📉 Fin des Trente Glorieuses et ralentissement économique : la rupture de 1973

🎯 Pourquoi la fin des Trente Glorieuses est-elle une rupture majeure ?

La fin des Trente Glorieuses marque un tournant décisif dans l’histoire économique mondiale, mettant un terme brutal à trois décennies de croissance ininterrompue et de plein emploi après la Seconde Guerre mondiale. Déclenchée par le premier choc pétrolier de 1973, cette période inaugure une ère d’incertitude caractérisée par un phénomène nouveau et déroutant : la stagflation. Pour comprendre le monde actuel et les défis économiques contemporains, il est indispensable d’analyser comment les économies occidentales ont basculé de l’euphorie de la croissance à la gestion de crises structurelles durables. Dans ce cours, nous allons décrypter les mécanismes de ce ralentissement et ses conséquences sociales et politiques immenses.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre le contexte de ce thème.

🛢️ Le choc de 1973 : la fin de l’énergie bon marché

📌 Un contexte géopolitique explosif au Moyen-Orient

Pour comprendre la fin des Trente Glorieuses, il faut d’abord regarder vers le Moyen-Orient au début des années 1970, une région devenue le cœur énergétique du monde industriel. Depuis 1945, la croissance exceptionnelle des pays occidentaux et du Japon reposait sur une consommation massive de pétrole, dont le prix était maintenu artificiellement bas par les grandes compagnies occidentales, souvent surnommées les « Sept Sœurs ». Cependant, les pays producteurs, réunis au sein de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) créée en 1960, commençaient à revendiquer une plus grande part des profits et un contrôle souverain sur leurs ressources naturelles.

L’étincelle qui met le feu aux poudres est la guerre du Kippour, qui éclate le 6 octobre 1973, opposant Israël à une coalition de pays arabes menée par l’Égypte et la Syrie. Devant le soutien militaire apporté par les États-Unis à Israël, les pays arabes producteurs de pétrole décident d’utiliser l’arme énergétique comme moyen de pression diplomatique et militaire. Le 16 octobre 1973, les pays du Golfe décident unilatéralement d’augmenter de 70 % le prix du baril de brut, marquant une rupture historique dans les relations Nord-Sud.

Dans les jours qui suivent, l’OPEP annonce une réduction progressive de la production et un embargo total contre les États-Unis et les Pays-Bas, jugés trop favorables à Israël. En quelques mois, le prix du baril quadruple, passant d’environ 3 dollars à près de 12 dollars, ce qui constitue un séisme pour les économies industrialisées habituées à une énergie quasi gratuite. Ce n’est pas seulement une crise diplomatique, c’est la fin brutale d’un modèle de développement fondé sur le gaspillage énergétique.

Tu peux d’ailleurs faire un lien intéressant avec les crises de la mondialisation plus récentes, où l’interdépendance énergétique reste un facteur majeur d’instabilité. Ce choc de 1973 révèle pour la première fois la vulnérabilité des grandes puissances face à des acteurs du Tiers-Monde qui s’organisent.

📌 L’onde de choc immédiate sur les économies occidentales

L’impact de ce quadruplement du prix du pétrole est immédiat et violent pour les pays importateurs, notamment en Europe et au Japon, qui dépendent presque entièrement du pétrole moyen-oriental. Les entreprises voient leurs coûts de production exploser du jour au lendemain, ce qui les oblige à augmenter leurs prix de vente pour préserver leurs marges, ou à réduire leur activité. C’est le début d’une spirale inflationniste importée qui va déstabiliser tous les circuits économiques traditionnels.

En France, le président Georges Pompidou, puis son successeur Valéry Giscard d’Estaing, doivent faire face à une facture énergétique qui s’alourdit considérablement, déséquilibrant la balance commerciale du pays. Pour la première fois depuis la fin de la guerre, les ménages sont appelés à la sobriété : on limite la vitesse sur les routes, on baisse le chauffage dans les administrations et on lance des campagnes de chasse au gaspillage (« En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées »).

Cette crise révèle aussi l’épuisement du modèle fordiste, qui montrait déjà des signes de faiblesse avant 1973 (baisse des gains de productivité, saturation des marchés de biens d’équipement). Le choc pétrolier agit comme un révélateur et un accélérateur de difficultés structurelles préexistantes. La fin des Trente Glorieuses n’est donc pas uniquement due au pétrole, mais l’or noir a été le détonateur d’une crise systémique profonde.

