🎯 Pourquoi les mouvements féministes des années 1970 sont-ils un tournant ?
Les mouvements féministes des années 1970 marquent un moment clé de l’histoire contemporaine, où des millions de femmes contestent ouvertement les inégalités dans la famille, au travail et dans la société.
Après les premières revendications portées par des figures comme Olympe de Gouges au XVIIIᵉ siècle ou les luttes pour le droit de vote des femmes au XXᵉ siècle, une nouvelle génération de militantes invente un féminisme plus radical, plus visible et profondément ancré dans le quotidien.
Dans ce cadre, des intellectuelles comme Simone de Beauvoir deviennent des références, et de nombreux collectifs de femmes s’organisent pour dénoncer le sexisme dans la loi, dans les médias et dans les mentalités, en France comme dans le reste du monde.
Comprendre les mouvements féministes des années 1970 permet donc de relier les combats du passé aux luttes actuelles pour l’égalité, mais aussi de mieux préparer des sujets possibles au brevet et au bac, en lien avec les thèmes sur les droits et les libertés.
Tu pourras d’ailleurs mettre en perspective ce chapitre avec d’autres cours, comme l’article sur le rôle d’Olympe de Gouges dans l’histoire du féminisme ou celui consacré à la pensée féministe de Simone de Beauvoir, qui montrent comment ces idées se construisent sur le temps long.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- 🧭 Contexte historique des années 1970 et naissance du nouveau féminisme
- ⚙️ Les grandes revendications des mouvements féministes des années 1970
- 📜 Les mouvements féministes des années 1970 en France
- 🎨 Les mouvements féministes des années 1970 dans le monde
- 🌍 Nouvelles formes de militantisme féministe dans les années 1970
- 🤝 Héritages des mouvements féministes des années 1970 jusqu’à aujourd’hui
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ
- 🧩 Quiz
👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre le contexte historique dans lequel naissent les mouvements féministes des années 1970.
🧭 Contexte historique des années 1970 et naissance du nouveau féminisme
📌 Une décennie de crises et de remises en cause
Au début des années 1970, le monde sort à peine des grandes secousses des années 1960 : contestations étudiantes, luttes pour les droits civiques, décolonisations et oppositions à la guerre du Vietnam forment un climat de contestation globale.
Dans ce contexte, les sociétés occidentales connaissent une forte croissance économique, mais aussi de profondes inégalités entre les sexes, que les mouvements féministes des années 1970 vont de plus en plus refuser de considérer comme normales.
En France, les événements de Mai 1968 ont ouvert une brèche en remettant en cause l’autorité traditionnelle, la morale rigide et le patriarcat, ce qui permet à de nombreuses femmes de prendre la parole et de revendiquer une place plus égalitaire dans la famille, à l’école et au travail.
Ce climat de remise en question rejoint une longue histoire de luttes que tu peux déjà retrouver dans l’article sur l’histoire du féminisme du XVIIIe siècle à nos jours, où les combats des siècles précédents servent de base aux mobilisations des années 1970.
🕰️ Transformations sociales : travail, famille et école
Les années 1970 sont aussi marquées par l’augmentation du nombre de femmes actives, avec davantage de jeunes filles qui accèdent au lycée puis à l’université, ce qui change peu à peu la place des femmes dans la société.
Cependant, même si elles travaillent, de nombreuses femmes restent cantonnées à des emplois peu qualifiés et mal payés, ce qui alimente la critique des inégalités salariales entre les femmes et les hommes et renforce la détermination des militantes à exiger une véritable égalité professionnelle.
Dans la famille, la norme reste souvent celle de la femme chargée de la maison et des enfants, alors que l’homme est vu comme le principal pourvoyeur de revenus, ce qui pousse les mouvements féministes des années 1970 à dénoncer la « double journée » des femmes, coincées entre travail salarié et tâches domestiques.
À l’école, les programmes et les manuels présentent encore surtout des figures masculines, ce qui renforce l’idée que l’histoire, la science et la politique seraient des domaines réservés aux hommes, et cela devient une cible importante des critiques féministes.
📚 Influences intellectuelles et culturelles du nouveau féminisme
Les mouvements féministes des années 1970 s’appuient aussi sur des œuvres intellectuelles majeures, comme celles de Simone de Beauvoir, dont le livre Le Deuxième Sexe, publié en 1949, reste une référence pour analyser la construction sociale de la féminité.
