🏛️ Arc de Triomphe et tombe du Soldat inconnu : histoire d’un symbole national

🎯 Pourquoi l’Arc de Triomphe et la tombe du Soldat inconnu sont-ils emblématiques en histoire ?

Tu as sans doute déjà vu, à la télévision ou lors d’une visite à Paris, l’imposante silhouette de ce monument qui domine l’avenue des Champs-Élysées. L’Arc de Triomphe et la tombe du Soldat inconnu forment aujourd’hui le cœur battant de la mémoire collective française, un lieu où la République rend hommage à ceux qui sont tombés pour elle. Construit initialement pour célébrer les victoires militaires de Napoléon Ier, l’édifice a radicalement changé de sens après le traumatisme de la Première Guerre mondiale, devenant un sanctuaire de paix et de recueillement. Dans cet article, nous allons explorer comment ce colosse de pierre est passé d’un symbole de conquête impériale à celui du deuil national et de l’unité républicaine.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre le contexte de ce thème.

🏗️ De la gloire impériale à l’achèvement royal : une genèse complexe

📌 La promesse d’Austerlitz et le décret de 1806

L’histoire de l’Arc de Triomphe et de la tombe du Soldat inconnu commence bien avant l’arrivée du corps du soldat anonyme, par une promesse faite au soir d’une victoire éclatante. Au lendemain de la bataille d’Austerlitz, le 2 décembre 1805, l’empereur Napoléon Ier s’adresse à ses soldats en leur déclarant : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe ». Cette phrase n’est pas qu’une métaphore, elle marque la volonté de l’Empereur d’inscrire sa gloire militaire dans la pierre, à la manière des empereurs romains de l’Antiquité comme Titus ou Septime Sévère.

C’est par un décret impérial du 18 février 1806 que la construction est officiellement ordonnée. Mais une question se pose immédiatement : où bâtir ce monument colossal ? Plusieurs emplacements sont envisagés, dont la place de la Bastille (pour lier l’Empire à la Révolution) ou la place de la Concorde. Finalement, c’est la place de l’Étoile, située à la limite ouest de Paris de l’époque, qui est choisie. Ce site offre une perspective grandiose depuis le palais des Tuileries. L’architecte Jean-François Chalgrin est chargé de dessiner les plans de ce qui deviendra le plus grand arc de ce type au monde, avec des dimensions impressionnantes : environ 50 mètres de haut et 45 mètres de large.

📌 Un chantier titanesque interrompu par l’Histoire

La construction de l’Arc de Triomphe s’avère être un défi technique et politique bien plus long que prévu. La pose de la première pierre a lieu le 15 août 1806, jour de l’anniversaire de l’Empereur. Cependant, les fondations nécessitent un travail colossal, car le sol de la colline de Chaillot est instable. Il faut creuser à plus de huit mètres de profondeur pour assurer la stabilité du monument. En 1810, lorsque Napoléon épouse l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche, l’Arc ne s’élève qu’à quelques mètres du sol. Pour donner une idée du projet final lors de l’entrée de l’impératrice dans Paris, Chalgrin doit faire construire une maquette grandeur nature en charpente et en toile peinte, un trompe-l’œil qui fait forte impression.

Le destin de l’édifice bascule avec la chute de l’Empire. En 1814, lors de la Première Restauration, puis après la défaite de Waterloo en 1815, le chantier est totalement arrêté. La monarchie restaurée de Louis XVIII ne souhaite évidemment pas glorifier les armées de Napoléon. Le monument reste à l’état de ruine inachevée pendant près de dix ans, abandonné aux intempéries. Certains royalistes proposent même de le raser ou de le transformer en monument à la gloire des ducs d’Angoulême et de Berry. C’est une période d’incertitude où l’existence même du futur Arc de Triomphe et de la tombe du Soldat inconnu est menacée par les revirements politiques de la France.

