🕊️ Décolonisations (1945–1975) : la fin des empires et l’émergence du Tiers-Monde

🎯 Pourquoi la décolonisation est-elle un tournant majeur du XXe siècle ?

Le processus des Décolonisations (1945–1975) marque un bouleversement géopolitique sans précédent dans l’histoire de l’humanité, mettant fin à plusieurs siècles de domination européenne sur le monde. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les grandes puissances coloniales, bien que victorieuses du nazisme, se retrouvent exsangues et confrontées à une irrésistible soif de liberté venue d’Asie puis d’Afrique. Ce mouvement historique, qui s’étend sur trois décennies, redessine la carte du globe, donne naissance à des dizaines de nouveaux États et impose un nouvel acteur sur la scène internationale : le Tiers-Monde.

👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre le contexte de ce thème.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

🌍 1. Les causes profondes de l’effondrement des empires

📌 Le suicide de l’Europe et le nouveau contexte international

Pour comprendre les Décolonisations (1945–1975), il faut d’abord analyser l’état de l’Europe au sortir de la guerre, car le conflit a porté un coup fatal au prestige de l’homme blanc. En effet, la défaite rapide de la France en 1940 face à l’Allemagne, puis les victoires japonaises en Asie contre les Britanniques, les Néerlandais et les Français, ont brisé le mythe de l’invincibilité coloniale. Les peuples colonisés ont vu leurs maîtres être vaincus, humiliés et parfois même emprisonnés par d’autres puissances, ce qui a considérablement délégitimé l’autorité des métropoles.

De plus, la participation massive des troupes coloniales à la libération de l’Europe a créé une « dette de sang » que les métropoles ne pouvaient ignorer. Des milliers de soldats venus du Sénégal, du Maroc, d’Algérie ou d’Inde ont versé leur sang pour la liberté de la France ou du Royaume-Uni, espérant en retour une amélioration de leur statut. Comme l’affirmaient de nombreux leaders nationalistes, il devenait moralement intenable de défendre la liberté contre le nazisme en Europe tout en maintenant l’asservissement dans les colonies.

Enfin, le contexte de la Guerre froide joue un rôle d’accélérateur décisif, car les deux nouvelles superpuissances, les États-Unis et l’URSS, sont toutes deux hostiles à la colonisation européenne. Les Américains, ancienne colonie eux-mêmes, prônent le libre-échange et l’accès aux marchés (la « Porte ouverte »), tandis que l’Union soviétique soutient idéologiquement la lutte contre l' »impérialisme » capitaliste. Pris en étau, les vieux empires européens (Royaume-Uni, France, Pays-Bas, Belgique, Portugal) se retrouvent isolés diplomatiquement face à ces deux géants.

📌 Le rôle clé de l’ONU et l’affirmation du droit des peuples

La création de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945 à San Francisco marque un tournant juridique et moral fondamental pour les peuples dominés. La Charte des Nations Unies affirme dès son premier article le principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », offrant ainsi une base légale aux revendications indépendantistes. L’ONU devient rapidement une tribune internationale où les représentants des mouvements nationalistes peuvent exprimer leurs griefs et prendre l’opinion mondiale à témoin.

Au fil des années, l’Assemblée générale de l’ONU se transforme en une machine de guerre contre le colonialisme, notamment grâce à l’arrivée progressive des nouveaux États décolonisés qui y gagnent une voix. Des résolutions de plus en plus fermes sont votées pour condamner le maintien des empires, obligeant les puissances coloniales à justifier leur présence, ce qui devient de plus en plus difficile. C’est dans ce cadre que la légitimité internationale bascule : le colonisateur passe du statut de « civilisateur » à celui d’oppresseur.

📌 L’essor des mouvements nationalistes

La contestation coloniale n’est pas née en 1945, mais elle change radicalement de nature et d’échelle après la guerre, passant de revendications réformistes à des exigences d’indépendance totale. Les élites indigènes, souvent formées dans les universités des métropoles (à Paris, Londres ou Bruxelles), retournent les valeurs occidentales de liberté, d’égalité et de nation contre les colonisateurs. Des figures charismatiques émergent, capables de mobiliser les masses populaires et de transformer le mécontentement social en force politique structurée.