Ce texte affirme que « on ne naît pas femme, on le devient », ce qui signifie que les rôles féminins ne sont pas dictés uniquement par la nature, mais par l’éducation, la culture et les habitudes, ce que les militantes utilisent pour dénoncer les stéréotypes sexistes.
En parallèle, le cinéma, la littérature et la chanson commencent à mettre davantage en scène des personnages féminins plus libres et plus critiques, ce qui aide de nombreuses adolescentes et jeunes femmes à se reconnaître dans ces nouvelles représentations.
Pour mieux comprendre la dimension philosophique de ces idées, tu peux te référer à l’article dédié à Simone de Beauvoir et son rôle dans le féminisme du XXe siècle, qui éclaire l’arrière-plan théorique de ce nouveau féminisme.
🌍 Un contexte international marqué par la « deuxième vague » féministe
Les mouvements féministes des années 1970 ne se limitent pas à la France, car ils s’inscrivent dans ce que l’on appelle souvent la « deuxième vague » du féminisme, qui touche de nombreux pays comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni ou encore certains pays d’Europe du Nord.
Dans ces États, des groupes de femmes organisent des manifestations, des réunions publiques et des campagnes de sensibilisation pour dénoncer les discriminations dans la loi, dans les entreprises et dans les médias, ce qui encourage les militantes françaises à s’inspirer de leurs méthodes.
Les échanges d’idées sont nombreux, grâce aux livres traduits, aux voyages et aux conférences internationales, ce qui permet aux militantes de comparer leurs situations et d’élaborer des slogans communs pour revendiquer les mêmes droits fondamentaux.
Ainsi, le contexte mondial des années 1970 fait des questions féministes un enjeu politique majeur, et les gouvernements commencent à comprendre que ces demandes d’égalité ne sont pas passagères, mais qu’elles annoncent une transformation durable des sociétés.
⚙️ Les grandes revendications des mouvements féministes des années 1970
📌 L’égalité des droits civils et politiques
Au cœur des mouvements féministes des années 1970, on trouve d’abord la revendication d’une véritable égalité des droits civils et politiques entre les femmes et les hommes, bien au-delà de l’obtention du droit de vote des femmes en 1944 en France.
Les militantes rappellent que le droit de voter et d’être élue ne suffit pas si les femmes restent dépendantes juridiquement de leur mari, et si les lois sur la famille, le mariage ou le divorce continuent à placer l’homme en position de chef.
Dans plusieurs pays occidentaux, les féministes demandent donc la réforme des codes civils, la facilitation du divorce, la reconnaissance de l’égalité dans le couple et la fin de la toute-puissance du mari sur les décisions familiales.
Pour mieux comprendre le rôle du suffrage féminin dans cette histoire longue, tu peux relier cette partie à l’article sur les luttes pour le droit de vote des femmes en France et dans le monde, qui montre comment le droit de vote devient un point de départ, mais pas un aboutissement.
💼 L’égalité au travail et la lutte contre les inégalités salariales
Les années 1970 voient aussi monter très fortement la revendication d’égalité professionnelle, car les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler, mais elles restent concentrées dans les emplois les moins valorisés.
Les militantes dénoncent les écarts de salaire entre femmes et hommes pour un travail équivalent, ce que l’on appelle les inégalités salariales, et réclament l’application stricte du principe « à travail égal, salaire égal » dans les entreprises publiques et privées.
En France, plusieurs lois adoptées au cours de la décennie visent à réduire ces écarts, mais leur mise en œuvre est lente, ce qui pousse les syndicats et les associations féministes à continuer de mobiliser sur ce thème.
Cette revendication reste centrale aujourd’hui, et tu peux faire le lien avec le cours consacré aux inégalités salariales persistantes entre les femmes et les hommes, qui montre comment cet héritage des années 1970 se prolonge jusqu’au XXIᵉ siècle.
⚖️ Maîtrise du corps, contraception et IVG
Un autre pilier des mouvements féministes des années 1970 concerne la maîtrise du corps, avec la défense du droit à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse, souvent interdite ou strictement encadrée à l’époque.
De nombreuses militantes considèrent que sans contrôle sur leur fécondité, les femmes ne peuvent pas choisir librement leurs études, leur vie professionnelle ou la taille de leur famille, ce qui renforce leur dépendance économique et sociale.
