🎯 Pourquoi l’histoire des réfugiés espagnols est-elle emblématique ?
Réfugiés espagnols : ces deux mots désignent l’un des événements les plus marquants de l’histoire contemporaine de la France, symbolisant à la fois la détresse humanitaire et la résilience politique face au fascisme. L’arrivée de près d’un demi-million de républicains fuyant la dictature du général Franco au cours de l’hiver 1939, épisode connu sous le nom de Retirada, a confronté la société française à ses propres contradictions, entre tradition d’accueil et rejet xénophobe. Étudier le parcours des réfugiés espagnols, c’est plonger au cœur des tragédies du XXe siècle, des camps de concentration du Roussillon jusqu’aux combats pour la Libération de Paris, et comprendre comment une communauté exilée a su s’intégrer tout en préservant une mémoire vive.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- 🧭 Contexte : la guerre d’Espagne et les premiers réfugiés espagnols
- ❄️ La Retirada de 1939 : l’exode des réfugiés espagnols
- ⛺ Les camps du mépris : où la France a parqué les réfugiés espagnols
- ⚔️ Les réfugiés espagnols dans la Seconde Guerre mondiale
- 🏗️ De l’exil à l’intégration : les réfugiés espagnols après 1945
- 🕯️ Mémoire et reconnaissance des réfugiés espagnols
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ
- 🧩 Quiz
👉 Commençons cette exploration historique en remontant aux sources du conflit qui a jeté sur les routes des milliers de familles.
🧭 Contexte : la guerre d’Espagne et les premiers réfugiés espagnols
📌 La montée des périls et l’échec de la Seconde République
L’histoire des réfugiés espagnols ne débute pas en 1939, mais prend racine dans la violence inouïe qui déchire l’Espagne dès juillet 1936. Le soulèvement militaire nationaliste, mené par le général Franco contre le gouvernement légitime du Frente Popular, plonge le pays dans une guerre civile atroce. Dès les premiers mois du conflit, la violence des combats et la répression systématique dans les zones conquises par les franquistes poussent des civils à fuir. Ces premiers exilés cherchent refuge en France, pays voisin perçu comme la terre des Droits de l’Homme et dirigé alors par le Front populaire de Léon Blum. Cependant, la position de la France est délicate : soucieuse d’éviter une extension du conflit et sous pression britannique, elle adopte une politique de « non-intervention », refusant de livrer des armes à la République espagnole sœur.
Cette période de 1936 à 1938 voit arriver des vagues successives de réfugiés espagnols, souvent temporaires. On compte par exemple l’évacuation de milliers d’enfants basques après le bombardement de Guernica en 1937, accueillis par des familles ou des municipalités de gauche. À ce stade, l’opinion publique française est déjà polarisée. Si la classe ouvrière et les intellectuels manifestent une solidarité active (collectes de lait, de vêtements, accueil d’enfants), une partie de la droite conservatrice lance des campagnes de presse virulentes contre ces « rouges » qu’elle accuse de déstabiliser le pays. C’est dans ce climat de tension politique croissante que se prépare le drame de 1939.
Instruction pour image :
Nom fichier : bombardement-guernica-1937.jpg
Titre SEO : Bombardement de Guernica et exil des enfants
Alt : Réfugiés espagnols enfants évacués après le bombardement de Guernica en 1937
Légende : 🎥 Les horreurs de la guerre, comme à Guernica, poussent les premières familles de réfugiés espagnols vers la France. (📸 Source : Bundesarchiv)
Emplacement : Après le paragraphe sur Guernica.
📌 Le durcissement législatif envers les « indésirables »
Alors que la défaite républicaine se profile, la France modifie son arsenal législatif pour faire face à l’afflux potentiel d’étrangers. Le gouvernement d’Édouard Daladier, rompant avec l’humanisme du Front populaire, promulgue en 1938 une série de décrets-lois qui visent à contrôler strictement l’immigration. Ces textes introduisent la notion d’« étranger indésirable » et permettent l’internement administratif de toute personne étrangère jugée dangereuse pour la sécurité nationale ou l’ordre public. C’est un tournant majeur : pour la première fois, la République se dote des outils juridiques qui permettront d’enfermer massivement les réfugiés espagnols quelques mois plus tard.
