🛑 Régime de Vichy (1940-1944)

🎯 Pourquoi le Régime de Vichy est-il emblématique ?

Le Régime de Vichy naît de la débâcle de 1940 et du choix de l’armistice. Il promet l’« Ordre nouveau » et s’engage dans une politique de Révolution nationale marquée par l’autoritarisme, la propagande et l’exclusion. Très vite, il collabore avec l’occupant nazi, légifère contre les Juifs et réprime la Résistance. Comprendre le Régime de Vichy, c’est éclairer les zones grises de l’État, les responsabilités françaises et la vie quotidienne sous contrainte.

Tu peux d’abord revoir l’Armistice de 1940 pour le contexte militaire et diplomatique, puis lire Jean Moulin et la Résistance pour saisir l’autre versant. Les persécutions sont détaillées dans Rafles et déportations, la fin du régime dans Libération de Paris, et les débats d’après-guerre dans Mémoire nationale.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

👉 Poursuivons avec le contexte et la naissance juridique du régime.

🧭 Contexte : défaite, armistice et vote des pleins pouvoirs

La débâcle de mai-juin 1940

Au printemps 1940, l’offensive allemande perce le front aux Ardennes. L’armée française, surprise par la vitesse de la guerre éclair, recule vers le sud. L’exode emporte des millions de civils sur les routes et les autorités quittent Paris pour Tours, puis Bordeaux. Dans ce chaos, l’État vacille et la recherche d’une issue rapide s’impose.

De Reynaud à Pétain : du combat à l’armistice

Le gouvernement de Paul Reynaud hésite entre poursuivre la guerre depuis l’Empire et demander l’arrêt des combats. Après sa démission le 16 juin, le maréchal Pétain devient président du Conseil. Le 17 juin, il annonce vouloir « cesser le combat ». L’armistice du 22 juin 1940 est signé à Rethondes et entre en vigueur le 25 juin. La France est alors divisée par une ligne de démarcation, avec une zone occupée au nord et à l’ouest, et une zone dite « libre » au sud.

Vichy, capitale provisoire

Pour se maintenir en zone non occupée, les autorités s’installent à Vichy, ville de thermes disposant d’hôtels et d’infrastructures adaptées. Ce déplacement, d’abord logistique, devient rapidement politique : Vichy n’est pas seulement un repli ; c’est le lieu d’une refondation institutionnelle qui aboutit au Régime de Vichy.

Le vote des pleins pouvoirs du 10 juillet 1940

Réunis comme « Assemblée nationale » (députés et sénateurs), les parlementaires votent le 10 juillet 1940 une loi constitutionnelle accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain pour promulguer une nouvelle Constitution. Le scrutin donne 569 voix pour, 80 contre et 20 abstentions : un basculement majeur du régime républicain vers un régime personnel.

Dès le 11 juillet, Pétain se proclame « Chef de l’État français » et suspend de fait les institutions de la Troisième République. Le socle juridique de la future Révolution nationale est posé : exécutif concentré, Parlement écarté, libertés publiques restreintes.

Pour le texte juridique, consulte la loi constitutionnelle sur Légifrance (source officielle).

Continuité ou rupture ? Un débat clé

Le régime affirme incarner la « continuité de l’État » ; pourtant, il rompt avec la légalité républicaine par la concentration des pouvoirs et l’idéologie de la Révolution nationale. Ce paradoxe éclaire les responsabilités : les actes signés en France, par des autorités françaises, engagent l’État. Pour une vue d’ensemble, vois l’article pilier La France pendant l’Occupation.

Ce qu’il faut retenir de la naissance du régime

La défaite militaire ouvre une crise politique que Pétain tranche par l’armistice, puis par la refonte du pouvoir. Le Régime de Vichy naît d’un vote de pleins pouvoirs et d’« actes constitutionnels » qui installent un État autoritaire. Ce cadre permettra la collaboration, l’antisémitisme d’État et la répression de la Résistance, que nous détaillerons dans les chapitres suivants.

🏛️ Mise en place : institutions et « Révolution nationale »

Actes constitutionnels et organigramme

Le Régime de Vichy se consolide par les « actes constitutionnels » des 11 et 12 juillet 1940. Pétain devient Chef de l’État français, concentre l’exécutif et légifère par actes, tandis que le Parlement est ajourné sine die. Ainsi, l’équilibre républicain est remplacé par un pouvoir personnel, hiérarchisé autour de secrétariats d’État et d’un Conseil des ministres réduit.