📉 De la croissance à la stagflation : un piège économique

📌 La stagflation : un phénomène inédit et déroutant

Le terme « stagflation » est un mot-valise contractant « stagnation » et « inflation », désignant une situation économique que les théories keynésiennes classiques jugeaient impossible. Durant les Trente Glorieuses, l’inflation était généralement le signe d’une économie en surchauffe (forte croissance), tandis que le chômage augmentait en période de récession (faible inflation) : c’est ce que les économistes appelaient la courbe de Phillips. Or, à partir de 1974, les pays occidentaux subissent simultanément une croissance molle (voire nulle) et une hausse vertigineuse des prix.

L’inflation atteint des sommets, dépassant souvent les 10 % ou 15 % par an dans des pays comme le Royaume-Uni, l’Italie ou la France, rongeant le pouvoir d’achat des ménages et l’épargne. Contrairement à la Grande Dépression des années 1930 qui était une crise déflationniste (baisse des prix et de la production), la crise des années 1970 combine le pire des deux mondes. Les entreprises, confrontées à la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, ralentissent l’investissement et l’embauche, alimentant la stagnation.

Face à ce phénomène, les gouvernements sont désemparés car les outils habituels ne fonctionnent plus : si l’on relance l’économie par la dépense publique (politique de relance), on aggrave l’inflation ; si l’on combat l’inflation par la rigueur (politique restrictive), on casse la croissance et on fait exploser le chômage. C’est ce dilemme qui va paralyser les politiques économiques pendant près d’une décennie.

📌 L’échec des politiques de relance traditionnelles

Dans un premier temps, la plupart des gouvernements tentent d’appliquer les recettes qui avaient fonctionné depuis 1945 : la relance keynésienne. En France, par exemple, le Premier ministre Jacques Chirac lance une vigoureuse politique de relance en 1975, injectant des milliards de francs dans l’économie pour soutenir l’activité et l’emploi. L’idée est de soutenir la demande pour que les usines tournent à plein régime.

Cependant, dans un contexte d’économie ouverte et de dépendance énergétique, cette relance se heurte à une contrainte extérieure majeure : l’argent injecté sert souvent à acheter des produits importés (dont les prix ont augmenté), ce qui creuse le déficit commercial sans réduire durablement le chômage. De plus, les salariés, habitués à une hausse constante de leur niveau de vie, réclament des augmentations de salaire indexées sur l’inflation, créant une boucle « prix-salaires » qui auto-alimente la hausse des prix.

Cet échec marque la limite des politiques nationales isolées face à une crise mondiale. L’Allemagne fédérale et le Japon choisissent plus rapidement une voie différente, privilégiant la lutte contre l’inflation et la compétitivité industrielle, ce qui leur permet de mieux résister à la tempête. Pour comprendre les divergences économiques actuelles en Europe, il faut remonter à ces choix stratégiques faits au lendemain de la fin des Trente Glorieuses.

Pour approfondir les mécanismes de l’inflation et les données historiques, tu peux consulter les ressources de l’INSEE qui proposent des séries longues sur l’évolution des prix et du chômage en France.

🏭 Désindustrialisation et montée du chômage de masse

📌 L’effondrement des bastions industriels traditionnels

La crise des années 1970 marque le début d’une douloureuse désindustrialisation en Occident, frappant de plein fouet les secteurs qui avaient fait la puissance de l’Europe et de l’Amérique du Nord. La sidérurgie, le charbon, le textile et la construction navale, déjà fragilisés par la concurrence des pays émergents (les NPI d’Asie) et par le vieillissement de leurs infrastructures, s’effondrent face à la hausse des coûts et à la baisse de la demande. Des régions entières, autrefois prospères, sombrent dans le marasme.

En France, ce drame se joue particulièrement dans le Nord et en Lorraine, où les mines et les hauts-fourneaux ferment les uns après les autres, laissant derrière eux des friches industrielles et une population désœuvrée. Au Royaume-Uni, les Midlands subissent le même sort, tout comme la « Rust Belt » aux États-Unis. Ce n’est pas seulement une crise économique, c’est la fin d’un monde ouvrier, avec ses solidarités, sa culture et ses organisations syndicales puissantes.

