🧭 Charles de Gaulle, une grande figure de l’histoire de France

🎯 Pourquoi Charles de Gaulle est-il une figure emblématique de l’histoire de France ?

Charles de Gaulle est l’une des figures les plus marquantes de l’histoire de la France au XXe siècle. Homme de guerre, chef de la France libre puis fondateur de la Ve République, il a marqué la vie politique. À travers son parcours, tu croiseras la défaite de 1940, la Résistance, la guerre d’Algérie et l’Europe naissante. Ce chapitre t’aidera à comprendre pourquoi son nom revient souvent dans les sujets du brevet et du bac.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour voir comment se construit la légende de Charles de Gaulle.

🧭 La jeunesse et la formation de Charles de Gaulle

📌 Une enfance dans une famille patriote et catholique

Pour comprendre la trajectoire de Charles de Gaulle, il faut revenir sur son enfance à Lille. Il naît le 22 novembre 1890 dans une famille de la petite bourgeoisie cultivée. Son père, Henri de Gaulle, est professeur et transmet à ses enfants le goût de l’histoire et de la politique. Sa mère, Jeanne Maillot, incarne une éducation catholique exigeante, très marquée par le patriotisme. Dans ce milieu, le jeune Charles grandit avec l’idée que la France a une mission historique à défendre.

La famille de Gaulle parle souvent de la défaite de 1870 face à la Prusse et de la perte de l’Alsace-Lorraine. Ces récits nourrissent chez l’enfant un sentiment de revanche nationale. Il lit beaucoup et s’intéresse tôt aux grandes figures militaires, comme Napoléon Bonaparte, qu’il admire. Plus tard, il sera justement comparé à lui, ce qui te permet de faire le lien avec la page consacrée à l’action politique et militaire de Napoléon Bonaparte. Ainsi, le futur chef de la France libre se construit dès l’enfance dans un univers où l’histoire et la nation occupent une place centrale.

Le jeune Charles est aussi marqué par la tradition catholique de sa famille et par la mémoire des guerres du XIXe siècle. Cette double influence, religieuse et patriotique, structure ses valeurs. Il développe un fort sens du devoir et une vision exigeante du rôle de l’État. De plus, il se voit déjà comme un serviteur de la France, convaincu qu’il aura un destin hors du commun. Ce sentiment de vocation nourrit son ambition, mais aussi une grande exigence envers lui-même.

📌 Une formation intellectuelle solide et tournée vers l’histoire

Très tôt, Charles de Gaulle se distingue par son goût pour la lecture et la réflexion. Il lit des ouvrages d’histoire, de stratégie et de littérature française. Il s’intéresse aux grands épisodes de la monarchie, de la Révolution et de l’Empire. Pour mettre en perspective ces périodes, tu peux, par exemple, aller voir l’article sur le règne de Louis XIV et la monarchie absolue. Ainsi, il se forge une culture historique qui lui servira plus tard pour analyser les crises du XXe siècle.

Après des études secondaires sérieuses, il s’oriente vers une carrière militaire et prépare le concours de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Cette école forme les officiers de l’armée française. L’exigence y est forte, autant sur le plan intellectuel que physique. Charles de Gaulle réussit le concours et intègre l’école en 1909, ce qui confirme son choix de servir la nation en uniforme. Il y travaille beaucoup et se fait remarquer pour son sérieux, mais aussi pour sa personnalité déjà affirmée.

Durant ces années de formation, il développe une pensée stratégique originale. Il lit des auteurs militaires, mais aussi des philosophes et des écrivains. Il réfléchit à la manière dont la France peut retrouver sa puissance dans un contexte européen tendu. Cette réflexion sera essentielle quand il analysera plus tard la défaite de 1940. En outre, il commence à écrire des notes et des essais, ce qui annonce le futur auteur de mémoires et de livres de réflexion politique.

📌 Le choix de la carrière militaire à la veille de la Grande Guerre

À la sortie de Saint-Cyr, Charles de Gaulle choisit une carrière dans l’infanterie. Il rejoint le 33e régiment d’infanterie basé à Arras, commandé par le colonel Philippe Pétain. Cette rencontre est importante, car les deux hommes se retrouveront plus tard dans des rôles opposés pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour l’instant, de Gaulle est un jeune officier prometteur, respecté pour sa discipline et son sens de l’effort. Il se prépare dans un contexte international de plus en plus tendu.

