🎯 Pourquoi Jeanne d’Arc est-elle une figure féminine emblématique ?
L’histoire de France regorge de personnages fascinants, mais peu atteignent la dimension mythique de Jeanne d’Arc, cette jeune paysanne devenue chef de guerre au XVe siècle. En pleine Guerre de Cent Ans, alors que le royaume est au bord de l’effondrement, elle surgit pour inverser le cours du destin et faire sacrer le roi Charles VII. Au-delà de ses exploits militaires, Jeanne d’Arc figure féminine par excellence, bouscule les codes de son temps en endossant l’habit d’homme et en tenant tête aux puissants tribunaux ecclésiastiques. Pour comprendre comment une adolescente illettrée a pu marquer l’histoire mondiale, il faut plonger au cœur de son épopée, de ses voix mystérieuses à son procès tragique à Rouen.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- 🕰️ Le royaume de France au bord du gouffre
- 📢 De Domrémy à Chinon : l’appel du destin
- ⚔️ La guerrière : libérer Orléans et sacrer le roi
- ⚖️ Le procès de Rouen : juger une femme libre
- 🔥 Du bûcher à la gloire : réhabilitation et mythe
- 🌹 Jeanne d’Arc : une icône aux multiples visages
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ
- 🧩 Quiz
👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre le contexte dramatique dans lequel Jeanne apparaît.
🕰️ Le royaume de France au bord du gouffre : contexte historique
📌 Une France divisée par la Guerre de Cent Ans
Pour saisir l’importance de l’intervention de Jeanne, il faut d’abord visualiser l’état catastrophique de la France au début du XVe siècle. Nous sommes en pleine Guerre de Cent Ans (1337-1453), un conflit interminable qui oppose les royaumes de France et d’Angleterre pour la succession au trône. En 1420, le désastreux traité de Troyes a déshérité le Dauphin Charles (futur Charles VII) au profit du roi d’Angleterre, Henri V, et de ses descendants. Le pays est littéralement coupé en deux, voire en trois, avec des zones d’influence qui changent au gré des batailles et des alliances précaires.
Au Nord et en Guyenne (Aquitaine), les Anglais dominent et imposent leur loi, soutenus par le puissant duc de Bourgogne. Les Bourguignons, ennemis jurés des Armagnacs (le parti du Dauphin), contrôlent Paris et une grande partie de l’Est. Le « petit roi de Bourges », comme on appelle moqueusement Charles VII, ne contrôle plus que le sud de la Loire et semble incapable de reconquérir son trône. Sa légitimité est contestée, ses finances sont au plus bas, et le moral de ses troupes est inexistant face à l’efficacité des archers anglais. C’est dans ce contexte de désespoir politique et militaire que la notion de Jeanne d’Arc figure féminine providentielle va prendre tout son sens.
La population, écrasée par les impôts, les pillages des grandes compagnies (des mercenaires sans foi ni loi) et les épidémies, attend un miracle. Une prophétie circule d’ailleurs à cette époque, attribuée parfois à Merlin ou à Marie d’Avignon : « La France perdue par une femme (Isabeau de Bavière, la mère de Charles VII qui a signé le traité de Troyes) sera sauvée par une vierge venue des marches de Lorraine ». Cette attente messianique prépare les esprits à accepter l’inacceptable pour l’époque : qu’une jeune fille prenne les armes.
📌 La condition féminine au Moyen Âge : un plafond de verre
Il est crucial de rappeler la place des femmes dans la société médiévale pour mesurer l’audace de Jeanne. Si les femmes jouent un rôle économique important (commerce, artisanat, agriculture) et peuvent parfois exercer le pouvoir (comme Aliénor d’Aquitaine ou Blanche de Castille), la sphère militaire et le commandement public leur sont théoriquement fermés. La guerre est une affaire d’hommes, de chevaliers adoubés, régie par des codes virils stricts. Une femme en armure est une anomalie, voire une abomination au regard de l’Église qui s’appuie sur le Deutéronome interdisant le travestissement.