En France, les mobilisations autour de l’IVG aboutissent à la célèbre loi Veil, votée en 1975, qui légalise l’avortement sous certaines conditions et marque un tournant majeur dans la reconnaissance des droits des femmes.
Pour replacer ces transformations dans une réflexion plus large sur les droits fondamentaux, tu peux consulter une ressource institutionnelle comme la page de Vie publique consacrée aux droits et libertés en France, qui aide à comprendre comment ces débats s’inscrivent dans l’évolution globale du droit.
🏠 Partage des rôles dans la famille et dénonciation des violences
Les mouvements féministes des années 1970 contestent aussi la répartition traditionnelle des rôles dans la famille, où l’homme est supposé travailler à l’extérieur et la femme se consacrer aux tâches ménagères et aux enfants.
Les militantes parlent de « double journée » pour décrire le fait que beaucoup de femmes enchaînent une journée de travail salariée et une deuxième journée de travail domestique, souvent invisible et non rémunéré.
Cette critique débouche sur de nouvelles revendications, comme le congé parental partagé, la reconnaissance de la valeur du travail domestique et l’égalité dans la prise des décisions familiales, ce qui bouscule les modèles traditionnels de couple.
En parallèle, de plus en plus de femmes commencent à témoigner des violences conjugales et des violences sexuelles, qui étaient longtemps passées sous silence ou minimisées, et les mouvements féministes exigent une meilleure protection juridique et sociale des victimes.
🗣️ Changer les mentalités et le regard sur les femmes
Enfin, les mouvements féministes des années 1970 ne se contentent pas de demander des lois, car ils veulent aussi transformer les mentalités, les représentations et le langage utilisés pour parler des femmes dans les médias, la publicité et l’école.
Les militantes critiquent les stéréotypes qui enferment les filles dans quelques métiers « féminins » et qui présentent les femmes surtout comme des épouses, des mères ou des objets de désir, ce qui limite fortement la diversité des modèles proposés aux adolescentes.
Dans les manuels scolaires, elles dénoncent la quasi-absence de grandes figures féminines de l’histoire, ce qui contribue à rendre les femmes invisibles dans le récit national et à faire croire que seuls les hommes auraient fait l’histoire.
Pour mieux voir comment ces combats se poursuivent au XXIᵉ siècle, tu pourras relier cette thématique à l’article sur les luttes féministes contemporaines, qui montre comment la question des représentations reste centrale dans les débats actuels.
📜 Les mouvements féministes des années 1970 en France
🔥 La naissance du Mouvement de libération des femmes (MLF)
En France, les mouvements féministes des années 1970 prennent une forme spectaculaire avec la création du Mouvement de libération des femmes, souvent désigné par le sigle MLF, qui apparaît à la fin des années 1960 et s’affirme au tout début des années 1970.
Le MLF naît dans le prolongement de Mai 1968, quand des militantes réalisent que même dans les groupes révolutionnaires, les femmes sont souvent cantonnées à des rôles secondaires, ce qui les pousse à organiser leurs propres réunions, à écrire leurs propres textes et à manifester de manière autonome.
Ce mouvement refuse les structures trop hiérarchiques et privilégie les assemblées générales, les groupes de parole et l’action directe, ce qui donne une grande liberté d’expression aux militantes et permet d’aborder des sujets considérés comme tabous, comme la sexualité, l’avortement ou les violences conjugales.
✍️ Le Manifeste des 343 et la médiatisation de l’avortement clandestin
Un des moments les plus marquants des mouvements féministes des années 1970 en France est la publication, en 1971, du Manifeste des 343, un texte signé par des femmes qui déclarent publiquement avoir eu recours à un avortement alors que celui-ci est encore illégal.
Parmi ces signataires, on trouve des personnalités connues comme Simone de Beauvoir, des actrices et des intellectuelles, ce qui donne un énorme écho médiatique à ce texte et oblige l’opinion publique à regarder en face la réalité des avortements clandestins.
Ce manifeste met en lumière les risques médicaux, la culpabilité imposée aux femmes et les inégalités sociales, car seules les plus riches peuvent se rendre à l’étranger pour avorter dans de meilleures conditions, ce qui renforce l’idée que la loi doit changer rapidement.
Pour replacer ce moment dans l’histoire plus globale des droits, tu peux faire le lien avec l’article sur les grandes étapes de l’histoire du féminisme, qui montre comment ce type de manifeste s’inscrit dans une tradition de pétitions et de textes collectifs.
