🌴 Guadalcanal 1942-1943 : la première offensive américaine réussie

🎯 Pourquoi Guadalcanal 1942-1943 est-il un tournant ?

Guadalcanal 1942-1943 marque le moment où l’élan japonais, jusque-là irrésistible, commence réellement à s’inverser dans le Pacifique. Après la bataille de Midway, les États-Unis osent enfin une offensive terrestre majeure pour couper la route des renforts nippons vers le Sud. Ainsi, la prise d’un simple aérodrome en construction — bientôt baptisé Henderson Field — devient l’enjeu stratégique d’une lutte d’usure totale.

L’île, tropicale et insalubre, impose aux combattants une épreuve extrême : malaria, pénurie et combats de nuit façonnent un conflit d’attrition. Cependant, l’aviation basée à terre et la maîtrise des approches maritimes transforment chaque convoi de ravitaillement en pari mortel. De plus, la campagne s’inscrit dans une séquence entamée à la mer de Corail et confirmée à Midway : le Japon n’a plus la capacité de remplacer facilement ses pilotes et ses navires perdus.

Sur le plan symbolique, Guadalcanal prouve que les Marines et la Navy peuvent tenir, frapper et rester. En somme, c’est l’acte I de la reconquête alliée dans le Pacifique Sud-Ouest. Pour situer précisément les opérations et les ordres de bataille, on pourra aussi consulter la synthèse pédagogique du dossier « Guerre du Pacifique » et, pour enrichir la perspective, une présentation claire sur la campagne des Salomon proposée par le National WWII Museum.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

👉 Poursuivons avec le contexte stratégique : tu valides pour que je développe le chapitre « 🌏 Contexte stratégique » ?

🌏 Contexte stratégique — Guadalcanal 1942-1943

Après la mer de Corail et Midway : un équilibre précaire

Au milieu de 1942, le Pacifique sort à peine d’un double choc. D’abord, la bataille de la mer de Corail stoppe l’avance japonaise vers Port Moresby. Ensuite, la victoire américaine à la bataille de Midway brise l’élan offensif de la Marine impériale. Toutefois, l’équilibre reste fragile : le Japon conserve de solides positions dans les Salomon et une aviation aguerrie, tandis que les États-Unis testent encore leur capacité à soutenir une opération combinée prolongée loin de leurs bases.

Pourquoi l’aérodrome d’Henderson Field change la donne

Au cœur de Guadalcanal 1942-1943 se trouve un chantier d’aérodrome que les Japonais ont commencé à construire. S’ils l’achèvent, ils verrouillent les lignes maritimes vers l’Australie et menacent la Nouvelle-Calédonie. En revanche, si les Américains s’en emparent, ils créent une tête de pont aérienne — Henderson Field — qui coupe les routes japonaises et protège les convois alliés. Autrement dit, un simple terrain devient un multiplicateur de puissance, capable de décider du tempo opérationnel dans tout l’arc des Salomon.

Objectifs japonais : sécuriser l’arc des Salomon et isoler l’Australie

Pour Tokyo, l’objectif prioritaire est d’étendre la profondeur stratégique en contrôlant les îles des Salomon. Ainsi, l’achèvement de l’aérodrome de Guadalcanal doit permettre d’interdire l’axe mer de Corail—Nouvelle-Guinée et de dissuader toute contre-offensive. De plus, le Japon parie sur sa supériorité qualitative en nuit et sur des marins expérimentés pour ravitailler rapidement ses troupes, malgré la distance. En somme, tenir Guadalcanal, c’est protéger le flanc sud de l’empire.

Objectifs américains : première offensive terrestre et protection des lignes vers l’Australie

Côté américain, Guadalcanal 1942-1943 devient la première offensive terrestre majeure. L’idée est double : priver l’ennemi d’une base aérienne avancée et forcer la Marine impériale à combattre sous la menace constante d’aviations basées à terre. Par ailleurs, Washington cherche à soulager la Nouvelle-Guinée et à démontrer, politiquement, que l’initiative a changé de camp après Midway. Le pari est risqué, mais il s’inscrit dans la stratégie de reconquête progressive exposée dans le dossier « Guerre du Pacifique ».