📌 L’inauguration sous Louis-Philippe en 1836

Il faut attendre la Monarchie de Juillet et le règne de Louis-Philippe Ier pour que le chantier reprenne vie. Louis-Philippe, qui se veut le « roi des Français » et cherche à réconcilier toutes les factions politiques (royalistes, bonapartistes et républicains), décide en 1832 de terminer l’Arc. Son ministre, Adolphe Thiers, joue un rôle clé dans cette reprise. L’idée est de dédier le monument non plus seulement à Napoléon, mais aux armées de la Révolution et de l’Empire, englobant ainsi une période plus large de l’histoire militaire nationale.

L’Arc de Triomphe est finalement inauguré le 29 juillet 1836, trente ans après le décret de Napoléon. L’inauguration est toutefois plus discrète que prévu : le roi Louis-Philippe, visé par un attentat quelques semaines plus tôt, n’y assiste pas. C’est Adolphe Thiers qui préside la cérémonie. À ce stade, le monument est un symbole de gloire militaire, un temple dédié aux généraux et aux batailles. Personne n’imagine alors qu’il deviendra, moins d’un siècle plus tard, grâce à l’ajout de la tombe du Soldat inconnu, le lieu de recueillement suprême de la Nation. Pour mieux comprendre cette fonction mémorielle, tu peux consulter l’article sur les monuments aux morts et mémoires locales de la République.

🗿 Une architecture parlante : sculptures et symboles

📌 Le Départ des Volontaires de 1792 (La Marseillaise)

L’Arc de Triomphe n’est pas qu’un bloc de pierre ; c’est un livre d’histoire ouvert. Les quatre piliers du monument sont ornés de hauts-reliefs monumentaux qui racontent des moments clés de l’histoire de France. Le plus célèbre d’entre eux, situé sur le pilier droit face aux Champs-Élysées, est l’œuvre du sculpteur François Rude. Intitulé officiellement Le Départ des Volontaires de 1792, il est universellement connu sous le nom de « La Marseillaise ». Cette sculpture vibre d’une énergie incroyable : on y voit le Génie de la Guerre (une figure féminine ailée et hurlante) guider des hommes de tous âges au combat pour défendre la patrie en danger.

Ce groupe sculpté est essentiel car il lie l’Arc à la République et à la Révolution, et non plus seulement à l’Empire. Les trois autres piliers portent des reliefs illustrant Le Triomphe de 1810 (célébrant Napoléon, par Cortot), La Résistance de 1814 et La Paix de 1815 (tous deux d’Antoine Étex). Cette combinaison de thèmes guerriers et pacifiques montre la complexité du message politique du monument au XIXe siècle. Avant de devenir le sanctuaire de l’Arc de Triomphe et tombe du Soldat inconnu, l’édifice servait déjà de support à un récit national héroïque.

📌 Les noms gravés : gloire et oubli

Si tu t’approches des piliers, tu verras que les murs intérieurs sont couverts d’inscriptions. Ce sont les noms de 660 personnalités, essentiellement des généraux et maréchaux de la Révolution et de l’Empire. Une particularité importante à noter : les noms soulignés correspondent aux officiers morts au combat. Ces listes ont suscité de nombreuses polémiques dès l’inauguration, car beaucoup de familles de militaires oubliés ont réclamé (souvent en vain) que le nom de leur ancêtre y soit ajouté. On trouve également gravés sur l’attique (la partie supérieure) et les boucliers les noms de 158 batailles majeures, comme Rivoli, Pyramides, Marengo ou Austerlitz.

Pourtant, cette énumération de gradés et de victoires illustre une conception de la guerre très différente de celle du XXe siècle. Au XIXe siècle, on célébrait les chefs et les conquêtes. Le simple soldat, la chair à canon, n’avait pas sa place nominative sur le monument. C’est précisément ce vide mémoriel que la création de la tombe du Soldat inconnu viendra combler après 1918, inversant la symbolique du lieu : on passera de l’hommage aux grands généraux à l’hommage au plus humble des soldats. C’est une transition que l’on retrouve aussi dans les débats sur les panthéonisations et les grands hommes.