⚖️ Le procès de Bobigny et la loi Veil
En 1972, le « procès de Bobigny » devient un autre symbole des mouvements féministes des années 1970, lorsque une jeune fille jugée pour avoir avorté après un viol est défendue par une avocate très engagée, Gisèle Halimi, soutenue par de nombreuses militantes.
Ce procès transforme le tribunal en véritable tribune pour dénoncer l’injustice de la loi et l’hypocrisie sociale qui condamne des femmes en détresse, tout en fermant les yeux sur la réalité des avortements clandestins dans toutes les catégories sociales.
Quelques années plus tard, la ministre de la Santé Simone Veil porte à l’Assemblée nationale un projet de loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse, qui devient la célèbre loi Veil votée en 1975, malgré des débats très violents.
Pour approfondir le contexte institutionnel de ces grandes réformes, tu peux consulter une ressource comme Legifrance, qui rassemble les principaux textes législatifs français, ce qui permet de voir comment le droit évolue concrètement.
📣 Actions spectaculaires et nouveaux modes de protestation
Les mouvements féministes des années 1970 en France se caractérisent aussi par des actions spectaculaires, parfois provocatrices, destinées à attirer l’attention des médias et à choquer une opinion publique encore très attachée aux rôles traditionnels.
Des militantes organisent des « happenings » devant des lieux symboliques comme l’Arc de Triomphe, où elles déposent une gerbe en hommage à la « femme du soldat inconnu », ou encore des occupations de locaux, des collages d’affiches et des distributions de tracts dans l’espace public.
Ces méthodes cherchent à rendre visibles des injustices souvent cachées dans la sphère privée, comme les violences conjugales, les avortements clandestins ou le harcèlement au travail, et à montrer que ces sujets sont des questions politiques et non de simples problèmes individuels.
Ce style de mobilisation influencera plus tard d’autres formes d’engagement, ce que tu retrouveras dans l’article sur les luttes féministes d’aujourd’hui, où de nouvelles générations réinventent ces modes d’action à l’ère des réseaux sociaux.
📜 Les mouvements féministes des années 1970 en France
🔥 La naissance du Mouvement de libération des femmes (MLF)
En France, les mouvements féministes des années 1970 prennent une forme spectaculaire avec la création du Mouvement de libération des femmes, souvent désigné par le sigle MLF, qui apparaît à la fin des années 1960 et s’affirme au tout début des années 1970.
Le MLF naît dans le prolongement de Mai 1968, quand des militantes réalisent que même dans les groupes révolutionnaires, les femmes sont souvent cantonnées à des rôles secondaires, ce qui les pousse à organiser leurs propres réunions, à écrire leurs propres textes et à manifester de manière autonome.
Ce mouvement refuse les structures trop hiérarchiques et privilégie les assemblées générales, les groupes de parole et l’action directe, ce qui donne une grande liberté d’expression aux militantes et permet d’aborder des sujets considérés comme tabous, comme la sexualité, l’avortement ou les violences conjugales.
✍️ Le Manifeste des 343 et la médiatisation de l’avortement clandestin
Un des moments les plus marquants des mouvements féministes des années 1970 en France est la publication, en 1971, du Manifeste des 343, un texte signé par des femmes qui déclarent publiquement avoir eu recours à un avortement alors que celui-ci est encore illégal.
Parmi ces signataires, on trouve des personnalités connues comme Simone de Beauvoir, des actrices et des intellectuelles, ce qui donne un énorme écho médiatique à ce texte et oblige l’opinion publique à regarder en face la réalité des avortements clandestins.
Ce manifeste met en lumière les risques médicaux, la culpabilité imposée aux femmes et les inégalités sociales, car seules les plus riches peuvent se rendre à l’étranger pour avorter dans de meilleures conditions, ce qui renforce l’idée que la loi doit changer rapidement.
Pour replacer ce moment dans l’histoire plus globale des droits, tu peux faire le lien avec l’article sur les grandes étapes de l’histoire du féminisme, qui montre comment ce type de manifeste s’inscrit dans une tradition de pétitions et de textes collectifs.
⚖️ Le procès de Bobigny et la loi Veil
En 1972, le « procès de Bobigny » devient un autre symbole des mouvements féministes des années 1970, lorsque une jeune fille jugée pour avoir avorté après un viol est défendue par une avocate très engagée, Gisèle Halimi, soutenue par de nombreuses militantes.
