🎯 Pourquoi la chute de l’URSS est-elle un tournant ?
La chute de l’URSS bouleverse en 1991 l’équilibre mondial. Elle clôt la guerre froide, redistribue les cartes géopolitiques et ouvre une ère d’incertitudes. Ainsi, de nouveaux États naissent tandis que les États-Unis s’imposent. De plus, les réformes internes et les nationalismes accélèrent une implosion devenue inévitable.
Dans ce guide, on va situer les causes profondes, suivre les événements clés et mesurer les conséquences. Par ailleurs, on reliera ce tournant au nouvel ordre mondial et à la place reprise par les États-Unis après 1991. Enfin, on préparera le terrain pour comprendre la montée en puissance de la Chine et les crises économiques récentes, ainsi que l’évolution du rôle de l’ONU dans la géopolitique.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- 🧭 Contexte : années 1980
- 🛠️ Réformes de Gorbatchev
- 🌍 Nationalismes et républiques
- ⚡ Putsch d’août 1991
- 📜 Dissolution (déc. 1991)
- 📊 Conséquences années 1990
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ
- 🧩 Quiz
👉 Poursuivons avec le contexte des années 1980 pour comprendre pourquoi l’édifice soviétique se fissure.
🧭 Contexte : années 1980
Pour saisir la chute de l’URSS, il faut d’abord revenir aux années 1980. L’économie planifiée s’essouffle, la société exprime son malaise et la compétition stratégique pèse lourdement. Ainsi, la combinaison d’un modèle productif rigide, d’un État sur-militarisé et d’un environnement international défavorable fragilise l’édifice soviétique.
📉 Un essoufflement économique structurel
Au tournant de la décennie, la croissance diminue tandis que la productivité stagne. De plus, la priorité accordée à l’industrie lourde pénalise la consommation. Les magasins connaissent des pénuries récurrentes. Par conséquent, le contrat social implicite — sécurité contre liberté — se fissure. Les ménages comparent, via la télévision ou les récits de voyageurs, leur quotidien à celui de l’Ouest plus prospère. Cette dissonance nourrit une attente de réformes qui, mal maîtrisées, accélérera la chute de l’URSS.
🪖 Afghanistan, fardeau militaire et isolement
L’intervention en Afghanistan (1979) devient un conflit coûteux, impopulaire et interminable. En outre, elle entame la légitimité internationale de Moscou. Le budget militaire absorbe des ressources massives au détriment des biens civils. Ainsi, l’URSS se trouve prisonnière d’une logique de puissance coûteuse. Pour le contexte diplomatique, voir notre dossier ONU et géopolitique, qui éclaire la manière dont les interventions et résolutions encadrent les crises.
🖥️ Retard technologique et révolution de l’information
La micro-informatique, les télécommunications et l’automatisation transforment les économies avancées. Cependant, le système soviétique, cloisonné et méfiant envers les circulations d’idées, peine à innover. Les transferts de technologies sont limités. De plus, la planification rigide ne récompense ni l’initiative ni la prise de risque. À terme, ce décrochage nourrit l’inefficacité et renforce le sentiment d’obsolescence du modèle, préparant indirectement la chute de l’URSS.
🌍 Secousses dans le bloc de l’Est
En Pologne, le syndicat libre Solidarność conteste l’ordre établi dès 1980. Ailleurs, les économies socialistes s’endettent et les sociétés aspirent à davantage de libertés. Par ailleurs, la frontière entre défense du socialisme et défense de régimes impopulaires devient floue. À mesure que la contestation s’organise, Moscou doit choisir entre répression coûteuse ou réformes risquées. Cette tension systémique annonce la dynamique qui mènera à la chute de l’URSS et au basculement régional.
🧪 Environnement, santé et vie quotidienne sous pression
L’urbanisation rapide, la pollution industrielle et des catastrophes comme Tchernobyl (1986) ébranlent la confiance. Ensuite, l’accès inégal aux biens, la qualité alimentaire fluctuante et la bureaucratie tatillonne alimentent l’exaspération. Ainsi, le récit officiel d’un progrès inéluctable ne convainc plus. La société réclame de l’information fiable, de la transparence et des solutions concrètes, trois exigences qui pousseront à la glasnost et à la perestroïka.