Cette politique s’inscrit dans un contexte de crise économique et de xénophobie latente, similaire aux tensions décrites dans notre article sur les Italiens et Polonais au XIXe siècle. Les autorités françaises redoutent que les réfugiés espagnols, souvent politisés (anarchistes, communistes, socialistes), ne deviennent des agents de subversion en France. Ainsi, avant même que la Retirada ne commence, le piège est déjà en place : l’accueil ne sera pas humanitaire, mais policier et sécuritaire.
❄️ La Retirada de 1939 : l’exode des réfugiés espagnols
📌 L’effondrement de la Catalogne et la fuite éperdue
En janvier 1939, la chute de Barcelone scelle le sort de la République. C’est le début de la Retirada (la retraite). Ce n’est plus une armée qui recule, c’est un peuple entier qui s’arrache à sa terre. Civils et militaires, femmes, enfants, vieillards, blessés évacués des hôpitaux, tous se ruent vers la frontière pyrénéenne pour échapper aux troupes de Franco. Les témoignages décrivent des scènes d’apocalypse : sous les bombardements de l’aviation italo-allemande qui pilonne les routes jusqu’au dernier mètre, une marée humaine avance dans la neige. Ils abandonnent valises, matelas, souvenirs sur le bord des routes, ne gardant que l’essentiel pour survivre.
L’ampleur de cet exode surprend totalement les autorités françaises. Elles avaient anticipé quelques dizaines de milliers d’arrivées ; ce sont près de 475 000 réfugiés espagnols qui franchissent la frontière en quinze jours, entre fin janvier et début février 1939. Les points de passage comme Le Perthus, Cerbère, Bourg-Madame ou le col d’Ares deviennent des goulots d’étranglement où s’entassent des foules épuisées, affamées et transies de froid. Jamais la France n’avait connu un tel afflux de population en si peu de temps.
Instruction pour image :
Nom fichier : exode-retirada-le-perthus-1939.jpg
Titre SEO : Colonne de réfugiés espagnols au Perthus durant la Retirada
Alt : Colonne interminable de réfugiés espagnols traversant la frontière au Perthus en 1939
Légende : 🎥 En février 1939, des milliers de réfugiés espagnols franchissent le col du Perthus dans des conditions hivernales terribles. (📸 Source : Domaine public)
Emplacement : Après le paragraphe décrivant l’arrivée à la frontière.
📌 L’ouverture de la frontière : tri et désarmement
Face à ce désastre humanitaire, la France ouvre sa frontière au compte-gouttes. D’abord les civils (femmes, enfants, vieillards) fin janvier, puis, sous la pression de la catastrophe, les soldats de l’armée républicaine à partir du 5 février. L’accueil est glacial, tant par la météo que par l’attitude des forces de l’ordre. Les gardes mobiles et les tirailleurs sénégalais encadrent strictement les réfugiés espagnols. Une opération de désarmement massif a lieu à la frontière : les soldats républicains doivent jeter leurs fusils, pistolets et baïonnettes en tas immenses avant de pénétrer sur le sol français. Pour ces combattants antifascistes, c’est une humiliation terrible, le symbole de leur défaite.
Les familles sont impitoyablement séparées. Les femmes et les enfants sont dirigés vers des centres de tri improvisés (gares, hangars) pour être dispersés en train vers divers départements de l’intérieur de la France (plus de 70 départements seront mobilisés). Les hommes valides, quant à eux, sont considérés comme des suspects potentiels et sont dirigés sous bonne escorte vers le littoral roussillonnais. C’est le début d’une tragédie administrative et humaine que l’historienne Geneviève Dreyfus-Armand a qualifiée d’« accueil de la honte ». Pour approfondir ce moment clé, vous pouvez consulter les ressources de Lumni sur la Retirada qui propose des vidéos d’époque saisissantes.
