🎯 Pourquoi Mai 68 et la presse est-il un moment clé pour comprendre les médias ?
Mai 68 et la presse forment un duo incontournable pour comprendre comment les médias peuvent amplifier, transformer ou parfois déformer une crise politique et sociale majeure en France.
Au printemps 1968, la contestation partie des campus, notamment à Nanterre et à la Sorbonne, se propage rapidement dans tout le pays, tandis que journaux, radios et télévision essaient de suivre le rythme de cette mobilisation inédite.
Dans une Ve République encore très marquée par l’autorité du général Charles de Gaulle, la manière dont la presse présente les étudiants, les grévistes et le pouvoir devient un enjeu politique à part entière.
Pour les élèves d’aujourd’hui, étudier le lien entre Mai 68 et les médias permet de mieux saisir le rôle de l’information dans une démocratie, les questions de censure, mais aussi la naissance d’une nouvelle culture contestataire et médiatique.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- 🧭 Contexte médiatique et politique avant Mai 68
- ⚙️ Des premières contestations à la médiatisation du mouvement
- 📜 Comment la presse écrite couvre les événements de Mai 68
- 🎨 Radio, télévision et bataille de l’image en Mai 68
- 🌍 Journalistes, censure et débats sur la liberté de la presse
- 🤝 Héritages de Mai 68 pour la presse et les médias contemporains
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ
- 🧩 Quiz
👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre le contexte politique, social et médiatique qui précède les événements de Mai 68.
🧭 Le contexte de Mai 68 et de la presse française avant la crise
📌 Une Ve République forte et un pouvoir qui surveille l’information
Au milieu des années 1960, la Ve République installée par le général Charles de Gaulle repose sur un pouvoir exécutif très fort, ce qui influence directement la manière dont l’information circule en France.
Le président incarne l’autorité de l’État, et le gouvernement garde un œil attentif sur tout ce qui peut toucher à l’ordre public, en particulier les journaux, la radio et la télévision.
De plus, la guerre d’Algérie, achevée en 1962, a laissé des traces profondes dans la société et dans les rédactions, où la censure et l’autocensure ont longtemps été présentes.
Ainsi, quand les tensions sociales montent à la veille de 1968, beaucoup de responsables politiques considèrent encore la presse comme un instrument devant d’abord protéger la stabilité du régime.
📻 Un paysage médiatique dominé par l’ORTF et quelques grands quotidiens
Dans les années 1960, l’essentiel de l’audiovisuel est contrôlé par l’ORTF (Office de radiodiffusion télévision française), un organisme public placé sous la tutelle de l’État.
Les principales chaînes de télévision et de radio nationales dépendent donc directement du pouvoir, ce qui limite la liberté de ton des journalistes, surtout sur les sujets politiques sensibles.
En parallèle, quelques grands quotidiens nationaux structurent la vie de l’information écrite, comme Le Monde, France-Soir, L’Humanité ou encore Le Figaro, chacun avec sa ligne éditoriale et son public.
Pour approfondir le rôle de la radio d’État à cette époque, tu pourras plus tard relier ce chapitre à l’article sur l’usage de la radio comme outil de propagande, qui éclaire la manière dont un média de masse peut être encadré par le pouvoir.
Ainsi, avant Mai 68 et la presse contestataire, la grande majorité des médias restent intégrés à un système hiérarchisé où l’État garde la main sur les messages essentiels.
👨🎓 Une jeunesse nombreuse, politisée et méfiante envers les médias traditionnels
Grâce au baby-boom d’après 1945, la part des jeunes augmente fortement en France, et ils sont de plus en plus nombreux sur les bancs de l’université au milieu des années 1960.
De plus, cette nouvelle génération découvre les musiques anglo-saxonnes, la culture de masse, la société de consommation et les engagements contre la guerre du Vietnam, ce qui nourrit une sensibilité critique face aux autorités.
