🎯 Pourquoi la question religieuse est-elle explosive sous la Révolution ?
L’histoire de la Religion et Révolution française est celle d’un divorce tumultueux et violent entre l’Église catholique et l’État naissant. En 1789, la France est encore la « fille aînée de l’Église », mais en l’espace de quelques années, les révolutionnaires vont nationaliser les biens du clergé, imposer un serment de fidélité aux prêtres et tenter d’effacer des siècles de christianisme par une politique de déchristianisation radicale. Cette période, marquée par la Terreur et l’invention de nouveaux cultes comme celui de l’Être suprême, a profondément bouleversé la société et laissé des traces durables dans la conception française de la laïcité.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- ⚔️ De l’alliance à la rupture (1789-1790)
- ⚡ Le schisme : prêtres jureurs et réfractaires
- 🔥 La déchristianisation violente de l’an II
- 🗽 La Raison et l’Être suprême : les nouveaux dieux
- ⚖️ Vers une première séparation (1795-1799)
- 🌍 Héritage et impact sur la société française
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ
- 🧩 Quiz
👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre comment tout a basculé dès 1789.
⚔️ De l’alliance à la rupture : la fin des privilèges ecclésiastiques (1789-1790)
📌 Une Église puissante mais contestée à la veille de 1789
Pour comprendre le choc de la Religion et Révolution française, il faut rappeler la place centrale de l’Église sous l’Ancien Régime. Le catholicisme était religion d’État, le clergé constituait le premier ordre du royaume et possédait environ 10 % des terres de France. Ce système, hérité du gallicanisme et du pouvoir royal, liait intimement le trône et l’autel. Cependant, l’Église était traversée par des fractures internes : le haut clergé (évêques, abbés) vivait souvent dans l’opulence à la cour, tandis que le bas clergé (curés de paroisse) partageait la vie difficile du Tiers-État et aspirait à des réformes.
Les philosophes des Lumières, comme Voltaire, avaient déjà critiqué le fanatisme et l’intolérance, préparant les esprits à une remise en cause du pouvoir temporel de l’Église. Dès l’ouverture des États généraux en mai 1789, une partie du bas clergé se rallie au Tiers-État, jouant un rôle décisif dans la proclamation de l’Assemblée nationale. À ce stade, la Révolution n’est pas anti-religieuse ; elle souhaite simplement mettre fin aux abus. Pourtant, la nécessité financière va rapidement précipiter les événements et transformer la réforme en conflit ouvert.
📌 La nationalisation des biens du clergé
Face à la dette colossale du royaume, l’Assemblée nationale cherche des liquidités urgentes. Le 2 novembre 1789, sur une proposition de l’évêque Talleyrand, les députés votent la mise à disposition des biens du clergé à la Nation. C’est un tournant majeur : l’Église perd son autonomie financière et ses terres, qui serviront de gage pour l’émission des assignats, la nouvelle monnaie révolutionnaire. En contrepartie, l’État s’engage à salarier les ministres du culte et à pourvoir aux frais de l’Église et à l’assistance des pauvres.
Cette mesure, bien que motivée par l’économie, bouleverse la structure sociale. Elle prive l’Église de ses moyens d’action traditionnels (hôpitaux, écoles) et transforme les prêtres en quasi-fonctionnaires. La vente des « biens nationaux » commence, profitant surtout à la bourgeoisie et à une partie de la paysannerie aisée, ce qui attache durablement ces catégories sociales à la Révolution. Mais pour le clergé, c’est une spoliation qui inquiète et commence à diviser les consciences, d’autant que le pape Pie VI observe ces changements avec une hostilité grandissante.
📌 La Constitution civile du clergé : le point de non-retour
La réforme ne s’arrête pas aux finances. Les députés, imprégnés de l’esprit gallican (l’idée d’une Église de France autonome du pape), veulent réorganiser l’institution ecclésiastique pour l’adapter au nouveau découpage administratif. Le 12 juillet 1790, l’Assemblée adopte la Constitution civile du clergé. Ce texte redessine la carte religieuse : les diocèses correspondent désormais aux 83 départements, réduisant drastiquement le nombre d’évêques. Plus radical encore, les évêques et les curés doivent désormais être élus par les citoyens, qu’ils soient catholiques, protestants ou athées.