Dans ce monde patriarcal, une jeune paysanne n’a aucune voix au chapitre politique. Elle est censée se marier, avoir des enfants et s’occuper du foyer. Jeanne va briser toutes ces conventions. Elle refuse un mariage arrangé, quitte la maison paternelle et s’adresse aux grands du royaume d’égal à égal. C’est ici que se construit la dimension exceptionnelle de Jeanne d’Arc figure féminine : elle ne se contente pas de prier, elle agit dans un domaine réservé aux hommes, revendiquant une autorité divine directe qui contourne la hiérarchie masculine de l’Église et de l’Armée.
Pour approfondir la condition des femmes et les figures qui ont osé défier l’ordre établi, tu peux consulter des ressources sur d’autres personnalités comme Marie Curie, qui, bien des siècles plus tard, devra elle aussi se battre pour s’imposer dans un milieu masculin. La comparaison montre que la lutte pour la reconnaissance des compétences féminines traverse les époques.
📢 De Domrémy à Chinon : l’appel du destin
📌 Les voix de Domrémy : hallucination ou inspiration ?
Jeanne naît vers 1412 à Domrémy, un petit village situé dans les marches de Lorraine, une zone frontière fidèle au roi de France mais entourée de terres bourguignonnes. Fille de Jacques d’Arc et d’Isabelle Romée, elle grandit dans une famille de laboureurs aisés. Elle n’apprend ni à lire ni à écrire, mais reçoit une éducation religieuse solide. C’est vers l’âge de 13 ans, dans le jardin de son père, qu’elle entend pour la première fois des « voix ». Elle identifiera plus tard ces interlocuteurs célestes comme étant saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite.
Ces voix lui donnent un ordre précis et terrifiant pour une adolescente : « Fille de Dieu, va, va, va ! Il faut que tu ailles en France ». Leur mission se précise au fil du temps : elle doit délivrer la ville d’Orléans assiégée par les Anglais et conduire le Dauphin à Reims pour qu’il soit sacré roi de France. Pendant plusieurs années, Jeanne garde le silence, mûrissant sa détermination. Historiquement, l’interprétation de ces voix a varié : intervention divine pour les croyants, phénomène psychologique ou hallucination pour les scientifiques, ou encore métaphore de sa conscience patriotique exacerbée par les raids ennemis sur son village.
Quelle que soit leur nature, ces voix sont le moteur de son action. Elles lui confèrent une certitude inébranlable. En 1429, à environ 17 ans, elle parvient à convaincre le capitaine Robert de Baudricourt, à la forteresse voisine de Vaucouleurs, de lui donner une escorte. Après plusieurs refus, impressionné par sa prophétie sur une défaite française (la journée des Harengs), il cède : « Va, et advienne que pourra ! ». C’est le début d’une chevauchée légendaire à travers les terres ennemies pour rejoindre le roi.
📌 La rencontre de Chinon et l’examen de Poitiers
Vêtue d’habits d’homme pour se protéger durant le voyage – un choix pragmatique qui deviendra un chef d’accusation majeur –, Jeanne traverse la France bourguignonne et arrive au château de Chinon fin février 1429. La légende raconte qu’elle reconnaît immédiatement Charles VII dissimulé parmi ses courtisans. Plus historiquement, elle obtient une audience privée où elle lui révèle un « secret » (probablement concernant sa légitimité de naissance, que Charles craignait compromise) qui convainc le roi de son authenticité divine.
Cependant, la cour est méfiante. Est-elle une envoyée de Dieu ou du Diable ? Une folle ou une manipulatrice ? Charles VII, prudent, l’envoie à Poitiers pour être examinée par une commission de théologiens et de juristes. Pendant trois semaines, elle est interrogée sur sa foi, sa vie et ses voix. Des matrones vérifient également sa virginité, condition sine qua non pour prouver qu’elle n’est pas une sorcière (car selon la croyance, le Diable ne peut pactiser avec une vierge). L’intelligence de ses réponses stupéfie les docteurs. À un clerc qui lui demande un signe, elle répond : « En nom Dieu, je ne suis pas venue à Poitiers pour faire signes ; mais conduisez-moi à Orléans et je vous montrerai les signes pour quoi je suis envoyée ».
Le verdict de Poitiers est favorable : on ne trouve en elle que « bien, humilité, virginité, dévotion, honnêteté, simplicité ». Le roi lui confie alors une armure, un étendard blanc frappé de la fleur de lys et des noms « Jhesus Maria », ainsi qu’une petite troupe. Jeanne d’Arc figure féminine guerrière est née. Elle incarne désormais l’espoir de tout un peuple.
