🎯 Pourquoi l’histoire de l’immigration en France est-elle un thème central du programme d’histoire ?
L’histoire de l’immigration en France permet de comprendre comment la société française s’est transformée au fil des arrivées successives de populations venues d’ailleurs, et pourquoi ce thème est désormais au cœur des programmes d’histoire du collège et du lycée.
En retraçant les grandes vagues migratoires, depuis le XIXe siècle jusqu’aux crises les plus récentes, tu vois comment se construisent les frontières, les identités et les débats politiques autour de l’accueil et de l’intégration.
De plus, ce sujet croise de nombreuses notions du programme comme les révolutions industrielles, la décolonisation, la construction européenne ou encore les valeurs de la République.
Enfin, travailler sur l’immigration en France t’aide à mieux comprendre les débats actuels, à prendre du recul sur les stéréotypes et à préparer efficacement les épreuves du **brevet** et du **bac**.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- 🧭 Notions clés pour comprendre l’immigration en France
- ⚙️ Les premières grandes vagues migratoires au XIXe siècle
- 📜 Italiens et Espagnols : une main-d’œuvre européenne pour la France
- 🌍 Immigration coloniale et liens avec l’empire français
- 🕌 L’essor de l’immigration maghrébine en France
- 🏭 Immigration et Trente Glorieuses : une main-d’œuvre indispensable
- 👨👩👧👦 Le tournant du regroupement familial dans les années 1970
- ⚓ Harkis et rapatriés d’Algérie : une mémoire blessée
- 📑 L’évolution des politiques migratoires françaises depuis 1945
- ⚖️ Lois Pasqua, durcissement des conditions d’entrée et régularisations
- 🚢 Crises migratoires récentes et rôle de la France en Europe
- 📰 Représentations sociales, médias et stéréotypes sur l’immigration
- 🏛️ Enjeux actuels : intégration, discriminations et citoyenneté
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ
- 🧩 Quiz
👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour poser les grandes notions et le contexte historique de l’immigration en France.
🧭 Notions clés pour comprendre l’immigration en France
📌 Migrant, émigré, immigré : bien distinguer les termes
Avant d’entrer dans le détail de l’histoire de l’immigration en France, il est essentiel de clarifier le vocabulaire, car ces mots reviennent souvent dans les sujets d’examen et dans l’actualité.
On parle d’abord de migrant pour désigner une personne qui se déplace d’un pays à un autre, quel que soit le motif ou la durée du séjour, ce qui est une notion très large.
Un émigré est quelqu’un qui quitte son pays d’origine, alors qu’un immigré est vu depuis le pays d’accueil, par exemple un travailleur qui vient s’installer en France pour plusieurs années.
Dans les programmes scolaires, le mot clé reste donc « immigré », car il renvoie à l’installation durable dans un pays et permet de raconter comment l’arrivée de nouvelles populations transforme la société, la culture et les débats politiques.
📌 Pays d’émigration, pays d’immigration : la place particulière de la France
Un pays peut être à la fois un espace de départ et d’arrivée, mais il y a souvent une tendance dominante selon les périodes, et cela se voit très bien dans l’histoire de l’immigration en France.
Pendant longtemps, la France a été surtout un pays d’immigration, car elle a attiré des millions de travailleurs venus d’Europe, du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne pour répondre aux besoins de main-d’œuvre de l’industrie et de la reconstruction.
Cependant, il existe aussi une histoire de l’émigration française, par exemple vers les États-Unis, le Canada ou l’Algérie coloniale, même si elle est moins présente dans les cours et les manuels.
Pour les examens, il est important de retenir que la France est considérée comme un grand pays d’immigration en Europe occidentale, avec des flux réguliers depuis le XIXe siècle et une forte diversité d’origines.
📌 Des chiffres et des sources officielles pour situer le phénomène
Pour mieux mesurer l’ampleur de l’immigration, les historiens et les pouvoirs publics s’appuient sur des données produites par des institutions comme l’INSEE ou le ministère de l’Intérieur, qui comptabilisent les étrangers et les immigrés installés en France.
Les chiffres montrent qu’aujourd’hui, une part significative de la population française est soit immigrée, soit descendante d’immigrés, ce qui confirme que l’histoire de l’immigration en France est aussi une histoire de la population française tout entière.
Pour aller plus loin, tu peux consulter une synthèse officielle sur le site de l’INSEE qui présente les principaux indicateurs sur l’immigration en France, souvent utilisés par les enseignants pour illustrer leurs cours.
Ces données statistiques ne racontent pas tout, mais elles donnent un ordre de grandeur utile pour comprendre les grandes vagues migratoires que nous allons étudier dans les chapitres suivants, des travailleurs italiens et espagnols du XIXe siècle aux crises migratoires les plus récentes.
⚙️ Les premières grandes vagues migratoires au XIXe siècle
📌 Une France qui s’industrialise et manque de main-d’œuvre
À partir du milieu du XIXe siècle, la France s’industrialise rapidement, ce qui transforme en profondeur les villes, les campagnes et le marché du travail.
Les usines, les mines et les grands chantiers ferroviaires ont besoin de bras, alors que la natalité française ralentit et que certains ruraux hésitent encore à quitter leurs villages pour les grandes villes comme Paris, Lyon ou Marseille.