Un théâtre logistique impitoyable : “Tokyo Express” vs “Cactus Air Force”

Le champ de bataille n’est pas qu’une jungle : c’est un couloir maritime étroit et dangereux. La Marine japonaise met en place le “Tokyo Express”, des convois de destroyers filant de nuit pour débarquer troupes et vivres. En face, la “Cactus Air Force”, installée à Henderson Field, frappe de jour tout navire approchant à portée. Par conséquent, le ravitaillement japonais s’use, tandis que les Américains dépendent de convois réguliers protégés par la Navy. Ainsi, la logistique devient l’arbitre silencieux de Guadalcanal 1942-1943.

Contraintes humaines : maladie, usure et rotation des forces

La malaria, la dysenterie et la fatigue sapent les deux camps. Cependant, les rotations américaines, bien que douloureuses, finissent par fonctionner grâce à l’aérodrome et aux convois. À l’inverse, les pertes d’équipages expérimentés pèsent lourd côté japonais : elles sont difficiles à remplacer depuis Midway. De plus, la lutte se déroule souvent la nuit, où Tokyo excelle mais où chaque succès coûte cher en carburant, en munitions et en navires.

Calendrier express (août 1942 – février 1943)

  • 7 août 1942 : débarquement américain sur Guadalcanal et Tulagi ; saisie du chantier d’aérodrome.
  • Août–septembre : premières contre-attaques japonaises ; mise en service d’Henderson Field et montée en puissance de la Cactus Air Force.
  • Octobre : combats terrestres intenses autour des crêtes ; batailles navales nocturnes dans les approches de l’île.
  • Novembre : engagements navals majeurs autour de Guadalcanal ; lourdes pertes des deux côtés, mais l’usure frappe davantage le Japon.
  • Décembre–février : bascule logistique, évacuation progressive des troupes japonaises ; fin de la campagne de facto en février 1943.

Ce qu’il faut retenir du contexte

En résumé, Guadalcanal 1942-1943 n’est pas qu’une bataille insulaire : c’est un basculement stratégique fondé sur la maîtrise d’un aérodrome, l’attrition des élites navales japonaises et la guerre des convois. Dès lors, l’initiative passe aux Alliés, qui apprennent à combiner mer, air et terre, tout en tenant le terrain. Cette dynamique, amorcée après la victoire de Midway, structure toute la suite de la reconquête dans le Pacifique Sud.

⚓ Débarquement du 7 août 1942 — Opération Watchtower

Forces engagées et plan initial

Le 7 août 1942, les États-Unis lancent l’opération Watchtower, première offensive terrestre majeure de la guerre du Pacifique. La 1re Division de Marines (Vandegrift) débarque sur Guadalcanal 1942-1943, tandis que d’autres unités prennent Tulagi, Gavutu et Tanambogo. En appui, les porte-avions Enterprise, Saratoga et Wasp assurent la couverture aérienne. Cependant, la priorité est claire : saisir le chantier d’aérodrome près de Lunga Point avant que les Japonais ne l’achèvent.

Prise du chantier et tempo américain

Dès les premières heures, les Marines progressent rapidement autour de Lunga. Ils capturent vivres, matériel et bulldozers japonais, ce qui accélère la remise en état de la piste. Ainsi, l’objectif stratégique est atteint : l’ossature d’un futur Henderson Field tombe intacte. En parallèle, l’expérience acquise à la mer de Corail et confirmée à la bataille de Midway rappelle que, désormais, la maîtrise du ciel pèse autant que le tonnage naval.

Résistances locales : Tulagi, Gavutu, Tanambogo

Si la progression principale est rapide sur Guadalcanal, les combats sont durs sur les îlots voisins. Les garnisons japonaises, retranchées dans des grottes et des positions bétonnées, opposent une résistance fanatique. Toutefois, la coordination infanterie-artillerie et l’appui des porte-avions permettent aux Américains de réduire ces poches en quelques jours. Par conséquent, le flanc nord-ouest de la tête de pont est sécurisé, ce qui protège l’aérodrome naissant.

Contre-coup naval : la nuit de Savo (8–9 août)

Dans la nuit du 8 au 9 août, une force de croiseurs japonais surprend l’écran allié près de Savo. Le choc est terrible : plusieurs croiseurs sont coulés en quelques minutes. Malgré ce succès tactique nippon, les transports alliés ne sont pas anéantis. Néanmoins, l’attaque convainc les commandements navals américains de se replier prudemment : la couverture aéronavale se retire, laissant les Marines isolés à terre avec des stocks encore incomplets.