En Asie, des leaders comme Ho Chi Minh au Vietnam, Sukarno en Indonésie ou Gandhi et Nehru en Inde, organisent des partis de masse modernes et déterminés. En Afrique, des figures comme Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba ou Kwame Nkrumah développent des idéologies propres (négritude, panarabisme, panafricanisme) pour fédérer les peuples. Ces mouvements combinent habilement action politique, diplomatie internationale et, lorsque la métropole reste sourde, lutte armée ou désobéissance civile. Pour approfondir le fonctionnement de ces systèmes avant leur chute, tu peux consulter notre article sur les empires coloniaux en Afrique.

🔥 2. L’Asie : le premier domino des indépendances

📌 L’Inde britannique : le modèle de la négociation et le drame de la partition

L’Asie est le premier continent à s’embraser, et le cas de l’Inde britannique (« The Jewel in the Crown ») est emblématique par son ampleur et sa complexité. Sous la conduite du Parti du Congrès dirigé par Nehru et inspiré par la philosophie de la non-violence (Satyagraha) du Mahatma Gandhi, l’Inde réclame son indépendance (« Quit India »). Le Royaume-Uni, épuisé par la guerre et dirigé par les travaillistes pragmatiques (Clement Attlee), comprend qu’il ne peut plus maintenir sa domination par la force sur 400 millions d’habitants.

Cependant, le processus de décolonisation se heurte à de violentes tensions religieuses internes entre la majorité hindoue et la forte minorité musulmane, représentée par la Ligue musulmane d’Ali Jinnah. Malgré les efforts de Gandhi pour maintenir l’unité, la partition devient inévitable pour éviter la guerre civile généralisée. En août 1947, deux États naissent : l’Union Indienne (majoritairement hindoue) et le Pakistan (majoritairement musulman), géographiquement divisé en deux parties.

Cette indépendance, bien que négociée politiquement, se solde par un drame humanitaire effroyable lors des transferts de populations qui suivent le tracé des frontières. On estime que les violences intercommunautaires ont fait entre 500 000 et un million de morts et déplacé plus de 10 millions de personnes, créant un traumatisme durable. Pour comprendre les racines de cette présence britannique, n’hésite pas à relire notre dossier sur les empires coloniaux en Asie.

📌 L’Indonésie et l’entêtement néerlandais

En Indonésie, la situation est différente car les Pays-Bas refusent catégoriquement d’abandonner leur riche colonie des Indes néerlandaises après l’occupation japonaise. Sukarno, leader nationaliste qui a proclamé l’indépendance dès la capitulation du Japon en 1945, doit mener une guerre de quatre ans contre les troupes néerlandaises qui tentent de reconquérir l’archipel. C’est un exemple typique de décolonisation par la preuve de force, où la métropole tente de rétablir le statu quo ante.

Face à la résistance acharnée des guérilleros indonésiens et surtout sous la pression diplomatique très forte des États-Unis (qui menacent de couper l’aide du plan Marshall aux Pays-Bas), La Haye finit par céder. L’indépendance de l’Indonésie est officiellement reconnue en décembre 1949. Ce conflit montre que même une puissance européenne secondaire ne peut plus maintenir son empire sans l’aval des superpuissances et face à un peuple déterminé.

📌 La guerre d’Indochine : le bourbier français

La France, contrairement au Royaume-Uni, s’enferme dans une logique de reconquête coloniale en Indochine, refusant de dialoguer avec le Vietminh communiste d’Ho Chi Minh qui a proclamé l’indépendance en 1945. Paris considère la préservation de l’Empire comme une condition sine qua non de son rang de grande puissance. Une guerre longue et coûteuse s’engage dès 1946, opposant le corps expéditionnaire français à une guérilla de plus en plus organisée et soutenue par la Chine communiste à partir de 1949.

Le conflit s’inscrit progressivement dans la logique de la Guerre froide, les Français présentant leur lutte comme un rempart contre le communisme en Asie. L’issue fatale survient lors de la bataille de Dien Bien Phu en mai 1954, où l’armée française subit une défaite militaire retentissante qui choque l’opinion publique métropolitaine. Pierre Mendès France, nouveau président du Conseil, signe les accords de Genève en juillet 1954 : la France quitte l’Indochine, et le Vietnam est provisoirement divisé en deux, préfigurant la future guerre du Vietnam américaine.

⚔️ 3. Le Maghreb et la fin tragique de l’Algérie française

📌 Tunisie et Maroc : vers une indépendance négociée

En Afrique du Nord, la France doit gérer trois territoires aux statuts différents : deux protectorats (Maroc et Tunisie) et une colonie de peuplement (Algérie), considérée comme partie intégrante du territoire national. En Tunisie, le Néo-Destour d’Habib Bourguiba et au Maroc, le parti de l’Istiqlal soutenu par le sultan Mohammed V, réclament la fin du protectorat. Après une période de tensions, d’arrestations et de troubles (1952-1954), la France finit par choisir la voie de la négociation.

