🧭 Les grandes figures féminines qui ont marqué l’histoire

🎯 Pourquoi étudier les grandes figures féminines de l’histoire est-il essentiel ?

L’histoire, telle qu’elle a longtemps été écrite et enseignée, a souvent laissé les femmes dans l’ombre. Pourtant, explorer les grandes figures féminines de l’histoire n’est pas seulement une question de justice mémorielle ; c’est essentiel pour comprendre la complexité du passé. Pendant des siècles, les sociétés occidentales, structurées par le patriarcat et des cadres juridiques restrictifs comme le Code civil napoléonien de 1804, ont limité l’action publique des femmes. Elles étaient souvent confinées à la sphère privée, considérées comme mineures juridiquement. Cependant, malgré ces obstacles considérables, nombreuses sont celles qui ont brisé les conventions, exercé le pouvoir, révolutionné les sciences, influencé les arts et mené des combats politiques décisifs.

La redécouverte de ces parcours exceptionnels est un phénomène historiographique relativement récent. Depuis les années 1970, l’essor de l’histoire des femmes et du genre a permis de poser un nouveau regard sur le passé. Les historiens et historiennes ont commencé à exhumer des archives les traces de celles qui avaient été oubliées. Il ne s’agit pas simplement d’ajouter quelques noms féminins à un récit majoritairement masculin, mais de comprendre comment les rapports de pouvoir entre les sexes ont façonné nos sociétés. Par exemple, étudier le Moyen Âge sans analyser le rôle des reines ou des abbesses, ou aborder la Révolution française sans mentionner Olympe de Gouges, offre une vision tronquée de ces périodes.

Pour les collégiens et lycéens, connaître ces figures est fondamental pour leur formation citoyenne. Les programmes scolaires intègrent de plus en plus cette dimension, notamment en 3e et au lycée, où l’on étudie les combats pour l’égalité. Des personnalités comme l’incontournable Simone Veil ou la scientifique Marie Curie, pionnière de la physique nucléaire, sont désormais des repères essentiels. Elles offrent des modèles d’engagement, de résilience et d’intelligence qui transcendent les genres. De plus, comprendre les luttes passées permet de mieux saisir les enjeux actuels autour de la parité, de l’égalité professionnelle et de la lutte contre les discriminations.

Cet article pilier propose un voyage à travers les époques pour rencontrer ces femmes qui, par leur courage, leur génie ou leur détermination, ont changé le cours de l’histoire. De l’héroïne médiévale Jeanne d’Arc à la militante contemporaine Angela Davis, en passant par la révolutionnaire Louise Michel et l’avocate Gisèle Halimi, nous verrons comment elles ont surmonté les obstacles de leur temps pour laisser une empreinte indélébile. Leur héritage est une source d’inspiration pour toutes et tous, rappelant que l’histoire est un bien commun, façonné par l’humanité dans toute sa diversité.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour entrer dans le cœur de l’histoire des femmes remarquables.

🌍 Pionnières et combattantes : de l’Antiquité au XIXe siècle

Bien avant les mouvements féministes contemporains, de nombreuses femmes ont réussi à s’imposer dans des sphères de pouvoir traditionnellement réservées aux hommes. Que ce soit par la naissance, par les armes ou par l’engagement politique, ces grandes figures féminines de l’histoire ancienne ont démontré que le leadership et le courage n’avaient pas de genre. Cependant, leur légitimité a souvent été questionnée, et leur mémoire parfois effacée ou déformée par des chroniqueurs masculins. Analyser leurs parcours permet de comprendre les mécanismes de domination masculine, mais aussi les stratégies déployées par ces femmes pour les contourner. Cette période immense, qui s’étend de l’Antiquité à la fin du XIXe siècle, voit émerger des profils très variés, des souveraines aux révolutionnaires.

🌱 Le défi de gouverner dans un monde d’hommes : Reines et régentes

Dans les sociétés monarchiques, le pouvoir suprême était généralement transmis par les hommes, selon des règles de succession strictes, comme la loi salique en France qui excluait explicitement les femmes du trône. Pourtant, certaines femmes ont exercé la réalité du pouvoir, soit en tant que reines de plein exercice dans des royaumes où cela était possible, soit en tant que régentes, gouvernant au nom d’un fils trop jeune ou d’un mari absent. Leur règne fut souvent marqué par la nécessité de prouver constamment leur capacité à gouverner, en adoptant parfois des codes masculins ou en développant une image de mère du peuple.