De plus, la défaite de 1870 contre la Prusse et les pertes humaines liées aux guerres ou aux épidémies pèsent sur la démographie, ce qui renforce l’idée que l’immigration peut servir de « réservoir » de main-d’œuvre pour l’économie française.
Peu à peu, l’État et les patrons acceptent donc l’arrivée de travailleurs étrangers, d’abord venus des pays voisins, même si les politiques migratoires restent encore peu encadrées par la loi à cette époque.
📌 Des migrants venus d’Europe voisine pour travailler
Les premières grandes vagues de l’histoire de l’immigration en France au XIXe siècle viennent surtout d’Europe voisine, avec des travailleurs belges, luxembourgeois, suisses, italiens ou espagnols.
Dans l’est et le nord de la France, de nombreux Belges et Luxembourgeois travaillent dans les mines de charbon et les industries métallurgiques.
Dans le sud et sur la façade méditerranéenne, on voit surtout arriver des Italiens, employés dans les travaux publics, l’agriculture ou le petit commerce, ce qui prépare déjà l’important mouvement que tu retrouveras dans l’article sur l’immigration italienne et espagnole en France.
Enfin, dans certaines régions rurales, des travailleurs saisonniers viennent chaque année pour les récoltes, ce qui crée des allers-retours réguliers entre la France et les pays voisins, sans installation définitive pour tous.
📌 Une présence encore mal acceptée et des tensions récurrentes
Même si l’économie profite de ces arrivées, l’histoire de l’immigration en France au tournant des XIXe et XXe siècles est déjà marquée par des tensions, des peurs et des violences.
Dans certaines villes industrielles, des ouvriers français accusent les étrangers de « prendre le travail » ou de faire baisser les salaires, ce qui alimente des mouvements xénophobes.
Des violences éclatent parfois, comme contre des travailleurs italiens, ce qui montre que l’immigration est dès le départ un sujet sensible où se mélangent enjeux économiques, identitaires et politiques.
Cependant, beaucoup d’étrangers finissent par s’installer durablement, par se marier en France et par avoir des enfants, ce qui pose très tôt la question de la nationalité et de l’intégration, que l’on retrouvera plus tard dans les débats sur la citoyenneté et les politiques migratoires.
📜 Italiens et Espagnols : une grande séquence de l’histoire de l’immigration en France
📌 Pourquoi tant d’Italiens et d’Espagnols viennent-ils en France ?
Entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle, l’histoire de l’immigration en France est marquée par l’arrivée massive d’Italiens puis d’Espagnols, qui quittent leur pays pour fuir la pauvreté, la crise agricole ou les tensions politiques.
Dans le nord de l’Italie, de nombreuses régions restent très pauvres malgré l’industrialisation, tandis que dans le sud la terre ne suffit plus à nourrir toutes les familles, ce qui pousse des centaines de milliers de personnes à partir vers la France, la Suisse ou les États-Unis.
En Espagne, les crises politiques, la montée des tensions sociales puis la guerre civile de 1936-1939 entraînent aussi des départs massifs, en particulier vers le sud de la France et vers les grandes villes, où les réfugiés républicains espèrent trouver un refuge et un travail.
Si tu veux un zoom détaillé sur ces trajectoires, tu pourras lire l’article spécifique consacré à l’immigration italienne et espagnole en France, qui complète ce panorama général.
📌 Une main-d’œuvre essentielle pour l’économie française
Les Italiens et les Espagnols occupent souvent des emplois difficiles, mal payés et peu valorisés, mais indispensables à l’économie, dans les mines, les chantiers, l’agriculture ou le bâtiment.
Dans le sud et l’est de la France, de nombreux Italiens travaillent dans les carrières de pierre, les travaux publics ou la construction ferroviaire, ce qui contribue directement à la modernisation des infrastructures.
Par ailleurs, beaucoup d’Espagnols, notamment après la guerre civile, sont embauchés comme ouvriers agricoles, vendangeurs, journaliers ou ouvriers dans les usines, notamment en Occitanie et en région parisienne.
Cette présence étrangère est donc profondément intégrée au développement économique de la France, même si les discours politiques de l’époque minimisent souvent la contribution de ces travailleurs à la prospérité du pays.
📌 Intégration progressive, xénophobie et violences
Dans les villes et les campagnes, l’histoire de l’immigration en France montre que ces populations sont d’abord perçues comme étrangères et parfois menaçantes, ce qui provoque des tensions et des épisodes de violence collective.
Des émeutes anti-italiennes éclatent par exemple à Aigues-Mortes en 1893, où plusieurs ouvriers sont tués, ce qui révèle une forte xénophobie nourrie par la peur de la concurrence sur le marché du travail.
Cependant, sur le long terme, beaucoup d’Italiens et d’Espagnols finissent par s’installer durablement, par obtenir la nationalité française et par avoir des enfants scolarisés dans les écoles de la République, qui diffusent la langue et les valeurs communes.
Leur trajectoire illustre le cœur de l’histoire de l’immigration en France : une arrivée souvent difficile, marquée par la méfiance, mais une intégration progressive qui transforme profondément la société et prépare les chapitres suivants, comme l’essor de l’immigration maghrébine après 1945.