Au début du XXe siècle, l’Europe est marquée par la montée des nationalismes et par les rivalités entre grandes puissances. L’alliance entre la France, le Royaume-Uni et la Russie s’oppose aux Empires allemand et austro-hongrois. Charles de Gaulle comprend que la guerre est probable, même si la plupart des responsables politiques espèrent encore la paix. Il se prépare donc à ce conflit possible en travaillant sa connaissance du terrain et des manœuvres militaires. Dans ses notes, il insiste déjà sur la nécessité de penser la guerre de façon moderne.

Quand la Première Guerre mondiale éclate en 1914, il est prêt à combattre. Il participe aux premiers affrontements et est plusieurs fois blessé. Son expérience du front sera décisive pour sa vision de la guerre et de l’État. Plus tard, il analysera ces années de combat pour en tirer des leçons sur la stratégie et sur le rôle du chef. Si tu veux comparer son expérience avec celle d’autres acteurs de l’histoire de France, tu peux aussi lire la page sur l’engagement de Jeanne d’Arc au XVe siècle, autre exemple de figure marquée par la guerre et le salut de la nation.

⚙️ De la débâcle de 1940 à l’appel du 18 juin

📌 La débâcle de 1940 vue par Charles de Gaulle

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Charles de Gaulle n’est encore qu’un officier relativement peu connu, même s’il a déjà publié des ouvrages sur la guerre moderne. Pourtant, il a compris que l’armée doit s’appuyer sur les chars et l’aviation pour être efficace. Ses idées sont peu écoutées par une partie de l’état-major, resté marqué par la Première Guerre mondiale. Ainsi, quand l’Allemagne nazie lance son offensive en mai 1940, la France se retrouve rapidement en grande difficulté.

Durant cette campagne, Charles de Gaulle commande une division blindée et obtient quelques succès locaux. Cependant, ces victoires ne suffisent pas à inverser le cours de la guerre. L’armée française recule et le gouvernement est désorganisé. De plus, beaucoup de responsables politiques pensent déjà à demander l’armistice pour mettre fin aux combats. Dans ce contexte, de Gaulle apparaît comme l’un des rares à défendre l’idée de continuer la lutte, y compris depuis l’étranger s’il le faut, ce qui le place en minorité au sein du pouvoir.

En juin 1940, il est nommé sous-secrétaire d’État à la Défense nationale dans le gouvernement du maréchal Philippe Pétain. Ce poste lui permet de mieux mesurer l’ampleur de la crise. Il comprend que la décision d’arrêter le combat se prépare. Pour replacer cette crise dans une histoire plus longue des régimes politiques français, tu peux consulter l’article sur les grandes figures de l’histoire de France qui permet de comparer les choix des dirigeants face aux périodes de danger national.

📌 Le refus de la défaite et le départ pour Londres

Face au choix entre l’armistice et la poursuite de la guerre, Charles de Gaulle se range clairement du côté de la résistance. Il estime qu’une puissance comme la France ne peut accepter une défaite définitive tant que ses ressources coloniales, sa flotte et ses alliés existent encore. Selon lui, la guerre est mondiale et elle se jouera aussi hors d’Europe. C’est pourquoi il envisage rapidement de continuer le combat depuis l’Empire français ou depuis le Royaume-Uni, qui reste déterminé à se battre contre Hitler.

Le 16 juin 1940, quand le maréchal Pétain annonce son intention de demander l’armistice, Charles de Gaulle comprend que ses idées ne seront pas suivies. Il décide alors de quitter la France pour rejoindre Londres. Avec l’aide du gouvernement britannique, il prend un avion et passe de justesse en Angleterre. Ce départ est un acte de rupture très fort, car il désobéit à un gouvernement légal, mais qu’il juge prêt à abandonner la lutte. Il fait donc le choix risqué de la résistance extérieure plutôt que celui de la soumission.

Arrivé à Londres, Charles de Gaulle rencontre le Premier ministre britannique Winston Churchill. Les deux hommes partagent la conviction que la guerre doit continuer jusqu’à la défaite du régime nazi. De plus, Churchill comprend l’intérêt d’avoir une voix française qui refuse l’armistice. Cela montre au monde entier que la France n’est pas entièrement d’accord avec la politique de collaboration qui se prépare. De Gaulle obtient donc l’autorisation de s’exprimer à la radio britannique pour lancer un appel aux Français.

📌 L’appel du 18 juin 1940 : acte fondateur de la France libre

Le 18 juin 1940, Charles de Gaulle prononce à la BBC, depuis Londres, un discours devenu célèbre sous le nom d’« appel du 18 juin ». Il y affirme que la guerre n’est pas terminée et que la défaite actuelle n’est qu’une étape. Il appelle les soldats, les ingénieurs et les ouvriers français à le rejoindre pour continuer le combat. Même si peu de Français l’entendent directement ce jour-là, le texte est diffusé dans la presse et repris plus tard, ce qui renforce sa portée symbolique.