Les plans de reconversion se multiplient, mais ils peinent à compenser les pertes d’emplois massives. L’État intervient souvent pour « sauver les meubles », nationalisant parfois des entreprises en faillite ou subventionnant des secteurs moribonds à coups de milliards, retardant une mutation inéluctable vers une économie de services. Cette période rappelle par certains aspects les crises agricoles et famines de l’Ancien Régime, non par la faim, mais par la brutalité de la rupture sociale pour des populations qui perdent leurs moyens de subsistance traditionnels.

📌 L’apparition du chômage structurel et des « nouveaux pauvres »

La conséquence la plus visible et la plus dramatique de la fin des Trente Glorieuses est l’explosion du chômage. Alors qu’il était quasi inexistant ou frictionnel (moins de 3 %) pendant les années 1960, il franchit la barre symbolique du million de chômeurs en France en 1975, puis des deux millions au début des années 1980. Ce chômage devient structurel : il ne se résorbe pas, même quand la croissance repart timidement.

On voit apparaître une nouvelle catégorie sociale : les chômeurs de longue durée, souvent des ouvriers non qualifiés, trop âgés pour se reconvertir et trop jeunes pour la retraite. Les jeunes arrivant sur le marché du travail (nés pendant le baby-boom) peinent également à trouver un premier emploi stable. La précarité s’installe, avec le développement des contrats courts et de l’intérim, remettant en cause le modèle du CDI à vie qui semblait être devenu la norme.

Cette crise sociale engendre un malaise profond. Le terme de « nouveaux pauvres » apparaît dans le débat public au début des années 1980, désignant ceux qui tombent dans la précarité malgré la protection sociale. Les systèmes de sécurité sociale (Welfare State), conçus pendant la croissance pour redistribuer les richesses, se retrouvent asphyxiés : les dépenses (allocations chômage) explosent alors que les recettes (cotisations sur les salaires) stagnent.

🌍 Le second choc pétrolier et la crise de la dette

📌 1979 : la révolution iranienne et la rechute

Alors que les économies occidentales commençaient à peine à absorber le choc de 1973, une nouvelle crise majeure survient en 1979 : le second choc pétrolier. Cette fois, l’origine est la révolution islamique en Iran, qui renverse le chah et porte l’ayatollah Khomeini au pouvoir. La production iranienne s’effondre, et la panique s’empare des marchés mondiaux, aggravée l’année suivante par le déclenchement de la guerre Iran-Irak (1980-1988).

Le prix du baril flambe à nouveau, dépassant les 35 dollars (ce qui, en dollars constants, représente un niveau très élevé). L’effet de surprise est moindre qu’en 1973, mais l’impact est tout aussi dévastateur car les économies sont déjà fragilisées. L’inflation repart de plus belle aux États-Unis et en Europe, atteignant des niveaux à deux chiffres. C’est le coup de grâce pour les tentatives de relance keynésienne et la confirmation que la crise est durable.

Ce second choc précipite le monde dans une récession sévère au début des années 1980. Il force les gouvernements à des ajustements brutaux. Aux États-Unis, la Réserve fédérale (Fed), dirigée par Paul Volcker, décide d’augmenter drastiquement les taux d’intérêt pour casser l’inflation, quitte à provoquer une récession volontaire. C’est un tournant monétariste majeur : la stabilité des prix devient prioritaire sur le plein emploi.

📌 La crise de la dette du Tiers-Monde

Une conséquence indirecte mais cruciale de ces chocs pétroliers est la crise de la dette dans les pays en développement. Dans les années 1970, les pays producteurs de pétrole avaient accumulé des sommes colossales (les « pétrodollars ») qu’ils plaçaient dans les banques occidentales. Ces banques, cherchant à faire fructifier cet argent, ont prêté massivement et à taux bas aux pays du Sud (Brésil, Mexique, Argentine…) qui cherchaient à s’industrialiser.

Mais avec la hausse brutale des taux d’intérêt américains décidée par Volcker en 1979 et la baisse des prix des matières premières (hors pétrole) due à la récession mondiale, ces pays se retrouvent pris au piège. Leurs dettes, libellées en dollars, explosent mécaniquement, tandis que leurs revenus s’effondrent. En août 1982, le Mexique annonce qu’il ne peut plus rembourser sa dette, déclenchant une panique financière internationale.