Le pape n’est plus consulté pour l’investiture des évêques, il est simplement informé. C’est une rupture théologique et hiérarchique majeure. Le roi Louis XVI, pieux catholique, sanctionne le texte la mort dans l’âme, espérant éviter le pire. Mais cette ingérence de l’État dans l’organisation spirituelle de l’Église est inacceptable pour Rome. La Révolution, qui voulait rationaliser l’Église, est en train de provoquer involontairement un schisme qui va déchirer la France pendant plus d’une décennie.
⚡ Le schisme : prêtres jureurs contre prêtres réfractaires (1791-1792)
📌 Le serment de la discorde
Devant les résistances du clergé à appliquer la Constitution civile, l’Assemblée nationale exige, le 27 novembre 1790, que tous les ecclésiastiques prêtent un serment de fidélité « à la Nation, à la Loi et au Roi » et s’engagent à maintenir la Constitution décrétée par l’Assemblée. C’est l’étincelle qui met le feu aux poudres. Ce serment oblige chaque prêtre à choisir entre son obéissance à Rome et sa loyauté envers la France révolutionnaire. Le corps clérical se fracture alors en deux camps irréconciliables.
D’un côté, les prêtres jureurs (ou constitutionnels) prêtent serment, souvent par conviction républicaine ou pour ne pas abandonner leurs paroissiens. Ils sont majoritaires dans le Bassin parisien et le Centre. De l’autre, les prêtres réfractaires refusent le serment au nom de la fidélité au pape. Ils sont très nombreux dans l’Ouest (Bretagne, Vendée), le Nord et le Midi. Cette division coupe la France religieuse en deux et transforme la question religieuse en question politique : refuser le serment devient un acte de contre-révolution.
📌 La condamnation du Pape et la radicalisation
Au printemps 1791, le pape Pie VI condamne officiellement la Constitution civile du clergé et qualifie le serment de sacrilège. Cette intervention papale durcit les positions. Les prêtres jureurs sont excommuniés par Rome, tandis que les réfractaires sont suspectés de trahison par les patriotes. Les fidèles eux-mêmes sont divisés : faut-il suivre le « bon prêtre » (le réfractaire) qui célèbre la messe en cachette, ou le prêtre officiel (le jureur) installé par l’administration ? Des bagarres éclatent devant les églises, et les femmes jouent souvent un rôle clé dans la défense des réfractaires.
L’Assemblée législative, élue en 1791, adopte des mesures de plus en plus répressives contre les réfractaires, considérés comme des agents de l’étranger et de l’aristocratie. Le lien entre religion et contre-révolution se renforce. La fuite du roi à Varennes (juin 1791) et la guerre déclarée en avril 1792 accentuent la paranoïa : les prêtres réfractaires sont accusés de pactiser avec les autrichiens et les émigrés. C’est dans ce climat de suspicion généralisée que la monarchie chute le 10 août 1792.
📌 Les premiers massacres et l’escalade de la violence
La chute de la royauté entraîne une flambée de violence anticlericale. Lors des massacres de Septembre 1792, dans les prisons parisiennes, près de 300 prêtres (dont trois évêques) sont assassinés par les sans-culottes après des simulacres de jugement. Ils sont les premières victimes de masse de cette haine religieuse qui monte. Parallèlement, l’État civil est laïcisé : l’enregistrement des naissances, mariages et décès est retiré à l’Église pour être confié aux mairies. Le divorce est autorisé, brisant le dogme de l’indissolubilité du mariage.
Dans l’Ouest de la France, la persécution des prêtres réfractaires est l’une des causes principales du soulèvement de la Vendée en 1793. Les paysans prennent les armes pour défendre leurs « bons prêtres » contre les « bleus » républicains. La guerre civile qui s’ensuit est d’une férocité inouïe, mêlant revendications religieuses, sociales et royalistes. À ce stade, le conflit entre Religion et Révolution française n’est plus seulement législatif ou verbal, c’est une guerre totale.