Beaucoup d’étudiants jugent que les journaux généralistes, la radio publique et la télévision d’État ne reflètent pas leurs préoccupations quotidiennes, leurs difficultés matérielles ou leurs aspirations à plus de liberté.
Par conséquent, des revues militantes, des tracts et des journaux de campus se développent, en marge des grands médias, et préparent le moment où Mai 68 et la presse vont brutalement se rencontrer dans l’espace public.
🧨 Des tensions sociales croissantes qui annoncent l’explosion de 1968
À la veille de 1968, le pays connaît une croissance économique encore solide, mais les inégalités sociales, la rigidité de l’université et l’autoritarisme ressenti dans l’entreprise nourrissent un malaise diffus.
De plus, les syndicats ouvriers réclament de meilleures conditions de travail et des hausses de salaires, tandis que de nombreux salariés jugent que leur vie quotidienne n’est pas justement représentée dans les journaux et à la télévision.
Dans ce climat, la confiance envers les médias traditionnels s’érode, car beaucoup de citoyens estiment que la presse minimise les conflits ou les présente surtout du point de vue du gouvernement.
Cependant, cette crise de confiance va aussi ouvrir un espace pour réfléchir plus largement au lien entre politique et médias dans l’histoire contemporaine, ce que Mai 68 mettra brutalement en lumière.
⚙️ Des premières contestations étudiantes à la médiatisation du mouvement
🚪 Nanterre, la Sorbonne et l’étincelle de Mai 68
Au début de l’année 1968, c’est le campus de Nanterre qui devient l’un des principaux foyers de contestation, avec des étudiants mobilisés contre la rigidité de l’université, les règlements de la cité universitaire et la guerre du Vietnam.
Le mouvement du 22 mars, autour de figures comme Daniel Cohn-Bendit, occupe des locaux et organise des assemblées générales, ce qui attire progressivement l’attention de quelques journalistes curieux mais encore prudents.
Lorsque les manifestations gagnent le Quartier latin et la Sorbonne au début du mois de mai 1968, la police procède à des arrestations et ferme l’université, ce qui choque une partie de l’opinion et place enfin les étudiants au centre des titres de la presse nationale.
🪧 Des « événements » vus depuis les rédactions parisiennes
Dans un premier temps, de nombreux quotidiens parisiens parlent surtout des étudiants comme de « fauteurs de troubles », en reprenant parfois le vocabulaire du pouvoir qui dénonce une minorité agissante.
Certains journaux proches du gouvernement insistent sur les vitrines brisées, les voitures renversées et les pavés arrachés, tandis que des journaux plus critiques cherchent à donner la parole aux étudiants et aux enseignants mobilisés.
Ainsi, la manière de nommer ce qui se passe à Paris devient un enjeu symbolique : certains éditorialistes parlent de « désordre », d’autres de « crise politique », et quelques-uns commencent déjà à voir dans Mai 68 et la presse un tournant historique dans la représentation des mouvements sociaux.
Pour mieux saisir ces choix éditoriaux, tu pourras plus tard rapprocher ce sujet de l’article consacré à la relation entre télévision et pouvoir politique, qui montre comment les médias audiovisuels s’inscrivent aussi dans un rapport de forces.
🔥 De la rubrique faits divers à la une des journaux
Au fil des journées de mai 1968, les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, notamment lors de la « nuit des barricades » du 10 au 11 mai, obligent les rédactions à accorder une place croissante au mouvement.
De plus, les journalistes se retrouvent sur le terrain, respirent les gaz lacrymogènes, discutent avec des étudiants, des policiers et des habitants, ce qui transforme parfois leur regard sur ce qui se passe.
Peu à peu, les « événements » passent des pages intérieures aux unes, les photos de rues en flammes et de cortèges immenses occupent tout l’espace visuel, et Mai 68 et la presse deviennent indissociables dans la manière dont les Français perçoivent la crise.