Dans cet appel, Charles de Gaulle insiste sur les ressources de l’Empire français et sur le soutien probable des États-Unis. Il veut montrer que la lutte n’est pas seulement nationale, mais mondiale. Ainsi, il transforme une défaite militaire en point de départ d’une nouvelle résistance. Pour approfondir la portée de ce texte, tu peux consulter la présentation de l’appel sur le site Vie publique, qui explique le contexte de l’appel du 18 juin 1940, une ressource institutionnelle utile pour tes révisions.

Peu à peu, cet appel devient un mythe fondateur. Il symbolise le refus de la défaite et la volonté de maintenir la France dans le camp des vainqueurs. Par conséquent, le 18 juin 1940 est souvent présenté dans les manuels scolaires comme un tournant majeur de l’histoire française. Il marque la naissance de la France libre et du rôle central de Charles de Gaulle dans la Résistance. Cette date est encore commémorée aujourd’hui, ce qui montre la force mémorielle de cet événement dans la construction du récit national.

📜 Charles de Gaulle, chef de la France libre et de la Résistance

📌 La mise en place de la France libre à Londres

Après l’appel du 18 juin 1940, Charles de Gaulle doit transformer des paroles en organisation politique et militaire. À Londres, il crée les Forces françaises libres, qui rassemblent les soldats, marins et aviateurs refusant l’armistice. Cette construction est lente, car beaucoup d’officiers restent fidèles au gouvernement de Vichy. De plus, le général doit convaincre les Britanniques et les autres alliés qu’il représente une France encore debout, capable de participer à la guerre mondiale.

Pour donner une base politique à son action, Charles de Gaulle met en place des comités et des services administratifs. Il veut montrer que la France libre n’est pas seulement un groupe de militaires, mais aussi un embryon d’État. Ainsi, il prépare déjà l’idée qu’il incarnera la légitimité française à la Libération. Cette volonté d’incarner l’État rappelle d’autres grandes figures politiques étudiées en cours, comme le roi Louis XIV, symbole de la monarchie absolue, même si le contexte historique est totalement différent.

Très vite, la question de l’Empire français devient décisive. Des territoires comme le Tchad, le Cameroun ou la Nouvelle-Calédonie rallient la France libre. Ces ralliements renforcent la légitimité de Charles de Gaulle car ils montrent que des morceaux du territoire français refusent l’autorité de Vichy. De plus, ils offrent des bases militaires et des ressources à la lutte alliée, ce qui donne un poids réel à ce général encore contesté.

📌 Le lien avec les mouvements de Résistance intérieure

Si la France libre se construit à l’extérieur, la Résistance se développe aussi à l’intérieur du territoire occupé. Des groupes clandestins distribuent des tracts, recueillent des renseignements et organisent des sabotages. Cependant, ces mouvements restent d’abord dispersés et parfois rivaux. Charles de Gaulle comprend qu’il doit les unifier autour de son autorité pour que la France retrouve une voix unique parmi les alliés. Cette volonté d’unité est un fil conducteur de sa carrière.

Peu à peu, des responsables de la Résistance intérieure acceptent de se placer sous l’autorité du général. Un acteur clé est Jean Moulin, ancien préfet, qui est chargé par de Gaulle de coordonner les mouvements. Il contribue à la création du Conseil national de la Résistance en 1943. Ce conseil rassemble les principaux réseaux résistants et les partis politiques opposés à Vichy. Ainsi, la Résistance intérieure se dote d’un programme commun et renforce le rôle de Charles de Gaulle comme chef politique.

Pour comprendre en parallèle comment d’autres figures ont porté des combats politiques en France, tu pourras plus tard t’appuyer sur la future page consacrée à l’engagement de Jean Jaurès dans le socialisme français. Même si les contextes diffèrent, ces parcours montrent comment des personnalités fortes cherchent à influencer le cours de l’histoire nationale. Dans le cas de Charles de Gaulle, cette influence passe par la guerre, la Résistance et la reconstruction de l’État.

📌 Reconnaissance internationale et préparation de la Libération

Durant la guerre, Charles de Gaulle se bat aussi sur le terrain diplomatique. Il veut obtenir des alliés la reconnaissance de la France libre comme représentant légitime de la nation. Or, les États-Unis hésitent longtemps, car ils jugent de Gaulle trop autoritaire et difficile à contrôler. Par conséquent, le général doit convaincre, négocier, parfois même s’opposer fermement à ses partenaires. Cette dimension diplomatique est essentielle pour comprendre sa personnalité et son style de leadership.