⚔️ La guerrière : libérer Orléans et sacrer le roi
📌 Le miracle d’Orléans : le tournant de la guerre
Le siège d’Orléans est le verrou stratégique de la guerre. Si la ville tombe, les Anglais peuvent franchir la Loire et envahir le sud de la France. Depuis octobre 1428, la ville résiste tant bien que mal, encerclée par des bastilles anglaises. Jeanne arrive le 29 avril 1429. Sa présence galvanise immédiatement les défenseurs et la population. Contrairement aux capitaines prudents comme le Bâtard d’Orléans (futur Dunois), Jeanne prône l’attaque frontale, portée par sa foi absolue.
Le changement est radical. Là où les soldats français étaient démoralisés, ils se battent désormais avec une ferveur religieuse, convaincus d’être assistés par une sainte. Jeanne paie de sa personne : elle monte aux échelles, est blessée par un carreau d’arbalète à l’épaule, mais retourne au combat. Le 8 mai 1429, après plusieurs jours d’assauts furieux contre les forts anglais (notamment celui des Tourelles), les Anglais lèvent le siège. En une semaine, la « Pucelle » a réussi ce que les meilleurs généraux du roi n’avaient pu faire en six mois.
Cette victoire a un retentissement immense en Europe. Elle valide la mission divine de Jeanne et sème la terreur dans le camp anglais, qui commence à voir en elle une sorcière aux pouvoirs surnaturels. Pour l’armée française, c’est le début de la reconquête. Pour en savoir plus sur les dynamiques de guerre, tu peux consulter les ressources de la BnF (Bibliothèque nationale de France), qui conserve des chroniques d’époque détaillant ces batailles.
📌 La campagne de la Loire et le sacre à Reims
Après Orléans, Jeanne presse le roi. Il faut aller à Reims. Pourquoi Reims ? Parce que c’est là, et nulle part ailleurs, que les rois de France sont sacrés depuis Clovis (selon la tradition). Ce sacre donnerait à Charles VII une légitimité religieuse incontestable face à son rival anglais. Mais la route vers Reims traverse des territoires hostiles. Jeanne balaie les hésitations. S’ensuit la « campagne de la Loire », une série de victoires éclairs (Jargeau, Meung, Beaugency) culminant avec la bataille de Patay le 18 juin 1429, véritable « Azincourt à l’envers » où l’élite des archers anglais est décimée.
L’armée royale, désormais confiante, traverse la Champagne. Les villes, intimidées ou séduites, ouvrent leurs portes (Troyes, Châlons). Le 17 juillet 1429, dans la cathédrale de Reims, Charles VII reçoit l’onction sainte. Jeanne se tient à ses côtés, son étendard à la main. « Il avait été à la peine, c’était bien raison qu’il fût à l’honneur », dira-t-elle plus tard. C’est l’apogée de son épopée. En quelques mois, Jeanne d’Arc figure féminine a rétabli la monarchie française.
Cependant, ce triomphe marque aussi le début des difficultés. Le roi, désormais sacré, privilégie la diplomatie et les trêves avec le duc de Bourgogne, tandis que Jeanne veut continuer la guerre totale pour « bouter les Anglais hors de France ». L’échec devant Paris en septembre 1429, où elle est blessée à la cuisse, marque une rupture. L’influence de Jeanne à la cour décline face aux conseillers politiques comme La Trémoille.
⚖️ Le procès de Rouen : juger une femme libre
📌 La capture à Compiègne et la vente aux Anglais
Au printemps 1430, Jeanne reprend les armes pour défendre Compiègne assiégée par les Bourguignons. Le 23 mai, lors d’une sortie risquée, elle est capturée. Charles VII, ingrat ou impuissant, ne fait aucun geste pour la racheter ou la délivrer. C’est Jean de Luxembourg qui la détient, avant de la vendre aux Anglais pour la somme colossale de 10 000 livres tournois. Pour les Anglais, il est vital de la tuer, mais pas n’importe comment : il faut la discréditer juridiquement pour entacher le sacre de Charles VII. Si Jeanne est une sorcière, alors le roi a été couronné par une hérétique et son pouvoir est nul.