⛺ Les camps du mépris : où la France a parqué les réfugiés espagnols
📌 Argelès-sur-Mer et les plages de la souffrance
Faute de structures d’accueil préparées, le gouvernement décide de parquer les hommes sur les plages désertes du Roussillon, clôturées à la hâte par des kilomètres de barbelés. C’est la naissance des camps de concentration d’Argelès-sur-Mer, de Saint-Cyprien et du Barcarès. Le terme « camp de concentration » est alors le terme administratif officiel (lieu de regroupement), mais la réalité qu’il recouvre est effroyable. En février 1939, il n’y a rien : ni baraques, ni eau potable, ni latrines, ni infirmerie. Les réfugiés espagnols sont parqués à même le sable, exposés au vent violent (la tramontane) et au froid glacial.
Pour survivre, les hommes creusent des trous dans le sable pour s’abriter et utilisent des couvertures de fortune. Ils boivent l’eau de mer ou l’eau saumâtre de puits creusés à la main, ce qui déclenche immédiatement des épidémies massives de dysenterie. La mortalité grimpe en flèche. On meurt de froid, de faim, d’épuisement. Les autorités françaises se contentent de jeter du pain par-dessus les barbelés, provoquant des émeutes de la faim. Ce traitement inhumain infligé aux réfugiés espagnols restera à jamais gravé dans la mémoire collective de l’exil comme la preuve de l’ingratitude des démocraties occidentales.
Instruction pour image :
Nom fichier : camp-argeles-sur-mer-1939.jpg
Titre SEO : Vue du camp d’Argelès-sur-Mer pour réfugiés espagnols
Alt : Camp de concentration d’Argelès-sur-Mer rempli de réfugiés espagnols sur la plage en 1939
Légende : 🎥 Le camp d’Argelès-sur-Mer : une ville de tentes et de sable où s’entassent près de 100 000 réfugiés espagnols. (📸 Source : Mémorial du camp de Rivesaltes)
Emplacement : Au cœur de la partie sur Argelès.
📌 L’organisation de la survie et la culture derrière les barbelés
Malgré ces conditions dégradantes, la dignité des réfugiés espagnols force l’admiration. Rapidement, ils s’auto-organisent. Avec du bois flotté, des roseaux et des débris, ils construisent des baraquements précaires. Les médecins et infirmiers espagnols montent des dispensaires de fortune avec presque aucun médicament. Surtout, la vie intellectuelle et politique reprend ses droits : on donne des cours d’alphabétisation aux soldats illettrés, on publie des journaux manuscrits sur des emballages, on organise des chorales ou des tournois d’échecs. Cette résistance morale est cruciale pour ne pas sombrer dans la folie.
Par la suite, pour désengorger les plages, d’autres camps sont ouverts ou agrandis : Bram (Aude), Septfonds (Tarn-et-Garonne), Le Vernet (Ariège) pour les « indisciplinés » et les suspects politiques (notamment les anarchistes de la CNT), et Gurs (Pyrénées-Atlantiques) pour les Basques et les aviateurs. Le camp de Rivesaltes deviendra également un centre de regroupement familial majeur. Chaque camp a sa spécificité, mais tous partagent la surveillance policière, la censure du courrier et la précarité. Pour une vision détaillée de cette cartographie concentrationnaire, le site Chemins de Mémoire offre des ressources précieuses.
⚔️ Les réfugiés espagnols dans la Seconde Guerre mondiale
📌 Des prestataires de main-d’œuvre aux combattants de la liberté
Dès le printemps 1939, la France réalise que ces réfugiés espagnols représentent une force de travail considérable alors que la guerre avec l’Allemagne menace. On propose aux internés un choix cynique : le rapatriement en Espagne (où la mort ou la prison les attend), l’engagement dans la Légion étrangère, ou le travail dans des Compagnies de Travailleurs Étrangers (CTE). La plupart choisissent les CTE. Ils sont envoyés sur les chantiers de la ligne Maginot, dans les usines d’armement ou l’agriculture, remplaçant les Français mobilisés. Bien que toujours sous statut militaire et mal payés, ils retrouvent une forme de liberté relative.
Lorsque la guerre éclate, beaucoup s’engagent volontairement pour défendre la France, voyant dans le combat contre Hitler la suite logique de leur lutte contre Franco. Environ 60 000 réfugiés espagnols intègrent les rangs de l’armée française (Légion, RMVE). Ils combattent avec bravoure lors de la campagne de France en 1940. Mais après la défaite, leur sort s’assombrit terriblement. Livrés par Vichy ou capturés par les Allemands, ils sont considérés comme des apatrides. C’est ainsi que des milliers de « Rotspanier » (Espagnols rouges) sont déportés vers le camp de concentration de Mauthausen, en Autriche. Là-bas, marqués du triangle bleu, ils subiront l’enfer de l’escalier de la mort de la carrière de granit. Plus de 7 000 y périront.