En 1943, il installe à Alger le Comité français de Libération nationale, qui se veut un véritable gouvernement provisoire. Ce comité prépare l’avenir institutionnel de la France après la défaite de l’Allemagne nazie. Il réfléchit aux futures réformes sociales, au rétablissement de la démocratie et au jugement du régime de Vichy. Pour approfondir ces enjeux politiques et institutionnels, tu peux consulter les ressources proposées par le site institutionnel Vie publique, souvent utilisé en cours d’EMC et d’histoire.

À partir de 1944, la Libération se prépare concrètement. Les résistants de l’intérieur multiplient les actions, tandis que les troupes alliées préparent les débarquements. Charles de Gaulle veille à ce que la France soit présente militairement sur le terrain, avec les unités de la 2e division blindée du général Leclerc par exemple. Il veut éviter que le pays soit placé sous administration étrangère. Cette volonté explique sa présence à Paris libéré en août 1944. Il y prononce un discours célèbre à l’Hôtel de Ville, affirmant que « Paris libéré s’est libéré lui-même ». Ce moment prépare déjà son rôle de chef du gouvernement provisoire après la guerre.

🎨 De Gaulle et la reconstruction de la France après 1945

📌 Charles de Gaulle à la tête du Gouvernement provisoire

Après la Libération de Paris en août 1944, Charles de Gaulle devient chef du Gouvernement provisoire de la République française. Il veut montrer que la France s’est libérée elle-même et qu’elle reste une grande puissance. Dès le départ, il affirme que la République n’a jamais cessé d’exister, malgré le régime de Vichy. Ainsi, il se présente comme le continuateur de la légitimité républicaine, et non comme un simple chef de guerre.

Le Gouvernement provisoire doit faire face à des tâches immenses. Il faut d’abord rétablir l’ordre, organiser l’« épuration » des collaborateurs et reconstruire un pays détruit par la guerre. De plus, il faut rétablir la démocratie, avec des élections libres et le retour des partis politiques. Charles de Gaulle veut éviter le chaos et les règlements de comptes sauvages. Il insiste donc sur la nécessité d’une justice encadrée par l’État, pour tourner la page de la guerre sans tomber dans la vengeance généralisée.

Dans le même temps, il doit réintégrer la France dans le camp des vainqueurs sur la scène internationale. Il obtient que le pays siège parmi les grandes puissances au sein de l’ONU. Ce résultat est important pour son image et pour le prestige national. Grâce à la Résistance et à son action, la France n’apparaît pas seulement comme un pays vaincu en 1940. Elle est reconnue comme une nation qui a résisté et participé à la victoire finale contre le nazisme.

📌 Les grandes réformes sociales et économiques de l’après-guerre

Le Gouvernement provisoire dirigé par Charles de Gaulle ne se contente pas de gérer l’urgence. Il lance aussi de grandes réformes qui transforment durablement la société française. D’abord, il renforce la démocratie en accordant le droit de vote aux femmes par l’ordonnance de 1944. Les Françaises participent pour la première fois aux élections municipales en 1945. Cet élargissement du corps électoral change la vie politique et marque une avancée majeure pour les droits civiques.

Ensuite, de profondes réformes économiques et sociales sont mises en œuvre. L’État procède à des nationalisations dans des secteurs jugés stratégiques, comme les banques, l’énergie ou les transports. Surtout, les ordonnances de 1945 créent la Sécurité sociale, qui doit protéger l’ensemble des citoyens contre les risques de maladie, de vieillesse et d’accidents du travail. Pour mieux comprendre cette transformation, tu pourras t’appuyer sur l’article dédié à la naissance de la Sécurité sociale en France, qui détaille ces enjeux sociaux.

Ces réformes préparent la construction d’un État-providence moderne. Elles prolongent des mesures déjà étudiées, comme les congés payés de 1936, qui sont présentés dans l’article sur les congés payés de 1936 et la démocratisation des loisirs. Ainsi, la continuité entre le Front populaire et la Libération est claire. De plus, ces réformes donnent une légitimité sociale au Gouvernement provisoire et renforcent l’idée que la République doit garantir la justice sociale.

Dans ce contexte, Charles de Gaulle apparaît comme un chef d’État soucieux d’ordre, mais aussi de progrès social. Il accepte des mesures inspirées par les résistants, les syndicats et les partis de gauche. Cependant, il tient à ce que l’État garde la maîtrise des grandes orientations. Cette combinaison d’autorité et de réformes explique en partie la popularité durable du général dans la mémoire collective. Elle permet aussi de relier son action à d’autres grandes figures engagées dans les luttes sociales, comme la militante Louise Michel, même si leurs contextes et leurs méthodes diffèrent profondément.