⚔️ La Grande Guerre et la naissance du Soldat inconnu

📌 Le choc de 1914-1918 et le besoin de deuil

La Première Guerre mondiale (1914-1918) marque une rupture brutale dans l’histoire de l’humanité et de la France. Avec 1,4 million de soldats français tués, le deuil est omniprésent. Chaque famille, chaque village est touché. Mais ce conflit présente une caractéristique terrible : la violence industrielle de l’artillerie a pulvérisé les corps. Environ 300 000 soldats sont portés disparus ou sont non identifiables. Pour les familles, l’absence de corps rend le travail de deuil impossible. Il n’y a pas de tombe où se recueillir, pas de lieu pour pleurer un fils ou un mari volatilisé sur le champ de bataille.

Dès 1916, alors que la bataille de Verdun fait rage, l’idée émerge de rendre hommage à ces disparus en choisissant un soldat anonyme qui les représenterait tous. C’est le président du Souvenir Français, François Simon, qui formule cette proposition le premier. L’objectif est de donner une sépulture symbolique à tous ceux qui n’en ont pas. L’expression « Arc de Triomphe et tombe du Soldat inconnu » n’est pas encore fixée, car le lieu de l’inhumation fait débat, mais le principe d’un hommage national à un anonyme gagne rapidement du terrain dans l’opinion publique.

📌 Panthéon ou Arc de Triomphe ? Le débat de 1919

À la fin de la guerre, le gouvernement envisage d’abord de placer la dépouille de ce soldat au Panthéon, le temple laïque des « grands hommes ». Cela semble logique : la République honore ses héros au Panthéon. Cependant, cette idée rencontre une vive opposition, notamment de la part des associations d’anciens combattants et de l’écrivain Béraud. Ils argumentent que le Panthéon est un lieu froid, réservé aux élites civiles et politiques, alors que le soldat doit reposer dans un lieu ouvert, sous le ciel, au milieu de la cité, là où il a défilé victorieux.

L’Arc de Triomphe, sous lequel les troupes victorieuses ont défilé lors de la fête de la Victoire le 14 juillet 1919, apparaît comme le lieu idéal. C’est un monument militaire, populaire et central. Une campagne de presse virulente s’engage. Finalement, le 8 novembre 1920, la Chambre des députés vote à l’unanimité une loi décidant que les restes d’un soldat non identifié seront inhumés sous l’Arc de Triomphe. Ce vote scelle le destin du monument, associant définitivement les termes Arc de Triomphe et tombe du Soldat inconnu.

📌 La cérémonie du choix à Verdun (10 novembre 1920)

Le processus de sélection du Soldat inconnu est organisé avec une rigueur militaire et une solennité absolue pour garantir l’anonymat total. Huit corps de soldats français non identifiés, mais dont l’uniforme prouve qu’ils sont bien français, sont exhumés de huit secteurs différents du front (Flandres, Artois, Somme, Île-de-France, Chemin des Dames, Champagne, Verdun, Lorraine). Ils sont transportés à la citadelle de Verdun le 9 novembre 1920. Le choix final a lieu le lendemain, le 10 novembre.

C’est un jeune caporal de 21 ans, Auguste Thin, pupille de la Nation et engagé volontaire, qui est désigné pour choisir le cercueil. En présence du ministre André Maginot, on lui tend un bouquet d’œillets blancs et rouges. Auguste Thin doit déposer le bouquet sur l’un des huit cercueils alignés. Il expliquera plus tard son choix par un calcul simple et patriotique : il appartient au 132e régiment d’infanterie. Il additionne les chiffres de son régiment (1+3+2 = 6) et décide de déposer le bouquet sur le sixième cercueil en partant de la droite. Ce geste historique transforme un corps anonyme en symbole national.