📌 La Résistance et la Nueve : l’heure de la revanche
Ceux qui échappent à la déportation entrent massivement en Résistance sur le sol français. Leur expérience de la guérilla et des explosifs, acquise durant la guerre civile, est inestimable pour les maquis. Ils structurent des groupes entiers, notamment dans le Sud-Ouest (Foix, Toulouse, Limoges), au sein des FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans – Main-d’œuvre Immigrée) ou de l’AGE (Agrupación de Guerrilleros Españoles). Ils participent aux sabotages ferroviaires, aux attaques de convois allemands et à la libération de nombreuses villes. On oublie trop souvent que de nombreux départements du sud de la France ont été libérés avec l’aide décisive des réfugiés espagnols.
L’épisode le plus glorieux reste celui de la Nueve (la 9e compagnie du régiment de marche du Tchad, au sein de la 2e Division Blindée du général Leclerc). Composée quasi exclusivement de républicains espagnols, cette unité d’élite est la première à pénêtrer dans Paris insurgé le soir du 24 août 1944. Sur leurs blindés, ils ont peint les noms de batailles de la guerre d’Espagne : « Guadalajara », « Teruel », « Madrid ». Ils sont les premiers à atteindre l’Hôtel de Ville, reçus par les résistants parisiens. Cette image des réfugiés espagnols libérant la capitale française a longtemps été effacée de la mémoire officielle gaulliste, qui préférait insister sur une libération « par les Français ». Elle est aujourd’hui réhabilitée à sa juste valeur.
Instruction pour image :
Nom fichier : la-nueve-liberation-paris.jpg
Titre SEO : La Nueve, soldats réfugiés espagnols libérant Paris
Alt : Half-track de la Nueve avec des réfugiés espagnols lors de la Libération de Paris en 1944
Légende : 🎥 Les blindés de la Nueve, conduits par des réfugiés espagnols, entrent dans Paris le 24 août 1944. (📸 Source : Imperial War Museum)
Emplacement : À la fin de la section sur la Résistance.
🏗️ De l’exil à l’intégration : les réfugiés espagnols après 1945
📌 La frontière fermée et le deuil du retour
1945 marque un tournant amer. Les réfugiés espagnols sont persuadés que les Alliés, après avoir vaincu le nazisme, vont se tourner vers l’Espagne pour chasser Franco. Mais la Guerre froide naissante change la donne : les États-Unis et le Royaume-Uni préfèrent maintenir Franco au pouvoir comme rempart anticommuniste. L’espoir s’effondre. En octobre 1944, une tentative d’invasion du Val d’Aran par des guérilleros espagnols venus de France échoue. La frontière est officiellement fermée en 1946 et le restera jusqu’en 1948. Les exilés comprennent alors qu’ils ne rentreront pas de sitôt.
Il faut donc s’installer, « défaire les valises » au sens propre comme au figuré. Les réfugiés espagnols obtiennent le statut de réfugié politique (statut OFPRA), qui les protège mais leur interdit toute activité politique officielle en France. C’est une période de grande douleur psychologique : accepter que l’exil, pensé comme provisoire, devienne définitif. Les familles se regroupent, les femmes et les enfants rejoignent les hommes. On quitte les baraquements pour des logements précaires, parfois des bidonvilles en périphérie des grandes villes, avant d’accéder aux logements sociaux.
📌 Une intégration par le travail et la culture
L’intégration des réfugiés espagnols va passer par le travail. La France de l’après-guerre est en pleine reconstruction et manque de bras. Les Espagnols, réputés travailleurs qualifiés (maçons, charpentiers, ébénistes), trouvent rapidement leur place dans le bâtiment, l’industrie et l’agriculture. Ils participent activement aux Trente Glorieuses. Dans le même temps, ils recréent une « petite Espagne » en exil. Les associations culturelles, les ateneos (athénées populaires), les groupes folkloriques et les clubs de football espagnols fleurissent dans tout le sud de la France et en région parisienne (Saint-Denis, Aubervilliers).