🌍 Immigration coloniale et liens avec l’empire français
📌 L’empire colonial, un vaste espace de circulations
À partir de la fin du XIXe siècle, l’empire colonial français s’étend sur de vastes territoires en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, ce qui crée de nouvelles circulations de personnes entre la métropole et les colonies.
Des fonctionnaires, des militaires et des colons partent de la France vers l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’AOF ou l’Indochine, tandis que des sujets coloniaux se rendent en métropole pour étudier, travailler ou servir dans l’armée.
Cependant, ces déplacements restent d’abord limités en nombre, car l’administration coloniale cherche surtout à contrôler les populations et à exploiter les ressources des territoires dominés.
Malgré cela, ce cadre impérial pose déjà les bases des futures vagues migratoires vers la métropole, en créant des liens politiques, économiques et culturels durables entre la France et les sociétés colonisées.
📌 Les travailleurs et soldats coloniaux pendant les guerres mondiales
Pendant la Première Guerre mondiale, puis pendant la Seconde Guerre mondiale, la France fait venir des dizaines de milliers de soldats et de travailleurs des colonies pour compenser le manque de main-d’œuvre et soutenir l’effort de guerre.
Des tirailleurs originaires d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique du Nord ou de Madagascar combattent sur le sol européen, tandis que des travailleurs coloniaux participent à l’industrie d’armement et aux chantiers stratégiques.
Cette expérience renforce les liens entre la métropole et les populations colonisées, mais elle révèle aussi les inégalités de traitement, les discriminations et la hiérarchie imposée par le système colonial.
Pour la mémoire nationale, ces engagements resteront longtemps sous-valorisés, même si les programmes scolaires rappellent désormais le rôle essentiel de ces soldats et travailleurs dans l’histoire de l’immigration en France et dans les victoires militaires.
📌 De la décolonisation aux premières installations durables
Après 1945, la décolonisation transforme profondément les relations entre la France et ses anciens territoires, en particulier en Afrique du Nord, ce qui entraîne de nouvelles formes de migrations.
Des habitants de l’Algérie, de la Tunisie ou du Maroc viennent travailler en métropole, d’abord comme main-d’œuvre temporaire, puis de plus en plus souvent pour une installation durable, surtout pendant les Trente Glorieuses.
La guerre d’Algérie et l’indépendance de 1962 provoquent aussi le départ massif de rapatriés et de harkis vers la métropole, un épisode que tu pourras approfondir dans l’article dédié sur les harkis et les rapatriés d’Algérie.
Ces mouvements marquent une nouvelle étape clé de l’histoire de l’immigration en France, car ils lient fortement la composition de la population française aux anciennes relations coloniales, préparant l’essor de l’immigration maghrébine en France étudiée dans un autre chapitre du cluster.
🕌 L’essor de l’immigration maghrébine en France
📌 Des liens coloniaux aux premières migrations de travail
L’histoire de l’immigration en France est profondément marquée par l’arrivée de populations originaires du Maghreb, en particulier d’Algérie, du Maroc et de Tunisie, dont les liens avec la métropole remontent à la période coloniale.
Avant même la décolonisation, des travailleurs nord-africains viennent déjà en France, souvent pour des emplois temporaires dans les mines, les usines ou les travaux publics, notamment pendant les deux guerres mondiales.
Cependant, ces migrations restent longtemps encadrées par l’administration coloniale, qui distingue les « Français musulmans d’Algérie » des autres citoyens, ce qui montre que la question de l’égalité et de la citoyenneté est au cœur de cette histoire.
Après la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction et la croissance économique vont transformer ces circulations en un véritable mouvement migratoire, appelé à durer et à structurer profondément la société française.
📌 Les Trente Glorieuses : un appel massif à la main-d’œuvre maghrébine
Pendant les Trente Glorieuses, entre 1945 et le début des années 1970, l’économie française connaît une croissance rapide, ce qui crée un besoin immense de main-d’œuvre dans l’industrie, le bâtiment, les transports ou le nettoyage.
Les pouvoirs publics et les entreprises se tournent alors vers les pays du Maghreb, avec lesquels la France a des liens politiques anciens, pour recruter des hommes jeunes, souvent célibataires, prêts à accepter des emplois difficiles et mal payés.
De plus, des accords bilatéraux sont signés avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, ce qui facilite l’entrée de ces travailleurs, logés dans des foyers, des cités d’urgence ou des quartiers en périphérie des grandes villes.
Pour approfondir cette période, tu pourras lire l’article spécifique consacré à l’immigration maghrébine en France, qui détaillera davantage les parcours, les lieux de vie et les formes de discrimination.
📌 Du travailleur « provisoire » aux familles installées durablement
Au départ, beaucoup de responsables politiques considèrent ces travailleurs maghrébins comme une main-d’œuvre provisoire, appelée à rentrer au pays une fois les besoins économiques satisfaits, ce qui explique le peu d’efforts d’intégration.
Cependant, avec le temps, une partie de ces hommes choisit de rester en France, de faire venir son épouse et ses enfants ou de fonder une famille sur place, ce qui transforme l’immigration de travail en immigration de peuplement.
Ce basculement devient très visible à partir du regroupement familial dans les années 1970, que nous analyserons dans un chapitre dédié, et qui marque une étape clé de l’histoire de l’immigration en France contemporaine.