📌 La crise de 1946 et le retrait de Charles de Gaulle

Malgré ces succès, les relations entre Charles de Gaulle et les partis politiques se tendent rapidement. Le général critique ce qu’il appelle le « régime des partis ». Selon lui, les partis risquent de fragmenter le pouvoir et d’affaiblir l’État. Or, la future Constitution se discute au sein d’une Assemblée dominée par les formations politiques traditionnelles. Cette situation crée des désaccords profonds sur la manière d’organiser les institutions. De plus, de Gaulle souhaite un exécutif fort, ce qui inquiète certains élus.

En janvier 1946, Charles de Gaulle surprend en démissionnant de la présidence du Gouvernement provisoire. Il refuse de cautionner un système qu’il juge instable et dominé par les partis. Ce départ provoque une forme de vide symbolique, car le héros de la Libération quitte la scène officielle. Cependant, il ne renonce pas à l’idée de réformer en profondeur les institutions. Quelques mois plus tard, il expose sa vision dans le discours de Bayeux, prononcé en juin 1946. Il y défend l’idée d’un exécutif fort, responsable devant la nation.

La Quatrième République naît malgré tout en 1946, avec une Constitution qui donne un rôle central au Parlement. Charles de Gaulle reste en retrait et critique régulièrement ce régime, qu’il considère comme trop instable. Les gouvernements se succèdent rapidement, ce qui nourrit l’idée d’une « instabilité ministérielle » chronique. Pour replacer cette période dans une histoire plus longue de la vie politique française, tu peux faire le lien avec l’article de synthèse sur les grandes réformes sociales en France, qui montre comment l’État tente malgré tout de poursuivre ses politiques publiques.

En apparence, Charles de Gaulle se retire donc de la vie politique active. Il se consacre à l’écriture de ses Mémoires de guerre et entretient son image de chef retiré, mais vigilant. En réalité, il observe attentivement les crises de la Quatrième République, notamment autour de la guerre d’Indochine puis de la guerre d’Algérie. Il reste convaincu qu’un jour la France aura besoin de lui pour sortir d’une nouvelle impasse politique. Cette attente patiente prépare son retour au pouvoir en 1958, au moment de la création de la Ve République.

🌍 La fondation de la Ve République et l’exercice du pouvoir

📌 La crise du 13 mai 1958 et le retour de Charles de Gaulle

Au milieu des années 1950, la Quatrième République est fragilisée par l’instabilité gouvernementale et par la guerre d’Algérie. Les gouvernements se succèdent, sans réussir à trouver une solution durable au conflit. Dans ce contexte tendu, certains responsables politiques et militaires pensent que seul Charles de Gaulle peut rétablir l’ordre. Ainsi, le général apparaît progressivement comme une solution de secours, même s’il reste officiellement en retrait de la vie politique.

Le 13 mai 1958, une grave crise éclate à Alger. Des militaires et des partisans de l’Algérie française forment un « comité de salut public » qui réclame l’arrivée de Charles de Gaulle au pouvoir. La menace d’un coup de force plane sur la France. À Paris, les responsables politiques comprennent que la situation peut dégénérer et provoquer une guerre civile. De plus, la pression de l’armée rend la situation encore plus explosive et pousse les dirigeants à chercher une sortie politique rapide.

Dans ce contexte, Charles de Gaulle annonce qu’il est prêt à « assumer les pouvoirs de la République ». Certains craignent un retour à un pouvoir personnel, voire une dérive autoritaire. D’autres y voient au contraire le seul moyen d’éviter le chaos. Finalement, le président de la République, René Coty, fait appel à lui en juin 1958. De Gaulle devient président du Conseil, c’est-à-dire chef du gouvernement. Mais il pose une condition essentielle : obtenir les moyens de réformer en profondeur les institutions.

📌 La Constitution de 1958 : un exécutif renforcé

Une fois revenu au pouvoir, Charles de Gaulle veut rompre avec les faiblesses de la Quatrième République. Il confie à un comité d’experts, dirigé par le juriste Michel Debré, la rédaction d’une nouvelle Constitution. L’objectif est clair : renforcer l’exécutif pour garantir la stabilité politique. Le futur président de la République doit disposer d’une autorité réelle, tout en restant responsable devant le peuple. De plus, le Parlement conserve un rôle important, mais mieux encadré, afin d’éviter les crises à répétition.