Un exécutif personnel, une administration renforcée

Très vite, l’État privilégie l’autorité préfectorale, la centralisation et la loyauté à la personne du chef. Les partis politiques sont dissous et les syndicats placés sous tutelle. De plus, la police et la gendarmerie voient leurs moyens et leurs prérogatives élargis, ce qui facilite l’application des lois d’exception et, bientôt, la politique de collaboration.

La « Révolution nationale » : mots d’ordre

Sous la devise « Travail, Famille, Patrie », le Régime de Vichy condamne le « désordre » parlementaire et se dit moral, rural et autoritaire. Il promeut l’ordre, la discipline et la hiérarchie sociale. Cependant, cette rhétorique cache une politique d’exclusion : anti-républicanisme, anticommunisme, et bientôt antisémitisme d’État. C’est ce cadre idéologique qui prépare les choix de collaboration et de répression.

Encadrement des jeunes et de l’école

Les Chantiers de la Jeunesse organisent la mobilisation civique de milliers de garçons. À l’école, les programmes sont réorientés vers la morale, la patrie et le chef. De plus, l’État renforce les liens avec les autorités religieuses, espérant appuyer l’« ordre social » par le retour aux valeurs traditionnelles. Cet encadrement vise à modeler durablement les comportements.

Propagande et censure

La propagande est structurée par un Secrétariat général à l’Information. Presse, affiches et radio diffusent l’« esprit de Vichy ». Parallèlement, la censure frappe livres, journaux et spectacles. Ainsi, l’espace public est contrôlé, et la critique découragée. En 1941, des sections spéciales d’exception sont créées pour juger plus vite les opposants, ancrant la justice dans l’arbitraire.

Corporatisme et Charte du travail

Pour remodeler l’économie et le social, le gouvernement instaure un corporatisme d’inspiration autoritaire. La Charte du travail (1941) encadre les relations professionnelles et subordonne les syndicats à l’État. Elle prétend pacifier le monde du travail, mais réduit les libertés collectives. Le texte peut être consulté sur Légifrance.

Un cadre prêt pour la collaboration

En concentrant les pouvoirs, en encadrant la société et en musclant police et préfets, le Régime de Vichy se dote d’outils efficaces. Par conséquent, la coopération avec l’occupant, qu’elle soit policière, économique ou diplomatique, devient rapidement possible. Pour le contre-champ, vois Jean Moulin et la Résistance, qui montre comment la société française s’organise aussi dans la clandestinité.

👉 On continue avec le chapitre suivant — 🤝 Collaboration d’État : police, économie, diplomatie.

🤝 Collaboration d’État : police, économie, diplomatie

De Montoire à la « collaboration » officielle

Le Régime de Vichy choisit une politique de « collaboration » avec l’Allemagne nazie, symbolisée par l’entrevue de Montoire (octobre 1940). Pétain présente cette voie comme un « moindre mal » pour défendre les intérêts français et alléger le poids de l’occupation. Cependant, cette orientation est aussi idéologique : anticommunisme, ordre autoritaire et volonté de réviser l’après-1918. Ce cadre politique favorise une coopération active de l’appareil d’État.

Diplomatie et administration au service de l’occupant

Sur le plan diplomatique, Vichy négocie des conventions et accepte des commissions d’armistice qui contrôlent la France. Dans l’administration, préfets et hauts fonctionnaires appliquent des directives alignées sur les exigences allemandes. De plus, l’État centralise l’information, harmonise les circulaires et facilite la transmission d’ordres, ce qui renforce l’efficacité de la collaboration dans les territoires.

Police, renseignements et répression

La police nationale, la gendarmerie et des services spécialisés coopèrent avec la Gestapo et l’Abwehr. Arrestations d’opposants, démantèlement de réseaux et transferts vers les autorités d’occupation deviennent routiniers. Cette mécanique culmine avec la traque des résistants, tandis que la Résistance s’organise malgré tout. Pour les victimes des rafles, vois Rafles et déportations.

Économie, réquisitions et main-d’œuvre

L’économie est orientée vers les besoins allemands : réquisitions agricoles et industrielles, livraisons de matières premières et d’outillage. En 1942-1943, le Service du Travail Obligatoire (STO) envoie en Allemagne des centaines de milliers de travailleurs français. Par conséquent, la pénurie s’aggrave, le marché noir prospère et l’opinion se détériore. Cette pression économique alimente aussi la contestation et les engagements clandestins.

Propagande de la collaboration

La propagande met en scène une Europe nouvelle, hiérarchisée autour du Reich, et présente la collaboration comme un « réalisme » politique. Affiches, radio et cinéma diffusent des messages anti-britanniques et anticommunistes. Cependant, les revers militaires allemands, la dureté de l’occupation et la montée de la Résistance fissurent l’adhésion, entraînant une crise de légitimité.