🔥 La déchristianisation violente de l’an II (1793-1794)
📌 L’offensive des Hébertistes et la Terreur religieuse
À partir de l’automne 1793, sous la pression des sans-culottes les plus radicaux et des Hébertistes (partisans de Jacques-René Hébert), un mouvement de déchristianisation spontané puis organisé se propage en France. L’objectif n’est plus seulement de contrôler l’Église, mais d’anéantir le catholicisme, considéré comme une superstition incompatible avec la République. Des représentants en mission, comme Fouché dans la Nièvre, ordonnent la fermeture des églises, la destruction des croix et des calvaires, et l’interdiction du culte extérieur.
On assiste à des scènes de vandalisme : les statues des saints sont décapitées, les cloches sont fondues pour faire des canons, les objets sacrés (calices, ostensoirs) sont pillés ou tournés en dérision. Des « mascarades » antireligieuses sont organisées : on promène des ânes vêtus d’habits épiscopaux pour se moquer de la hiérarchie catholique. L’abbé Grégoire, pourtant évêque constitutionnel et républicain convaincu, invente le terme de « vandalisme » pour dénoncer ces destructions aveugles du patrimoine national. Tu peux explorer des gravures d’époque sur ce thème via le site Gallica de la BNF.
📌 Le calendrier républicain : changer le temps pour changer les esprits
L’une des tentatives les plus audacieuses pour effacer l’empreinte chrétienne est l’adoption du calendrier républicain (ou révolutionnaire) en octobre 1793. Il s’agit de rompre avec le temps grégorien rythmé par les dimanches et les fêtes religieuses. L’année commence désormais à l’équinoxe d’automne (22 septembre, proclamation de la République). Les mois changent de nom pour évoquer la nature (Vendémiaire, Brumaire, Floréal…) et sont divisés en trois décades de dix jours.
Le décadi remplace le dimanche. Ce changement a un impact concret sur la vie des Français : les ouvriers doivent travailler neuf jours avant de se reposer, contre six auparavant, ce qui est très impopulaire. Les prénoms de saints sont bannis de l’état civil, remplacés par des noms de plantes, d’outils ou de héros antiques (Brutus, Gracchus). C’est une tentative de remodelage total de la culture quotidienne. Pour comprendre l’ampleur de ces changements, il est utile de se référer aux ressources pédagogiques de Lumni.
📌 La persécution des prêtres constitutionnels
Le fait nouveau de la déchristianisation de l’an II est qu’elle ne vise plus seulement les réfractaires. Les prêtres constitutionnels, pourtant loyaux à la République, sont eux aussi suspectés. On les pousse à l’abdication, c’est-à-dire à renoncer à leur sacerdoce. Des milliers de prêtres « déprêtrisent », souvent sous la contrainte ou la menace de la guillotine, et certains se marient pour prouver leur patriotisme. Les églises sont transformées en temples de la Raison, en entrepôts de salpêtre ou en écuries.
Cette période est traumatisante pour une grande partie de la population rurale, profondément attachée à ses rites. La déchristianisation forcée coupe la Convention de sa base populaire dans de nombreuses régions. Elle crée un climat de peur et de clandestinité : on célèbre la messe la nuit, dans les bois ou les granges, renouant avec l’esprit des Guerres de religion ou de l’exil des protestants après la Révocation de l’Édit de Nantes.
🗽 La Raison et l’Être suprême : les nouveaux dieux de la République
📌 Le Culte de la Raison : l’athéisme militant
Pour combler le vide laissé par la suppression du catholicisme, les révolutionnaires tentent d’instaurer de nouveaux cultes civiques. Le premier est le Culte de la Raison, promu par les Hébertistes à l’automne 1793. C’est un culte athée, anthropocentrique, qui célèbre la liberté et l’intellect humain libéré de la superstition. La cérémonie la plus célèbre a lieu à Notre-Dame de Paris le 10 novembre 1793 : une chanteuse d’opéra vêtue à l’antique incarne la Déesse Raison sur une montagne artificielle édifiée dans le chœur de la cathédrale.