Les enfants nés en France de parents immigrés maghrébins grandissent alors dans les écoles de la République, ce qui pose de manière nouvelle les questions d’intégration, de discriminations et de citoyenneté, au cœur des débats actuels.
🏭 Immigration et Trente Glorieuses : une main-d’œuvre indispensable
📌 Une croissance économique record qui change l’échelle des migrations
Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début des années 1970, la France connaît une période de forte croissance appelée les Trente Glorieuses, marquée par la reconstruction, l’essor de la consommation de masse et le plein emploi.
Les usines tournent à plein régime, les grandes infrastructures se multiplient, les besoins en logements explosent avec le baby-boom, et cela crée une demande énorme de main-d’œuvre dans l’industrie, le bâtiment, les transports et les services.
Dans ce contexte, l’histoire de l’immigration en France change d’échelle, car les flux deviennent plus massifs, plus réguliers et mieux organisés, même si les conditions de vie des travailleurs restent souvent très difficiles dans les foyers, les cités d’urgence ou les bidonvilles.
Pour mieux comprendre cette période de croissance, tu peux relier ce chapitre à un cours sur les Trente Glorieuses en France, qui explique comment l’économie et la société se transforment en profondeur après 1945.
📌 Des accords de main-d’œuvre et des recrutements à grande échelle
Pour répondre à ce besoin de travailleurs, l’État français et les entreprises mettent en place des dispositifs de recrutement organisés, souvent sous forme d’accords bilatéraux avec des pays d’Europe du Sud et du Maghreb.
Des bureaux de recrutement s’ouvrent en Italie, en Espagne, en Portugal, en Algérie, au Maroc ou en Tunisie, ce qui facilite le départ de milliers d’hommes jeunes vers la France, où ils sont orientés vers les secteurs en tension.
De plus, des organismes comme l’Office national d’immigration (ONI) sont chargés de canaliser ces flux, ce qui montre que l’immigration n’est pas seulement un phénomène spontané mais aussi un outil de politique économique assumé par les pouvoirs publics.
Ces politiques préparent les grandes séquences étudiées dans les articles sur l’immigration italienne et espagnole et sur l’immigration maghrébine, qui détaillent l’origine et les parcours de ces travailleurs.
📌 Conditions de vie, ségrégation spatiale et premiers débats publics
Malgré leur rôle indispensable dans l’économie, les immigrés sont souvent logés dans des conditions précaires, loin des centres-villes, dans des bidonvilles comme à Nanterre ou dans des grands ensembles construits en périphérie.
Cette ségrégation spatiale, combinée à des discriminations au travail et dans l’accès à certains droits, nourrit un sentiment d’injustice et contribue à faire de l’histoire de l’immigration en France un sujet politique de plus en plus visible à partir de la fin des années 1960.
Des associations, des syndicats et des militants commencent à dénoncer ces inégalités et à demander une véritable politique d’intégration, ce qui annonce les grands débats des chapitres suivants sur le regroupement familial, les harkis et l’évolution des politiques migratoires.
Pour relier ces enjeux aux transformations sociales du pays, tu peux aussi comparer cette situation avec les politiques de logement étudiées dans un cours sur les mutations de la société de consommation en France, où les inégalités territoriales occupent déjà une place centrale.
👨👩👧👦 Le tournant du regroupement familial dans les années 1970
📌 De l’immigration de travail à l’immigration de peuplement
Au début des années 1970, l’histoire de l’immigration en France connaît un tournant majeur : on passe progressivement d’une immigration de travail, masculine et pensée comme provisoire, à une immigration de peuplement, avec l’installation durable de familles entières.
En 1974, face à la crise économique et à la montée du chômage, le gouvernement décide de suspendre officiellement l’immigration de travail, ce qui marque la fin de la période des Trente Glorieuses et des recrutements massifs organisés.
Cependant, cette fermeture relative ne signifie pas la fin des arrivées, car de nombreux immigrés déjà présents en France souhaitent rester, fonder une famille sur place ou faire venir leur épouse et leurs enfants.
C’est dans ce contexte que se met en place le regroupement familial, qui va durablement transformer la composition de la population immigrée et peser sur les politiques publiques d’intégration, de logement et d’éducation.
📌 Le principe du regroupement familial et ses conditions
Le principe du regroupement familial repose sur l’idée qu’un étranger installé régulièrement en France peut demander à être rejoint par sa famille proche, en particulier son conjoint et ses enfants mineurs, à condition de respecter certains critères.
Les pouvoirs publics exigent par exemple des ressources stables, un logement jugé « décent » et une résidence régulière sur le territoire, ce qui fait du regroupement familial un droit encadré et soumis à contrôle administratif.
Sur le plan juridique, ce mécanisme est progressivement reconnu comme un droit fondamental, lié au respect de la vie familiale, ce qui sera confirmé plus tard par des décisions du Conseil d’État et de la Cour européenne des droits de l’homme.
Dans les copies d’examen, il est important de montrer que ce dispositif ne fait pas « exploser » les flux migratoires, mais qu’il stabilise surtout des familles déjà liées à la France, en transformant une présence temporaire en installation durable.