Jeanne est transférée à Rouen, quartier général anglais en Normandie. Elle est emprisonnée dans une tour (la Tour de la Pucelle), gardée par des soldats anglais grossiers, enchaînée, et vit dans la crainte permanente du viol. C’est pour se prémunir de ces agressions qu’elle s’obstine à garder ses vêtements d’homme, un pantalon lacé à la tunique étant plus difficile à arracher qu’une robe.
📌 Un procès politique sous masque religieux
Le procès s’ouvre en février 1431. Il est présidé par l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, un allié des Anglais qui espère l’archevêché de Rouen. Bien que ce soit un tribunal d’Inquisition, tout est orchestré pour la perdre. Jeanne est seule, sans avocat, face à des dizaines de théologiens et juristes aguerris. Pourtant, les minutes du procès révèlent une défense extraordinaire. À la question piège « Savez-vous être en la grâce de Dieu ? » (si elle dit oui, elle pèche par orgueil ; si elle dit non, elle avoue être damnée), elle répond : « Si je n’y suis, Dieu m’y mette ; et si j’y suis, Dieu m’y garde ».
Les juges s’acharnent sur plusieurs points : ses voix, sa soumission à l’Église militante (le pape et les évêques) qu’elle semble rejeter au profit de l’Église triomphante (Dieu et les saints), et surtout son habit d’homme. Ce dernier point est central dans la construction de Jeanne d’Arc figure féminine subversive. Porter des vêtements masculins est vu comme une transgression de la loi divine et naturelle. Jeanne refuse de les quitter, arguant que c’est l’ordre de Dieu et une nécessité pratique.
Finalement, épuisée, malade, menacée de torture, elle signe une abjuration au cimetière de Saint-Ouen, reconnaissant ses fautes pour échapper au feu. Elle reprend l’habit de femme. Mais quelques jours plus tard, retrouvée en habit d’homme dans sa cellule (soit par piège des gardes, soit pour se protéger), elle est déclarée « relapse » (retombée dans l’erreur). Son sort est scellé. Le 30 mai 1431, elle est brûlée vive sur la place du Vieux-Marché à Rouen. Elle meurt en criant « Jésus ! ». Ses cendres sont jetées dans la Seine pour éviter tout culte des reliques.
🔥 Du bûcher à la gloire : réhabilitation et mythe
📌 Le procès de réhabilitation de 1456
La mort de Jeanne n’arrête pas la reconquête française. En 1453, la guerre de Cent Ans s’achève par la victoire de la France. Charles VII, maître de son royaume, ne peut laisser planer le doute sur celle qui l’a fait roi. Si elle était hérétique, son trône est souillé. En 1450, il ordonne une enquête. En 1456, après un nouveau procès minutieux où l’on interroge les témoins survivants de son enfance et de ses batailles, le pape Calixte III casse le jugement de Rouen. Jeanne est réhabilitée, déclarée innocente et bonne catholique. Pierre Cauchon est condamné à titre posthume.
Ce procès de nullification est fondamental car il nous a permis de conserver une masse documentaire inouïe sur sa vie. C’est grâce à ces archives que nous connaissons autant de détails sur une femme du Moyen Âge, fait rarissime. Tu peux découvrir certains de ces documents numérisés via le portail du Ministère de la Culture, qui propose des dossiers pédagogiques sur les grandes figures historiques.
📌 La canonisation et l’appropriation politique
Pendant des siècles, Jeanne reste une figure historique connue mais pas centrale. C’est au XIXe siècle, avec la montée des nationalismes, qu’elle redevient une icône. L’historien Jules Michelet magnifie la « fille du peuple » qui incarne la France. Après la défaite de 1870 contre la Prusse, elle devient le symbole de la résistance à l’envahisseur et de l’unité nationale. L’Église catholique relance alors son procès en canonisation. Elle est béatifiée en 1909 et canonisée (déclarée sainte) en 1920, juste après la Première Guerre mondiale, consacrant son statut de sainte patronne secondaire de la France.