Le contexte de la défaite en Indochine et le début de l’insurrection algérienne poussent le gouvernement français à lâcher du lest sur les protectorats pour se concentrer sur l’Algérie. Pierre Mendès France débloque la situation en Tunisie par son célèbre discours de Carthage en 1954. Les deux pays accèdent finalement à l’indépendance en 1956, conservant généralement des liens étroits (économiques et culturels) avec l’ancienne métropole, malgré quelques crises ultérieures (comme la crise de Bizerte en Tunisie).

📌 La guerre d’Algérie (1954-1962) : une décolonisation traumatique

Le cas de l’Algérie est radicalement différent et constitue l’épisode le plus douloureux de la décolonisation française. La présence d’un million d’Européens (« Pieds-Noirs ») installés parfois depuis plusieurs générations rend l’idée d’indépendance inacceptable pour Paris et pour les colons. Le 1er novembre 1954 (la « Toussaint rouge »), le Front de Libération Nationale (FLN) lance une série d’attentats, marquant le début d’une guerre qui ne dira pas son nom pendant longtemps (« opérations de maintien de l’ordre »).

Le conflit s’enlise dans une spirale de violence : terrorisme du FLN (attentats à la bombe, élimination des rivaux), répression militaire française (torture, camps de regroupement, bataille d’Alger en 1957). La IVe République s’effondre sous la pression de la crise en mai 1958, ramenant le général de Gaulle au pouvoir. D’abord perçu comme le sauveur de l’Algérie française, de Gaulle comprend progressivement l’inéluctabilité de l’indépendance et engage le processus d’autodétermination, provoquant la révolte d’une partie de l’armée (putsch des généraux) et des colons (OAS).

Les accords d’Évian sont finalement signés le 18 mars 1962, et l’indépendance est proclamée en juillet. Le bilan est lourd : des centaines de milliers de morts côté algérien, des milliers côté français, et l’exode massif et précipité des Pieds-Noirs vers la métropole. Le sort des Harkis (suppétifs algériens de l’armée française), abandonnés et massacrés, reste une tache sombre dans cette histoire. Pour comprendre les séquelles de ce conflit, l’article sur les mémoires des empires coloniaux est indispensable.

🌱 4. L’Afrique subsaharienne : entre négociation et ruptures

📌 Le modèle britannique de l' »Indirect Rule »

En Afrique subsaharienne, le Royaume-Uni applique globalement sa stratégie habituelle de transition progressive (« Self-Government »). L’idée est de former des élites locales capables de gérer le pays tout en maintenant des liens économiques au sein du Commonwealth. Le Ghana de Kwame Nkrumah est le premier à ouvrir la voie en devenant indépendant dès 1957. Nkrumah devient alors le chantre du panafricanisme, rêvant d’États-Unis d’Afrique pour résister au néocolonialisme.

Cependant, le processus n’est pas toujours pacifique, notamment dans les colonies de peuplement comme le Kenya. La révolte des Mau-Mau (1952-1960), issue de l’ethnie Kikuyu spoliée de ses terres par les colons blancs, est sévèrement réprimée par les Britanniques. Malgré cette violence initiale, le Kenya accède à l’indépendance en 1963 sous la direction de Jomo Kenyatta. Le Nigeria, géant démographique, devient indépendant en 1960 mais plongera quelques années plus tard dans la terrible guerre civile du Biafra.

📌 L’Afrique noire française et l’année 1960

La France tente d’abord de rénover son empire avec l’Union Française (1946) puis la Loi-cadre Defferre (1956) qui accorde une certaine autonomie locale. En 1958, de Gaulle propose une « Communauté » française : les colonies africaines peuvent choisir par référendum entre l’autonomie au sein de la Communauté ou l’indépendance immédiate mais avec rupture totale des liens. Seule la Guinée de Sékou Touré vote « Non » et choisit l’indépendance immédiate, subissant en représailles le retrait brutal de l’administration française.

Mais l’élan est donné. Les autres colonies, voyant l’évolution internationale, réclament à leur tour l’indépendance tout en voulant garder des liens de coopération. L’année 1960 est surnommée « l’année de l’Afrique » : 14 colonies françaises (Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun, Mali, etc.) deviennent des États souverains. Cette transition, généralement pacifique et encadrée, laisse souvent en place des dirigeants francophiles (« la Françafrique ») qui maintiennent des accords de défense et monétaires (Franc CFA) avec Paris.