L’Antiquité offre des exemples fascinants de femmes puissantes. En Égypte ancienne, Hatshepsout (vers 1478-1458 av. J.-C.) fut l’une des rares femmes à porter le titre de Pharaon. Pour asseoir sa légitimité, elle se fit représenter avec les attributs traditionnels du pouvoir, y compris la barbe postiche. Son règne fut prospère, marqué par de grandes expéditions commerciales et des constructions architecturales majeures. Plus tard, Cléopâtre VII (69-30 av. J.-C.), la dernière reine d’Égypte, utilisa son intelligence politique et son charisme pour tenter de préserver l’indépendance de son royaume face à l’expansionnisme romain. Sa relation avec Jules César puis Marc Antoine fait partie intégrante de sa légende, mais elle fut avant tout une souveraine cultivée et stratège.

Au Moyen Âge, la figure d’Aliénor d’Aquitaine (1122-1204) est exceptionnelle. Duchesse d’Aquitaine, elle fut successivement reine de France (par son mariage avec Louis VII) puis reine d’Angleterre (avec Henri II Plantagenêt). Elle joua un rôle politique et culturel majeur, tenant une cour brillante, participant à la deuxième croisade et administrant ses vastes territoires. En Espagne, Isabelle la Catholique (1451-1504), reine de Castille, gouverna conjointement avec son mari Ferdinand d’Aragon. Son règne est décisif : elle acheva la Reconquista en 1492 et finança l’expédition de Christophe Colomb, ouvrant la voie à l’empire espagnol.

À la Renaissance et à l’époque moderne, les femmes de pouvoir se multiplient, malgré les résistances. En Angleterre, Élisabeth Ire (1533-1603) connut l’un des règnes les plus longs et les plus glorieux. Surnommée la « Reine Vierge », elle consolida l’anglicanisme, vainquit l’Invincible Armada espagnole en 1588 et favorisa l’essor culturel de l’ère élisabéthaine. En France, bien que ne pouvant régner directement, des femmes comme Catherine de Médicis (1519-1589) exercèrent une influence considérable en tant que régentes pendant les Guerres de Religion, tentant de maintenir la stabilité du royaume dans un contexte très troublé. Ces reines ont dû naviguer habilement entre les attentes liées à leur genre et les exigences du pouvoir.

⚔️ Femmes en armes : Héroïnes militaires et mythes

Le domaine militaire est peut-être celui où la présence féminine a été la plus contestée. Pourtant, l’histoire regorge d’exemples de femmes qui ont pris les armes, dirigé des troupes ou joué un rôle crucial dans des conflits. Ces figures sont souvent devenues des symboles nationaux, incarnant la résistance face à l’oppression ou l’invasion. Leur engagement militaire était une transgression majeure des rôles de genre traditionnels, ce qui explique pourquoi elles ont souvent été soit diabolisées, soit sanctifiées.

La figure la plus emblématique en France est sans conteste la Pucelle d’Orléans, Jeanne d’Arc (1412-1431). Issue d’un milieu paysan, elle affirma entendre des voix divines lui ordonnant de libérer la France de l’occupation anglaise pendant la Guerre de Cent Ans. En 1429, elle réussit à convaincre le dauphin Charles (futur Charles VII), leva le siège d’Orléans et permit le sacre du roi à Reims. Son épopée militaire fut courte mais décisive. Capturée par les Bourguignons et vendue aux Anglais, elle fut jugée pour hérésie et brûlée vive à Rouen. Le parcours de Jeanne d’Arc, figure féminine complexe, montre comment une femme a pu endosser un rôle militaire et politique de premier plan en utilisant le levier religieux, avant d’être condamnée notamment pour avoir porté des habits d’homme.

D’autres figures moins connues ont également marqué l’histoire militaire. Dans l’Antiquité, Boadicée (morte vers 61 apr. J.-C.), reine des Icènes (un peuple celte de Grande-Bretagne), mena une révolte majeure contre l’occupation romaine. Bien que vaincue, elle est devenue un symbole de la résistance britannique. En Afrique, au XVIIe siècle, la reine Nzinga Mbandi de l’Angola actuel mena une lutte acharnée contre les colonisateurs portugais pendant des décennies, faisant preuve de talents diplomatiques et militaires exceptionnels. Ces exemples montrent que, lorsque les circonstances l’exigeaient, les femmes étaient capables de prendre la tête des opérations militaires.

🇫🇷 La Révolution française et l’éveil politique féminin

La Révolution française (1789-1799) constitue un moment charnière pour l’engagement politique des femmes. Bien qu’elles n’aient pas obtenu les droits civiques, elles furent des actrices majeures des événements révolutionnaires. Elles participèrent aux journées insurrectionnelles, comme la marche sur Versailles en octobre 1789 pour réclamer du pain. Elles assistèrent aux débats des assemblées, créèrent des clubs politiques féminins et rédigèrent des pétitions. C’est la première fois que les femmes en tant que groupe social interviennent aussi massivement dans la sphère publique.