⚰️ L’inhumation sacrée : un corps sans nom pour tous les noms

📌 Le voyage vers Paris et la veillée solennelle

Une fois le choix effectué, le cercueil du Soldat inconnu quitte Verdun sous une escorte d’honneur pour rejoindre Paris par train spécial. Les sept autres corps, non choisis, ne sont pas oubliés : ils sont inhumés au cimetière militaire du Faubourg Pavé, près de Verdun. Le cercueil de l’Inconnu arrive à la gare de l’Est, accueilli par une foule silencieuse et émue. Il est ensuite transporté sur un affût de canon jusqu’à la place Denfert-Rochereau pour une veillée funèbre.

Cette nuit de veille est cruciale : elle permet aux Parisiens de venir se recueillir une première fois. Le symbole fonctionne immédiatement. Les mères, les veuves, les orphelins voient en ce cercueil drapé du drapeau tricolore la dépouille de leur propre disparu. C’est la force de l’Arc de Triomphe et tombe du Soldat inconnu : parce qu’il n’est personne en particulier, il devient le fils, le père ou le mari de tout le monde.

📌 La cérémonie du 11 novembre 1920 : le cœur de Gambetta

Le 11 novembre 1920, jour du deuxième anniversaire de l’Armistice, une cérémonie grandiose est organisée. Pour l’occasion, le gouvernement a décidé d’associer deux symboles : le Soldat inconnu et le cœur de Léon Gambetta, l’homme qui avait proclamé la République en 1870 et organisé la Défense nationale. Le cortège funèbre transporte les deux reliques jusqu’à l’Arc de Triomphe. C’est une manière de relier la IIIe République fondatrice et la victoire de 1918.

Le cercueil du Soldat inconnu est monté sous l’Arc, mais il n’est pas enterré tout de suite. Il est d’abord exposé dans une salle ardente aménagée au premier étage du pilier, puis laissé au centre de l’arche pour que la foule puisse lui rendre hommage. Ce n’est que quelques mois plus tard, le 28 janvier 1921, que l’inhumation définitive a lieu. Le corps est descendu dans le caveau creusé sous l’arche principale, face aux Champs-Élysées, créant ainsi la configuration que nous connaissons aujourd’hui.

📌 L’installation définitive sous la dalle sacrée

La tombe est recouverte d’une dalle de granit de Vire, un matériau sobre et résistant. L’épitaphe gravée est d’une simplicité biblique : « ICI REPOSE UN SOLDAT FRANÇAIS MORT POUR LA PATRIE 1914-1918 ». Aucune autre inscription, aucun nom, aucune date de naissance. Cette sobriété renforce la puissance du message. Autour de la dalle, des bornes de métal reliées par des chaînes délimitent l’espace sacré que les passants doivent respecter. Désormais, on ne marche plus sous l’Arc de Triomphe n’importe comment : on contourne la tombe par respect. Cet espace devient le lieu géométrique de la douleur française.

🔥 La Flamme du Souvenir : ne jamais oublier

📌 La création de la Flamme en 1923

Après l’inhumation, un constat s’impose : la tombe est parfois solitaire, froide, surtout la nuit. En 1923, le journaliste et poète Gabriel Boissy lance une idée dans le journal L’Intransigeant : il faut installer une « Flamme du Souvenir » qui ne s’éteindrait jamais, pour symboliser l’âme du soldat et la permanence de la mémoire. L’idée est immédiatement adoptée par l’opinion et les autorités. L’architecte Henri Favier dessine la bouche de feu, une sorte de bouclier circulaire en bronze, au centre duquel s’ouvre une gueule de canon pointée vers le ciel.

La première flamme est allumée le 11 novembre 1923 par André Maginot, alors ministre de la Guerre et lui-même grand mutilé de guerre. C’est un moment fondateur qui complète le dispositif mémoriel. L’Arc de Triomphe et tombe du Soldat inconnu sont désormais indissociables de cette lumière vacillante qui veille sur Paris.