📌 Une nouvelle génération née en France : école, quartier et citoyenneté
Avec le regroupement familial, de plus en plus d’enfants d’immigrés grandissent en France, vont à l’école de la République et se socialisent dans les mêmes espaces que les autres élèves, ce qui ouvre de nouveaux enjeux d’intégration et de réussite scolaire.
Dans certains quartiers populaires, notamment en région parisienne, dans le Nord ou autour des grandes villes comme Lyon et Marseille, la concentration de familles immigrées devient très visible, ce qui alimente parfois des peurs et des discours stigmatisants.
Cependant, ces territoires sont aussi des lieux de création culturelle, de mobilisations associatives et de construction d’identités multiples, au croisement de la culture d’origine et de la culture française, ce qui enrichit l’histoire de l’immigration en France.
Pour mieux comprendre comment ces enfants deviennent des acteurs à part entière de la société, tu pourras relier ce chapitre à l’étude des valeurs de la République et de la citoyenneté dans les cours sur la République et l’intégration en France, ce qui t’aidera à construire des développements argumentés solides.
⚓ Harkis et rapatriés d’Algérie : une mémoire blessée
📌 Qui sont les harkis et pourquoi leur histoire est-elle centrale ?
Dans l’histoire de l’immigration en France, les harkis occupent une place particulière, parce qu’ils sont à la fois liés à la guerre d’Algérie et à une expérience migratoire marquée par l’abandon et la souffrance.
On appelle harkis des Algériens musulmans engagés comme supplétifs dans l’armée française pendant la guerre de 1954-1962, souvent pour des raisons économiques, de sécurité ou de fidélité à la France.
À la fin du conflit, ces hommes et leurs familles se retrouvent pris entre deux feux, car ils sont considérés comme traîtres par de nombreux nationalistes algériens et restent longtemps peu reconnus par les autorités françaises.
Comprendre la situation des harkis, que tu pourras approfondir dans l’article consacré aux harkis et aux rapatriés d’Algérie, est indispensable pour saisir la dimension mémorielle de l’histoire de l’immigration en France.
📌 Les « pieds-noirs » et les rapatriés : un retour massif vers la métropole
Parallèlement, la fin de la guerre d’Algérie entraîne le départ massif des pieds-noirs, ces Européens installés depuis parfois plusieurs générations en Algérie, ainsi que d’une partie des juifs d’Algérie qui possèdent la nationalité française.
En 1962, plusieurs centaines de milliers de personnes quittent brutalement l’Algérie indépendante pour rejoindre la métropole, où elles sont officiellement qualifiées de rapatriés et doivent se reconstruire une vie.
Ces arrivants ne sont pas des immigrés au sens juridique, puisqu’ils sont français, mais leur installation entraîne des difficultés de logement, de travail et d’intégration dans certaines régions comme le sud de la France.
Leur expérience montre que l’histoire de l’immigration en France croise aussi celle des retours de populations liées à l’empire colonial, ce qui complexifie encore la mémoire de la guerre d’Algérie et de la décolonisation.
📌 Camps, marginalisation et lente reconnaissance de la mémoire des harkis
Après 1962, une partie des harkis et de leurs familles réussit à gagner la métropole, souvent dans des conditions très précaires, parfois contre la volonté de l’administration qui craint de détériorer les relations avec l’Algérie indépendante.
Beaucoup sont installés dans des camps, des hameaux forestiers ou des cités isolées, où les conditions de vie sont difficiles et où l’isolement social renforce le sentiment d’abandon et d’injustice.
Les enfants de harkis grandissent donc dans un contexte de marginalisation, avec un double décalage vis-à-vis de la société française et de la société algérienne, ce qui pèse lourdement sur leur trajectoire scolaire et professionnelle.
Depuis plusieurs décennies, des mobilisations et des prises de parole publiques ont peu à peu imposé la reconnaissance de cette histoire, ce qui montre que l’histoire de l’immigration en France ne concerne pas seulement les flux de main-d’œuvre, mais aussi des mémoires blessées qui continuent de peser sur la société actuelle.
📑 L’évolution des politiques migratoires françaises depuis 1945
📌 De la main-d’œuvre « bienvenue » à la première régulation
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les pouvoirs publics considèrent l’immigration surtout comme une ressource économique, ce qui explique la mise en place de dispositifs pour organiser l’arrivée de travailleurs étrangers en France.
Dans les années 1950 et au début des années 1960, l’objectif principal reste de fournir rapidement de la main-d’œuvre à l’industrie, à la construction et aux grands chantiers d’infrastructures, sans réflexion globale sur l’intégration à long terme.
Peu à peu, la hausse des flux et l’installation durable de familles obligent cependant l’État à sortir d’une logique purement économique pour élaborer une véritable politique migratoire, avec des textes de loi plus précis et des institutions dédiées.
Cette évolution est au cœur de l’histoire de l’immigration en France, car elle montre comment l’État passe d’une immigration « tolérée » à une immigration encadrée par le droit et par des choix politiques assumés.
📌 Les années 1970 : crise, fermeture relative et priorité à l’intégration
Le choc pétrolier de 1973 et la montée du chômage changent profondément le regard porté sur l’immigration en France, car les travailleurs étrangers sont désormais perçus comme des concurrents sur un marché du travail saturé.