La figure la plus marquante de cette période est Olympe de Gouges (1748-1793). Femme de lettres et militante abolitionniste, elle est surtout connue pour avoir rédigé en 1791 la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », un texte pastichant la Déclaration de 1789 pour réclamer l’égalité des sexes. Elle y affirmait : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ». Visionnaire, elle défendit le droit au divorce et la reconnaissance des enfants nés hors mariage. Considérée comme trop modérée par les Montagnards, elle fut guillotinée pendant la Terreur, illustrant le reflux de la participation féminine après 1793, lorsque les clubs féminins furent interdits.

D’autres femmes se sont illustrées, comme Théroigne de Méricourt, qui participa activement aux débats politiques, ou Charlotte Corday, qui assassina Marat en 1793, pensant ainsi sauver la République. Ces engagements radicaux montrent la diversité des positions féminines pendant la Révolution. Cependant, le Code civil de 1804 consacra l’infériorité juridique de la femme mariée, refermant pour longtemps la parenthèse de l’émancipation politique esquissée en 1789.

✊ L’engagement socialiste et anarchiste au XIXe siècle

Le XIXe siècle, marqué par la révolution industrielle et l’essor du mouvement ouvrier, voit émerger de nouvelles formes de militantisme féminin. Face aux conditions de travail difficiles et à la misère, des femmes s’engagent dans les premiers mouvements socialistes et anarchistes, liant la lutte des classes à la lutte pour l’émancipation féminine. Elles revendiquent non seulement des droits politiques, mais aussi l’égalité économique et sociale.

Flora Tristan (1803-1844) est une pionnière de ce socialisme féministe. Écrivaine et militante, elle parcourut la France pour défendre l’idée d’une « Union ouvrière » internationale. Dans ses écrits, elle dénonça la double oppression subie par les femmes, exploitées en tant qu’ouvrières et dominées en tant qu’épouses. Elle considérait que l’émancipation de la classe ouvrière passait nécessairement par celle des femmes.

La figure majeure de cet engagement révolutionnaire est l’institutrice et militante anarchiste Louise Michel (1830-1905). Elle joua un rôle central pendant la Commune de Paris en 1871. Animatrice de clubs révolutionnaires, ambulancière et combattante sur les barricades, elle incarna l’idéal de la révolution sociale. Après l’écrasement de la Commune, elle fut déportée en Nouvelle-Calédonie, où elle poursuivit son engagement en soutenant la révolte des Kanaks. De retour en France en 1880, Louise Michel, la « Vierge rouge », devint une figure majeure du mouvement anarchiste, multipliant les conférences à travers le pays. Son parcours illustre la radicalité de l’engagement de certaines femmes au XIXe siècle, prêtes à sacrifier leur liberté et leur vie pour défendre leurs idéaux de justice sociale et d’égalité. Ces pionnières ont ouvert la voie aux grands combats du XXe siècle, en posant les bases d’une réflexion sur l’articulation entre genre, classe et pouvoir.

🔬 Révolutionner la science et les arts : les femmes d’exception

Si l’accès au pouvoir politique a longtemps été semé d’embûches pour les femmes, les domaines intellectuels, scientifiques et artistiques n’ont pas été plus accueillants. L’éducation des filles était souvent négligée, et les institutions prestigieuses comme les universités ou les académies leur restaient fermées. Pourtant, malgré ces barrières structurelles, de nombreuses grandes figures féminines de l’histoire ont réussi à s’imposer par leur génie, leur créativité et leur persévérance. Elles ont non seulement excellé dans leurs disciplines respectives, mais elles ont aussi souvent ouvert la voie à d’autres femmes, démontrant que l’intelligence et le talent ne sont pas l’apanage des hommes. L’étude de ces parcours révèle l’immense contribution des femmes au patrimoine culturel et scientifique de l’humanité.

🔬 Briser les plafonds de verre scientifiques

Le monde scientifique a longtemps été considéré comme un bastion masculin. Les préjugés de l’époque voulaient que les femmes soient moins aptes à la rigueur rationnelle et à l’abstraction. Celles qui s’aventuraient dans les sciences devaient souvent travailler dans l’ombre d’un mari, d’un père ou d’un frère, ou se battre pour obtenir une formation adéquate. Malgré cela, certaines ont réalisé des percées majeures qui ont changé notre compréhension du monde.

Au XVIIIe siècle, siècle des Lumières, Émilie du Châtelet (1706-1749) est une figure exceptionnelle. Mathématicienne et physicienne, elle fut l’une des premières femmes à avoir une production scientifique reconnue. Elle traduisit et commenta les « Principia Mathematica » de Newton, contribuant ainsi à diffuser les théories newtoniennes en France. Ses propres travaux sur l’énergie cinétique ont également été novateurs. Sa collaboration intellectuelle avec Voltaire montre comment certaines femmes de l’aristocratie éclairée pouvaient accéder au savoir, bien que cela reste une exception.

