🤝 Accords d’Évian (1962) : la fin de la guerre d’Algérie

🎯 Pourquoi les Accords d’Évian sont-ils décisifs ?

Les Accords d’Évian mettent un terme officiel à la guerre d’Algérie le 18 mars 1962 en ouvrant la voie à l’autodétermination. Ils sont le résultat de mois de tractations secrètes, d’équilibres fragiles et d’un rapport de force mouvant. Pour bien comprendre leur portée, il faut revenir aux causes du conflit et aux acteurs en présence, puis suivre la mécanique précise des négociations. Enfin, on verra comment ces accords ont conduit, quelques mois plus tard, à l’indépendance de l’Algérie.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

👉 Poursuivons avec le contexte des pourparlers pour comprendre comment on arrive à Évian en 1962.

📜 Contexte : de la guerre aux pourparlers

De l’impasse militaire au tournant politique (1958–1959)

En 1958, la IVᵉ République vacille face à une guerre qui s’enlise. Le retour du général de Gaulle transforme l’approche française : réforme de l’État avec la Vᵉ République, puis recherche d’une issue politique. Sur le terrain, les opérations (dont le plan Challe) bousculent le FLN, sans « victoire décisive ». Dès 1959, de Gaulle prononce le mot-clé : autodétermination. L’idée avance qu’une solution durable passera par la reconnaissance d’un choix algérien, et non par la seule coercition.

Le GPRA, un interlocuteur qui s’impose

Fondé en 1958, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) devient le porte-voix politique de la lutte indépendantiste. Malgré des rivalités internes, il s’impose progressivement comme partenaire des négociations. Cette légitimation découle autant du poids militaire du FLN que du soutien diplomatique croissant dans le Tiers-Monde et à l’ONU. L’enjeu pour Paris est de parler à un interlocuteur capable d’engager la fin des hostilités.

Premiers contacts, premiers échecs (1960)

Des canaux secrets s’ouvrent puis un premier rendez-vous officiel a lieu à Melun en juin 1960. Mais les positions restent trop éloignées. Les représentants français veulent des garanties sur les Européens d’Algérie, le Sahara et les bases, tandis que le GPRA exige la reconnaissance du principe d’indépendance. Les discussions achoppent, et la lutte se poursuit. Ce faux départ montre toutefois qu’un cadre de négociation est possible.

Crises et radicalisations en métropole (1960–1961)

En métropole, la tension culmine avec la « semaine des barricades » (janvier 1960) à Alger, puis le putsch des généraux (avril 1961). Ces événements illustrent l’opposition farouche d’une partie de l’armée et d’Européens d’Algérie à toute perspective d’indépendance. Dans le même temps, la diplomatie française travaille à isoler militairement le FLN tout en préparant une sortie politique, ligne étroite et risquée.

Evian I puis l’entre-deux (1961)

Des pourparlers s’ouvrent à Évian au printemps 1961. Ils clarifient les sujets clés : cessez-le-feu, statut des personnes, avenir du Sahara, bases militaires, coopération. Mais le contexte reste inflammable. La création de l’OAS relance un cycle d’attentats et de violences, compliquant chaque concession. Malgré tout, l’idée que la guerre ne peut se résoudre que par un accord s’ancre à Paris comme à Tunis, où siège le GPRA.

Pourquoi la fenêtre s’ouvre début 1962

Fin 1961, plusieurs facteurs convergent : usure du conflit, coût humain, consensus international en faveur de l’autodétermination, et légitimité renforcée du GPRA. De Gaulle fixe un cap clair : un accord global, validé par les urnes, pour clore la guerre et organiser la transition. C’est dans ce contexte que s’amorcent les discussions d’Évian II, celles qui aboutiront aux Accords d’Évian et au cessez-le-feu du 19 mars 1962.

Pour aller plus loin

Tu peux relire les causes du conflit pour comprendre la profondeur des blocages, puis suivre la suite logique vers l’indépendance de l’Algérie et la mémoire du conflit. Pour une lecture documentaire, vois la synthèse institutionnelle sur vie-publique.fr.