“Tenir Henderson” sans filet

Après Savo, le retrait des porte-avions expose la tête de pont. Dès lors, deux urgences s’imposent : terminer la piste et organiser une défense circulaire autour de Lunga. Les bulldozers saisis, la main-d’œuvre improvisée et les stocks capturés permettent une remise en service rapide ; Henderson Field accueille ses premiers escadrons à la fin d’août. Ainsi, la future “Cactus Air Force” peut bientôt interdire de jour les approches maritimes japonaises.

Renseignement et terrain : l’atout des coastwatchers

Les “coastwatchers” (observateurs alliés disséminés dans les Salomon) signalent les mouvements navals et aériens ennemis. Grâce à ces alertes, l’aviation basée à terre peut décoller à temps et frapper les convois. De plus, la jungle impose un rythme lent aux colonnes : sentiers étroits, rivières, maladies. En conséquence, l’avantage passe à celui qui tient la piste et choisit quand combattre.

Ce que change le 7 août 1942

Le débarquement transforme un chantier anodin en pivot stratégique. Certes, la nuit de Savo rappelle la puissance de la flotte japonaise. Cependant, l’ennemi n’empêche ni la consolidation d’Henderson Field, ni l’installation durable des Marines. En somme, Guadalcanal 1942-1943 entre dans une phase d’usure où l’aérodrome, plus que les cuirassés, décide du tempo — logique déjà esquissée dans notre dossier Guerre du Pacifique.

👉 On enchaîne avec « 🛩️ Henderson Field » (la Cactus Air Force et la bataille du ciel) ?

🛩️ Henderson Field — la bataille du ciel

Une base improvisée qui change tout

Saisi dès les premiers jours, le chantier devient Henderson Field. En quelques semaines, bulldozers capturés, acier japonais et huile de coude transforment la piste en bastion. Dès lors, les avions alliés décollent chaque matin pour couvrir les Marines et frapper tout navire approchant. Ainsi, Guadalcanal 1942-1943 bascule vers une guerre rythmée par les sorties diurnes et l’alerte quasi permanente.

La « Cactus Air Force » : missions et organisation

La Cactus Air Force réunit des chasseurs basés à terre, des bombardiers en piqué et des torpilleurs issus de l’US Marine Corps, de la Navy et de l’US Army Air Forces. Ses missions sont claires : défense aérienne, appui-sol immédiat et interdiction maritime. De plus, la proximité du front permet des interventions rapides, contrairement aux groupes aéronavals engagés à Midway (voir notre analyse de Midway).

Supériorité de jour, menace de nuit

De jour, Henderson coupe littéralement la mer autour de l’île : les convois japonais sont traqués et bombardés. Cependant, la nuit voit revenir la « Tokyo Express » : destroyers filant à pleine vitesse pour déposer hommes et vivres. Par conséquent, chaque aube révèle des positions ennemies nouvelles que l’aviation doit réduire. Ce duel quotidien épuise matériel et équipages des deux camps.

Le carburant, les pièces… et l’atelier à ciel ouvert

Carburant d’aviation, obus de 12,7 mm, pièces de rechange : tout manque. Pourtant, l’équipe technique récupère, adapte et cannibalise. Ainsi, des cellules endommagées revolent et des épaves deviennent réservoirs de pièces. En parallèle, la Navy sécurise des convois réguliers depuis l’arrière (voir le dossier « Guerre du Pacifique »). Progressivement, la cadence des sorties s’installe.

Effets opérationnels : l’attrition japonaise

À force de frapper les navires d’escorte et les barges, Henderson raréfie les renforts lourds et les munitions nippones. De plus, la perte d’équipages expérimentés — difficiles à remplacer depuis 1942 — réduit la qualité offensive japonaise. Ainsi, Guadalcanal 1942-1943 devient un piège logistique : tenir l’île coûte toujours plus cher à Tokyo, tandis que la base alliée se renforce.

Pourquoi Henderson décide du tempo

En définitive, une piste sommaire impose la logique du théâtre : initiative alliée de jour, survie japonaise de nuit, puis usure continue. Parce que l’aérodrome réduit la mer au silence à la lumière, il offre aux Marines un parapluie et aux convois une fenêtre. C’est le cœur opérationnel de la campagne, autant qu’un symbole : à Guadalcanal, rester, c’est gagner.

👉 On continue avec « ⚔️ Combats navals » (Tokyo Express, Savo, batailles d’octobre–novembre) ?