Le XIXe siècle voit l’émergence de figures pionnières dans de nouveaux domaines. Ada Lovelace (1815-1852), fille du poète Lord Byron, est considérée comme la mère de l’informatique. Travaillant sur la machine analytique de Charles Babbage, elle comprit que cette machine pouvait aller au-delà du simple calcul numérique. Elle rédigea le premier véritable programme informatique, bien avant l’existence des ordinateurs modernes. Sa vision prophétique de l’informatique est aujourd’hui largement reconnue.

⚛️ L’ère atomique et la reconnaissance internationale : Marie Curie

Le tournant du XXe siècle marque une étape décisive avec l’accès progressif des femmes à l’enseignement supérieur. C’est dans ce contexte qu’émerge la figure la plus célèbre de la science féminine : la physicienne et chimiste Marie Curie (1867-1934). Née Maria Skłodowska en Pologne, elle vint étudier à Paris faute de pouvoir le faire dans son pays natal. Son parcours est exemplaire à plus d’un titre. Elle est la première femme à recevoir le Prix Nobel, et la seule personne à ce jour à l’avoir obtenu dans deux disciplines scientifiques différentes : en physique en 1903 (partagé avec son mari Pierre Curie et Henri Becquerel) pour ses travaux sur la radioactivité, et en chimie en 1911 pour la découverte du polonium et du radium.

Le parcours de Marie Curie, une biographie inspirante, est un combat permanent contre les préjugés. Malgré sa renommée mondiale, elle dut lutter pour obtenir un laboratoire digne de ce nom et fut violemment attaquée par la presse nationaliste et sexiste lorsqu’elle tenta d’entrer à l’Académie des sciences française. Pendant la Première Guerre mondiale, elle mit ses compétences au service de la médecine en créant les « petites Curies », des unités mobiles de radiologie qui permirent de soigner des milliers de blessés sur le front. L’héritage de Marie Curie est immense, tant sur le plan scientifique que symbolique. Elle a prouvé au monde entier que les femmes pouvaient atteindre les plus hauts sommets de la recherche scientifique.

💡 L’Effet Matilda et les scientifiques oubliées

Si Marie Curie a réussi à obtenir une reconnaissance de son vivant, de nombreuses autres femmes scientifiques ont vu leurs contributions minimisées ou attribuées à leurs collègues masculins. Ce phénomène est appelé l’Effet Matilda. Il désigne la dénégation systématique de la contribution des femmes à la recherche scientifique.

L’un des cas les plus célèbres est celui de Rosalind Franklin (1920-1958), chimiste et cristallographe britannique. Ses clichés de diffraction des rayons X de l’ADN ont été cruciaux pour la découverte de la structure en double hélice de l’ADN en 1953. Pourtant, ses travaux ont été utilisés à son insu par James Watson et Francis Crick, qui ont reçu le Prix Nobel de médecine en 1962 sans reconnaître pleinement sa contribution.

On peut également citer Lise Meitner (1878-1968), physicienne autrichienne qui a joué un rôle central dans la découverte de la fission nucléaire, mais qui fut injustement ignorée par le comité Nobel en 1944 au profit de son collaborateur Otto Hahn. Ou encore Jocelyn Bell Burnell (née en 1943), astrophysicienne britannique qui découvrit le premier pulsar en 1967 alors qu’elle était étudiante en thèse, mais qui ne fut pas associée au Prix Nobel de physique décerné à son directeur de thèse pour cette découverte. La redécouverte de ces figures est essentielle pour rétablir la vérité historique et montrer la richesse des contributions féminines à la science.

✍️ La littérature comme arme d’émancipation

Le domaine littéraire a été plus accessible aux femmes que la science, car l’écriture pouvait se pratiquer dans la sphère privée. Cependant, publier ses œuvres et être reconnue comme auteure à part entière fut un long combat. Beaucoup de femmes écrivains ont utilisé la littérature non seulement comme un moyen d’expression artistique, mais aussi comme une tribune pour dénoncer les injustices et revendiquer l’émancipation féminine. Leurs œuvres ont façonné l’imaginaire collectif et nourri les réflexions sur la condition féminine.

Au XIXe siècle, face aux restrictions imposées par la société, certaines femmes choisirent de prendre des pseudonymes masculins pour être publiées et jugées sur leur talent plutôt que sur leur genre. C’est le cas de George Sand (1804-1876), nom de plume d’Aurore Dupin. Romancière prolifique, elle mena une vie libre, défiant les conventions bourgeoises. Ses romans abordent des thèmes sociaux et féministes, dénonçant l’hypocrisie du mariage et plaidant pour l’éducation des femmes.