📌 Le rituel immuable du ravivage quotidien

Depuis 1923, un rituel unique au monde se déroule chaque soir, sans aucune exception, à 18h30. C’est la cérémonie du « Ravivage de la Flamme ». Des associations d’anciens combattants, des écoles, des régiments ou des délégations étrangères remontent les Champs-Élysées jusqu’à l’Arc. Un commissaire de la Flamme, accompagné de deux porteurs de couronne, s’avance. Avec un glaive, il ouvre un peu plus la trappe de gaz pour raviver le feu, tandis que sonne la sonnerie « Aux Morts » et que les drapeaux s’inclinent.

Ce geste est géré par l’association « La Flamme sous l’Arc de Triomphe ». Ce qui est fascinant, c’est la constance de ce rite. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, la Flamme est ravivée. C’est l’un des devoirs civiques les plus anciens et les plus respectés de France. Tu peux d’ailleurs assister à cette cérémonie publique ; c’est un moment très fort pour comprendre concrètement ce qu’est le devoir de mémoire, souvent évoqué lors des commémorations nationales.

📌 Une flamme éternelle même sous l’Occupation ?

Une question revient souvent : que s’est-il passé pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque Paris était occupé par les nazis de 1940 à 1944 ? La réponse est surprenante : la Flamme n’a jamais cessé de brûler. Même l’armée allemande a respecté la tombe du Soldat inconnu, rendant parfois les honneurs militaires en passant devant (bien que ce geste fût perçu comme une provocation par les Parisiens). Le rituel du ravivage a continué, parfois de manière très réduite, mais sans interruption.

Il y a eu des moments de tension extrême. Par exemple, le 11 novembre 1940, des lycéens et étudiants parisiens ont bravé l’interdiction de l’occupant pour venir manifester à l’Arc de Triomphe. Ce fut l’un des premiers actes publics de Résistance. Après la Libération de Paris en août 1944, le général de Gaulle s’est immédiatement rendu à l’Arc de Triomphe pour ranimer la Flamme, marquant ainsi le rétablissement de la souveraineté républicaine sur ce lieu sacré.

🇫🇷 Un lieu central des mémoires et des cérémonies de la République

📌 Les grandes commémorations nationales

Aujourd’hui, l’Arc de Triomphe et la tombe du Soldat inconnu sont le théâtre principal des grandes cérémonies de la République française. Chaque 11 novembre (armistice de 1918) et chaque 8 mai (victoire de 1945), le Président de la République se rend sur place. Il dépose une gerbe, ravive la Flamme et salue les anciens combattants. C’est l’image officielle de la France qui honore son histoire. Le 14 juillet, après le défilé militaire, c’est aussi là que se termine le parcours présidentiel.

Le site sert également à honorer les soldats morts lors des opérations extérieures (OPEX) récentes. Bien que leurs noms ne soient pas gravés sur l’Arc, l’hommage rendu au Soldat inconnu englobe désormais, par extension, tous les militaires français tombés au champ d’honneur, quel que soit le conflit. C’est un lieu vivant, qui relie le passé au présent.

📌 Les outrages et les polémiques contemporaines

En tant que symbole de l’État et de la Nation, l’Arc de Triomphe est parfois la cible de contestations politiques. L’événement le plus marquant de ces dernières années a eu lieu le 1er décembre 2018, lors d’une manifestation des « Gilets jaunes ». Le monument a été envahi, tagué et vandalisé. Une copie de la sculpture du Génie de la Patrie (issue du relief de La Marseillaise) a été brisée à l’intérieur du musée de l’Arc. Ces images ont choqué l’opinion publique nationale et internationale.

Cet épisode a relancé le débat sur la sacralité des monuments républicains. La restauration rapide et la réouverture du monument ont été mises en scène comme une réponse de l’État face au désordre. Cela montre que l’Arc de Triomphe et la tombe du Soldat inconnu restent des lieux politiquement sensibles. Pour approfondir ces tensions, tu peux lire l’article sur les polémiques contemporaines autour des statues et des symboles.