Responsabilités et débats mémoriels

Parce que la collaboration fut conduite par des autorités françaises, la question des responsabilités d’État est centrale. Après-guerre, l’épuration et les procès tentent de la qualifier, tandis que la mémoire reste disputée. Pour comprendre comment la société a débattu de ces choix, vois Mémoire nationale et la séquence de la Libération.

👉 On continue avec le chapitre suivant — ⚠️ Antisémitisme d’État et répression.

⚠️ Antisémitisme d’État et répression

Statuts des Juifs : une politique de l’exclusion

Dès l’automne 1940, le Régime de Vichy adopte le Statut des Juifs qui définit qui est « juif » et les écarte de nombreuses professions. En 1941, un second statut renforce ces exclusions. Parallèlement, l’administration organise la spoliation des biens et l’aryanisation des entreprises. Ainsi, l’antisémitisme devient une politique d’État, appuyée par des fichiers, des quotas et des internements.

Pour le texte, voir Légifrance. Pour les conséquences concrètes (rafles, camps, déportations), consulte l’article dédié Rafles et déportations.

Rafles, camps d’internement et déportations

La police française participe à des rafles, dont celle du Vél’ d’Hiv’ (juillet 1942), qui visent femmes et enfants. Ensuite, les personnes arrêtées sont détenues dans des camps comme Drancy, Pithiviers ou Beaune-la-Rolande, avant des convois vers l’Est. Cette chaîne répressive combine logistique française et objectifs nazis. Elle révèle une coopération administrative qui va au-delà de la contrainte militaire.

Pour replacer ces événements dans le récit général de l’Occupation, tu peux lire La France pendant l’Occupation, puis la séquence Libération de Paris pour comprendre la chute du système.

Milice et justice d’exception

À partir de 1943, la Milice de Darnand traque résistants, Juifs cachés et opposants. Par ailleurs, les sections spéciales et tribunaux d’exception prononcent des peines lourdes, y compris la mort, au nom de l’ordre intérieur. Les tortures, prises d’otages et exécutions sommaires s’ajoutent à la répression quotidienne menée avec la Gestapo. Malgré tout, la Résistance se renforce.

Autres cibles de la persécution

Outre les Juifs, Vichy réprime communistes, francs-maçons, « indésirables » et nomades (Roms), souvent internés dans des camps spécifiques. De plus, les étrangers réfugiés en France sont particulièrement vulnérables. Cette politique vise à « purifier » le corps social selon l’idéologie de la Révolution nationale, tout en affichant une volonté d’« ordre » et de « sécurité ».

Responsabilités et témoignages

Parce que les textes, fichiers et rafles portent des signatures françaises, la question de la responsabilité d’État est posée. Après-guerre, procès et épuration l’affrontent, mais le débat mémoriel demeure. Les témoignages, comme celui de Simone Veil, éclairent l’expérience vécue et ses séquelles. Pour l’évolution des regards publics, voir Mémoire nationale.

👉 On continue avec le chapitre suivant — 🍞 Vie quotidienne, STO et propagande.

🍞 Vie quotidienne, STO et propagande

Rationnement et pénuries

Sous le Régime de Vichy, l’alimentation est strictement rationnée : tickets, cartes et files d’attente rythment le quotidien. Beurre, sucre, viande, textiles deviennent rares. Par conséquent, la population apprend à substituer, recycler, cultiver des jardins et troquer. Cette économie de la débrouille s’accompagne d’une fatigue sociale et d’inégalités face à l’accès aux denrées.

Le rationnement est encadré par des textes et circulaires ; on peut consulter des dossiers historiques sur le site des Archives nationales pour comprendre ses modalités concrètes.

Marché noir et contrôles

Parce que les rations ne suffisent pas, un marché noir prospère : échanges clandestins, faux tickets, trafics. En réponse, l’État multiplie contrôles, amendes et peines. Cependant, la frontière entre survie et illégalité devient floue pour beaucoup. Cette zone grise fragilise l’autorité morale du pouvoir et alimente le ressentiment envers le Régime de Vichy.

STO : partir, se cacher, résister

À partir de 1942-1943, le Service du Travail Obligatoire (STO) envoie des centaines de milliers de Français travailler en Allemagne. Certains partent, d’autres se cachent, d’autres encore rejoignent des maquis. Ainsi, le STO change la géographie humaine du pays et accélère l’engagement dans la Résistance. Pour un repère de contexte, on peut lire la fiche de synthèse sur vie-publique.fr.