Ce procès transforme le tribunal en véritable tribune pour dénoncer l’injustice de la loi et l’hypocrisie sociale qui condamne des femmes en détresse, tout en fermant les yeux sur la réalité des avortements clandestins dans toutes les catégories sociales.
Quelques années plus tard, la ministre de la Santé Simone Veil porte à l’Assemblée nationale un projet de loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse, qui devient la célèbre loi Veil votée en 1975, malgré des débats très violents.
Pour approfondir le contexte institutionnel de ces grandes réformes, tu peux consulter une ressource comme Legifrance, qui rassemble les principaux textes législatifs français, ce qui permet de voir comment le droit évolue concrètement.
📣 Actions spectaculaires et nouveaux modes de protestation
Les mouvements féministes des années 1970 en France se caractérisent aussi par des actions spectaculaires, parfois provocatrices, destinées à attirer l’attention des médias et à choquer une opinion publique encore très attachée aux rôles traditionnels.
Des militantes organisent des « happenings » devant des lieux symboliques comme l’Arc de Triomphe, où elles déposent une gerbe en hommage à la « femme du soldat inconnu », ou encore des occupations de locaux, des collages d’affiches et des distributions de tracts dans l’espace public.
Ces méthodes cherchent à rendre visibles des injustices souvent cachées dans la sphère privée, comme les violences conjugales, les avortements clandestins ou le harcèlement au travail, et à montrer que ces sujets sont des questions politiques et non de simples problèmes individuels.
Ce style de mobilisation influencera plus tard d’autres formes d’engagement, ce que tu retrouveras dans l’article sur les luttes féministes d’aujourd’hui, où de nouvelles générations réinventent ces modes d’action à l’ère des réseaux sociaux.
🎨 Les mouvements féministes des années 1970 dans le monde
🌎 Les États-Unis : berceau d’une nouvelle vague féministe
Aux États-Unis, les mouvements féministes des années 1970 prennent une ampleur considérable, portés par des militantes comme Betty Friedan, dont le livre The Feminine Mystique en 1963 avait déjà dénoncé l’ennui et l’emprisonnement domestique imposé aux femmes.
La création de la National Organization for Women (NOW) accélère la structuration du mouvement, en revendiquant l’égalité salariale, l’accès aux emplois qualifiés, le partage des tâches domestiques et la reconnaissance des droits reproductifs.
Les féministes américaines mènent également des actions spectaculaires, comme la protestation contre le concours de Miss America en 1968, qui attire l’attention médiatique sur la réduction du corps féminin à un simple objet de beauté.
Ces mobilisations s’appuient sur un contexte juridique en mutation, avec l’arrêt Roe v. Wade rendu en 1973, qui reconnaît le droit constitutionnel à l’avortement et influence de nombreux mouvements féministes dans le monde.
🇬🇧 Le Royaume-Uni : mobilisations sociales et luttes contre les discriminations
Au Royaume-Uni, les mouvements féministes des années 1970 s’organisent autour de groupes locaux et nationaux, qui réclament l’égalité salariale, la liberté de contraception et la réforme des lois sur la famille.
La grève des ouvrières de Dagenham en 1968, menée par des travailleuses d’une usine automobile, marque un moment fondateur en montrant que la lutte pour l’égalité salariale peut être portée par des femmes issues du monde ouvrier.
Cette mobilisation contribue à l’adoption de l’Equal Pay Act en 1970, une loi qui vise à limiter les écarts de salaire entre femmes et hommes, même si son application reste progressive et parfois incomplète.
De plus, les féministes britanniques créent des centres d’accueil pour les femmes victimes de violences conjugales, ce qui permet de rendre visibles des violences longtemps cachées et d’exiger une intervention plus ferme de l’État.
🇩🇰 Scandinavie : pionnières de l’égalité sociale
Les pays d’Europe du Nord comme la Suède, le Danemark ou la Norvège deviennent dans les années 1970 des modèles pour les mouvements féministes, car ils mettent en place des politiques publiques ambitieuses en faveur de l’égalité.
Ces pays développent très tôt le congé parental partagé, l’accès généralisé à la contraception, la légalisation progressive de l’avortement et des politiques d’égalité professionnelle, ce qui inspire de nombreuses militantes dans le reste de l’Europe.
Les féministes scandinaves insistent aussi sur la nécessité de partager les tâches domestiques, perçues comme un frein majeur à l’égalité réelle, ce qui fait évoluer les mentalités et inspire des campagnes éducatives innovantes.