🤝 Négociations : acteurs, lieux et étapes

Qui parle à qui ?

Côté français, la conduite politique revient à Charles de Gaulle, avec le ministre d’État Louis Joxe à la table des discussions, entouré de diplomates et de conseillers. Côté algérien, le GPRA délègue des figures comme Krim Belkacem, Saad Dahlab et Ahmed Boumendjel, mandatées par le FLN. Les deux camps savent que l’accord devra traduire un rapport de force militaire, mais aussi reconnaître une réalité politique : l’aspiration majoritaire des Algériens à l’indépendance.

Où et quand se tiennent les rencontres ?

Après les contacts de Melun (juin 1960), une première session s’ouvre à Évian au printemps 1961. Les échanges reprennent ensuite sur les rives du Léman, notamment à Lugrin, avant l’ouverture d’Évian II en mars 1962. Le 18 mars 1962, au terme d’ultimes séances, un accord global est trouvé et paraphé à Évian-les-Bains, préparant le cessez-le-feu du 19 mars et la consultation populaire qui suivra.

Les lignes rouges de chaque camp

Paris exige des garanties : sécurité des Européens d’Algérie, statut des harkis, maintien temporaire de certaines installations, continuité des intérêts économiques et coopération future. Le GPRA pose le principe d’autodétermination avec la reconnaissance claire de l’indépendance, l’intégrité du territoire algérien et la souveraineté sur les ressources. Chacun doit accepter des compromis sans perdre la face devant son opinion.

Une méthode : politique au sommet, technique en commissions

Les délégations fonctionnent par commissions thématiques : cessez-le-feu et modalités militaires, garanties civiles et judiciaires, questions économiques et financières, statut des personnes, avenir des infrastructures et de la coopération. Les présidents de délégation arbitrent les convergences, tandis que des groupes mixtes rédigent des protocoles. La forme est cruciale : accords, déclarations, annexes techniques, pour lever les ambiguïtés lors de l’application.

Pourquoi Évian I échoue et Évian II aboutit

En 1961, les positions restent trop éloignées et la violence s’intensifie. En 1962, plusieurs facteurs changent : usure du conflit, isolement progressif des partisans de l’Algérie française, consolidation internationale du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et volonté présidentielle d’aboutir. Le GPRA apparaît, malgré ses tensions internes, comme l’interlocuteur capable d’engager le FLN dans un cessez-le-feu vérifiable.

Des points durs jusqu’au bout

La sécurité des personnes et la lutte contre les attentats OAS pèsent sur l’atmosphère des séances. Les termes précis du cessez-le-feu, la protection des minorités et l’organisation de la transition restent discutés jusqu’aux derniers jours. Les négociateurs cherchent des formulations équilibrées pour qu’aucun camp ne présente l’accord comme une capitulation.

À lire pour situer les étapes

Pour replacer les négociations dans l’ensemble du conflit, revois les causes du conflit et les dynamiques FLN–armée française. Pour une synthèse claire des sessions et du calendrier menant au 18 mars 1962, consulte la fiche vie-publique.fr et le repère documentaire de FranceArchives. Pour l’après-accord, tu peux lire la page mémoire du conflit.

📄 Contenu des accords : cessez-le-feu, autodétermination, garanties

Le cessez-le-feu du 19 mars 1962

Le cœur des Accords d’Évian est un cessez-le-feu général et immédiat. Il met fin aux opérations offensives, prévoit la cessation des attentats et organise des modalités pratiques (positions tenues, règles d’engagement, libérations progressives). Des dispositions de vérification et de liaison entre commandements doivent prévenir les incidents et encadrer les frictions locales. En théorie, ce cadre ouvre la voie au retour à la vie civile ; en pratique, la situation reste fragile à cause des violences résiduelles, notamment celles de l’OAS, que nous détaillerons plus loin.