📌 L’Arc empaqueté : art et mémoire

Enfin, le monument a aussi une dimension culturelle. En septembre 2021, l’Arc de Triomphe a été entièrement empaqueté dans 25 000 mètres carrés de tissu recyclable, selon le projet posthume des artistes Christo et Jeanne-Claude. Cette œuvre éphémère a attiré des millions de visiteurs. Si certains ont critiqué le fait de « cacher » un lieu de mémoire, notamment la tombe du Soldat inconnu, d’autres y ont vu un hommage grandiose qui a permis de redécouvrir la forme pure de l’architecture.

Durant toute la durée de l’installation artistique, la Flamme a continué d’être ravivée chaque soir, et la tombe est restée accessible, prouvant que l’art contemporain et le respect mémoriel peuvent coexister. L’Arc de Triomphe n’est donc pas un musée poussiéreux, mais un monument en constante interaction avec son époque.

🧠 À retenir sur l’Arc de Triomphe et le Soldat inconnu

  • Le monument est décidé par Napoléon Ier en 1806 pour célébrer ses victoires, mais inauguré seulement en 1836.
  • Le Soldat inconnu est inhumé le 28 janvier 1921 (choisi en 1920) pour représenter les 1,4 million de morts de la Grande Guerre.
  • La Flamme du Souvenir brûle sans interruption depuis le 11 novembre 1923 et est ravivée chaque soir à 18h30.
  • C’est le lieu principal des cérémonies du 11 novembre et du 8 mai, symbolisant l’unité et la continuité de la République.

❓ FAQ : Questions fréquentes sur l’Arc de Triomphe

🧩 Peut-on savoir qui est vraiment le Soldat inconnu ?

Non, c’est impossible par définition. Il a été choisi parmi des corps sans papiers ni plaques d’identité. Si on l’identifiait un jour grâce à l’ADN, il perdrait sa valeur symbolique de représentant de tous les disparus.

🧩 Pourquoi la cérémonie de ravivage est-elle à 18h30 ?

C’est l’horaire fixé traditionnellement depuis 1923 pour permettre aux gens de venir après leur travail. C’est un rituel civil, ouvert au public, qui ne dure qu’une quinzaine de minutes.

🧩 Peut-on monter en haut de l’Arc de Triomphe ?

Oui, le sommet est accessible au public (payant) et offre une vue panoramique sur Paris. Cependant, l’accès à la tombe et à la Flamme au niveau du sol est gratuit et libre, tout en respectant les barrières de sécurité.

🧩 Quiz – Arc de Triomphe et Soldat inconnu

1. Quel souverain a ordonné la construction de l’Arc de Triomphe ?



2. Après quelle bataille la construction est-elle décidée ?



3. En quelle année l’Arc de Triomphe a-t-il été inauguré ?



4. Comment s’appelle la sculpture la plus célèbre sur le pilier droit ?



5. Qui a sculpté « Le Départ des Volontaires de 1792 » ?



6. Combien de noms de généraux sont environ gravés sur l’Arc ?



7. Où a eu lieu la sélection du Soldat inconnu ?



8. Quel est le nom du soldat qui a choisi le cercueil ?



9. Quel objet a servi à désigner le cercueil ?



10. À quelle date le Soldat inconnu a-t-il été inhumé définitivement ?



11. Quel autre symbole a été transféré à l’Arc le 11 novembre 1920 ?



12. En quelle année la Flamme du Souvenir a-t-elle été allumée pour la première fois ?



13. Qui a allumé la première Flamme ?



14. À quelle heure a lieu le ravivage quotidien de la Flamme ?



15. Que signifie le soulignement d’un nom de général sur les murs de l’Arc ?



16. La Flamme s’est-elle éteinte pendant l’Occupation allemande ?



17. Quel événement du 11 novembre 1940 est célèbre ?



18. Quel artiste a empaqueté l’Arc de Triomphe en 2021 ?



19. Quelle association gère le ravivage de la Flamme ?



20. Sur quelle place se situe l’Arc de Triomphe ?



[dates_article]

Pin It on Pinterest