C’est le début de la « décennie perdue » pour l’Amérique latine et de nombreux pays africains, contraints par le FMI d’appliquer des plans d’ajustement structurel draconiens (austérité, privatisations) pour rembourser leurs créanciers. Cette crise de la dette marque la fin des illusions de développement rapide pour le Sud et renforce la domination financière du Nord.

🗳️ L’échec des relances et le tournant néolibéral

📌 La « révolution conservatrice » anglo-saxonne

Face à l’impuissance des gouvernements centristes ou sociaux-démocrates à endiguer la stagflation, l’électorat occidental se tourne vers des solutions plus radicales. C’est l’heure de gloire des théories libérales et monétaristes, portées intellectuellement par des économistes comme Milton Friedman ou Friedrich Hayek. Ils prônent le retrait de l’État de l’économie, la dérégulation des marchés, la baisse des impôts et la lutte prioritaire contre l’inflation.

Cette « révolution conservatrice » s’incarne d’abord au Royaume-Uni avec l’élection de Margaret Thatcher en 1979. La « Dame de fer » applique une thérapie de choc : affrontement avec les syndicats (grève des mineurs), privatisations massives, coupes claires dans les dépenses publiques. Aux États-Unis, Ronald Reagan, élu en 1980, suit une voie similaire (« Reaganomics »), combinant baisses d’impôts massives et dérégulation, tout en augmentant les dépenses militaires.

Ces politiques parviennent effectivement à casser l’inflation et à restaurer les profits des entreprises, relançant la croissance au milieu des années 1980. Cependant, le prix social est élevé : accroissement des inégalités, précarisation de l’emploi et démantèlement partiel de l’État-providence. Ce modèle néolibéral va progressivement s’imposer comme la nouvelle norme mondiale, influençant même les partis de gauche.

📌 Le cas français : du « tournant de la rigueur » à la modernisation

La France suit une trajectoire singulière. En 1981, à contre-courant de la vague libérale mondiale, elle élit un président socialiste, François Mitterrand. Son gouvernement tente une relance classique ambitieuse (nationalisations, hausse du SMIC, 39 heures, retraite à 60 ans). Mais cette politique se heurte rapidement au mur de la réalité économique internationale : l’inflation persiste, le déficit commercial se creuse et le franc est attaqué sur les marchés.

En 1983, c’est le grand « tournant de la rigueur ». Mitterrand choisit de maintenir la France dans le Système Monétaire Européen (SME) et d’aligner sa politique sur l’Allemagne. La priorité passe à la lutte contre l’inflation (politique du franc fort) et à la modernisation des entreprises. Les socialistes entament alors une conversion au réalisme économique, acceptant l’économie de marché et la nécessité de profits pour investir.

Ce moment est capital car il scelle le consensus politique français autour de la construction européenne et de l’économie ouverte, marquant définitivement la fin des Trente Glorieuses dans les esprits et dans les faits. Pour comprendre l’évolution politique française, tu peux consulter les dossiers de Vie Publique qui retracent ces grandes mutations.

🤝 Héritages et recompositions : vers une économie mondialisée et instable

📌 La mondialisation financière comme réponse à la crise

Pour sortir de la stagnation et retrouver de la rentabilité, les grandes puissances ont favorisé, à partir des années 1980, la libéralisation des flux financiers. C’est ce qu’on appelle les « 3D » : Déréglementation, Decloisonnement, Désintermédiation. L’idée était de permettre aux capitaux de circuler librement pour financer l’économie mondiale. Cette mutation a permis une reprise de la croissance et l’essor des bourses mondiales.

Cependant, cette financiarisation a aussi accru l’instabilité économique, créant des bulles spéculatives qui éclatent régulièrement (krach de 1987, crise asiatique de 1997, bulle internet de 2000). L’économie s’est déconnectée en partie de l’industrie réelle. La gestion des entreprises s’est transformée, privilégiant la valeur pour l’actionnaire (shareholder value) parfois au détriment de l’investissement à long terme ou des salariés.

Cette nouvelle architecture économique mondiale a permis l’émergence rapide de nouveaux acteurs, comme la Chine, qui a su profiter de l’ouverture des marchés pour s’industrialiser. Le centre de gravité de l’économie mondiale a commencé à basculer de l’Atlantique vers le Pacifique, une tendance lourde née des décombres des Trente Glorieuses.