En 1974, le gouvernement décide donc de suspendre l’immigration de travail, ce qui marque une rupture majeure dans l’histoire de l’immigration en France et annonce une phase de contrôle beaucoup plus stricte des frontières.
Dans le même temps, la présence croissante de familles immigrées amène les pouvoirs publics à parler d’« intégration », de politique de la ville, d’égalité des chances et de lutte contre les discriminations, même si ces objectifs restent souvent difficiles à atteindre sur le terrain.
Pour relier ces mesures aux transformations plus larges de la société, tu peux rapprocher ce chapitre d’un cours sur la République en crise à différentes périodes, ce qui permet de voir comment les débats sur l’immigration s’inscrivent dans une histoire longue des tensions politiques françaises.
📌 Années 1980-2000 : durcissement, alternance politique et Europe
À partir des années 1980, l’immigration devient un thème central du débat public, avec la montée de l’extrême droite et l’inscription de la question migratoire au cœur des campagnes électorales, des municipales aux élections présidentielles.
Les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, adoptent des lois alternant durcissement des conditions d’entrée, lutte contre l’immigration dite « irrégulière » et opérations de régularisation pour des familles présentes depuis longtemps sur le territoire.
Parallèlement, la construction européenne modifie le cadre d’action de la France, notamment avec la libre circulation au sein de l’espace Schengen et la mise en place de politiques communes en matière d’asile et de contrôle des frontières extérieures.
Pour comprendre ce cadre européen, tu peux consulter les ressources pédagogiques proposées par l’Union européenne sur les politiques migratoires et d’asile, qui montrent comment les décisions nationales s’articulent désormais avec des règles européennes communes.
⚖️ Lois Pasqua, durcissement des conditions d’entrée et régularisations
📌 Un contexte de crispation politique autour de l’immigration
À partir du milieu des années 1980, l’histoire de l’immigration en France se déroule dans un climat politique de plus en plus tendu, marqué par la montée du chômage, les difficultés dans certains quartiers populaires et la progression de l’extrême droite.
Les questions de sécurité, d’identité nationale et de contrôle des frontières prennent une place centrale dans les débats médiatiques, ce qui pèse directement sur la manière dont les responsables politiques parlent des immigrés et des demandeurs d’asile.
Dans ce contexte, les gouvernements successifs vont chercher à afficher une ligne de fermeté en durcissant les lois sur l’entrée et le séjour des étrangers, tout en étant régulièrement contraints d’organiser des campagnes de régularisation pour des personnes présentes depuis longtemps sur le territoire.
Pour comprendre plus finement ce moment, tu pourras compléter ce chapitre avec l’article satellite consacré aux lois Pasqua et aux régularisations, qui reviendra plus en détail sur certains textes clés.
📌 Les lois Pasqua : symboles d’un durcissement législatif
Les lois Pasqua, du nom du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, sont adoptées en 1986 puis en 1993 et deviennent rapidement des symboles du durcissement de la politique migratoire française.
Ces textes restreignent les conditions d’entrée et de séjour, renforcent les contrôles administratifs, compliquent l’accès à certains titres de séjour et durcissent les règles d’éloignement du territoire, notamment pour les personnes en situation irrégulière.
Par ailleurs, la loi de 1993 modifie le droit du sol en rendant moins automatique l’accès à la nationalité française pour les enfants nés en France de parents étrangers, ce qui suscite de vifs débats sur la définition même de la communauté nationale.
Ces mesures marquent une étape importante dans l’histoire de l’immigration en France, car elles installent durablement l’idée que la politique migratoire doit combiner contrôle strict des flux et gestion complexe des situations déjà présentes sur le territoire.
📌 Régularisations, sans-papiers et batailles symboliques
En parallèle de ce durcissement, l’État est régulièrement confronté à la situation de milliers de personnes dites « sans-papiers », qui vivent, travaillent et scolarisent leurs enfants en France sans disposer d’un titre de séjour en règle.
Des campagnes de régularisation sont alors mises en place, comme au début des années 1980 puis en 1997 sous le gouvernement de Lionel Jospin, avec l’objectif de donner un statut légal à une partie de ces étrangers en fonction de critères précis.
Les occupations d’églises ou de lieux publics par des collectifs de sans-papiers, comme à Saint-Bernard à Paris en 1996, marquent fortement l’opinion et montrent que la question migratoire est aussi une bataille symbolique autour des droits fondamentaux.
Pour replacer ces évolutions dans le cadre plus large de l’action publique, tu peux consulter les dossiers pédagogiques du site vie-publique.fr consacrés aux politiques d’immigration, souvent utilisés en classe pour comprendre la fabrication de la loi.
🚢 Crises migratoires récentes et rôle de la France en Europe
📌 Des conflits aux portes de l’Europe
Depuis le début des années 2010, l’histoire de l’immigration en France s’inscrit dans un contexte plus large de crises migratoires touchant l’ensemble de l’Europe, liées à des guerres, à des dictatures et à des effondrements d’États.
Les conflits en Syrie, en Irak, en Afghanistan ou dans certaines régions d’Afrique poussent des millions de personnes sur les routes, ce qui provoque des arrivées massives aux frontières de l’Union européenne.
De plus, l’instabilité politique, la pauvreté et les effets du changement climatique dans certaines zones du Sahel alimentent aussi des migrations mixtes, où se mélangent demandes de protection et stratégies économiques.