Le XXe siècle voit l’affirmation d’une littérature féminine engagée et novatrice. Virginia Woolf (1882-1941), figure majeure du modernisme littéraire, analysa les obstacles rencontrés par les femmes écrivains dans son essai « Une chambre à soi » (1929). Elle y souligne l’importance de l’indépendance économique et de l’espace mental pour la création artistique.

La figure intellectuelle la plus influente du XXe siècle est sans doute Simone de Beauvoir (1908-1986). Philosophe existentialiste, elle publia en 1949 un ouvrage fondateur : « Le Deuxième Sexe ». Dans cet essai monumental, elle analyse les mécanismes historiques, sociaux et culturels qui ont construit la domination masculine. Sa célèbre phrase « On ne naît pas femme : on le devient » pose les bases de la réflexion sur le genre. Ce livre eut un retentissement mondial et inspira la deuxième vague féministe des années 1970.

🎨 L’expression artistique féminine : Au-delà des muses

Dans le domaine des arts visuels, les femmes ont longtemps été cantonnées au rôle de modèles ou de muses inspiratrices. L’accès aux écoles des beaux-arts leur était interdit jusqu’à la fin du XIXe siècle, les empêchant d’acquérir une formation académique complète. Celles qui réussirent à s’imposer comme artistes durent faire preuve d’une détermination exceptionnelle.

Dès l’époque baroque, certaines femmes artistes acquirent une renommée internationale. Artemisia Gentileschi (1593-1656) développa un style puissant et dramatique. Elle fut l’une des premières femmes à peindre des sujets historiques et religieux majeurs. Son œuvre est aujourd’hui célébrée pour sa force expressive et sa perspective féminine.

Le XIXe siècle marque un tournant. Berthe Morisot fut l’une des fondatrices du mouvement impressionniste. Dans le domaine de la sculpture, Camille Claudel (1864-1943) développa un style d’une grande originalité et puissance. Collaboratrice et amante d’Auguste Rodin, elle lutta pour faire reconnaître son propre génie. Sa carrière fut brisée par un internement psychiatrique long et controversé, illustrant le destin tragique de certaines femmes artistes confrontées aux préjugés de leur temps.

Au XXe siècle, les femmes artistes explorent toutes les facettes de la modernité. Frida Kahlo (1907-1954), artiste mexicaine, créa une œuvre unique mêlant surréalisme, art populaire et introspection. Ses autoportraits saisissants explorent les thèmes de la souffrance physique, de l’identité culturelle et de la condition féminine. Elle est aujourd’hui une icône mondiale, célébrée pour son originalité et sa résilience. Ces femmes d’exception, par leur talent et leur détermination, ont enrichi le patrimoine artistique universel et ouvert la voie à une reconnaissance pleine et entière des femmes dans le monde de l’art.

⚖️ Combats politiques et droits civiques au XXe siècle

Le XXe siècle est le siècle de l’émancipation politique et juridique des femmes. Après des siècles de luttes et de revendications, les femmes obtiennent progressivement l’égalité des droits dans de nombreux pays. Ce mouvement s’accélère grâce à l’action collective de mouvements féministes organisés, mais aussi grâce à l’engagement individuel de grandes figures féminines de l’histoire qui ont mené des combats décisifs. De la lutte pour le droit de vote à la maîtrise de la procréation, en passant par les combats pour les droits civiques et l’égalité professionnelle, le XXe siècle a vu des transformations radicales de la condition féminine. Cependant, ces avancées ont été inégales selon les régions du monde et ont souvent nécessité des luttes acharnées contre les conservatismes politiques et religieux. L’étude de cette période est essentielle pour comprendre les fondements de nos sociétés contemporaines et les enjeux actuels de l’égalité.

🗳️ Suffragettes et suffragistes : La conquête du vote

Le combat pour le droit de vote des femmes est la première grande vague féministe organisée, qui émerge à la fin du XIXe siècle et culmine au début du XXe siècle. L’obtention du suffrage universel féminin est considérée comme la clé de l’émancipation, permettant aux femmes de participer pleinement à la vie démocratique et de défendre leurs intérêts. Les stratégies employées varient selon les pays, allant du lobbying parlementaire pacifique (les suffragistes) aux actions directes radicales (les suffragettes).

Le Royaume-Uni est le théâtre de la lutte la plus spectaculaire. Les suffragettes britanniques, menées par Emmeline Pankhurst (1858-1928) et son organisation, la Women’s Social and Political Union (WSPU), multiplient les actions coups de poing : manifestations massives, interruptions de réunions politiques, actes de désobéissance civile. Leur slogan est « Deeds, not words » (Des actes, pas des mots). Elles subissent une répression sévère : emprisonnements, grèves de la faim violemment réprimées par le gavage forcé. Le sacrifice d’Emily Davison en 1913 marque les esprits. Les femmes britanniques obtiennent partiellement le droit de vote en 1918, puis l’égalité complète en 1928.