La Constitution est soumise à référendum le 28 septembre 1958. Une large majorité de Français l’approuve, ce qui donne une forte légitimité au nouveau régime. La Ve République est officiellement proclamée en octobre 1958. Elle instaure un président doté de pouvoirs étendus, notamment en matière de défense, de politique étrangère et de dissolution de l’Assemblée nationale. En outre, elle prévoit des outils comme l’article 16, qui permet au chef de l’État de disposer de pouvoirs exceptionnels en cas de crise grave.

En 1962, Charles de Gaulle renforce encore la fonction présidentielle grâce à une réforme majeure. Il propose que le président de la République soit désormais élu au suffrage universel direct. Cette réforme est également adoptée par référendum, malgré l’opposition d’une partie de la classe politique. Désormais, le chef de l’État tire sa légitimité directement du peuple. Ce changement donne une dimension presque « monarchique républicaine » à la fonction présidentielle, ce qui rappelle parfois le poids symbolique de certaines figures comme Louis XIV, tout en restant dans un cadre démocratique.

📌 Une politique étrangère ambitieuse et une certaine idée de la France

À la tête de la Ve République, Charles de Gaulle mène une politique étrangère très marquée par l’idée de grandeur nationale. Il veut que la France soit indépendante des deux grands blocs de la guerre froide, les États-Unis et l’URSS. Ainsi, il développe une force de dissuasion nucléaire française, la « force de frappe », pour garantir l’autonomie stratégique du pays. Cette décision coûte cher, mais elle s’inscrit dans sa volonté de ne pas dépendre entièrement de l’OTAN pour la défense nationale.

Parallèlement, il adopte une attitude originale vis-à-vis des organisations internationales. En 1963, il signe le traité de l’Élysée avec le chancelier allemand Konrad Adenauer, ce qui scelle la réconciliation entre la France et la RFA. Cette coopération franco-allemande devient l’un des piliers de la construction européenne. Pour approfondir ces enjeux, tu peux consulter les ressources pédagogiques proposées par la plateforme éducative Lumni, souvent utilisée en classe pour travailler sur l’histoire de l’intégration européenne.

En même temps, Charles de Gaulle n’hésite pas à critiquer certains aspects de la politique américaine, par exemple lors de la guerre du Vietnam. Il se retire du commandement intégré de l’OTAN en 1966 pour affirmer l’indépendance militaire française. Il soutient aussi la décolonisation, même si ce processus est conflictuel, comme le montre la guerre d’Algérie. Cette attitude illustre sa « certaine idée de la France » : un pays souverain, capable de dialoguer avec tous, mais soumis à aucune puissance étrangère. Cette vision marque durablement la politique extérieure française, bien au-delà de sa présidence.

🤝 Héritage, mémoires et postérité de Charles de Gaulle

📌 La fin du pouvoir et la mort du général

À la fin des années 1960, le pouvoir de Charles de Gaulle est contesté, notamment par les événements de Mai 1968. Une partie de la jeunesse et du monde ouvrier critique son style jugé trop autoritaire et le fonctionnement de la Ve République. Même si le général conserve encore le soutien d’une partie du pays, il sent que le lien avec une nouvelle génération est fragilisé. Cependant, il continue à penser que ses institutions restent la meilleure protection contre l’instabilité politique.

En 1969, il organise un référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation. Pour lui, ce vote est aussi un moyen de tester sa légitimité politique après les crises récentes. Le « non » l’emporte. Fidèle à sa logique, Charles de Gaulle respecte sa promesse implicite et démissionne de la présidence de la République. Il se retire alors à Colombey-les-Deux-Églises, dans sa maison familiale, appelée « La Boisserie ». Ce retrait marque la fin de son action directe au sommet de l’État, mais pas la fin de son influence dans la vie politique française.

Le 9 novembre 1970, Charles de Gaulle meurt à Colombey-les-Deux-Églises d’une rupture d’anévrisme. Sa disparition provoque une émotion considérable en France et à l’étranger. Beaucoup de Français ont le sentiment de perdre une figure paternelle, un chef qui a accompagné les grandes crises du XXe siècle. Ses funérailles, voulues simples par le général lui-même, renforcent encore son image d’homme de devoir, attaché à la sobriété et à la dignité. Dès ce moment, sa légende commence à se fixer dans la mémoire collective.

📌 La construction d’un mythe national autour de Charles de Gaulle

Après sa mort, l’image de Charles de Gaulle devient progressivement un véritable mythe national. Des rues, des avenues, des places et des établissements scolaires portent son nom dans de nombreuses villes de France. On pense par exemple à la place Charles-de-Gaulle à Paris, où se trouve l’Arc de Triomphe, symbole fort de la mémoire nationale. Ces hommages montrent à quel point l’ancien président est intégré dans le paysage quotidien des citoyens, comme une référence naturelle de l’histoire contemporaine.