Pour replacer ces événements dans une perspective française, tu pourras approfondir ces épisodes dans l’article satellite consacré aux crises migratoires récentes en France, qui détaillera les principales dates et décisions politiques.
📌 La position particulière de la France : entre accueil et contrôle
La France n’est pas le principal pays d’entrée dans l’Union européenne, mais elle est fortement concernée par ces crises migratoires, notamment par sa position géographique et son histoire d’ancienne puissance coloniale.
Elle doit gérer à la fois l’accueil des demandeurs d’asile, l’application des règles européennes comme le règlement Dublin et le contrôle des frontières, par exemple à Calais ou dans les Alpes.
Dans certaines régions, la présence de campements précaires, de centres d’hébergement saturés ou de personnes bloquées aux frontières rend très visibles les tensions entre les impératifs humanitaires et les logiques de contrôle.
Ces situations montrent que l’histoire de l’immigration en France ne se joue plus seulement à l’échelle nationale, mais aussi dans un cadre européen où les décisions sont partagées entre plusieurs États.
📌 Demandeurs d’asile, réfugiés et débats sur la solidarité
Les crises migratoires récentes mettent en avant la figure du réfugié, c’est-à-dire une personne qui demande l’asile parce qu’elle est menacée dans son pays d’origine en raison de sa religion, de ses opinions politiques, de son origine ou de son appartenance à un groupe particulier.
En France, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et les juridictions spécialisées examinent les dossiers pour accorder ou refuser le statut de réfugié, ce qui entraîne des délais souvent longs et des situations humaines complexes.
Par conséquent, la question de l’accueil des réfugiés devient un sujet hautement politique, qui oppose parfois les partisans d’une solidarité renforcée et ceux qui réclament un contrôle plus strict des frontières et des procédures.
Dans les copies d’examen, il est utile de montrer que ces débats s’inscrivent dans une histoire longue de l’immigration en France, où se retrouvent toujours les mêmes tensions entre besoins économiques, principes humanitaires et peurs collectives.
📰 Représentations sociales, médias et stéréotypes sur l’immigration
📌 Comment les médias parlent-ils de l’immigration ?
Depuis plusieurs décennies, l’histoire de l’immigration en France ne se joue pas seulement dans les usines, les écoles ou les quartiers, mais aussi dans les journaux, à la télévision et sur les réseaux sociaux, qui influencent fortement la manière dont l’opinion publique perçoit les immigrés.
Dans de nombreuses périodes de crise, les faits divers, les statistiques de délinquance ou les débats télévisés mettent très fortement en avant la question migratoire, parfois en l’associant à l’insécurité ou au terrorisme, ce qui peut renforcer les peurs et les amalgames.
À l’inverse, des reportages, des documentaires et des témoignages donnent la parole aux personnes immigrées, montrent leurs parcours de travail, de réussite scolaire ou d’engagement citoyen, et insistent sur la diversité des expériences plutôt que sur une image unique et simpliste.
Pour aller plus loin sur ce thème, tu pourras te tourner vers l’article satellite consacré aux représentations sociales de l’immigration, qui détaille davantage la manière dont les médias construisent des images parfois contradictoires de cette réalité.
📌 Stéréotypes, préjugés et construction d’un « problème migratoire »
Dans de nombreuses séquences de l’histoire de l’immigration en France, certains groupes sont présentés comme une menace ou un problème, qu’il s’agisse des Italiens au XIXe siècle, des Polonais dans l’entre-deux-guerres, des Maghrébins après 1945 ou plus récemment des demandeurs d’asile venus du Moyen-Orient ou d’Afrique.
Ces représentations reposent souvent sur des stéréotypes très anciens, qui associent les immigrés à la violence, au refus de s’intégrer ou au refus des valeurs de la République, alors que la réalité est beaucoup plus variée et dépend de nombreux facteurs sociaux, économiques et politiques.
De plus, les sciences sociales ont montré que ces images négatives sont souvent renforcées dans les périodes de crise, lorsque le chômage augmente ou que les inégalités se creusent, car il devient tentant de désigner des boucs émissaires plutôt que de s’attaquer aux causes structurelles.
Dans tes copies, il est important de rappeler que l’histoire de l’immigration en France ne se réduit pas à un « problème », mais qu’elle fait partie intégrante de l’histoire sociale du pays, au même titre que l’urbanisation, la croissance industrielle ou les grandes réformes de la République.
📌 Contre-discours, mémoires et luttes pour la dignité
Face à ces stéréotypes, de nombreux contre-discours se développent, portés par des associations, des artistes, des historiens et des militants qui cherchent à raconter autrement l’histoire de l’immigration en France et à mettre en valeur les apports des populations immigrées.
Des films, des romans, des bandes dessinées ou des expositions retracent les trajectoires de familles venues d’Italie, du Maghreb, d’Afrique subsaharienne ou d’Asie, et montrent comment leurs enfants sont devenus enseignants, infirmiers, chefs d’entreprise, élus locaux ou artistes reconnus.
Par ailleurs, des mobilisations dans les quartiers populaires, des marches pour l’égalité ou des collectifs de sans-papiers ont contribué à imposer dans l’espace public une autre vision de l’immigration, centrée sur les droits, la dignité et l’égalité de traitement.