🌍 Les féminismes dans les pays du Sud
Dans de nombreux pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine, les mouvements féministes des années 1970 prennent des formes différentes, car ils sont souvent liés aux luttes contre la pauvreté, les dictatures ou les discriminations héritées de la colonisation.
Les militantes y dénoncent notamment le mariage forcé, la polygamie, les mutilations sexuelles féminines ou les violences domestiques, en adaptant les revendications féministes aux réalités culturelles et sociales de leurs pays.
Dans certains États, comme au Mexique ou en Argentine, les groupes de femmes créent des organisations de défense des droits, qui participent aussi à la lutte contre les régimes autoritaires et pour la démocratie, ce qui élargit le champ d’action du féminisme.
Pour approfondir les perspectives internationales sur les droits des femmes, tu peux consulter une ressource comme le site des Nations unies consacré aux droits des femmes, qui offre un aperçu global des évolutions engagées à cette époque.
📚 Diffusion mondiale des idées féministes
Les échanges intellectuels, les conférences internationales et la circulation des livres permettent aux idées féministes de se diffuser largement pendant les années 1970, créant ainsi une communauté mondiale de militantes.
Les thématiques communes, comme l’égalité salariale, la maîtrise du corps, la lutte contre les violences sexuelles ou la critique des stéréotypes, montrent que les préoccupations des féministes dépassent les frontières nationales.
Cette diffusion mondiale crée un sentiment de solidarité entre les mouvements, qui se soutiennent mutuellement et développent des stratégies communes pour affronter les résistances patriarcales présentes dans toutes les sociétés.
🌍 Nouvelles formes de militantisme féministe dans les années 1970
📢 Actions directes et happenings publics
Les mouvements féministes des années 1970 innovent profondément en matière de militantisme, en adoptant des actions directes destinées à rendre visibles des injustices souvent cachées dans la vie quotidienne.
Les militantes organisent des happenings publics, des collages massifs dans les rues, des manifestations spontanées et des occupations symboliques pour dénoncer les discriminations, les violences faites aux femmes et les stéréotypes sexistes omniprésents dans les médias.
Ces actions, parfois provocatrices, visent à attirer l’attention des journalistes et à obliger l’opinion publique à réfléchir aux inégalités, en montrant que l’intime est aussi politique et que la vie privée peut devenir un terrain de lutte.
Ce mode d’action inspirera des générations suivantes, notamment pour les mobilisations décrites dans l’article sur les luttes féministes contemporaines, qui amplifient ces pratiques à l’ère numérique.
📝 Groupes de parole et prise de conscience collective
Les mouvements féministes des années 1970 popularisent aussi les groupes de parole, où les femmes se réunissent pour partager leurs expériences, comparer leurs difficultés et comprendre que leurs problèmes individuels sont en réalité des problèmes collectifs.
Ces réunions permettent de prendre conscience des mécanismes du patriarcat, de rompre l’isolement et de créer un espace de solidarité qui encourage les femmes à s’engager dans la lutte pour leurs droits.
Les témoignages recueillis dans ces groupes servent ensuite de base aux revendications publiques, car ils montrent que les discriminations sont nombreuses, concrètes et systématiques, qu’il s’agisse de violences conjugales, de harcèlement ou d’inégalités salariales.
🎙️ Création de journaux et de radios féministes
Pour diffuser leurs idées, de nombreuses militantes des années 1970 créent des journaux, des revues et même des radios féministes, qui permettent de toucher un public plus large et de contourner des médias traditionnels souvent dominés par des hommes.
Ces supports de communication publient des articles sur la sexualité, la contraception, les discriminations au travail ou les modèles éducatifs, tout en donnant la parole à des femmes anonymes dont les récits illustrent la diversité des expériences féminines.
Cette production culturelle contribue à la formation d’une véritable contre-société féministe, où les femmes prennent confiance en elles et réfléchissent ensemble à la société qu’elles veulent construire.
🤝 Alliances avec d’autres mouvements sociaux
Les mouvements féministes des années 1970 s’allient souvent avec d’autres mouvements sociaux, comme les luttes antiracistes, les mouvements étudiants, les mobilisations pour les droits des personnes LGBTQ+ ou les organisations ouvrières.