⚔️ Combats navals — la bataille des eaux autour de Guadalcanal

La « Tokyo Express » : vitesse, nuit et risques calculés

Dès l’été, la Marine impériale met en place la « Tokyo Express » : des destroyers filant de nuit le long du « Slot » pour ravitailler et débarquer des troupes. Cette méthode évite l’aviation d’Henderson Field de jour, mais limite le volume transporté. Par conséquent, Guadalcanal 1942-1943 devient une guerre d’attrition logistique : chaque tonne débarquée la nuit coûte du carburant, des équipages et, parfois, des coques.

Savo (8–9 août 1942) : choc initial et leçon amère

La nuit de Savo surprend les Alliés : une force japonaise coule plusieurs croiseurs en minutes. Toutefois, les transports essentiels survivent. Dès lors, la Navy retient deux leçons majeures : mieux coordonner les radars et ne plus sous-estimer la supériorité nippone en combat nocturne. Ainsi, l’isolement temporaire à terre n’empêche pas la poursuite de Guadalcanal 1942-1943.

Cap Espérance (11–12 octobre) : riposte et montée en puissance alliée

En octobre, près de l’île de Savo, l’amiral Scott intercepte un convoi. Cette fois, l’usage du radar et une manœuvre agressive permettent de surprendre l’adversaire et de remporter un succès net. Cependant, la route n’est pas sécurisée pour autant : d’autres combats s’annoncent, car la « Tokyo Express » multiplie les rotations malgré les pertes.

Batailles de mi-octobre : artillerie navale et fracas sur la piste

Au cœur d’octobre, des cuirassés japonais bombardent Henderson Field pour neutraliser la Cactus Air Force. Les dégâts sont lourds, mais la piste reste opérationnelle. En conséquence, les raids de jour reprennent rapidement, ce qui maintient la pression sur les transports ennemis. De plus, la défense terrestre autour de Lunga tient, malgré des assauts répétés.

« Naval Battle of Guadalcanal » (12–15 novembre) : la bascule

En novembre, deux nuits successives voient s’affronter croiseurs, destroyers et cuirassés dans un chaos meurtrier. Les pertes sont élevées des deux côtés. Néanmoins, la Navy parvient à empêcher le bombardement décisif d’Henderson Field et à couler des unités clés. Dès lors, le Japon perd l’initiative en mer autour de l’île, tandis que l’aviation basée à terre conserve sa capacité d’interdiction.

Tassafaronga (30 novembre) : victoire tactique, revers stratégique

À Tassafaronga, les torpilles japonaises infligent de lourds dégâts à une force américaine. Pourtant, l’objectif stratégique nippon échoue : l’acheminement de renforts lourds reste insuffisant. Ainsi, la logique d’attrition joue contre Tokyo. Les marins expérimentés manquent et les navires perdus ne sont pas facilement remplacés depuis la bataille de Midway.

Radars, doctrine et apprentissage accéléré

Progressivement, les Alliés apprennent à exploiter le radar, à coordonner tir et manœuvre, et à fiabiliser l’identification nocturne. Par ailleurs, la coopération avec l’aviation d’Henderson Field s’affine : repérages, frappes à l’aube, couverture des convois. Par conséquent, Guadalcanal 1942-1943 devient un laboratoire tactique qui prépare les opérations ultérieures dans les Salomon.

Ce que décident les combats navals

Au terme de l’automne, la mer cesse d’être une autoroute japonaise. Certes, la « Tokyo Express » continue, mais chaque rotation nourrit l’usure. Surtout, l’impossibilité de neutraliser durablement Henderson Field condamne l’effort nippon. En somme, la mer ne ravitaille plus assez la jungle. C’est cette équation qui mène, peu à peu, à l’évacuation japonaise.

👉 On enchaîne avec « 🎒 Logistique et conditions » (maladies, ravitaillement, moral) ?

🎒 Logistique et conditions — survivre à Guadalcanal

Maladies et climat : l’ennemi invisible

Dans Guadalcanal 1942-1943, la malaria, la dysenterie et les infections cutanées frappent sans répit. La pluie détrempe tout, la chaleur épuise, les moustiques prolifèrent. De ce fait, la capacité de combat varie autant avec la météo qu’avec l’ennemi. Les unités doivent rationner l’eau potable, sécher les effets au moindre rayon de soleil et faire tourner les hommes pour limiter l’usure.

