂ©volat de proximitĂ© et lâurgence sociale en France
Lâhistoire des ONG ne se joue pas quâĂ lâautre bout du monde. Avec la crise Ă©conomique et sociale, les besoins en France ont explosĂ©. Les grandes associations caritatives (Secours Populaire, Secours Catholique, Croix-Rouge française, Restos du CĆur) reposent sur des armĂ©es de bĂ©nĂ©voles, souvent retraitĂ©s, mais de plus en plus diversifiĂ©s. On observe un retour au « bĂ©nĂ©volat de proximitĂ© » : maraudes auprĂšs des sans-abris, aide aux migrants (comme Ă Calais ou Ă Paris), soutien scolaire dans les quartiers populaires.
La crise des migrants en 2015 a vu naĂźtre une multitude de collectifs citoyens informels, en dehors des grandes structures traditionnelles. Des citoyens ont ouvert leurs portes, organisĂ© des convois de vĂȘtements, bravant parfois la loi pour aider. Cela rappelle que lâĂ©lan solidaire prĂ©cĂšde souvent lâinstitutionnalisation. Cet engagement local est souvent le premier pas vers une conscience politique plus large, liant les problĂšmes locaux aux dĂ©sordres mondiaux.
đ Lâe-bĂ©nĂ©volat et lâactivisme numĂ©rique
Enfin, le XXIe siĂšcle a vu naĂźtre lâengagement numĂ©rique. On peut dĂ©sormais ĂȘtre un « cyber-bĂ©nĂ©vole ». Cela va de la traduction de documents pour des ONG, Ă la cartographie de zones de crise sur OpenStreetMap aprĂšs un sĂ©isme (pour aider les secours Ă se repĂ©rer), en passant par le militantisme sur les rĂ©seaux sociaux (campagnes de pĂ©titions, « slacktivism »). Si certaines formes demandent peu dâeffort, dâautres sont cruciales : les lanceurs dâalerte et les hackers Ă©thiques jouent un rĂŽle croissant dans la dĂ©fense des droits de lâhomme.
Lâhistoire des ONG et bĂ©nĂ©volat est donc une histoire en perpĂ©tuel mouvement. Partie de la charitĂ© religieuse, elle a traversĂ© lâĂšre des hĂ©ros humanitaires et des bĂątisseurs, pour arriver Ă une phase de maturitĂ© complexe, oĂč coexistent des multinationales de lâaide et des micro-collectifs citoyens. Mais le moteur reste le mĂȘme : le refus de lâindiffĂ©rence face Ă la souffrance de lâautre.
đ§ Ă retenir sur l’histoire des ONG et du bĂ©nĂ©volat
- 1863 : Fondation de la Croix-Rouge par Henri Dunant aprÚs la bataille de Solferino, début du droit international humanitaire.
- 1901 : La loi sur la libertĂ© d’association en France permet la structuration lĂ©gale de la sociĂ©tĂ© civile et du bĂ©nĂ©volat.
- La rupture du Biafra (1968) et la crĂ©ation de MĂ©decins Sans FrontiĂšres (1971) marquent le passage d’un humanitaire neutre Ă un humanitaire de tĂ©moignage (« French Doctors »).
- Depuis les annĂ©es 1980, le secteur s’est professionnalisĂ© et mĂ©diatisĂ©, tout en voyant Ă©merger de nouvelles formes d’engagement comme le Service Civique.
â FAQ : Questions frĂ©quentes sur l’humanitaire
𧩠Quelle est la différence entre une ONG et une association ?
En France, une ONG est juridiquement une association loi 1901. Le terme ONG est surtout utilisĂ© Ă l’international (ONU) pour dĂ©signer des associations qui ont une action transnationale et sont indĂ©pendantes des gouvernements. Toutes les ONG sont des associations, mais toutes les associations ne sont pas des ONG.
đ§© Qu’est-ce que le « droit d’ingĂ©rence » ?
C’est un concept thĂ©orisĂ© dans les annĂ©es 80 qui affirme qu’on a le droit d’intervenir dans un pays souverain pour protĂ©ger les populations victimes de violations graves des droits de l’homme, sans l’accord du gouvernement local. Il s’oppose Ă la souverainetĂ© absolue des Ătats.
đ§© Peut-on faire de l’humanitaire sans diplĂŽme mĂ©dical ?
Oui, absolument ! Si les mĂ©tiers de la santĂ© sont cruciaux, les ONG ont autant besoin de logisticiens, d’administrateurs, de chauffeurs, de comptables ou de communicants. De plus, le bĂ©nĂ©volat de proximitĂ© en France est ouvert Ă tous sans diplĂŽme spĂ©cifique.
đ§© L’aide humanitaire est-elle gratuite pour les pays aidĂ©s ?
L’aide d’urgence (nourriture, soins) est gĂ©nĂ©ralement gratuite pour les bĂ©nĂ©ficiaires directs. Cependant, elle a un coĂ»t financĂ© par les dons privĂ©s et les subventions des Ătats. L’aide au dĂ©veloppement (construction d’infrastructures) peut parfois impliquer des participations locales ou des prĂȘts.