Ces initiatives montrent que les représentations de l’immigration ne sont jamais figées : elles évoluent avec les luttes sociales, les politiques publiques et le travail de mémoire, ce qui prépare directement le chapitre suivant sur les enjeux actuels d’intégration, de discriminations et de citoyenneté en France.
🏛️ Enjeux actuels : intégration, discriminations et citoyenneté
📌 Intégration sociale et fractures territoriales
Aujourd’hui, l’histoire de l’immigration en France se prolonge dans des enjeux très concrets d’intégration sociale, de logement, d’école et d’accès à l’emploi, qui se voient particulièrement dans certains quartiers populaires.
Dans de nombreuses banlieues autour de Paris, de Lyon, de Marseille ou de grandes villes moyennes, se concentrent des populations issues de l’immigration, des classes populaires françaises et des jeunes confrontés à un chômage élevé.
Cette situation alimente parfois un sentiment d’abandon ou de relégation, renforcé par la mauvaise qualité des logements, le manque d’équipements publics et le peu de perspectives professionnelles proposées aux adolescents.
Pour comprendre ces tensions, tu peux relier ce chapitre aux cours sur la République et l’intégration en France, qui montrent comment les pouvoirs publics tentent de réduire ces fractures avec des politiques de la ville et de lutte contre les inégalités.
📌 Discriminations, égalité des droits et sentiment d’injustice
Un des grands enjeux actuels liés à l’histoire de l’immigration en France concerne les discriminations, c’est-à-dire le fait d’être traité différemment en raison de son nom, de sa couleur de peau, de son lieu de résidence ou de son origine supposée.
De nombreuses études montrent que des personnes issues de l’immigration rencontrent plus de difficultés pour accéder à un emploi, à un stage, à un logement ou à certains lieux de loisirs, même lorsqu’elles ont les mêmes diplômes et les mêmes compétences que d’autres candidats.
Ces expériences quotidiennes nourrissent un sentiment d’injustice et de mise à l’écart, surtout chez les jeunes qui se sentent pleinement français mais ne se voient pas toujours reconnus comme tels dans la société.
Dans tes copies, tu peux rappeler que ces discriminations ne sont pas seulement individuelles, mais qu’elles font partie d’un débat plus large sur l’égalité réelle, déjà abordé dans d’autres thèmes comme les inégalités entre les femmes et les hommes, ce qui permet de croiser plusieurs chapitres du programme.
📌 Citoyenneté, laïcité et débats politiques contemporains
Les débats sur l’immigration croisent aussi ceux sur la citoyenneté, la laïcité et la définition des valeurs de la République, ce qui explique pourquoi ils reviennent souvent dans les campagnes électorales et les médias.
La question de l’accès à la nationalité française pour les enfants d’immigrés, du droit de vote des étrangers aux élections locales ou du respect des principes laïcs dans l’espace scolaire suscite des prises de position très opposées.
Certains insistent sur la nécessité d’affirmer fermement les règles communes, tandis que d’autres mettent l’accent sur la reconnaissance des identités multiples, la lutte contre les discriminations et la participation politique des habitants des quartiers populaires.
Pour replacer ces débats dans le temps long, tu peux faire le lien avec l’évolution du droit de la nationalité étudiée dans l’article sur les lois Pasqua et les politiques migratoires, et montrer que l’histoire de l’immigration en France est aussi une histoire des façons de définir qui appartient à la communauté nationale.
🧠 À retenir sur l’histoire de l’immigration en France
- Depuis le XIXe siècle, la France est un grand pays d’immigration : travailleurs européens (Italiens, Espagnols, Polonais…), puis immigrés venus du Maghreb et d’Afrique ont joué un rôle central dans l’industrialisation, la reconstruction après 1945 et les Trente Glorieuses.
- L’histoire de l’immigration en France est étroitement liée à l’empire colonial, à la décolonisation et à la guerre d’Algérie : arrivée des travailleurs coloniaux, des harkis, des rapatriés et développement de migrations durables entre la métropole et l’ancienne Algérie française, le Maroc ou la Tunisie.
- Le passage de l’immigration de travail à l’immigration de peuplement se joue à partir des années 1970 avec le regroupement familial : les familles s’installent durablement, une nouvelle génération naît en France et grandit à l’école de la République, ce qui pose les questions d’intégration, de réussite scolaire et de citoyenneté.
- Depuis les années 1980, les politiques migratoires françaises se durcissent (notamment avec les lois Pasqua) tout en organisant des régularisations, dans un contexte de chômage, de montée des discours xénophobes et de construction européenne, où l’Union européenne partage la gestion des frontières et de l’asile.
- Les crises migratoires récentes, liées aux conflits en Syrie, en Afghanistan ou dans le Sahel, montrent que l’immigration est aussi une question humanitaire et géopolitique, avec le rôle des réfugiés, des demandeurs d’asile et des règles européennes comme le règlement Dublin.
- Les représentations sociales de l’immigration oscillent entre stéréotypes négatifs et contre-discours valorisant les apports des immigrés ; les enjeux actuels tournent autour des discriminations, des fractures territoriales, de la citoyenneté et de la définition des valeurs de la République, qui restent au cœur des programmes scolaires et des débats politiques.