Dans le même temps, des militants commencent à critiquer ouvertement les grands médias et créent leurs propres tracts, affiches et journaux alternatifs, ouvrant une brèche vers des formes d’information plus autonomes que tu retrouveras aussi dans l’article sur internet et les réseaux sociaux dans la vie politique contemporaine.
📜 Comment la presse écrite couvre les événements de Mai 68
📰 Des unes parfois hostiles aux étudiants
Dès les premiers jours de la crise, plusieurs quotidiens nationaux choisissent un ton très critique envers les étudiants impliqués dans Mai 68 et la presse relaie souvent l’idée d’une minorité agitée qui perturberait l’ordre public.
Certains titres mettent l’accent sur les vitrines brisées, les rues encombrées et les dégâts matériels, en insistant sur la peur des habitants de Paris plutôt que sur les revendications étudiantes.
Dans cette logique, des journaux proches du pouvoir reprennent parfois les expressions du gouvernement qui parle de « chienlit » ou de désordre, ce qui contribue à présenter le mouvement comme une menace plus que comme une contestation politique argumentée.
Cependant, d’autres rédactions commencent à s’interroger sur ce traitement simpliste, ce qui ouvre un débat interne sur le rôle des médias en démocratie que tu peux mettre en relation avec le chapitre plus général consacré à l’impact des infox et de la désinformation sur la démocratie.
🗞️ Une pluralité de journaux et de lignes éditoriales
La presse écrite française de 1968 n’est pas homogène, et chaque titre lit à sa manière le lien entre Mai 68 et la presse, en fonction de son public et de son orientation politique.
Un quotidien comme Le Figaro, réputé conservateur, met surtout en avant la défense de l’ordre et de l’autorité, tandis que L’Humanité, journal du Parti communiste français, insiste davantage sur la participation ouvrière et sur la grève générale.
De son côté, Le Monde se veut plus analytique et tente progressivement de proposer des dossiers de fond sur les origines de la crise, le malaise universitaire, la réforme de l’enseignement supérieur et les attentes des salariés en grève.
Pour les élèves, cette diversité montre que l’information n’est jamais neutre et qu’il est essentiel de croiser les sources, comme on le fait aussi en étudiant d’autres grandes crises dans l’article sur les crises économiques contemporaines.
✍️ Tracts, journaux militants et affiches : une contre-presse en plein essor
Face à des grands quotidiens jugés parfois trop proches du pouvoir, les étudiants et les militants créent très vite leurs propres moyens d’expression, qui deviennent une autre facette du couple Mai 68 et la presse.
Dans les amphithéâtres, les couloirs d’université et les usines occupées, des comités de grève éditent des bulletins ronéotypés, des tracts, des journaux éphémères qui racontent la mobilisation vue de l’intérieur.
À Paris, l’Atelier populaire des Beaux-Arts produit des affiches célèbres, imprimées en sérigraphie, qui détournent les codes de la publicité pour dénoncer la répression policière et défendre la grève générale.
Pour mieux comprendre ce foisonnement de supports, tu peux consulter le dossier pédagogique de la plateforme Lumni sur l’histoire contemporaine, qui propose des documents d’archives et des analyses accessibles sur ces nouvelles formes de communication militante.
🎨 Radio, télévision et bataille de l’image en Mai 68
📺 L’ORTF, au cœur de Mai 68 et la presse télévisée
En 1968, la télévision française est presque entièrement contrôlée par l’ORTF, ce qui place directement l’État au centre de la relation entre Mai 68 et la presse audiovisuelle.
Les journaux télévisés sont encadrés par une hiérarchie nommée par le pouvoir, et les journalistes savent que leurs reportages sur les manifestations étudiantes ou les grèves seront scrutés de près par le gouvernement.
De plus, la télévision reste un média encore jeune mais déjà très influent, car de nombreux foyers se rassemblent chaque soir devant l’écran pour suivre les informations, ce qui donne au récit télévisé une force considérable.