Aux États-Unis, le mouvement pour le suffrage féminin est étroitement lié à la lutte abolitionniste. Des figures comme Susan B. Anthony mènent la lutte dès le milieu du XIXe siècle. Le 19e amendement de la Constitution américaine accorde le droit de vote aux femmes en 1920.

En France, la lutte est plus longue. Des pionnières comme Hubertine Auclert (1848-1914) réclament le droit de vote dès la Troisième République. Le mouvement suffragiste français est plus modéré, mais le Sénat bloque systématiquement les propositions de loi. Il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que le général de Gaulle accorde le droit de vote aux femmes par l’ordonnance du 21 avril 1944, en reconnaissance de leur rôle dans la Résistance. Les Françaises votent pour la première fois aux élections municipales de 1945.

⚖️ La deuxième vague féministe : Révolutionner le privé et le politique

À partir des années 1960-1970, une deuxième vague féministe déferle sur le monde occidental. Inspirée par des ouvrages comme « Le Deuxième Sexe » de Simone de Beauvoir, cette nouvelle génération de militantes ne se contente plus de l’égalité formelle des droits. Elles remettent en question les fondements mêmes de la domination masculine. Leur slogan est « Le privé est politique » : elles politisent des questions jusque-là considérées comme relevant de la sphère privée, comme la sexualité, la contraception, l’avortement ou le partage des tâches domestiques.

Le combat pour la maîtrise de la procréation est au cœur de cette révolution. Les mouvements féministes, comme le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) en France, multiplient les actions pour faire évoluer la loi et les mentalités. En 1971, le « Manifeste des 343 », une pétition signée par 343 femmes célèbres déclarant avoir avorté illégalement, fait scandale et lance le débat public.

Dans ce contexte, l’action de l’avocate Gisèle Halimi (1927-2020) est décisive. Figure majeure du féminisme français, elle utilise les tribunaux comme une tribune politique. En 1972, lors du Procès de Bobigny, elle défend une jeune fille jugée pour avoir avorté après un viol. Sa plaidoirie transforme le procès de l’avortement en procès de la loi qui l’interdit. La relaxe de la jeune fille marque une étape cruciale vers la légalisation. Gisèle Halimi, avocate intransigeante, poursuit son combat sur de nombreux fronts : la criminalisation du viol (obtenue en 1980 grâce à sa plaidoirie au procès d’Aix-en-Provence en 1978), la parité en politique, mais aussi la lutte anticoloniale. Son association « Choisir la cause des femmes » est à la pointe des combats féministes.

🏛️ L’accès au pouvoir et les réformes législatives majeures

L’obtention du droit de vote n’a pas immédiatement conduit à une représentation égalitaire des femmes en politique. Pendant des décennies, elles restent largement sous-représentées. Cependant, certaines femmes réussissent à briser ce plafond de verre et à accéder aux plus hautes fonctions, utilisant leur position pour faire avancer les droits des femmes à travers des réformes législatives majeures.

La figure de Simone Veil (1927-2017) incarne parfaitement ce combat politique au plus haut niveau. Rescapée de la Shoah (elle fut déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans), magistrate de formation, elle devient ministre de la Santé en 1974. C’est elle qui est chargée de porter le projet de loi sur l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). Face à une Assemblée nationale majoritairement masculine et hostile, elle mène une bataille parlementaire d’une rare violence, subissant des attaques antisémites et sexistes d’une grande brutalité. Son discours historique du 26 novembre 1974 reste gravé dans les mémoires. La Loi Veil est finalement adoptée, légalisant l’avortement en France. C’est une victoire majeure pour les droits des femmes.

Le parcours de Simone Veil, portrait d’une Européenne convaincue, ne s’arrête pas là. Fervente partisane de la construction européenne, elle devient la première femme présidente du Parlement européen élu au suffrage universel direct en 1979. Son autorité morale et son engagement pour la mémoire de la Shoah et les droits des femmes en font l’une des personnalités les plus respectées de France. Son entrée au Panthéon en 2018 symbolise la reconnaissance de la Nation pour son parcours exceptionnel. L’héritage de Simone Veil montre comment l’action politique déterminée peut transformer la société.

✊ Intersectionnalité et luttes pour les droits civiques

Les combats féministes du XXe siècle ont aussi été traversés par des débats sur la diversité des expériences féminines. Les femmes issues des minorités ethniques ou des classes populaires subissent souvent une double discrimination, basée à la fois sur leur genre et sur leur origine ou leur classe sociale. Le concept d’intersectionnalité, développé par des féministes afro-américaines, permet de penser l’articulation de ces différentes formes d’oppression. La lutte pour les droits civiques aux États-Unis est un exemple emblématique de cette convergence des luttes.