⚖️ Un contexte international défavorable
Au début des années 1980, la détente s’érode. Les crises régionales se multiplient. En outre, la compétition technologique s’intensifie. Les États-Unis, que l’on retrouvera renforcés dans États-Unis après 1991, accélèrent leurs programmes stratégiques et stimulent l’innovation privée. Par contraste, l’URSS peine à se réformer sans se déstabiliser, ce qui prépare, à terme, la chute de l’URSS.
🧩 Le dilemme réformer sans s’effondrer
Avant 1985, les dirigeants privilégient des ajustements limités. Or, la mécanique planifiée crée des pénuries et des files d’attente, tandis que l’appareil administratif freine l’adaptation. Dès lors, deux voies s’opposent : resserrer la vis ou libéraliser partiellement. Dans les deux cas, le risque de désorganisation est réel. Ce dilemme, que l’on analysera avec les choix de Gorbatchev, conduira à l’implosion du centre et au réveil des périphéries.
🔗 Liens internes utiles pour le contexte
Pour replacer ce chapitre dans l’arc global de l’après-guerre froide, consulte notre page nouvel ordre mondial. Pour les dynamiques économiques qui suivront la désintégration, vois aussi crises économiques. Enfin, la montée asiatique évoquée ici est développée dans Chine émergente.
👉 On continue avec le chapitre suivant — 🛠️ Réformes de Gorbatchev : perestroïka et glasnost, pour comprendre comment l’ouverture, censée sauver le système, a paradoxalement accéléré la chute de l’URSS.
🛠️ Réformes de Gorbatchev : perestroïka et glasnost
Arrivé au pouvoir en 1985, Mikhaïl Gorbatchev lance la perestroïka (restructuration) et la glasnost (transparence) pour sauver un système à bout de souffle. L’objectif est double : réformer l’économie planifiée et desserrer le contrôle politique. Cependant, les effets combinés des pénuries, de la liberté d’expression nouvelle et des résistances internes accélèrent la chute de l’URSS.
🧩 Perestroïka : réformer l’économie sans la briser
La perestroïka cherche d’abord à moderniser la production : plus d’autonomie pour les entreprises, expérimentation de mécanismes de marché, lutte contre l’alcoolisme et la corruption. En théorie, l’efficacité doit augmenter. En pratique, les chaînes d’approvisionnement planifiées se dérèglent et les incitations restent floues. De plus, l’investissement civil pâtit encore d’arbitrages militaires hérités, ce qui entretient les pénuries visibles dans le quotidien.
🗣️ Glasnost : libérer la parole, dévoiler les erreurs
La glasnost autorise une information plus critique, la publication d’archives sensibles et un débat public inédit. Ainsi, les scandales environnementaux, les crimes staliniens et les erreurs économiques deviennent des sujets nationaux. Par conséquent, la légitimité du centre s’effrite. Les intellectuels, les syndicats indépendants et les mouvements locaux s’organisent, posant les bases d’un nouvel espace politique plus pluraliste.
🏛️ Réformes politiques : élections partielles et fédéralisme sous tension
La création du Congrès des députés du peuple et l’introduction limitée de candidatures concurrentes ouvrent une brèche démocratique. Des personnalités réformatrices émergent, parfois hostiles au Parti. En outre, les républiques fédérées réclament davantage de compétences, notamment fiscales et linguistiques. Le centre promet un « nouveau traité de l’Union », mais il arrive trop tard pour enrayer la dynamique centrifuge.
🌐 Diplomatie : désescalade et fin de la doctrine Brejnev
À l’extérieur, Moscou recherche la détente : accords de désarmement, retrait d’Afghanistan et respect du choix des États satellites. Cette « doctrine Sinatra » laisse aux pays d’Europe de l’Est la liberté de « faire à leur manière ». Par ricochet, les transitions à l’Est accélèrent l’isolement du noyau soviétique et précipitent la recomposition décrite dans le nouvel ordre mondial et les États-Unis après 1991.
⚖️ Un « mix » instable : demi-marché, demi-plan
En combinant ouverture politique et réformes économiques inachevées, le régime crée un équilibre impossible. Les prix restent administrés tandis que des mécanismes quasi marchands apparaissent. De plus, les réseaux informels captent des rentes, ce qui nourrit l’inflation cachée et le marché noir. Les ménages épargnent par méfiance ; les entreprises accumulent des arriérés. L’économie entre alors en zone grise.