Rations, munitions, carburant : la bataille du tonnage

Côté américain, chaque convoi doit franchir un couloir maritime menacé : sous-marins, bombardiers, croiseurs nocturnes. Cependant, la mise en service d’Henderson Field sécurise progressivement l’approche de jour. Côté japonais, la « Tokyo Express » apporte vite, mais peu : sacs de riz, munitions, renforts légers. Par conséquent, l’artillerie nippone tire parcimonieusement et les offensives s’épuisent faute de stocks.

Organisation du périmètre : tenir la “ligne Lunga”

Autour de Lunga, les Marines creusent, minent et organisent des points d’appui reliés par des pistes. Ainsi, patrouilles et postes d’écoute réduisent les infiltrations nocturnes. Les ateliers de fortune cannibalisent les épaves pour réparer armes et véhicules. De plus, l’aérodrome impose un rythme : travaux à l’aube, alerte en journée, veille renforcée la nuit.

Coastwatchers, transmissions et renseignement

Les coastwatchers préviennent des raids aériens et repèrent les colonnes en approche. Leurs messages, relayés par radio, permettent à la Cactus Air Force de décoller à temps. En outre, les patrouilles de reconnaissance tracent des cartes sommaires des sentiers, ce qui oriente l’artillerie et les embuscades. Ce filet d’informations compense partiellement la densité de la jungle.

Moral et rotation des forces

La faim, l’insomnie et la fièvre minent les esprits. Pourtant, les relèves régulières, l’arrivée de courrier et la supériorité aérienne de jour entretiennent l’idée que « tenir, c’est gagner ». À l’inverse, les unités japonaises, ravitaillées au compte-gouttes, voient le moral s’éroder, malgré une discipline farouche. Dès lors, l’attrition psychologique devient un facteur décisif de Guadalcanal 1942-1943.

Ce que décide la logistique

En définitive, la logistique tranche le duel : les États-Unis parviennent, difficilement mais sûrement, à nourrir la tête de pont et à alimenter l’aérodrome ; le Japon, lui, ne réussit pas à masser munitions et artillerie lourde. Cette asymétrie, déjà perceptible dans notre dossier « Guerre du Pacifique », condamne les contre-attaques nippones à l’usure.

👉 On passe au chapitre suivant « 📜 Bilan et mémoire » ?

📜 Bilan et mémoire — conséquences de Guadalcanal

Opération Ke et fin de campagne

À l’hiver 1942-1943, Tokyo lance l’opération Ke : une évacuation masquée par des raids nocturnes. En février 1943, les dernières unités quittent l’île. Militairement, Guadalcanal 1942-1943 se solde par l’échec japonais à tenir une base avancée ; politiquement, c’est la première offensive américaine durable victorieuse dans le Pacifique.

Pertes et usure

Les deux camps subissent de lourdes pertes navales et aériennes, tandis que la maladie terrasse des milliers d’hommes. Cependant, l’attrition pèse davantage sur le Japon : pilotes et marins expérimentés manquent, les coques perdues sont difficiles à remplacer après la bataille de Midway. À l’inverse, les États-Unis améliorent la relève, l’entretien et la chaîne logistique.

Conséquences stratégiques

La maîtrise d’Henderson Field impose une nouvelle grammaire opérative : combinaison mer-air-terre, usage du radar, et protection systématique des convois. Dès lors, l’initiative passe définitivement aux Alliés. Guadalcanal 1942-1943 ouvre la voie aux opérations dans les Salomon centrales et à l’isolement de Rabaul, prolongeant la dynamique entamée depuis la mer de Corail.

Leçons doctrinales

Tenir une piste à terre peut neutraliser, de jour, des forces navales supérieures ; la nuit reste le royaume du risque (torpilles, embuscades), mais l’équilibre se renverse si l’aviation redécolle chaque matin. En somme, la logistique — carburant, pièces, munitions — décide du tempo autant que les amiraux.

Mémoire et représentations

Dans la mémoire américaine, Guadalcanal incarne la ténacité des Marines ; côté japonais, elle symbolise l’usure irréversible. Pour replacer cet épisode dans l’ensemble du théâtre, voir notre dossier « Guerre du Pacifique ». Pour approfondir, on pourra consulter des synthèses muséales comme la présentation du Naval History & Heritage Command et l’étude de l’Australian War Memorial.

👉 On passe à « 🧠 À retenir » (l’essentiel en points clés) ?