Rosa Parks (1913-2005) est une figure iconique du mouvement des droits civiques. Le 1er décembre 1955, à Montgomery (Alabama), elle refuse de céder sa place à un passager blanc dans un bus, violant ainsi les lois ségrégationnistes en vigueur. Son arrestation déclenche le boycott des bus de Montgomery, mené par Martin Luther King. Ce mouvement de désobéissance civile massif marque le début de la lutte non-violente pour les droits civiques. Son geste courageux symbolise la résistance des femmes noires face à l’oppression raciale et sexiste.

La figure d’Angela Davis (née en 1944) incarne une forme de militantisme plus radicale. Philosophe, membre du Parti communiste américain et proche du mouvement des Black Panthers, elle devient une icône du Black Power dans les années 1970. Accusée à tort de complicité dans une prise d’otages meurtrière en 1970, elle est emprisonnée et devient le symbole de la répression politique. Une campagne internationale massive aboutit à son acquittement en 1972. Dans ses écrits, comme « Femmes, race et classe » (1981), Angela Davis analyse l’histoire de l’esclavage et du mouvement ouvrier sous l’angle de l’intersectionnalité, critiquant le féminisme dominant pour son incapacité à prendre en compte les spécificités des femmes noires et ouvrières. Le parcours d’Angela Davis, une histoire d’engagement radical, montre l’importance de lier les combats féministes aux luttes antiracistes et anticapitalistes.

🌟 Figures contemporaines et enjeux actuels de l’égalité

L’aube du XXIe siècle voit la poursuite et le renouvellement des combats pour l’égalité femmes-hommes. Si des progrès considérables ont été accomplis dans de nombreux domaines, les défis restent immenses à l’échelle mondiale. Les grandes figures féminines de l’histoire contemporaine incarnent ces nouveaux enjeux : leadership politique global, lutte pour l’éducation et contre les violences sexistes et sexuelles, militantisme numérique et environnemental. Elles s’inspirent de l’héritage des pionnières tout en développant de nouvelles formes d’action adaptées à un monde globalisé et connecté. Parallèlement, la reconnaissance institutionnelle et mémorielle des femmes progresse, symbolisant une prise de conscience collective de l’importance de visibiliser leur contribution à l’histoire. Analyser ces évolutions récentes permet de mesurer le chemin parcouru et celui qui reste à faire pour atteindre une égalité réelle.

🌍 Leadership féminin mondial à l’aube du XXIe siècle

L’accès des femmes aux plus hautes fonctions politiques s’est accéléré ces dernières décennies, bien que leur proportion reste faible à l’échelle mondiale. Ces femmes leaders évoluent dans un environnement complexe, marqué par la mondialisation, les crises économiques et les tensions géopolitiques. Leur exercice du pouvoir est souvent scruté à l’aune de leur genre, oscillant entre célébration de leur ascension et critiques stéréotypées.

Certaines figures ont marqué la scène internationale par leur longévité et leur influence. Angela Merkel (née en 1954), chancelière d’Allemagne de 2005 à 2021, est devenue la femme la plus puissante d’Europe. Physicienne de formation, elle a dirigé la première économie européenne avec un style pragmatique et posé. Elle a dû gérer des crises majeures, comme la crise de la zone euro, la crise migratoire de 2015 et la pandémie de Covid-19. Son leadership a été salué pour sa stabilité et sa capacité de négociation, redéfinissant les codes du pouvoir.

Sur le continent africain, l’élection d’Ellen Johnson Sirleaf (née en 1938) à la présidence du Liberia en 2006 fut un événement historique : elle devint la première femme élue cheffe d’État en Afrique. Elle eut la lourde tâche de reconstruire un pays ravagé par des années de guerre civile. Son action pour la paix et les droits des femmes lui valut le Prix Nobel de la Paix en 2011. Ce prix souligna l’importance du leadership féminin dans les processus de résolution des conflits et de démocratisation.

Dans le monde musulman, des femmes ont également réussi à accéder au pouvoir suprême, défiant les traditions patriarcales. Benazir Bhutto (1953-2007) fut la première femme Première ministre du Pakistan en 1988. Son parcours politique fut marqué par la lutte contre la dictature militaire et l’extrémisme religieux. Assassinée en 2007, elle est devenue une figure tragique de la lutte pour la démocratie. Ces exemples montrent la diversité des trajectoires du leadership féminin mondial, mais aussi les obstacles spécifiques auxquels ces femmes sont confrontées.

📣 Nouveaux militantismes et activisme numérique

Le XXIe siècle voit l’émergence de nouvelles formes de militantisme, portées par une jeune génération qui utilise les réseaux sociaux et les outils numériques pour mobiliser l’opinion publique. Ces mouvements sont souvent transnationaux et abordent des enjeux globaux comme l’éducation, l’environnement ou la lutte contre les violences sexuelles.