🔥 Effets inattendus : retour du social, réveil des identités
La liberté d’expression libère aussi les mémoires nationales. Les débats sur l’histoire, la langue et l’environnement deviennent explosifs. Par ailleurs, les églises, les fronts populaires et les associations civiques se renforcent. Dans plusieurs républiques, la souveraineté est proclamée comme solution à la crise. Ce mouvement prépare directement la séquence sur les nationalismes et républiques.
📉 Le coût politique des réformes
Le Parti perd l’exclusivité du discours et du recrutement. Des oppositions internes bloquent des textes clés ; des conservateurs dénoncent le « chaos ». En outre, la population associe pénuries et réformes. Cette impopularité rend Gorbatchev vulnérable, alors qu’un rival puissant, Boris Eltsine, capte l’aspiration au changement rapide, notamment en Russie, pivot de l’Union.
👉 On continue avec le chapitre suivant — 🌍 Nationalismes et républiques, pour comprendre comment la libération politique a déclenché une vague souverainiste irréversible menant à la chute de l’URSS.
🌍 Nationalismes et républiques
Avec la glasnost et l’ouverture du débat public, les identités locales s’affirment. Très vite, les revendications culturelles deviennent politiques, puis souverainistes. Ce réveil national, nourri par les mémoires et la crise économique, accélère la chute de l’URSS.
🗺️ De la culture à la souveraineté
Au départ, on réclame la protection des langues et des symboles. Ensuite, les parlements républicains votent des lois de « souveraineté » affirmant la primauté du droit local. La Russie de Boris Eltsine elle-même adopte cette stratégie, fragilisant l’Union de l’intérieur. Par conséquent, l’idée d’un nouveau traité fédéral se heurte à des opinions publiques désormais mobilisées.
🎶 Les pays baltes ouvrent la voie
En Estonie, Lettonie et Lituanie, les fronts populaires organisent des mobilisations massives et pacifiques. De plus, la réhabilitation des déportations staliniennes renforce la demande d’indépendance. À terme, ces républiques rompent avec le centre, puis demandent la reconnaissance internationale, question traitée dans notre page ONU et géopolitique.
⛰️ Caucase et tensions interethniques
Dans le Caucase, les revendications s’entrecroisent : mémoire, religion, frontières administratives héritées. Dès lors, des conflits s’installent et testent la capacité de Moscou à arbitrer. Parce que l’autorité centrale hésite entre compromis et force, sa crédibilité se délite, ce qui alimente encore les dynamiques de sortie de l’Union.
🏭 Ukraine et cœur industriel
En Ukraine, la crise industrielle et la catastrophe de Tchernobyl ont laissé des traces profondes. Les élites locales misent sur la souveraineté économique et énergétique. Ainsi, le vote pour l’indépendance devient un moment bascule, avec des effets majeurs sur l’équilibre post-soviétique et le nouvel ordre mondial.
🏜️ Asie centrale : prudence et États nouveaux
Au Kazakhstan, en Ouzbékistan, au Kirghizstan, au Tadjikistan et au Turkménistan, les dirigeants avancent plus prudemment. Toutefois, la logique de souveraineté l’emporte à la fin de 1991. Dès lors, ces nouveaux États recherchent des partenaires, y compris en Asie, thème que tu retrouveras dans Chine émergente.
🧾 Fiscalité, ressources et « qui décide ? »
La bataille se joue aussi sur l’impôt, les devises et les matières premières. Les républiques veulent contrôler recettes et exportations ; le centre tente de conserver les leviers clés. Cependant, l’économie se « régionalise », les circuits de paiement se grippent et la confiance disparaît. Par conséquent, l’Union perd sa fonction de coordination.
🧭 Le rôle des acteurs clés
Deux lignes se dessinent : Gorbatchev, partisan d’une Union rénovée, et Eltsine, champion d’une rupture rapide pilotée par la Russie. Entre les deux, les républiques arbitrent selon leurs intérêts, leurs mémoires et leurs économies. Cette dissymétrie accélère l’implosion de l’ensemble soviétique et prépare la recomposition détaillée dans États-Unis après 1991.
🔗 Pour aller plus loin (sélection courte)
Sur la chronologie des reconnaissances à l’ONU, vois la page « Admissions de 1991 » sur le site des Nations unies (ONU — États membres). Pour un panorama pédagogique, une synthèse claire est proposée par Encyclopaedia Britannica. Ces lectures aident à croiser les points de vue institutionnels et historiques.
👉 On continue avec le chapitre suivant — ⚡ Putsch d’août 1991, moment décisif qui précipite la chute de l’URSS en délégitimant définitivement le centre.