Cependant, cette position centrale de l’ORTF crée aussi des tensions internes, car certains journalistes supportent de moins en moins de voir leurs sujets coupés, réécrits ou repoussés lorsqu’ils donnent trop la parole aux étudiants et aux grévistes.
🎙️ Grèves, antennes perturbées et prise de parole des journalistes
À partir de la mi-mai 1968, la contestation gagne progressivement les locaux de l’ORTF, où techniciens, réalisateurs et journalistes se mettent eux aussi en grève pour réclamer davantage d’indépendance.
Des émissions sont suspendues, certains journaux télévisés deviennent très courts ou disparaissent, et l’antenne fonctionne parfois au ralenti, ce qui donne aux téléspectateurs le sentiment que l’information officielle se dérègle.
Parallèlement, des journalistes lisent des textes de protestation, organisent des assemblées générales et dénoncent publiquement la censure, reliant ainsi directement leurs propres conditions de travail au traitement de Mai 68 et la presse à la télévision.
Pour approfondir ces enjeux de liberté de l’information et de service public, tu peux aussi consulter les ressources de Vie publique, qui proposent des dossiers clairs sur le rôle des médias dans la démocratie française.
🎥 Les images de Mai 68 : manifestations, affrontements et symboles
Malgré les contraintes, certaines séquences tournées par les équipes de télévision deviennent emblématiques, comme les images de barricades dans le Quartier latin, des charges de CRS ou des foules rassemblées lors des grandes grèves.
Ces images impressionnent les téléspectateurs, car elles montrent un pays en ébullition, bien différent du visage stable et confiant que le pouvoir voulait donner de la Ve République au début des années 1960.
De plus, la radio, plus réactive, permet de suivre presque en direct l’évolution des manifestations, ce qui renforce le lien entre Mai 68 et la presse audiovisuelle dans la manière dont les Français vivent la crise au jour le jour.
Enfin, les affiches militantes et les photographies publiées dans les journaux ou conservées aujourd’hui dans les collections de la Bibliothèque nationale de France témoignent de cette « bataille de l’image », où pouvoir et contestataires cherchent chacun à imposer leur vision des événements.
🌍 Journalistes, censure et débats sur la liberté de la presse
👥 Journalistes pris entre devoir d’informer et pression politique
Au cœur de la relation entre Mai 68 et la presse, il y a des journalistes partagés entre leur volonté d’informer loyalement le public et les pressions politiques ou hiérarchiques qu’ils subissent.
Dans les rédactions de journaux, à la radio et à l’ORTF, certains reporters souhaitent donner davantage la parole aux étudiants, aux ouvriers en grève et aux intellectuels critiques du pouvoir, ce qui provoque des tensions avec leurs directions.
De plus, les lignes éditoriales très marquées de certains quotidiens limitent la marge de manœuvre des journalistes, qui doivent parfois accepter des titres ou des coupures d’articles qu’ils n’approuvent pas vraiment.
Cependant, ces conflits internes aboutissent aussi à des prises de position publiques de la part de journalistes qui dénoncent la censure et défendent une information plus indépendante, ouvrant un débat durable sur la liberté de la presse en France.
⛔ Censure, autocensure et critiques des manifestants
En mai 1968, la censure ne prend pas toujours la forme d’une interdiction brutale, mais passe souvent par des consignes orales, des choix de montage, des images écartées ou des sujets relégués en fin de journal.
Cette situation alimente une forme d’autocensure, car de nombreux journalistes savent qu’un reportage trop favorable aux grévistes ou trop critique envers le gouvernement risque de ne pas être diffusé.
En réaction, des manifestants accusent les grands médias d’être la « voix du pouvoir » et de trahir la réalité des luttes, ce qui donne lieu à des slogans hostiles à la télévision et à certains journaux lors des cortèges dans les rues de Paris.