Jeunesse, femmes et travail

Les Chantiers de la Jeunesse encadrent des garçons en zone sud ; l’école met l’accent sur discipline et patriotisme. De plus, les femmes assurent une part accrue du travail domestique et professionnel, gèrent les queues d’attente et les substituts alimentaires. Pour élargir la perspective, vois l’article Rôle des femmes dans les guerres, qui montre comment les conflits redistribuent les rôles sociaux.

Propagande, loisirs et censure

Radio, presse et cinéma diffusent l’« esprit de Vichy » : ordre, famille, chef, anticommunisme et antisémitisme. La censure coupe articles, chansons, pièces, tandis que des journaux clandestins circulent. Cependant, des îlots de culture subsistent : lectures, théâtre, sports, musique. Cette tension entre contrôle et échappées nourrit une sociabilité discrète, parfois solidaire, souvent prudente.

Religion, morale et « Révolution nationale »

Le discours officiel promeut une moralisation de la société : valorisation de la famille, lutte contre l’« esprit de jouissance », retour au rural. Pourtant, ces injonctions se heurtent aux réalités de la faim, du froid et des séparations familiales liées au STO. Ce décalage affaiblit la légitimité du Régime de Vichy au fil du conflit.

Pour aller plus loin (textes officiels)

Pour replacer ces politiques dans leur cadre normatif, on peut consulter des textes et actes sur Légifrance. Pour la dynamique d’ensemble, vois l’article pilier La France pendant l’Occupation et, pour le destin des victimes, Rafles et déportations.

👉 On continue avec le chapitre suivant — 📉 1942-1944 : basculement et fin du régime.

📉 1942-1944 : basculement et fin du régime

Occupation totale de la métropole (novembre 1942)

Après le débarquement allié en Afrique du Nord (8 novembre 1942), l’Allemagne lance l’occupation de la zone sud (opération Attila/Anton). Le Régime de Vichy perd alors le dernier levier de souveraineté territoriale. Le 27 novembre, la flotte se saborde à Toulon pour éviter sa capture, symbole d’un État désormais sous tutelle militaire.

Durcissement policier et création de la Milice

En 1943, le Service d’ordre légionnaire devient la Milice française, dirigée par Darnand. Celle-ci traque opposants, résistants et Juifs, en lien étroit avec la Gestapo. Parallèlement, les sections spéciales et les tribunaux d’exception accélèrent la répression. Cette radicalisation s’inscrit dans la logique autoritaire inaugurée dès 1940 et déjà décrite dans le chapitre précédent.

STO, maquis et unification de la Résistance

L’instauration du Service du Travail Obligatoire amplifie les départs forcés vers l’Allemagne. Cependant, de nombreux jeunes refusent et rejoignent des maquis. Ainsi, la Résistance se renforce et s’unit autour du CNR impulsé par Jean Moulin. Cette structuration permet de préparer libérations locales et programme politique pour l’après-guerre.

Érosion de l’assise politique de Vichy

Les revers allemands (Stalingrad, Afrique, Italie), les pénuries et la violence minent l’opinion. De plus, la collaboration économique et policière accentue la délégitimation du pouvoir. En conséquence, Vichy tente une surenchère autoritaire, mais ne parvient plus à contrôler l’ensemble du territoire, tandis que les Alliés progressent et que la dynamique d’Occupation bascule.

1944 : débarquements et effondrement

Le 6 juin 1944, le débarquement en Normandie ouvre la libération du territoire, complété en août par le débarquement en Provence. À Paris, l’insurrection et l’entrée des Forces françaises de l’intérieur précèdent la Libération du 25 août 1944. Le Régime de Vichy se délite ; une partie de ses dirigeants gagne Sigmaringen. Le Gouvernement provisoire de la République française rétablit la légalité républicaine.

Responsabilités et épuration

À la Libération, l’épuration judiciaire et administrative vise crimes et collaborations. Cependant, la mémoire collective demeure conflictuelle, entre résistances héroïsées, zones grises et reconnaissance tardive de la responsabilité d’État. Pour ces enjeux mémoriels, voir Mémoire nationale, en complément de Rafles et déportations.

👉 On enchaîne avec 🧠 À retenir, puis la ❓ FAQ et le 🧩 Quiz.