Autodétermination et calendrier politique

Les accords posent le principe d’une consultation d’autodétermination pour que le peuple algérien choisisse librement son avenir. Ils définissent une période transitoire avec des autorités chargées d’organiser le scrutin, d’assurer l’ordre public et d’administrer les services essentiels. Cette phase doit conduire, si l’option majoritaire l’emporte, à la proclamation de l’indépendance et à la reconnaissance internationale. Le dispositif prévoit aussi une information des populations et des garanties procédurales pour la sincérité du vote.

Droits et garanties des personnes

Un volet substantiel concerne les droits civils : liberté de conscience et de culte, inviolabilité de la personne, sûreté, propriété et libre circulation. Les Européens d’Algérie obtiennent des garanties pour rester, travailler et conserver leurs biens, avec la possibilité de choisir leur nationalité à l’issue de la transition. Les accords prévoient également des mesures d’amnistie et de libération de détenus, destinées à solder la logique de guerre et à éviter les représailles. Toutefois, l’application concrète de ces garanties se révélera inégale et tragiquement insuffisante pour certains groupes.

Dispositions militaires et sécurité

Sur le plan militaire, les textes organisent le cantonnement des forces, l’évacuation progressive de certaines positions et la remise des armes selon des protocoles précis. Des commissions mixtes doivent régler les incidents et coordonner le retrait. La lutte contre les groupes dissidents opposés à l’accord est affirmée, mais sa mise en œuvre reste difficile dans un contexte d’attentats et de tensions de rue. Cette fragilité sécuritaire pèsera fortement sur la transition.

Économie, ressources et coopération

Les accords encadrent une coopération économique et technique : continuité des services publics, maintien temporaire de certaines administrations et coopération monétaire et financière. Concernant le Sahara, la souveraineté algérienne est reconnue, tout en aménageant des formes de coopération pour les installations et les ressources énergétiques. L’objectif affiché est de garantir une transition ordonnée, d’éviter une rupture brutale et de poser les bases de relations bilatérales stables.

Bases, installations et calendrier de retrait

Les textes prévoient le retrait programmé des installations militaires françaises encore présentes en Algérie, avec des calendriers de fermeture et des modalités de transfert. Pour certaines implantations sensibles (ports, aéronaval, sites techniques), des arrangements temporaires sont définis afin d’éviter une vacance capacitaire. Ce point, très symbolique, illustre le passage progressif d’un ordre colonial à une pleine souveraineté algérienne.

Statut des biens et des administrations

La question des biens publics et privés est traitée par des principes de continuité et de respect de la propriété, avec des mécanismes de compensation ou de transfert. Les administrations doivent, quant à elles, assurer la continuité des services (santé, éducation, transports) pendant la transition, avant leur plein passage sous autorité algérienne. Cette mécanique vise à limiter les ruptures pour la population.

Philosophie d’ensemble : clore la guerre, organiser l’après

L’architecture des accords cherche un équilibre entre fin des hostilités, garanties individuelles et organisation du futur État. Elle repose sur l’idée qu’un cadre juridique clair, des commissions mixtes et un calendrier resserré sont indispensables pour passer de la guerre au politique. La portée réelle de ces garanties dépendra toutefois de leur application, des réactions des acteurs armés et des circonstances locales.

Pour aller plus loin

Pour situer ce contenu dans l’ensemble du dossier, revois le chemin des négociations et anticipe la séquence conduisant à l’indépendance. En complément, consulte le dossier de référence sur vie-publique.fr et les repères documentaires de FranceArchives, utiles pour vérifier les textes et leur application.

⚠️ Réactions et violences : OAS, exactions et tensions

L’OAS contre l’accord et la paix civile

Hostile à toute indépendance, l’Organisation armée secrète (OAS) intensifie ses attentats début 1962 : plastiquages, tirs, intimidations. Objectif affiché : faire échouer les Accords d’Évian en rendant la coexistence impossible. Cette stratégie de la terreur frappe des civils algériens, des Européens favorables à l’accord et des forces de l’ordre. Elle aggrave un climat déjà tendu par huit années de guerre et complique l’application concrète du cessez-le-feu.