Ainsi, Mai 68 et la presse deviennent aussi un terrain de confrontation directe entre ceux qui produisent l’information et ceux qui se sentent mal représentés, un phénomène que l’on retrouve plus tard dans d’autres crises étudiées à travers les crises économiques contemporaines.
⚖️ Liberté de la presse, démocratie et mémoire de 68
Les débats déclenchés en 1968 sur la place de l’État dans l’audiovisuel, sur la censure et sur le pluralisme des journaux nourrissent une réflexion profonde sur la démocratie française.
Par la suite, la critique du contrôle politique sur l’ORTF contribue à des réformes et à une lente évolution vers plus d’indépendance de l’audiovisuel public, même si les discussions sur l’influence du pouvoir restent vives bien après la fin de la crise.
Dans les manuels et les documentaires, Mai 68 et la presse sont souvent présentés comme un moment où la société française prend conscience de l’importance d’avoir des médias capables de questionner le gouvernement, de rendre compte des mouvements sociaux et de présenter des points de vue divers.
Pour les élèves, ce chapitre peut être mis en lien avec l’étude de l’affaire Watergate et le rôle d’investigation de la presse, ce qui permet de comparer différentes situations où les médias deviennent des acteurs centraux de la vie politique.
🤝 Héritages de Mai 68 pour la presse et les médias contemporains
🔄 Une nouvelle culture contestataire face aux médias
Après la fin des grèves et le retour au calme à l’été 1968, l’expérience de Mai 68 et la presse laisse une trace durable dans la manière dont une partie de la société regarde les médias.
Beaucoup d’étudiants et de salariés gardent l’idée que les journaux, la radio et la télévision peuvent être influencés par le pouvoir politique ou économique, ce qui renforce une attitude critique envers l’information dominante.
De plus, le souvenir des tracts, journaux militants et affiches produits pendant la crise inspire d’autres mouvements sociaux dans les années 1970, qui cherchent à créer leurs propres moyens d’expression plutôt que de dépendre uniquement des grands médias.
Ainsi, Mai 68 et la presse contribuent à installer une culture contestataire où l’on analyse davantage qui parle, pour qui il parle et avec quels intérêts, ce qui reste très utile aujourd’hui pour décrypter les messages médiatiques.
🧩 Réformes de l’audiovisuel et lente autonomisation des rédactions
Dans les années qui suivent, les critiques adressées à l’ORTF pendant la crise finissent par peser sur les choix politiques, et le paysage audiovisuel français commence progressivement à se transformer.
Au début des années 1970, l’ORTF est réorganisée avant d’être démantelée, ce qui ouvre la voie à de nouvelles structures et, plus tard, à une plus grande diversité de chaînes de télévision et de radios.
Parallèlement, les débats internes dans les rédactions renforcent l’idée que les journalistes doivent disposer d’une certaine autonomie professionnelle pour traiter l’information politique, sociale et internationale de manière plus pluraliste.
Ces évolutions ne suppriment pas tous les conflits d’intérêts, mais elles montrent que Mai 68 et la presse ont servi de révélateur, obligeant le pouvoir à accepter peu à peu une parole médiatique plus critique, comme tu peux aussi le voir à travers le pilier consacré à l’histoire des relations entre politique et médias.
🧠 Mémoire scolaire, débats actuels et prolongements
Aujourd’hui, Mai 68 et la presse occupent une place importante dans la mémoire collective, notamment à travers les manuels scolaires, les documentaires et les commémorations qui reviennent régulièrement sur ce moment de crise.
Les enseignants d’histoire utilisent souvent des unes de journaux, des tracts et des extraits de journaux télévisés de 1968 pour montrer comment un même événement peut être raconté de façon très différente selon les supports et les points de vue choisis.
De plus, les débats contemporains sur la concentration des médias, la confiance dans l’information et la circulation des rumeurs sur les réseaux sociaux réactivent certaines questions déjà posées en 1968, mais dans un univers numérique nouveau.