📌 La précarité et la résilience comme nouvelles normes

L’héritage social de la fin des Trente Glorieuses est ambivalent. D’un côté, le niveau de vie moyen a continué de progresser, et l’inflation a été vaincue (jusqu’à son retour récent en 2022). De l’autre, le sentiment de sécurité économique qui caractérisait les années 1960 a disparu. Le chômage de masse s’est installé durablement dans de nombreux pays européens, et la peur du déclassement hante les classes moyennes.

La notion de « crise » a changé de sens : elle n’est plus un événement ponctuel, mais un état permanent ou cyclique auquel il faut s’adapter. Cela a donné naissance au concept de résilience économique, que nous étudions aussi dans le cadre des pandémies et chocs récents. Les sociétés ont dû apprendre à vivre avec l’incertitude, transformant profondément le rapport au travail et à l’avenir.

En conclusion, la rupture de 1973-1979 n’était pas une simple parenthèse, mais l’accouchement douloureux du monde globalisé dans lequel nous vivons aujourd’hui, avec ses opportunités technologiques immenses et ses fractures sociales béantes.

🧠 À retenir sur la fin des Trente Glorieuses

  • Le premier choc pétrolier de 1973, lié à la guerre du Kippour, quadruple le prix du pétrole et brise la croissance continue.
  • La période est marquée par la stagflation : une coexistence inédite entre forte inflation et chômage élevé.
  • Le second choc pétrolier de 1979 (Révolution iranienne) ancre la crise et provoque une envolée des taux d’intérêt.
  • Les politiques de relance échouent, laissant place au néolibéralisme (Thatcher, Reagan) et à la rigueur (tournant de 1983 en France).

❓ FAQ : Questions fréquentes sur la fin des Trente Glorieuses

🧩 Qu’est-ce que la stagflation ?

C’est une situation économique paradoxale où l’on observe simultanément une stagnation de l’activité (faible croissance, chômage élevé) et une forte inflation (hausse des prix). C’était le cauchemar des économistes des années 1970 car les outils classiques ne fonctionnaient plus.

🧩 Pourquoi le prix du pétrole a-t-il explosé en 1973 ?

L’OPEP a décidé d’augmenter les prix et de réduire la production en réaction au soutien des Occidentaux à Israël lors de la guerre du Kippour. C’était une utilisation politique de l’arme énergétique pour faire pression sur l’Occident.

🧩 Quelles ont été les conséquences pour les ouvriers ?

La crise a provoqué une désindustrialisation massive (fermeture de mines, d’usines textiles et sidérurgiques). Cela a entraîné un chômage de masse structurel et la fin d’un certain mode de vie ouvrier, obligeant à des reconversions difficiles vers les services.

🧩 Comment la politique économique a-t-elle changé dans les années 1980 ?

Face à l’échec des relances, la plupart des pays ont adopté des politiques libérales ou de rigueur : lutte prioritaire contre l’inflation, dérégulation, privatisations et modération salariale, marquant la fin du consensus keynésien.

🧩 Quiz – La fin des Trente Glorieuses et la crise

1. Quelle guerre déclenche le premier choc pétrolier en 1973 ?



2. Que signifie le terme « stagflation » ?



3. Quelle organisation décide de la hausse du prix du pétrole ?



4. Quel événement provoque le second choc pétrolier en 1979 ?



5. Qui est Premier ministre britannique à partir de 1979 ?



6. Quel président américain est élu en 1980 sur un programme néolibéral ?



7. En quelle année a lieu le « tournant de la rigueur » en France ?



8. Quel secteur industriel s’effondre particulièrement en Europe ?



9. Comment appelle-t-on les capitaux accumulés par les pays producteurs de pétrole ?



10. Quel pays d’Amérique latine se déclare en défaut de paiement en 1982 ?



11. Quel président français doit gérer le premier choc pétrolier ?



12. Quelle était la tendance du chômage pendant les Trente Glorieuses ?



13. Quel économiste inspire les politiques néolibérales des années 80 ?



14. Quelle région des États-Unis est surnommée la « Rust Belt » à cause de la crise ?



15. Quel slogan français célèbre est lancé pour inciter aux économies d’énergie ?



16. Qu’est-ce qui caractérise la fin du modèle fordiste ?



17. Quel type de politique Jacques Chirac tente-t-il en 1975 ?



18. Quelle conséquence sociale majeure apparaît dans les années 80 ?



19. Quelle est la priorité de la politique économique allemande dès les années 70 ?



20. Quelle théorie économique dominait AVANT la crise de 1973 ?



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