📌 Le chaos congolais et les guerres portugaises

La décolonisation du Congo belge est un cas d’école d’impréparation. La Belgique, qui n’avait formé aucune élite politique indigène (« Pas d’élites, pas d’ennuis »), décide brusquement de se retirer en 1960 face aux émeutes. Le pays sombre immédiatement dans le chaos : mutinerie de l’armée, sécession de la riche province minière du Katanga soutenue par des intérêts occidentaux, et assassinat du Premier ministre nationaliste Patrice Lumumba en 1961. L’ONU intervient massivement, mais le pays finit par tomber sous la dictature de Mobutu.

Enfin, le Portugal de la dictature salazariste refuse toute décolonisation, considérant ses possessions (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau) comme des provinces portugaises. Il faut attendre la « Révolution des Œillets » en 1974 au Portugal, provoquée par l’épuisement de l’armée dans des guerres coloniales interminables, pour que ces pays accèdent enfin à l’indépendance en 1975. Ces indépendances tardives se font souvent sous l’égide de mouvements marxistes, plongeant ces régions dans de nouvelles guerres civiles alimentées par la Guerre froide.

🤝 5. La naissance politique du Tiers-Monde

📌 La conférence de Bandung (1955) : « le coup de tonnerre »

L’émergence des nouveaux États décolonisés s’accompagne d’une volonté de peser sur la scène internationale. En avril 1955, la conférence de Bandung en Indonésie réunit pour la première fois les représentants de 29 pays d’Afrique et d’Asie (dont l’Inde, la Chine, l’Égypte). C’est un événement historique majeur : les « damnés de la terre » se concertent sans la présence des Occidentaux. Ils condamnent le colonialisme sous toutes ses formes et affirment leur volonté de coopération.

Bandung marque l’acte de naissance politique du Tiers-Monde, une expression inventée par le démographe français Alfred Sauvy en 1952 en référence au Tiers-État de 1789 (« Ce Tiers-Monde, ignoré, exploité, méprisé… veut lui aussi être quelque chose »). Les participants exigent le développement économique, la fin du racisme et la paix mondiale. Pour comprendre le poids démographique de ces pays, tu peux consulter les données de l’ONU sur la population mondiale et le développement.

📌 Le Mouvement des Non-Alignés

Dans le contexte binaire de la Guerre froide, ces nouveaux États refusent d’être de simples pions ou des bases arrière pour les États-Unis ou l’URSS. Sous l’impulsion du trio Nehru (Inde), Nasser (Égypte) et Tito (Yougoslavie), le Mouvement des Non-Alignés est officiellement fondé lors de la conférence de Belgrade en 1961. L’objectif est de préserver leur indépendance nationale fraîchement acquise en refusant d’intégrer les blocs militaires (OTAN ou Pacte de Varsovie).

Cependant, le non-alignement s’avère difficile à tenir en pratique. Les besoins immenses en capitaux, en armes et en infrastructures obligent souvent ces jeunes nations à se rapprocher de l’un ou l’autre camp. Certains, comme Cuba ou le Vietnam, basculent clairement vers l’Est, tandis que d’autres, comme la Côte d’Ivoire ou le Zaïre, restent dans l’orbite occidentale. Le « neutralisme » reste donc souvent un idéal théorique plus qu’une réalité diplomatique stricte.

🚧 6. Indépendance : les immenses défis de la construction

📌 La difficile construction de l’État-Nation

Obtenir l’indépendance n’est que le début du chemin. Les nouveaux dirigeants se retrouvent à la tête d’États dont les frontières ont été tracées arbitrairement à la règle et au crayon par les colonisateurs, souvent sans tenir compte des réalités ethniques ou historiques. L’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), créée en 1963, décide sagement de maintenir le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation (*uti possidetis juris*) pour éviter des guerres territoriales infinies, mais cela laisse des tensions latentes.

Il faut aussi construire une administration, une armée, une monnaie et surtout un sentiment national dans des pays mosaïques. Malheureusement, l’absence de traditions démocratiques, la fragilité des institutions et les rivalités ethniques conduisent rapidement à l’instabilité politique. Les coups d’État militaires se multiplient dans les années 1960 et 1970 (Togo, Nigeria, Congo, etc.), remplaçant les espoirs de liberté par des régimes autoritaires ou des partis uniques, souvent soutenus par les anciennes métropoles au nom de la « stabilité ».