🧠 À retenir

  • Le Régime de Vichy naît de la défaite de 1940 et du choix de l’armistice, puis du vote des pleins pouvoirs à Pétain (10 juillet).
  • Pétain concentre l’exécutif : Parlement ajourné, actes constitutionnels, État autoritaire, préfets et police renforcés.
  • La Révolution nationale promeut « Travail, Famille, Patrie » : culte de l’ordre, antiparlementarisme, encadrement de la jeunesse et censure.
  • La collaboration d’État (Montoire) est diplomatique, policière et économique ; elle s’intensifie après 1942.
  • L’antisémitisme d’État (Statut des Juifs 1940-41) organise exclusions, spoliations et internements, préparant rafles et déportations.
  • Au quotidien : rationnement, pénuries, marché noir, et STO qui pousse des jeunes vers les maquis et la Résistance.
  • 1942–44 : occupation totale, Milice, durcissement répressif ; revers allemands et montée des FFI préparent la Libération.
  • Après 1944 : épuration et débats mémoriels sur les responsabilités d’État — à replacer dans la synthèse La France pendant l’Occupation et Mémoire nationale.

❓ FAQ : Questions fréquentes sur le Régime de Vichy

Le Régime de Vichy était-il « légal » ?

Il procède d’un vote des pleins pouvoirs le 10 juillet 1940, puis d’« actes constitutionnels » concentrant l’exécutif entre les mains de Pétain. Toutefois, il rompt avec la légalité républicaine par la suspension du Parlement, l’arbitraire judiciaire et l’idéologie de la Révolution nationale. En pratique, c’est un État autoritaire né d’une situation d’exception.

Vichy a-t-il « protégé » les Français en collaborant ?

Le discours officiel présente la collaboration comme un « moindre mal ». Cependant, l’État engage activement sa police et son administration, notamment dans l’antisémitisme d’État et les rafles. La participation française aux arrestations et aux déportations contredit l’idée d’un simple « bouclier ». Pour les mécanismes concrets, vois Rafles et déportations.

Quelle différence entre « zone occupée » et « zone libre » ?

De 1940 à novembre 1942, la France est divisée par une ligne de démarcation : au nord et à l’ouest, la zone occupée ; au sud, la zone dite « libre » où siège Vichy. Après le débarquement allié en Afrique du Nord (novembre 1942), l’Allemagne occupe aussi la zone sud : la distinction disparaît et le Régime de Vichy perd ses derniers leviers territoriaux.

Quelle est la différence entre police de Vichy et Milice ?

La police et la gendarmerie demeurent des forces d’État qui coopèrent avec l’occupant (enquêtes, rafles, répression). La Milice, créée en 1943, est une organisation politico-policière issue du régime, dirigée par Darnand, particulièrement impliquée dans la traque des résistants et des Juifs. Son action s’ajoute, et souvent se coordonne, avec la Gestapo.

Quand et comment le régime s’effondre-t-il ?

Entre 1943 et 1944, revers allemands, pénuries, STO et montée des maquis affaiblissent le pouvoir. Le 6 juin 1944, le débarquement en Normandie ouvre la libération ; Paris est libérée le 25 août 1944. Dès lors, le GPRF rétablit la légalité républicaine. Pour la séquence finale, vois Libération de Paris et la synthèse La France pendant l’Occupation.

La responsabilité de l’État français a-t-elle été reconnue ?

Oui, progressivement dans l’espace public et politique, notamment à partir des années 1990. Cette reconnaissance distingue l’État de la nation et souligne que des autorités françaises ont pris, signé et appliqué des mesures d’exclusion, de spoliation et de répression sous le Régime de Vichy. Pour les débats après-guerre, vois Mémoire nationale.

🧩 Quiz — Régime de Vichy (1940-1944)

1. Quelle décision fonde juridiquement le Régime de Vichy ?


2. L’entrevue de Montoire, symbole de la collaboration, a lieu en :


3. Quelle organisation traque particulièrement résistants et Juifs à partir de 1943 ?


4. Quel est le slogan central de la « Révolution nationale » ?


5. Quel camp sert de principal lieu de transit avant la déportation depuis la France ?


6. Qu’est-ce qui déclenche l’occupation de la zone sud par l’Allemagne ?


7. Quelle mesure codifie l’exclusion des Juifs dès 1940 ?


8. Le STO (1942-1943) impose :


9. La flotte française se saborde à Toulon le :


10. Quelle structure politique est dissoute très tôt par Vichy ?


11. La ligne de démarcation :


12. Qui dirige la Milice française ?


13. La Charte du travail (1941) vise surtout à :


14. Quel rôle joue la police française dans les rafles ?


15. La propagande de Vichy :


16. Quel organisme unifie la Résistance intérieure en 1943 ?


17. Quand la zone sud est-elle occupée par l’Allemagne ?


18. Quel est un effet social majeur du rationnement ?


19. Où se replient des autorités de Vichy fin 1944-1945 ?


20. Quelle notion résume l’idéologie du régime ?



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