⚡ Putsch d’août 1991
Du 19 au 21 août 1991, un groupe de dirigeants conservateurs tente de stopper les réformes et d’empêcher la signature d’un nouveau traité de l’Union. Ce « Comité d’état d’urgence » isole Gorbatchev à Foros (Crimée) et proclame l’état d’exception. Cependant, cette manœuvre précipite la chute de l’URSS en révélant la faiblesse du centre et en déclenchant une mobilisation populaire à Moscou.
🏛️ Le GKChP : revenir à l’avant-perestroïka
Les putschistes veulent restaurer la discipline du Parti, contrôler l’information et réaffirmer l’autorité fédérale. Or, ils n’ont ni plan économique crédible ni base sociale solide. De plus, l’appareil d’État est divisé, tandis que plusieurs dirigeants républicains refusent d’obéir. Ainsi, le putsch se heurte d’emblée à une inertie administrative et à une opposition civique déterminée.
🧱 Moscou résiste : Yeltsine sur la « Maison Blanche »
À Moscou, Boris Eltsine, président de la RSFSR, appelle à la résistance depuis le Parlement russe (« Maison Blanche »). Des milliers de manifestants érigent des barricades ; des unités de l’armée restent neutres ou basculent. Par conséquent, le rapport de force s’inverse rapidement. L’image d’Eltsine debout sur un char devient le symbole de l’échec des conservateurs.
📰 Glasnost et armée divisée
Grâce à la glasnost, les médias informent en quasi temps réel. Les mensonges officiels sont contestés publiquement, ce qui délégitime les putschistes. En outre, le commandement militaire hésite : l’emploi de la force risquerait un bain de sang et une rupture irréversible avec la société. Finalement, l’opération s’effondre en trois jours.
⛓️ Conséquences immédiates
Le Parti communiste est discrédité et ses structures sont suspendues en Russie. De plus, les républiques accélèrent leur marche vers l’indépendance ; un référendum se profile en Ukraine. Sur le plan international, la fenêtre s’ouvre vers un nouvel ordre mondial dominé par les États-Unis, comme on le verra dans États-Unis après 1991.
🧭 Un accélérateur d’implosion
En voulant restaurer l’ancien système, les putschistes ont cassé le peu d’autorité centrale qui subsistait. Dès lors, la négociation sur un traité de l’Union devient caduc, et la logique de souveraineté l’emporte partout. Le putsch agit donc comme un révélateur et un accélérateur de la chute de l’URSS.
👉 On continue avec le chapitre suivant — 📜 Dissolution (déc. 1991), pour comprendre comment l’Union soviétique disparaît juridiquement et politiquement en quelques jours.
📜 Dissolution (déc. 1991)
À l’issue du putsch manqué, la logique de souveraineté l’emporte. En décembre 1991, une séquence rapide acte juridiquement et politiquement la chute de l’URSS. Les décisions se prennent d’abord entre républiques clés, puis se concluent par la démission de Gorbatchev et la disparition des institutions fédérales.
🌲 Accords de Belavezha (8 décembre)
Le 8 décembre 1991, les dirigeants de la Russie (Boris Eltsine), de l’Ukraine (Leonid Kravtchouk) et de la Biélorussie (Stanislaw Chouchkievitch) signent les accords de Belavezha. Ils proclament que l’URSS « n’existe plus en tant que sujet de droit international » et annoncent la création d’une Communauté des États indépendants (CEI). Ainsi, l’Union est vidée de sa substance par ses composantes majeures, dont la Russie, pivot institutionnel et militaire.
🏔️ Déclaration d’Almaty et élargissement (21 décembre)
Le 21 décembre, à Almaty, onze républiques rejoignent la CEI. Ce format offre un cadre minimal de coopération, notamment pour les questions économiques, frontières et armées. Toutefois, il ne reconstitue pas une autorité fédérale. En parallèle, chaque capitale organise ses propres organes d’État, ses monnaies et ses politiques étrangères, ce qui confirme la chute de l’URSS comme réalité irréversible.
🚩 25–26 décembre : fin symbolique et fin juridique
Le 25 décembre 1991, Mikhaïl Gorbatchev annonce sa démission. Le même jour, le drapeau rouge est retiré du Kremlin et remplacé par le drapeau tricolore russe. Le 26 décembre, le Soviet suprême entérine la dissolution de l’Union. Dès lors, la Russie hérite de la continuité juridique sur plusieurs plans (siège onusien, arsenal stratégique), point que l’on retrouve dans ONU et géopolitique.