📌 Le défi du développement et le néocolonialisme

Le défi économique est encore plus redoutable. Les économies coloniales étaient conçues pour l’exportation de matières premières vers la métropole et l’importation de produits manufacturés, sans véritable industrialisation locale. C’est l’héritage direct des sociétés coloniales et économies de plantation. À l’indépendance, ces pays restent dépendants des cours mondiaux de leurs ressources (café, cacao, pétrole, cuivre), fixés au Nord.

On parle alors de « néocolonialisme » : une domination qui n’est plus politique et directe, mais économique et financière. Les entreprises occidentales continuent de contrôler les ressources clés, et la dette devient un nouvel outil de pression. Face à ce constat, les pays du Tiers-Monde réclameront dans les années 1970 un « Nouvel Ordre Économique International » (NOEI) à l’ONU, pour obtenir des échanges plus justes, mais avec un succès mitigé.

Pour approfondir les enjeux culturels et éducatifs de cette période, le site de l’UNESCO propose des ressources intéressantes sur l’Histoire générale de l’Afrique, rédigée dans une perspective décolonisée.

🧠 À retenir sur les Décolonisations (1945-1975)

  • Le processus s’accélère après 1945, favorisé par l’affaiblissement de l’Europe, le rôle de l’ONU et la pression des USA et de l’URSS.
  • L’Asie est la première à se libérer (Inde en 1947, Indochine en 1954), suivie par l’Afrique (tournant majeur en 1960).
  • Les modes d’accès à l’indépendance varient : négociation pacifique (Afrique noire française, Inde) ou guerre violente (Algérie, Indochine, colonies portugaises).
  • La conférence de Bandung (1955) marque l’entrée politique du Tiers-Monde sur la scène internationale et la volonté de non-alignement.

❓ FAQ : Questions fréquentes sur la décolonisation

🧩 Quelle est la différence entre décolonisation et indépendance ?

La décolonisation est le processus historique et politique (le retrait de la puissance coloniale), tandis que l’indépendance est le résultat juridique : la naissance d’un État souverain reconnu internationalement. La décolonisation mène à l’indépendance.

🧩 Pourquoi l’année 1960 est-elle appelée « l’année de l’Afrique » ?

Parce que c’est l’année où un nombre record de colonies africaines (17 au total, dont 14 anciennes colonies françaises comme le Cameroun, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire) accèdent officiellement à l’indépendance, changeant la face du continent.

🧩 Qu’est-ce que le néocolonialisme ?

C’est une forme de domination indirecte qui persiste après l’indépendance officielle. L’ancienne puissance coloniale ou d’autres grandes puissances continuent de contrôler l’économie, la politique ou l’armée du nouveau pays via des accords inégaux, des dettes ou des entreprises multinationales.

🧩 Quiz – Décolonisations et fin des empires

1. Quelle conférence marque la naissance politique du Tiers-Monde en 1955 ?



2. En quelle année l’Inde obtient-elle son indépendance ?



3. Quel leader indien est associé à la résistance non-violente ?



4. Quelle défaite militaire française marque la fin de la guerre d’Indochine ?



5. Qui dirige le mouvement d’indépendance au Vietnam ?



6. Quand les accords d’Évian mettant fin à la guerre d’Algérie sont-ils signés ?



7. Quel pays d’Afrique subsaharienne vote « Non » au référendum de 1958 proposé par De Gaulle ?



8. Qui est le premier président du Ghana indépendant ?



9. Quelle colonie belge sombre dans le chaos dès son indépendance en 1960 ?



10. Quel terme désigne la domination économique persistante après l’indépendance politique ?



11. Quel est le principe affirmé par l’ONU qui favorise la décolonisation ?



12. En quelle année le Mouvement des Non-Alignés est-il officiellement fondé à Belgrade ?



13. Quel pays européen a mené les guerres coloniales les plus longues en Afrique (jusqu’en 1975) ?



14. Quelle organisation africaine est créée en 1963 pour promouvoir la coopération ?



15. Quel mouvement algérien déclenche l’insurrection en 1954 ?



16. Quel démographe français a inventé l’expression « Tiers-Monde » ?



17. Quelle conférence de 1945 divise le Vietnam en deux ?



18. Quel pays est une ancienne colonie néerlandaise ?



19. Comment s’appelle la partition violente entre Hindous et Musulmans en 1947 ?



20. Quelle puissance soutient souvent les mouvements anticolonialistes au nom de l’idéologie marxiste ?



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