Ces alliances permettent de dénoncer les discriminations croisées subies par certaines femmes, notamment celles issues de milieux populaires, racisées ou minorisées, qui subissent simultanément le sexisme, le racisme et la précarité.
Cette approche annonce ce que l’on appelle aujourd’hui l’analyse intersectionnelle, qui consiste à étudier les inégalités selon plusieurs critères et qui structure une grande partie des débats contemporains sur les droits des femmes.
📣 Nouveaux modes de communication et slogans marquants
Les années 1970 voient enfin la naissance de slogans devenus historiques, comme « Mon corps m’appartient », « Le privé est politique » ou « Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette », qui résument des idées clés du mouvement.
Ces formules percutantes circulent sur des tracts, des pancartes, des affiches et même des vêtements, ce qui facilite la diffusion des idées féministes auprès des jeunes et permet au mouvement de toucher un public large et diversifié.
La créativité de ces campagnes contribue à donner une identité visuelle forte au féminisme, tout en rendant plus accessibles des réflexions complexes sur le pouvoir, la sexualité, l’égalité et les rapports de domination.
🤝 Héritages des mouvements féministes des années 1970 jusqu’à aujourd’hui
📜 Des conquêtes juridiques durables
Les mouvements féministes des années 1970 laissent d’abord un héritage juridique très concret, avec des lois sur l’égalité professionnelle, le divorce, la contraception et l’IVG qui transforment profondément la vie quotidienne des femmes.
Dans de nombreux pays, ces réformes posent les bases d’un principe d’égalité entre les sexes inscrit dans la loi, même si l’application reste parfois incomplète et nécessite encore des mobilisations pour être respectée partout.
Ces conquêtes montrent que les luttes féministes peuvent faire évoluer les institutions et rappeler aux élèves que les droits dont ils bénéficient aujourd’hui ne sont pas tombés du ciel, mais sont le résultat de combats souvent longs et difficiles.
🧠 Une nouvelle façon de penser les rôles de genre
Les mouvements féministes des années 1970 ont aussi profondément modifié la manière dont on pense les rôles féminins et masculins, en montrant que beaucoup de comportements présentés comme « naturels » sont en réalité des constructions sociales.
Cette remise en question des stéréotypes de genre a permis à des générations de femmes de se projeter dans des métiers, des études ou des responsabilités qui leur étaient auparavant déconseillés ou refusés.
Elle a également ouvert la voie à une réflexion plus large sur la place des hommes, qui peuvent eux aussi s’éloigner des modèles traditionnels de virilité et s’impliquer davantage dans l’éducation des enfants ou les tâches domestiques.
🏫 Une transformation lente mais réelle de l’école et des médias
À l’école, l’héritage des mouvements féministes des années 1970 se traduit progressivement par une meilleure visibilité des figures féminines dans les programmes, les manuels et les exemples utilisés en classe.
Les enseignants et les éditeurs sont de plus en plus encouragés à inclure des scientifiques, des artistes, des résistantes ou des militantes dans leurs supports, ce qui permet aux élèves de voir que les femmes ont aussi fait l’histoire.
Dans les médias, même si les stéréotypes persistent, les débats sur la représentation des femmes sont devenus courants, et les journalistes sont plus souvent interpellés lorsqu’une publicité ou une émission véhicule une image sexiste.
📣 Une source d’inspiration pour les mouvements féministes contemporains
Les mouvements féministes des années 1970 inspirent directement les mobilisations actuelles, qui reprennent certains de leurs slogans, de leurs références et de leurs modes d’action tout en les adaptant aux enjeux du XXIᵉ siècle.
Les campagnes sur les réseaux sociaux, les hashtags viraux et les dénonciations publiques de comportements sexistes s’inscrivent dans la continuité des actions directes, des témoignages et des manifestations des années 1970.
De plus, de nombreuses militantes d’aujourd’hui se revendiquent héritières de cette « deuxième vague » féministe, tout en y ajoutant de nouvelles préoccupations comme l’écologie, les questions de genre ou l’intersection entre sexisme et racisme.
⚖️ Des débats encore vifs et des limites persistantes
Malgré cet héritage important, les objectifs des mouvements féministes des années 1970 ne sont pas entièrement atteints, car les inégalités salariales, le partage des tâches domestiques et les violences faites aux femmes restent des réalités fortes dans de nombreux pays.
Les résistances à l’égalité se manifestent parfois par des discours qui caricaturent le féminisme ou par des reculs dans certains domaines, ce qui rappelle que les droits obtenus peuvent aussi être remis en cause.