🧪 Héritages sensibles : nucléaire, dettes, actifs
La disparition de l’URSS soulève des questions concrètes : partage de la flotte, des entreprises d’État, de la dette extérieure, et surtout du nucléaire stationné en Biélorussie, au Kazakhstan et en Ukraine. Des accords bilatéraux et multilatéraux s’enchaînent pour rapatrier et démanteler les vecteurs stratégiques, tandis que les nouvelles banques centrales gèrent une inflation explosive, sujet que l’on reliera aux crises économiques.
🧭 Recomposition internationale immédiate
Sur la scène mondiale, la Russie occupe le siège de l’URSS au Conseil de sécurité ; les nouvelles républiques demandent leur admission à l’ONU et recherchent des partenaires. Dans ce contexte, les États-Unis affirment une position d’hyperpuissance, tandis que la Chine émergente prépare sa montée en régime. Cette recomposition inaugure le nouvel ordre mondial.
🔗 Pour situer les textes fondateurs
Pour un repère documentaire synthétique, vois la notice « Dissolution of the Soviet Union » (Encyclopaedia Britannica) et les pages des Member States de l’ONU concernant les admissions de 1991–1992. Ces références aident à croiser les dates et le contenu juridique des étapes de dissolution.
👉 On continue avec le chapitre suivant — 📊 Conséquences années 1990 : chocs économiques, recompositions sociales et impacts géopolitiques immédiats de la chute de l’URSS.
📊 Conséquences années 1990
Après la chute de l’URSS, l’espace post-soviétique traverse une décennie de bouleversements. L’économie bascule, les sociétés encaissent des chocs sociaux majeurs et la carte géopolitique se redessine. Par conséquent, les États héritiers cherchent des repères, tandis que les grandes puissances ajustent leurs stratégies, comme on le voit dans le nouvel ordre mondial.
💸 « Thérapie de choc » et privatisations
En Russie et ailleurs, la libéralisation rapide des prix, la fin des subventions et les privatisations créent une contraction brutale du pouvoir d’achat. Dans le même temps, des élites économiques émergent autour des actifs stratégiques, ce qui nourrit le terme « oligarques ». De plus, les circuits de paiement s’enrayent, l’inflation explose et les inégalités s’accroissent, thèmes développés sur notre page crises économiques.
🧑⚕️ Coût social et démographie en recul
La mortalité augmente dans plusieurs pays, tandis que l’espérance de vie recule temporairement. Les systèmes de santé et d’éducation, jadis centralisés, peinent à se financer. En outre, la pauvreté progresse et l’économie informelle se développe. Ainsi, les transitions institutionnelles s’accompagnent d’un choc social durable, qui marque la mémoire collective de la décennie.
🏛️ États en construction et réformes institutionnelles
Les nouvelles républiques créent constitutions, banques centrales et administrations. Toutefois, la capacité de l’État varie fortement d’un pays à l’autre. De plus, la Russie, héritière de nombreux attributs internationaux, redéfinit ses équilibres centre-régions. Pour les dimensions juridiques et la reconnaissance internationale, voir ONU et géopolitique.
☢️ Nucléaire, sécurité et garanties
Le démantèlement et la relocalisation des arsenaux nucléaires deviennent prioritaires. L’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan restituent leurs armes stratégiques, tandis que la Russie assume la continuité. Par ailleurs, des accords multilatéraux encadrent ces transferts. Cette gestion du risque nucléaire structure la sécurité régionale et nourrit la diplomatie des années 1990.
🪖 Conflits « gelés » et violences
Dans le Caucase et en Transnistrie, des guerres éclatent autour de frontières et de statuts. En Tchétchénie, deux conflits meurtriers secouent la Russie. Parce que ces crises combinent identités, ressources et héritages administratifs, elles s’enlisent souvent. Elles deviennent des « conflits gelés », pesant durablement sur la stabilité du voisinage européen.
🌍 Recomposition internationale : OTAN, UE et partenariats
À l’Ouest, l’OTAN s’élargit et développe des partenariats. En parallèle, l’Union européenne progresse vers l’Est. À l’échelle globale, les États-Unis s’affirment, tandis que la Chine accélère son insertion mondiale. Par conséquent, l’« après 1991 » consolide une hiérarchie stratégique nouvelle, discutée dans le nouvel ordre mondial.