Cette vie communautaire permet de transmettre l’identité et les valeurs républicaines à la deuxième génération. Contrairement à d’autres vagues migratoires décrites dans les articles sur les migrations postcoloniales ou l’immigration maghrébine, l’intégration espagnole est souvent présentée (parfois de manière idéalisée a posteriori) comme un modèle d’assimilation réussie. Pourtant, elle s’est faite dans la douleur, le silence et le travail acharné, face à un racisme anti-espagnol qui a perduré jusque dans les années 1960. Des personnalités comme Maria Casarès, Jorge Semprún ou plus tard Anne Hidalgo témoignent de cet apport inestimable des réfugiés espagnols à la culture et à la vie politique françaises.
🕯️ Mémoire et reconnaissance des réfugiés espagnols
📌 Briser le silence : le réveil mémoriel
Pendant longtemps, l’histoire de la Retirada a été tue. En Espagne, la dictature imposait l’amnésie ; en France, on n’était pas fier des camps. Au sein même des familles de réfugiés espagnols, on parlait peu de ces souffrances pour protéger les enfants et regarder vers l’avenir. Ce n’est qu’à la mort de Franco en 1975, et surtout dans les années 1990-2000, que la parole s’est libérée. Les enfants et petits-enfants d’exilés ont voulu savoir. Des milliers de témoignages ont été recueillis, des livres publiés, des documentaires réalisés.
Aujourd’hui, la reconnaissance est officielle. Des plaques commémoratives jalonnent les plages du Roussillon et les gares de déportation. Le Mémorial du Camp de Rivesaltes, inauguré en 2015, est un lieu central pour comprendre cette histoire. La ville de Paris a rendu hommage à la Nueve en inaugurant un jardin à son nom près de l’Hôtel de Ville. Tu peux retrouver des archives de presse sur ce réveil mémoriel sur le site de Gallica (BnF). Cette mémoire vive rappelle que la France s’est aussi construite grâce à ces étrangers devenus français par le sang versé et le travail.
🧠 À retenir sur les Réfugiés espagnols en France
- 1939 (La Retirada) : Arrivée massive de 475 000 réfugiés espagnols en France suite à la victoire de Franco. Un exode humanitaire sans précédent.
- Les camps du mépris : Internement des hommes dans des conditions inhumaines sur les plages (Argelès, St-Cyprien) et dans des camps disciplinaires (Le Vernet), symbole d’une politique de rejet.
- Engagement héroïque : Rôle clé dans la Résistance (maquis, FTP-MOI) et la Libération (la Nueve à Paris), malgré la déportation de milliers d’entre eux à Mauthausen.
- Enracinement : Installation définitive en France après 1945 (fermeture de la frontière) et intégration par le travail, léguant une mémoire républicaine forte aux générations suivantes.
❓ FAQ : Questions fréquentes sur les réfugiés espagnols
🧩 Qu’est-ce que la Retirada pour les réfugiés espagnols ?
C’est l’exode massif de près de 500 000 républicains espagnols vers la France en janvier-février 1939, fuyant la répression franquiste à la fin de la guerre civile. C’est un traumatisme fondateur pour cette communauté.
🧩 Comment les réfugiés espagnols ont-ils été accueillis par la France ?
L’accueil a été catastrophique et sécuritaire. Le gouvernement a parqué les hommes dans des camps d’internement (comme Argelès) sans hygiène ni abri, les traitant comme des « indésirables » et séparant les familles.
🧩 Quel lien entre les réfugiés espagnols et la Libération de Paris ?
La 9e compagnie de la 2e DB du général Leclerc (la Nueve) était composée majoritairement de réfugiés espagnols. Ce sont eux qui sont entrés les premiers dans Paris le 24 août 1944, participant activement à la libération de la capitale.
🧩 Pourquoi parle-t-on d’oubli concernant les réfugiés espagnols ?
Pendant des décennies, leur histoire a été occultée : l’Espagne franquiste l’interdisait, et la France gaulliste préférait célébrer une Résistance « française ». La mémoire n’est revenue fortement que depuis les années 1990.