En fin de compte, travailler sur Mai 68 et la presse permet de mieux comprendre les enjeux actuels liés à l’information, à la démocratie et aux citoyens, et t’aide à développer un regard critique précieux pour réussir les épreuves d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique.
🧠 À retenir sur Mai 68 et la presse
- En mai 1968, la relation entre presse, radio et télévision devient un enjeu politique central, dans une Ve République où l’État contrôle encore fortement l’ORTF.
- Les grands quotidiens nationaux proposent des lectures très différentes des « événements », allant de la défense de l’ordre à la mise en avant des revendications étudiantes et ouvrières, tandis qu’une presse militante foisonnante se développe.
- Au sein de l’ORTF, de nombreux journalistes et techniciens entrent en grève pour dénoncer la censure et réclamer plus d’indépendance, ce qui perturbe fortement l’antenne et révèle les tensions entre pouvoir et information.
- Mai 68 et la presse laissent un héritage durable : culture contestataire face aux médias, réflexion sur la liberté de la presse, réformes de l’audiovisuel public et prise de conscience du rôle des images et des récits médiatiques dans une démocratie.
❓ FAQ : Questions fréquentes sur Mai 68 et la presse
🧩 Pourquoi Mai 68 et la presse sont-ils étudiés ensemble en cours d’histoire ?
On étudie Mai 68 et la presse ensemble parce que la crise ne se joue pas seulement dans la rue, mais aussi dans les journaux, à la radio et à la télévision, où se construit l’image de ce mouvement aux yeux de l’opinion publique.
De plus, cette période montre concrètement comment un pouvoir politique peut chercher à contrôler l’information, comment des journalistes réagissent à ces pressions et comment des acteurs sociaux inventent leurs propres médias militants.
🧩 En quoi l’ORTF est-elle au cœur de Mai 68 et la presse ?
L’ORTF, organisme public qui gère la radio et la télévision en France, est directement placé sous la tutelle du pouvoir pendant Mai 68, ce qui en fait un lieu stratégique pour comprendre le rapport entre information et politique.
En outre, les grèves de journalistes et de techniciens, les émissions perturbées et les prises de parole contestataires révèlent les limites de la liberté d’expression et ouvrent un débat durable sur l’indépendance des médias publics.
🧩 Comment distinguer presse « traditionnelle » et presse militante en 1968 ?
La presse dite « traditionnelle » regroupe les grands quotidiens nationaux, souvent structurés autour d’une ligne éditoriale stable et de rubriques classiques comme la politique, l’économie ou les faits divers.
À l’inverse, la presse militante de Mai 68 et la presse étudiante produisent des tracts, journaux de grève et affiches qui privilégient la parole des acteurs du mouvement, un ton plus direct et des mises en page simples mais très engagées.
🧩 En quoi l’étude de Mai 68 et la presse aide-t-elle pour le brevet ou le bac ?
Travailler sur Mai 68 et la presse t’apprend à analyser une une de journal, un article, une affiche ou un extrait de journal télévisé, ce qui est très utile pour les exercices d’étude de documents aux examens.
De plus, tu apprends à repérer le point de vue d’un média, à identifier les enjeux de la liberté de la presse et à faire des liens avec d’autres thèmes du programme comme la démocratie, la Ve République ou le rôle des médias dans la vie politique.
🧩 Quel lien peut-on faire entre Mai 68 et les débats actuels sur les médias et les réseaux sociaux ?
Mai 68 et la presse posent déjà des questions qui restent d’actualité aujourd’hui, comme la confiance dans l’information, la concentration des médias ou le risque de manipulation de l’opinion publique.
Ainsi, comparer tracts, affiches et journaux militants de 1968 avec les usages actuels des réseaux sociaux permet de mieux comprendre comment les citoyens essaient régulièrement de contourner les médias dominants pour faire entendre leur voix.