Ces cérémonies sont souvent perçues comme des carnavals désordonnés par la population et choquent une partie des députés, dont Robespierre. Pour lui, le Culte de la Raison est une erreur politique et morale : l’athéisme est « aristocratique », car le peuple a besoin de croire en une justice divine et en l’immortalité de l’âme pour rester vertueux. Robespierre craint aussi que cet athéisme agressif ne dresse toute l’Europe contre la France.
📌 Robespierre et le Culte de l’Être suprême
Au printemps 1794, après avoir éliminé les Hébertistes, Maximilien de Robespierre impose sa vision déiste inspirée de Jean-Jacques Rousseau. Par le décret du 18 floréal an II (7 mai 1794), la Convention proclame : « Le peuple français reconnaît l’existence de l’Être suprême et l’immortalité de l’âme ». Ce n’est pas un retour au christianisme (Jésus n’est pas mentionné), mais une religion civile et morale destinée à unifier la nation autour de valeurs républicaines.
Le Culte de l’Être suprême vise à donner une assise spirituelle à la République. Il s’agit de sacraliser le patriotisme et la vertu. Contrairement au Culte de la Raison, désordonné et athée, le culte de l’Être suprême se veut ordonné, sérieux et rassembleur. Il doit marquer la fin de la déchristianisation violente et le retour à l’ordre moral.
📌 La Fête de l’Être suprême : l’apogée et la chute
Le point d’orgue de cette politique religieuse est la Fête de l’Être suprême, célébrée le 20 prairial an II (8 juin 1794). Organisée par le peintre Jacques-Louis David, elle est grandiose. À Paris, une immense procession part des Tuileries vers le Champ-de-Mars, où une montagne symbolique a été érigée. Robespierre, président de la Convention, marche en tête, visiblement isolé, ce qui agace certains de ses collègues qui l’accusent de vouloir devenir le « pontife » de la République.
Si la fête est un succès populaire indéniable (le peuple a besoin de rites et de concorde), elle marque paradoxalement le début de la chute de Robespierre. Les railleries fusent dans les rangs des députés, inquiets de son pouvoir absolu. Moins de deux mois plus tard, le 9 thermidor, l’Incorruptible tombe. Avec lui, le Culte de l’Être suprême perd son principal promoteur et tombe rapidement en désuétude, même si les sentiments religieux, eux, n’ont pas disparu.
⚖️ Vers une première séparation et l’apaisement (1795-1799)
📌 La fin des cultes d’État et la loi de 1795
Après la chute de Robespierre, la Convention thermidorienne met fin au financement des cultes. Le décret du 21 février 1795 (3 ventôse an III) instaure pour la première fois en France une forme de séparation de l’Église et de l’État. La République ne salarie plus aucun culte, mais elle garantit le libre exercice de tous, à condition qu’ils restent dans la sphère privée ou dans les édifices religieux, sans signes extérieurs ostentatoires (pas de processions, pas de cloches).
Cette mesure est dictée par les caisses vides de l’État plus que par une idéologie libérale, mais elle permet une certaine détente. Les églises rouvrent peu à peu, souvent partagées entre plusieurs cultes (catholiques, théophilanthropes, culte décadaires). C’est une période de confusion mais aussi de renaissance religieuse spontanée. Les fidèles réclament le retour de leurs anciens curés, et le catholicisme, que l’on croyait mort, montre une vitalité surprenante.
📌 Le Directoire : entre tolérance et répression
Sous le Directoire (1795-1799), la politique religieuse oscille constamment au gré des coups d’État. Tantôt le pouvoir ferme les yeux sur le retour des réfractaires, tantôt il réactive les lois répressives (notamment après le coup d’État de Fructidor en 1797). On exige de nouveau des serments de « haine à la royauté » que beaucoup de prêtres refusent. Des centaines de prêtres sont déportés en Guyane (la « guillotine sèche ») ou entassés sur des pontons à Rochefort.
Parallèlement, le Directoire tente de promouvoir la Théophilanthropie, un nouveau culte déiste assez fade, ou de relancer le culte décadaire pour concurrencer le dimanche catholique. Mais ces tentatives administratives échouent face à l’ancrage profond du catholicisme romain. Le peuple boude les fêtes républicaines froides et officielles pour retourner à la messe.