Après le 19 mars 1962 : une « paix » encore violente

Le cessez-le-feu n’éteint pas instantanément les violences. Des heurts se poursuivent, des règlements de comptes éclatent localement. Dans certaines villes, la peur et la méfiance dominent. Des enlèvements et assassinats endeuillent cette période transitoire, démontrant que l’arrêt des opérations ne suffit pas à pacifier la société. Le processus politique doit malgré tout avancer vers l’indépendance.

Charonne et la métropole : tensions autour de l’OAS

En métropole, les manifestations contre l’OAS et pour la paix sont violemment réprimées. Le 8 février 1962, la tragédie de Charonne à Paris fait plusieurs morts lors d’un rassemblement syndical et politique. L’événement, antérieur de quelques semaines à Évian, illustre la polarisation de l’opinion française et la charge émotionnelle du dossier algérien jusque dans les rues de la capitale.

Les populations prises au piège : Européens d’Algérie et Algériens

Les Européens d’Algérie (souvent appelés « pieds-noirs ») subissent à la fois la terreur de l’OAS qui refuse tout compromis, et la montée de menaces dans certains quartiers. Une partie d’entre eux s’organise pour partir en métropole. Parallèlement, des Algériens soupçonnés d’« intelligence » avec la France sont ciblés. Cette double vulnérabilité confirme la difficulté d’appliquer les garanties prévues par l’accord.

Le drame des harkis

Malgré les dispositions et promesses de protection, de nombreux harkis et leurs familles se retrouvent exposés aux représailles. Les dispositifs d’accueil et d’évacuation restent insuffisants et tardifs. Des tragédies se déroulent au printemps-été 1962. Cet écart entre les textes et la réalité marquera durablement les mémoires et les débats publics en France comme en Algérie.

Oran, 5 juillet 1962 : un paroxysme

Le jour de la proclamation de l’indépendance, des violences éclatent à Oran, faisant des victimes parmi les civils. Cet épisode montre combien la séquence de sortie de guerre reste fragile et combien la protection effective des personnes demeure un défi, jusqu’au dernier moment de la transition.

Mémoires et controverses durables

Les violences de 1962 alimentent des mémoires concurrentes : responsabilités, discours, chiffres, reconnaissance. Elles constituent l’un des nœuds du débat sur la mémoire du conflit, aux côtés des trajectoires des harkis et de l’origine du conflit. Comprendre ces mémoires aide à saisir pourquoi les Accords d’Évian restent, aujourd’hui encore, un sujet sensible et discuté.

Pour aller plus loin

Pour situer l’escalade de l’OAS, voir les dossiers de l’INA. Pour une mise en perspective des textes et de leur application, relire la synthèse de vie-publique.fr et consulter les documents conservés par FranceArchives.

🗳️ Vers l’indépendance : référendum et transition

Valider la paix par les urnes

Les Accords d’Évian prévoient que la sortie de guerre soit ratifiée démocratiquement. En France, le référendum du 8 avril 1962 approuve massivement les accords et la politique d’autodétermination. En Algérie, la consultation du 1ᵉʳ juillet 1962 valide à une écrasante majorité le choix de l’indépendance. Paris reconnaît officiellement l’État algérien le 3 juillet 1962, et la fête nationale est fixée au 5 juillet.

Une administration de transition

Pendant la période intérimaire, un Exécutif provisoire administre les affaires courantes, assure l’ordre public et prépare la relève des services (sécurité, justice, éducation, santé). Des commissions mixtes règlent les questions techniques : remise d’installations, continuité des approvisionnements, gestion des biens et dossiers en cours. Le but est d’éviter une rupture brutale et de sécuriser la vie quotidienne.

Retraits, retours et départs

Sur le terrain, les unités françaises se replient selon un calendrier négocié, tandis que les structures algériennes se mettent en place. Mais la transition est bouleversée par l’exode d’une partie des Européens d’Algérie et par la situation dramatique de certains harkis. Les flux de population, massifs et rapides, testent la capacité d’accueil et d’organisation de part et d’autre de la Méditerranée.