Ces tensions montrent que l’histoire du féminisme n’est pas un long fleuve tranquille, mais une suite de progrès, de blocages et parfois de retours en arrière, ce qui en fait un thème essentiel pour comprendre le monde contemporain.
🎓 Un thème clé pour les examens et la culture citoyenne
Pour un élève de collège ou de lycée, connaître les mouvements féministes des années 1970 permet de mieux comprendre les chapitres sur les droits et les libertés, l’évolution des sociétés occidentales et les transformations du rôle des femmes au XXᵉ siècle.
Ce sujet peut apparaître dans une étude de document, une composition ou un développement construit, notamment lorsqu’il est question d’égalité, de citoyenneté ou de mutations sociales depuis 1945.
Enfin, cet héritage aide chaque citoyen à réfléchir à sa propre position dans la société, aux stéréotypes encore présents et aux actions possibles pour continuer à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes.
🧠 À retenir sur les mouvements féministes des années 1970
- Les mouvements féministes des années 1970 s’inscrivent dans un contexte de contestation hérité de Mai 1968 et des luttes pour les droits civiques, ce qui permet à de nombreuses femmes de remettre en cause les rôles traditionnels.
- En France, des événements comme le Manifeste des 343 en 1971, le procès de Bobigny en 1972 et la loi Veil de 1975 marquent des tournants décisifs pour le droit à la contraception et à l’IVG.
- Les militantes revendiquent l’égalité salariale, la reconnaissance de la « double journée », la lutte contre les violences conjugales et la remise en cause des stéréotypes de genre à l’école, au travail et dans les médias.
- Les mouvements féministes des années 1970 sont internationaux, des États-Unis à l’Europe du Nord en passant par les pays du Sud, et participent à une « deuxième vague » féministe centrée sur le corps, la vie privée et les droits sociaux.
- De nouvelles formes de militantisme apparaissent, avec des happenings, des groupes de parole, des journaux féministes et des slogans marquants comme « Mon corps m’appartient », qui contribuent à populariser les idées féministes.
- L’héritage des années 1970 se retrouve aujourd’hui dans les lois sur l’égalité, la visibilité accrue des femmes dans l’histoire et les mobilisations contemporaines, mais de fortes inégalités persistent, notamment sur les inégalités salariales et les violences faites aux femmes.
- Pour le brevet et le bac, ce thème permet de comprendre l’évolution des droits et des libertés au XXᵉ siècle, ainsi que les enjeux citoyens liés à l’égalité entre les femmes et les hommes.
❓ FAQ : Questions fréquentes sur les mouvements féministes des années 1970
🧩 Pourquoi parle-t-on de « deuxième vague » féministe dans les années 1970 ?
On parle de « deuxième vague » car les mouvements féministes des années 1970 prolongent les revendications des suffragettes mais introduisent de nouveaux combats centrés sur le corps, la sexualité, la famille, l’égalité professionnelle et les stéréotypes de genre.
🧩 Quels événements majeurs ont marqué le féminisme en France dans les années 1970 ?
Parmi les moments clés, on trouve le Manifeste des 343 en 1971, le procès de Bobigny en 1972 et la loi Veil en 1975, qui légalise l’IVG et transforme durablement les droits des femmes en France.
🧩 Pourquoi les militantes insistaient-elles sur la notion de « double journée » ?
Les militantes dénonçaient le fait que les femmes, même lorsqu’elles travaillaient à l’extérieur, devaient assurer seules la majorité des tâches ménagères et éducatives, ce qui constituait une seconde journée de travail non reconnue et non rémunérée.
🧩 Les mouvements féministes des années 1970 étaient-ils présents partout dans le monde ?
Oui, mais leurs formes varient selon les contextes : dans les pays occidentaux, ils se concentrent sur l’égalité, la contraception et l’IVG, tandis que dans les pays du Sud ils s’articulent aussi autour des luttes contre les dictatures, la pauvreté et les discriminations héritées de la colonisation.
🧩 Quels liens peut-on faire entre les féminismes des années 1970 et ceux d’aujourd’hui ?
Les mouvements actuels reprennent des slogans, des méthodes d’action directe et des revendications héritées des années 1970, tout en y ajoutant de nouveaux enjeux comme l’écologie, l’intersectionnalité ou la lutte contre la cyberviolence.