Des lieux de mémoire sont aussi créés pour entretenir ce souvenir. À Colombey-les-Deux-Églises, la tombe de Charles de Gaulle et la grande croix de Lorraine attirent chaque année de nombreux visiteurs, notamment des élèves en voyage scolaire. La croix de Lorraine est devenue l’un des symboles les plus connus de la France libre. Elle rappelle le rôle du général dans la Résistance et dans la reconstruction de la République. Ainsi, le personnage n’est pas seulement étudié dans les manuels, il est aussi présent dans les paysages et dans les monuments.

Au fil du temps, la figure de Charles de Gaulle est aussi récupérée par des responsables politiques très différents. Des personnalités de droite, du centre ou même de gauche se réfèrent à lui pour souligner leur attachement à la nation, à la souveraineté ou à la République. De plus, certains insistent sur sa capacité à dire « non » aux puissants, d’autres sur son sens de l’État. Cette pluralité d’interprétations montre que le gaullisme est devenu un réservoir de références dans lequel beaucoup aiment puiser, même quand ils ne partagent pas toutes les idées du général.

📌 Charles de Gaulle dans la culture, les médias et les programmes scolaires

L’empreinte de Charles de Gaulle se retrouve aussi dans la culture et les médias. De nombreux films, documentaires et séries télévisées racontent son parcours, depuis l’appel du 18 juin 1940 jusqu’à la fin de son mandat présidentiel. Des biographies, des bandes dessinées et des romans graphiques permettent aux jeunes publics de découvrir son histoire de manière plus visuelle. Ainsi, la figure de de Gaulle circule autant dans la culture populaire que dans les ouvrages spécialisés, ce qui renforce son statut de personnage incontournable.

Ses écrits, notamment les Mémoires de guerre, continuent aussi à être étudiés. Ils ne sont pas seulement intéressants pour les historiens, mais aussi pour les élèves qui travaillent sur l’écriture du récit et la construction d’une image politique. De plus, ces textes montrent comment Charles de Gaulle met en scène sa propre vie et celle de la France à travers une langue soignée, parfois solennelle. Ils permettent donc de réfléchir à la manière dont un responsable politique construit sa mémoire et celle de son pays.

Dans les programmes scolaires, Charles de Gaulle apparaît à plusieurs niveaux, aussi bien au collège qu’au lycée. En classe de troisième, il est étudié à travers la Seconde Guerre mondiale, la Résistance et la naissance de la Ve République. Au lycée, il revient dans les chapitres sur la vie politique française après 1945, sur la décolonisation ou sur la construction européenne. L’article que tu lis s’inscrit dans ce cadre. Il te permet de réviser son parcours en lien avec d’autres grandes figures comme l’héroïne Jeanne d’Arc ou l’empereur Napoléon Bonaparte, afin de mieux comprendre comment se construisent les grands récits nationaux.

Pour toi, élève ou étudiant, l’étude de Charles de Gaulle est donc doublement utile. Elle t’aide à comprendre les grandes crises du XXe siècle, de la Seconde Guerre mondiale à la décolonisation. Elle te permet aussi de réfléchir au rôle d’un chef d’État, à la manière dont il dialogue avec le peuple, avec les partis et avec le reste du monde. En travaillant ce chapitre, tu te prépares à répondre aux questions fréquentes du brevet ou du bac, qui demandent souvent de citer des dates, des lieux et des acteurs clés de la vie politique française.

🧠 À retenir sur Charles de Gaulle

  • Charles de Gaulle, né en 1890 à Lille, grandit dans une famille patriote et catholique qui nourrit très tôt son sens du devoir national.
  • Officier formé à Saint-Cyr et blessé durant la Première Guerre mondiale, il développe une réflexion originale sur la guerre moderne, fondée sur les chars et l’aviation.
  • En juin 1940, il refuse la défaite, quitte la France pour Londres et lance l’appel du 18 juin, acte fondateur de la France libre et symbole du refus de l’armistice.
  • Chef de la France libre et puis du Gouvernement provisoire, il joue un rôle central dans la Libération, la restauration de la République et les grandes réformes de l’après-guerre, comme la Sécurité sociale.
  • Revenu au pouvoir en 1958, il fonde la Ve République, renforce le rôle du président, fait élire ce dernier au suffrage universel direct et mène une politique étrangère indépendante marquée par la décolonisation et la construction européenne.
  • Mort en 1970 à Colombey-les-Deux-Églises, Charles de Gaulle devient une figure majeure de la mémoire nationale, étudiée au collège et au lycée, et constamment invoquée dans les débats politiques contemporains.