📌 L’impasse religieuse à la veille du Consulat
À la fin de la décennie révolutionnaire, la situation religieuse est chaotique. L’Église constitutionnelle est moribonde, discréditée et sans ressources. L’Église réfractaire est populaire mais clandestine et traquée. La France est couverte de ruines religieuses (abbayes vendues comme carrières de pierre, comme Cluny). L’État est incapable d’imposer ses cultes de substitution mais ne parvient pas à éradiquer l’ancienne foi.
C’est dans ce contexte de lassitude générale que le général Bonaparte prend le pouvoir en 1799. Pragmatique, il comprend vite que la paix civile est impossible sans la paix religieuse. Il sait que pour gouverner les Français, il faut régler le conflit avec Rome. Cela ouvrira la voie au Concordat de 1801, qui scellera la réconciliation, mais au prix d’un contrôle strict de l’État sur l’Église.
🌍 Héritage et impact sur la société française
📌 La naissance de la laïcité à la française
La Révolution française a posé les jalons de la laïcité moderne, même si le terme n’existait pas encore. Pour la première fois, l’État s’est affranchi de la tutelle religieuse, a instauré l’état civil laïc et a rendu le mariage civil obligatoire avant le mariage religieux. L’idée que la religion est une affaire privée et que la loi est au-dessus des dogmes est un héritage direct de cette période. Les débats violents de la Révolution ont forgé une méfiance durable des républicains envers l’Église catholique, considérée comme une force politique réactionnaire.
📌 Les « Deux Frances »
Le conflit religieux de la Révolution a créé une fracture durable dans la société française, souvent appelée la guerre des « Deux Frances ». D’un côté, la France catholique, conservatrice et souvent monarchiste ; de l’autre, la France républicaine, laïque et anticléricale. Cette opposition structurera la vie politique française tout au long du XIXe siècle et jusqu’à la loi de 1905. L’expérience traumatisante de la déchristianisation explique aussi la virulence de l’anticléricalisme français, unique en Europe.
📌 Un patrimoine transformé et mutilé
L’impact physique sur le territoire est immense. De nombreuses églises et abbayes ont disparu ou ont été transformées. Mais paradoxalement, ce « vandalisme » a fait naître la notion de patrimoine national. C’est pour protéger les œuvres d’art saisies au clergé que sont créés les premiers musées, dont le Muséum central des arts (futur Musée du Louvre) en 1793. L’État prend conscience qu’il doit conserver les monuments, non plus pour leur valeur religieuse, mais pour leur valeur historique et artistique. Tu peux approfondir cette notion de patrimoine via les archives du Ministère de la Culture.
🧠 À retenir sur Religion et Révolution française
- La rupture commence en 1789-1790 avec la nationalisation des biens du clergé et la Constitution civile du clergé.
- Le serment exigé divise le clergé en deux camps : les jureurs (fidèles à la Révolution) et les réfractaires (fidèles au Pape).
- La Terreur (1793-1794) est marquée par une déchristianisation violente : fermeture d’églises, calendrier républicain et persécutions.
- Robespierre tente d’instaurer le Culte de l’Être suprême pour remplacer le catholicisme et l’athéisme, mais cela échoue après sa mort.
❓ FAQ : Questions fréquentes sur la religion sous la Révolution
🧩 Quelle est la différence entre le culte de la Raison et l’Être suprême ?
Le Culte de la Raison (1793) est athée et rationaliste, promu par les Hébertistes. Le Culte de l’Être suprême (1794), voulu par Robespierre, est déiste : il reconnaît un dieu créateur et l’immortalité de l’âme, jugés nécessaires à la vertu morale.
🧩 Pourquoi le calendrier républicain a-t-il été créé ?
Il visait à effacer les rythmes chrétiens (dimanche, saints, fêtes religieuses) de la vie quotidienne des Français et à instaurer une nouvelle ère fondée sur la Nature et la Raison. Il a été utilisé officiellement jusqu’en 1806.
🧩 Qu’est-ce qu’un prêtre réfractaire ?
C’est un prêtre qui a refusé de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé condamnée par le Pape. Considérés comme des ennemis de la Révolution, ils ont été pourchassés, emprisonnés ou exécutés, surtout sous la Terreur.