Paradoxalement, Jeanne d’Arc figure féminine universelle est revendiquée par tous les camps. La gauche républicaine voit en elle une fille du peuple trahie par le roi et brûlée par l’Église. La droite nationaliste voit en elle la sainte catholique et la patriote qui chasse l’étranger. Les féministes, quant à elles, saluent la femme qui a brisé les chaînes du genre, tout comme Gisèle Halimi le fera sur le terrain juridique ou Angela Davis sur le terrain des droits civiques, bien que les contextes soient incomparables.
🌹 Jeanne d’Arc : une icône aux multiples visages
📌 Une figure de transgression et d’émancipation ?
Peut-on qualifier Jeanne d’Arc de féministe avant l’heure ? Le terme est anachronique, car Jeanne ne cherchait pas à changer la condition des femmes en général, mais à obéir à Dieu. Cependant, par ses actes, elle a objectivement transgressé les limites imposées à son sexe. Elle a commandé des hommes, elle a parlé haut et fort face aux juges, elle a refusé le destin domestique tracé pour elle. En cela, elle est une source d’inspiration puissante.
Son refus de quitter l’habit d’homme est particulièrement significatif. C’était pour elle une manière de nier son statut de « proie » sexuelle et d’affirmer son statut de soldat. Elle a forcé ses contemporains à la regarder non pas comme une femme, mais comme un chef de guerre ou un messager divin, transcendant ainsi son genre. C’est une démarche d’une modernité étonnante, qui résonne avec les combats contemporains pour l’égalité.
📌 Jeanne dans les arts et la culture populaire
La figure de Jeanne a inspiré une quantité phénoménale d’œuvres. De Voltaire (qui se moquait d’elle) à Schiller, de Péguy à Claudel en littérature. Au cinéma, elle a été incarnée par les plus grandes actrices : Falconetti dans le chef-d’œuvre muet de Dreyer (basé sur les minutes du procès), Ingrid Bergman, Jean Seberg, ou plus récemment Milla Jovovich chez Luc Besson. Chaque époque recrée une Jeanne à son image : mystique, hystérique, guerrière ou sainte.
Si tu t’intéresses à la manière dont l’art représente l’histoire, la comparaison entre les représentations de Jeanne d’Arc et celles d’une révolutionnaire comme Louise Michel est instructive : toutes deux sont souvent montrées en tête de cortège, drapeau à la main, incarnant la force de l’idée face à la force brute. Pour aller plus loin sur l’imagerie historique, le site Lumni offre d’excellents décryptages d’œuvres d’art pour les élèves.
🧠 À retenir sur Jeanne d’Arc
- Jeanne d’Arc est née vers 1412 à Domrémy et morte brûlée vive à Rouen en 1431.
- Elle joue un rôle décisif dans la Guerre de Cent Ans en libérant Orléans (1429) et en faisant sacrer Charles VII à Reims.
- Elle est une figure féminine exceptionnelle car elle transgresse les codes du Moyen Âge en portant l’armure et l’habit d’homme.
- Son procès à Rouen est une machination politique maquillée en procès religieux ; elle sera réhabilitée en 1456 et canonisée en 1920.
❓ FAQ : Questions fréquentes sur Jeanne d’Arc
🧩 Jeanne d’Arc a-t-elle vraiment entendu des voix ?
Les historiens ne tranchent pas sur l’origine des voix (divine ou psychologique), mais ils confirment que Jeanne était sincère. Elle croyait fermement entendre Saint Michel, Sainte Catherine et Sainte Marguerite, et c’est cette conviction inébranlable qui a convaincu le roi et les soldats de la suivre.
🧩 Pourquoi a-t-elle été brûlée comme sorcière ?
C’était le seul moyen pour les Anglais de la discréditer. S’ils l’avaient simplement exécutée comme prisonnière de guerre, elle serait devenue une martyre politique. En la condamnant pour hérésie et sorcellerie, ils tentaient de prouver que le roi Charles VII avait été aidé par le Diable, délégitimant ainsi son sacre.
🧩 A-t-elle combattu l’épée à la main ?
Jeanne portait une épée (trouvée selon la légende derrière l’autel de Sainte-Catherine-de-Fierbois), mais elle affirmait lors de son procès préférer son étendard « quarante fois plus » que son épée pour ne pas tuer de gens. Elle guidait les troupes, tenait l’étendard au cœur de la mêlée pour donner du courage, mais elle n’a probablement jamais tué personne directement.