De la guerre à l’État

Le nouveau pouvoir doit concilier légitimité révolutionnaire et construction institutionnelle : former un gouvernement, bâtir une administration, relancer l’économie et rétablir la sécurité. La coopération bilatérale prévue par les accords (technique, économique, formation) doit faciliter ces premiers mois, même si la méfiance héritée de la guerre complique les échanges.

Repères chronologiques essentiels

  • 18 mars 1962 : signature des Accords d’Évian.
  • 19 mars 1962 : cessez-le-feu.
  • 8 avril 1962 : référendum en France, approbation des accords.
  • 1ᵉʳ juillet 1962 : référendum en Algérie, choix de l’indépendance.
  • 3 juillet 1962 : reconnaissance officielle par la France.
  • 5 juillet 1962 : proclamation de l’indépendance et violences à Oran.

Pour aller plus loin

Tu peux prolonger avec la page mémoire du conflit pour comprendre comment ces semaines fondatrices nourrissent des récits parfois opposés, et relire l’articulation avec les rapports FLN–armée qui pèsent sur la transition.

🧭 Bilan et mémoires : ce que les Accords d’Évian ont changé

Un tournant politique majeur

Les Accords d’Évian ferment le cycle colonial en Algérie et valident l’indépendance par la voie référendaire. En France, ils stabilisent la Vᵉ République autour d’une solution politique assumée par de Gaulle. En Algérie, ils ouvrent la séquence de construction de l’État, marquée par des choix institutionnels, économiques et diplomatiques rapides.

Des effets humains profonds

La sortie de guerre provoque des déplacements massifs, l’exode d’une partie des Européens d’Algérie et des trajectoires souvent tragiques pour certains harkis. Les garanties prévues sur le papier sont appliquées de manière inégale. Dès lors, les vies familiales, les parcours professionnels et les sociabilités sont durablement bouleversés des deux côtés de la Méditerranée.

Un cadre juridique… et ses limites

Les textes prévoient cessez-le-feu, droits civils, amnisties et coopération. Toutefois, la violence de la transition, la pression de l’OAS et les règlements de comptes créent des écarts entre principes et réalités. Cette tension entre droit et application devient un thème central des débats publics, des recours et des demandes de reconnaissance.

Des mémoires plurielles et conflictuelles

La mémoire des Accords d’Évian reste contrariée : souffrances des civils, rôle des acteurs, responsabilités, dates et chiffres. En France comme en Algérie, récits et commémorations s’affrontent parfois. Pour comprendre ces enjeux, prolonge avec la page mémoire du conflit, en reliant ces débats aux causes du conflit et à la séquence des violences de 1962.

Ce qu’il faut retenir pour l’examen

  • 18 mars 1962 : signature des Accords d’Évian ; 19 mars : cessez-le-feu.
  • Principe d’autodétermination et référendums (8 avril en France ; 1ᵉʳ juillet en Algérie).
  • Garanties de droits et de coopération, mais application inégale.
  • Transition marquée par l’OAS, les départs d’Européens d’Algérie et le drame des harkis.
  • Des mémoires concurrentes qui nourrissent encore le débat public.

Pour replacer ce bilan dans la trajectoire d’ensemble, relis le contenu des accords et le chemin des négociations, puis ouvre sur l’indépendance et la mémoire.