❓ FAQ : Questions fréquentes sur Charles de Gaulle

🧩 Pourquoi Charles de Gaulle est-il une figure clé de la Seconde Guerre mondiale ?

Charles de Gaulle est une figure clé de la Seconde Guerre mondiale parce qu’il refuse la défaite de 1940 et l’armistice demandé par le maréchal Pétain. Dès l’appel du 18 juin, il appelle à poursuivre le combat depuis Londres et crée la France libre. Ainsi, il permet à la France de rester dans le camp des vainqueurs et de conserver une place parmi les grandes puissances après 1945.

🧩 Quelle est la différence entre la France libre et la Résistance intérieure ?

La France libre désigne les forces rassemblées autour de Charles de Gaulle à l’extérieur du territoire occupé, notamment à Londres puis en Afrique et à Alger. La Résistance intérieure regroupe au contraire les mouvements clandestins qui agissent en France occupée contre l’Allemagne nazie et le régime de Vichy. Ensuite, grâce à des figures comme Jean Moulin, ces résistances intérieures se coordonnent avec de Gaulle pour préparer la Libération.

🧩 En quoi la Ve République est-elle liée à Charles de Gaulle ?

La Ve République est directement liée à Charles de Gaulle car elle est créée en 1958 à la suite de son retour au pouvoir pendant la crise algérienne. Il inspire la nouvelle Constitution qui renforce le rôle du président de la République. De plus, la réforme de 1962 fait élire le chef de l’État au suffrage universel direct. Ainsi, la fonction présidentielle prend une place centrale, ce qui correspond à la vision gaullienne d’un exécutif fort.

🧩 Pourquoi Charles de Gaulle est-il encore autant étudié au collège et au lycée ?

Charles de Gaulle est très présent dans les programmes car son parcours permet de traverser plusieurs thèmes essentiels du XXe siècle. On l’étudie pour la Seconde Guerre mondiale, la Résistance, la décolonisation, la construction européenne et la naissance de la Ve République. En outre, il est une figure emblématique de la vie politique française. Par conséquent, le connaître t’aide à répondre à des sujets fréquents au brevet ou au bac.

🧩 Comment bien réviser un sujet d’examen sur Charles de Gaulle ?

Pour bien réviser Charles de Gaulle, commence par mémoriser quelques dates clés comme 1890, 18 juin 1940, 1944, 1958, 1962 et 1970. Ensuite, organise ton cours en grandes étapes : jeunesse, France libre, Libération, Quatrième République et Ve République. De plus, entraîne-toi à raconter un épisode précis, par exemple l’appel du 18 juin ou la crise de 1958. Enfin, vérifie que tu sais citer quelques lieux importants comme Lille, Londres et Colombey-les-Deux-Églises.

🧩 Quiz – Charles de Gaulle

1. En quelle année est né Charles de Gaulle ?



2. Dans quelle ville Charles de Gaulle est-il né ?



3. Depuis quelle ville Charles de Gaulle lance-t-il l’appel du 18 juin 1940 ?



4. Comment s’appelle le mouvement créé par de Gaulle pour poursuivre la lutte après 1940 ?



5. Quel poste Charles de Gaulle occupe-t-il après la Libération de Paris en 1944 ?



6. Quelle grande création sociale de 1945 est liée à la période de reconstruction ?



7. Quel régime politique la Ve République remplace-t-elle en 1958 ?



8. En quelle année Charles de Gaulle revient-il au pouvoir pendant la crise algérienne ?



9. Quelle réforme majeure sur l’élection du président est adoptée en 1962 ?



10. Quel symbole est particulièrement associé à Charles de Gaulle et à la France libre ?



11. Dans quel village Charles de Gaulle se retire-t-il après sa démission en 1969 ?



12. Quel dirigeant britannique soutient Charles de Gaulle en 1940 ?



13. En quelle année Charles de Gaulle meurt-il ?



14. Quel est l’objectif principal de l’appel du 18 juin 1940 ?



15. Quel régime politique Charles de Gaulle critique-t-il comme un « régime des partis » ?



16. Quel conflit colonial provoque la crise politique qui amène de Gaulle au pouvoir en 1958 ?



17. À quoi sert principalement la « force de frappe » voulue par de Gaulle ?



18. Quel traité signé en 1963 illustre la réconciliation entre la France et l’Allemagne ?



19. Pourquoi Charles de Gaulle est-il autant étudié dans les programmes scolaires ?



20. Quel lieu parisien porte son nom et est associé à l’Arc de Triomphe ?



Pin It on Pinterest