🚚 Migrations, diasporas et recompositions régionales
Des millions de personnes se déplacent : retours « au pays », départs économiques et mobilités étudiantes. De plus, des diasporas structurent des échanges financiers et culturels entre les capitales postsoviétiques et le reste du monde. Ces circulations recomposent les marchés du travail et influencent les politiques publiques.
📈 Points d’appui et trajectoires divergentes
À la fin des années 1990, certains pays stabilisent leurs finances et attirent des investissements. D’autres restent piégés dans la dépendance aux rentes et la faiblesse institutionnelle. Ainsi, les trajectoires divergent, préparant les évolutions du début des années 2000. Pour une vue d’ensemble économique des transitions, une synthèse utile est proposée par la Banque mondiale.
👉 On continue avec le chapitre suivant — 🧠 À retenir, pour synthétiser l’essentiel de la chute de l’URSS et de ses effets.
🧠 À retenir
- Chute de l’URSS (1991) : résultat d’un faisceau de causes — essoufflement de l’économie planifiée, retard technologique, fardeau militaire (Afghanistan), crises environnementales et sociales.
- Gorbatchev (1985) : perestroïka et glasnost libèrent la parole et désorganisent un système déjà fragile ; ouverture extérieure et fin de la doctrine Brejnev isolent le centre.
- Nationalismes et souverainetés : des revendications culturelles aux lois de souveraineté ; rôle moteur des pays baltes ; l’Ukraine bascule ; la Russie d’Eltsine pousse la rupture.
- Putsch d’août 1991 : tentative conservatrice avortée qui délégitime le Parti et accélère l’implosion.
- Dissolution : Belavezha (8 déc.), Almaty (21 déc.), démission de Gorbatchev (25 déc.), fin juridique (26 déc.) ; naissance de la CEI et continuité internationale assurée par la Russie (siège ONU).
- Conséquences 1990s : « thérapie de choc », inflation, inégalités, émergence d’« oligarques », conflits « gelés », recomposition stratégique (OTAN/UE), montée de la Chine et hyperpuissance des États-Unis.
- Enjeux sensibles : partage des actifs, dettes, contrôle du nucléaire (Ukraine, Kazakhstan, Biélorussie), trajectoires économiques divergentes à la fin des années 1990 (cf. repères dans crises économiques).
- Lecture transversale : la chute clôt la guerre froide et ouvre un nouvel ordre mondial dont l’ONU accompagne juridiquement les recompositions étatiques.
❓ FAQ : Questions fréquentes sur la chute de l’URSS
Quelles sont les causes principales de la chute de l’URSS ?
Un faisceau de facteurs : essoufflement de l’économie planifiée, fardeau militaire (Afghanistan), retard technologique et crise de confiance après Tchernobyl. Les réformes de perestroïka/glasnost ont libéré la parole sans stabiliser l’économie, ouvrant la voie aux souverainetés républicaines. Pour l’arrière-plan mondial, voir nouvel ordre mondial.
Gorbatchev a-t-il « causé » l’effondrement ?
Ses réformes visaient à sauver le système, mais leur mise en œuvre partielle a révélé les faiblesses structurelles et déclenché des dynamiques incontrôlées. Le rôle d’Eltsine, qui a porté la souveraineté russe, a accéléré la rupture. Pour les recompositions qui suivent, voir États-Unis après 1991.
En quoi le putsch d’août 1991 a-t-il précipité la chute ?
Il a discrédité les conservateurs, révélé la division de l’appareil d’État et hissé Eltsine en figure d’autorité. Après son échec, l’idée d’un nouveau traité de l’Union devient illusoire, accélérant la dissolution. Le contexte diplomatique est éclairé dans ONU et géopolitique.
Quelles ont été les premières conséquences économiques ?
Libéralisation rapide des prix, inflation élevée, chute du pouvoir d’achat et privatisations massives, avec émergence d’oligarques. Les trajectoires varient ensuite selon la solidité des institutions. Voir crises économiques et, pour une synthèse, la Banque mondiale.
Pourquoi la Russie a-t-elle conservé le siège de l’URSS à l’ONU ?
Par continuité juridique et politique : la Fédération de Russie a été reconnue comme État continuateur, notamment pour le siège permanent au Conseil de sécurité et les obligations internationales. Pour le cadre institutionnel, consulter ONU et géopolitique et la page officielle des États membres de l’ONU.