🧠 À retenir : Accords d’Évian (1962)

  • 18 mars 1962 : signature des Accords d’Évian entre la France et le GPRA ; 19 mars : cessez-le-feu général.
  • Principe central : autodétermination du peuple algérien, organisé par une période de transition encadrée.
  • Garanties prévues : droits civils, sécurité et choix de nationalité pour les Européens d’Algérie, amnisties et libérations.
  • Organisation technique : commissions mixtes, calendrier de retrait, continuité des services et coopération économique.
  • Sahara : souveraineté algérienne reconnue, avec aménagements de coopération sur certaines installations.
  • Référendums : 8 avril 1962 (France) approuve Évian ; 1ᵉʳ juillet 1962 (Algérie) valide l’indépendance.
  • Reconnaissance officielle de l’Algérie le 3 juillet 1962 ; proclamation le 5 juillet.
  • Limites de l’application : violences de l’OAS, exode d’Européens d’Algérie, drames touchant des harkis.
  • Un tournant politique qui clôt le cycle colonial et ouvre la construction de l’État algérien.
  • Pour le contexte et la mémoire : voir les causes du conflit et la mémoire de la guerre.

❓ FAQ : Questions fréquentes sur les Accords d’Évian (1962)

Que prévoient exactement les Accords d’Évian ?

Ils instaurent un cessez-le-feu (19 mars 1962), organisent l’autodétermination par référendum, fixent une période de transition (commissions mixtes, continuité des services) et énoncent des garanties pour les personnes (droits civils, choix de nationalité pour les Européens d’Algérie). Ils cadrent aussi la coopération économique et le calendrier de retrait. Pour le contexte, revois les causes du conflit.

Pourquoi le 19 mars n’a-t-il pas mis fin à toutes les violences ?

Le cessez-le-feu n’a pas empêché les attentats de l’OAS, les règlements de comptes et des heurts locaux. La sortie de guerre est fragile : l’application des garanties varie selon les lieux et la tension reste forte jusqu’à l’indépendance. Voir aussi notre partie Réactions et violences.

Qu’en est-il des Européens d’Algérie (pieds-noirs) ?

Les textes affirment des droits (sécurité, propriété, liberté de circulation, choix de nationalité). Mais la peur, les menaces et la dégradation de la situation entraînent un exode massif vers la métropole. Les garanties ont été appliquées de manière inégale, selon les moments et les territoires.

Quel fut le sort des harkis après Évian ?

Malgré des dispositions et des promesses, de nombreux harkis ont subi représailles et persécutions, tandis que les dispositifs d’évacuation et d’accueil ont été insuffisants. Ce décalage entre texte et réalité demeure un enjeu majeur de la mémoire du conflit.

Le Sahara et les bases françaises : que disent les accords ?

La souveraineté algérienne est reconnue, avec des aménagements temporaires de coopération pour certaines installations et ressources. Un retrait programmé des bases est prévu, selon un calendrier et des modalités techniques négociés.

🧩 Quiz — Accords d’Évian (1962)

1. En quelle année les Accords d’Évian sont-ils signés ?


2. À quelle date le cessez-le-feu entre en vigueur ?


3. Quel est le principe politique central affirmé par les accords ?


4. Quel interlocuteur algérien mène les négociations face à la France ?


5. Quel ministre d’État conduit la délégation française à la table des négociations ?


6. Quelle organisation tente de faire échouer les accords par une stratégie d’attentats ?


7. Quel scrutin du côté français approuve massivement la politique d’autodétermination ?


8. Quand les Algériens valident-ils l’indépendance par référendum ?


9. À quelle date la France reconnaît-elle officiellement l’État algérien ?


10. Où s’achèvent les négociations qui aboutissent aux accords ?


11. Quel organe coordonne techniquement la transition prévue par les accords ?


12. Que prévoient les accords au sujet du Sahara ?


13. Quel droit spécifique est reconnu aux Européens d’Algérie ?


14. Laquelle de ces propositions n’est pas prévue par les accords ?


15. Où se tiennent les premiers pourparlers officiels en juin 1960 ?


16. Quel autre lieu sur le Léman accueille des séances de travail avant Évian II ?


17. Quel événement parisien du 8 février 1962 illustre la tension en métropole ?


18. Quel groupe s’oppose à l’indépendance par la terreur en 1962 ?


19. Quel mécanisme vise à garantir la sincérité du vote d’autodétermination ?


20. Quelle conséquence politique directe découle des accords ?



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