🧠 À retenir — Guadalcanal 1942-1943

  • Premier succès offensif durable américain dans le Pacifique : tenir la piste d’Henderson Field, c’est imposer le tempo.
  • La « Cactus Air Force » coupe les approches maritimes de jour ; la « Tokyo Express » ravitaille vite mais peu, de nuit.
  • Après la mer de Corail et Midway, l’attrition s’accélère côté japonais : pilotes, marins et coques deviennent irremplaçables.
  • Les combats navals (Savo, Cap Espérance, bataille navale de novembre, Tassafaronga) montrent l’apprentissage allié du radar et du combat nocturne.
  • La logistique décide : carburant, munitions, pièces et tonnage dictent la capacité d’attaque comme de défense.
  • Climat, malaria et terrain transforment chaque opération en épreuve d’endurance ; rotations et ateliers de fortune maintiennent l’effort allié.
  • Calendrier clé : août 1942 (débarquement) → novembre (bascule navale) → février 1943 (évacuation japonaise, « opération Ke »).
  • Conséquence stratégique : initiative alliée durable dans les Salomon, isolement progressif des bases japonaises (vers Rabaul).

👉 On passe à la ❓ FAQ : Questions fréquentes sur Guadalcanal 1942-1943 !

❓ FAQ : Questions fréquentes sur Guadalcanal 1942-1943

Pourquoi Guadalcanal est-il considéré comme un tournant après Midway ?

Parce que c’est la première offensive terrestre américaine durable : en tenant Henderson Field, les Alliés imposent un rythme quotidien qui coupe les approches maritimes. Midway a brisé l’élan japonais ; Guadalcanal le renverse sur le terrain. Pour le contexte, vois aussi Midway et notre dossier Pacifique.

Qu’était la « Cactus Air Force » et pourquoi a-t-elle été décisive ?

C’est l’aviation alliée basée à Henderson Field (USMC, Navy, USAAF). Elle défend l’île, appuie les Marines et frappe tout navire à portée de jour. Son activité réduit drastiquement les ravitaillements japonais et crée une supériorité opérationnelle diurne.

La « Tokyo Express » était-elle vraiment efficace ?

Oui pour la vitesse et la surprise nocturne ; non pour le volume. Les destroyers nippons livrent vite mais peu, sans artillerie lourde ni stocks suffisants. Le jour, ces efforts sont punis par l’aviation d’Henderson. Résultat : l’attrition logistique use les forces japonaises.

Que s’est-il joué lors de la « Naval Battle of Guadalcanal » (novembre 1942) ?

Deux nuits d’affrontements meurtriers où croiseurs, destroyers et cuirassés s’opposent. Les pertes sont lourdes des deux côtés, mais la Navy empêche la neutralisation d’Henderson Field. Dès lors, l’initiative en mer autour de l’île bascule vers les Alliés.

Quand la campagne se termine-t-elle et pourquoi l’« opération Ke » ?

En février 1943, Tokyo évacue ses troupes sous couverture nocturne : c’est l’« opération Ke ». Le Japon n’a plus le tonnage, ni les munitions, ni les équipages pour reprendre la main. Guadalcanal confirme la dynamique inaugurée dès la mer de Corail.

👉 On enchaîne avec le 🧩 Quiz de 20 questions pour valider les connaissances ?

🧩 Quiz — Guadalcanal 1942-1943

1. Quel était l’objectif prioritaire du 7 août 1942 ?


2. Qu’appelle-t-on « Cactus Air Force » ?


3. La « Tokyo Express » correspond à…


4. La nuit de Savo (8–9 août 1942) se solde surtout par…


5. Cap Espérance (11–12 octobre) illustre…


6. En novembre 1942 (« Naval Battle of Guadalcanal »), les Alliés…


7. La campagne se termine effectivement en…


8. L’« opération Ke » désigne…


9. Les coastwatchers servent principalement à…


10. La maladie la plus redoutée par les troupes est…


11. L’effet majeur d’Henderson Field de jour est…


12. La limite structurelle de la « Tokyo Express » est…


13. En combat nocturne, les Alliés apprennent surtout à…


14. Après Midway, l’attrition japonaise tient surtout à…


15. La mission centrale de la Cactus Air Force est…


16. Pourquoi Guadalcanal est un tournant stratégique ?


17. Le cœur stratégique de la campagne est…


18. À l’issue des combats de novembre 1942…


19. Côté japonais, la contrainte logistique se traduit par…


20. La conséquence globale début 1943 est…



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