La figure de Malala Yousafzai (née en 1997) incarne le combat universel pour l’éducation des filles. Dès l’âge de 11 ans, cette jeune Pakistanaise témoigna de la vie sous le régime des talibans, qui interdisaient l’école aux filles. En 2012, elle fut victime d’une tentative d’assassinat. Grièvement blessée, elle devint une porte-parole mondiale pour le droit à l’éducation. En 2014, à seulement 17 ans, elle reçut le Prix Nobel de la Paix, devenant la plus jeune lauréate de l’histoire. Son courage et sa détermination ont inspiré des millions de personnes.

Le combat environnemental est également porté par des figures féminines fortes. Greta Thunberg (née en 2003), militante écologiste suédoise, a lancé en 2018 le mouvement « Fridays for Future » (grève scolaire pour le climat). Son action a mobilisé des millions de jeunes à travers le monde, exigeant des actions concrètes contre le réchauffement climatique. Ses discours percutants face aux dirigeants mondiaux ont marqué les esprits et mis la pression sur les gouvernements.

Le mouvement #MeToo, lancé en 2017, a constitué une révolution féministe majeure. La libération de la parole des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles a eu un retentissement mondial, brisant l’omerta dans de nombreux milieux. Ce mouvement horizontal et numérique a permis une prise de conscience collective de l’ampleur systémique de ces violences et a entraîné des changements législatifs dans certains pays. Il marque l’avènement d’une quatrième vague féministe, centrée sur la lutte contre les violences de genre.

🏛️ La parité et la reconnaissance institutionnelle en France

En France, le début du XXIe siècle est marqué par des avancées législatives importantes pour favoriser l’égalité réelle. Le combat pour la parité en politique a été au cœur des débats dans les années 1990, porté par des figures comme l’avocate féministe Gisèle Halimi ou l’ancienne ministre Simone Veil, figure de consensus. Face au constat de la très faible représentation des femmes dans les assemblées élues, l’idée s’est imposée que des mesures contraignantes étaient nécessaires pour briser le monopole masculin du pouvoir.

La révision constitutionnelle de 1999 et la loi du 6 juin 2000 sur la parité ont constitué une révolution juridique. Elles imposent l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. Des dispositifs contraignants ont permis des progrès spectaculaires dans les conseils municipaux, régionaux et au Parlement européen. Bien que la parité ne soit pas encore parfaitement atteinte à l’Assemblée nationale, cette réforme a profondément transformé le paysage politique français.

Parallèlement, la reconnaissance mémorielle des femmes progresse. Le Panthéon, temple républicain où reposent les « grands hommes », s’ouvre progressivement aux femmes. La première femme à y entrer pour ses mérites propres fut la scientifique Marie Curie, double prix Nobel, en 1995. Depuis, le rythme s’est accéléré, avec l’entrée des résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz en 2015, puis de l’icône féministe Simone Veil en 2018, et enfin de l’artiste et résistante Joséphine Baker en 2021. Ces cérémonies solennelles sont des moments symboliques forts qui consacrent la place de ces femmes exceptionnelles dans l’histoire nationale. On peut consulter une fiche détaillée sur le rôle du Panthéon pour comprendre la portée de cette reconnaissance.

La visibilisation des femmes passe aussi par la féminisation des noms de rues et des bâtiments publics. Des figures historiques comme la communarde Louise Michel ou l’héroïne médiévale Jeanne d’Arc sont largement honorées, mais l’enjeu est aussi de faire connaître des figures moins célèbres mais tout aussi importantes.

💡 Les défis persistants pour l’égalité réelle

Malgré ces avancées indéniables, l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est loin d’être atteinte, en France comme dans le monde. De nombreux défis persistent, nécessitant une vigilance constante et de nouveaux combats.

L’inégalité économique reste majeure. Les écarts de salaires persistent, les femmes occupent majoritairement les emplois précaires et à temps partiel, et elles assument encore l’essentiel des tâches domestiques et parentales. Le « plafond de verre » limite leur accès aux postes de direction dans les entreprises. La lutte pour l’égalité professionnelle et la revalorisation des métiers féminisés est un enjeu central.

Les violences sexistes et sexuelles constituent l’obstacle le plus grave à l’égalité. Féminicides, viols, harcèlement sexuel… ces violences touchent un nombre considérable de femmes de tous milieux sociaux. Depuis #MeToo, la lutte contre ces violences est devenue une priorité politique, mais les moyens alloués restent insuffisants.

À l’échelle mondiale, les droits des femmes sont menacés par la montée des conservatismes politiques et religieux. Dans certains pays, les femmes sont privées de leurs droits fondamentaux. Même dans les démocraties occidentales, des droits acquis sont remis en question, comme le droit à l’avortement aux États-Unis. La solidarité internationale et la défense inconditionnelle des droits des femmes comme droits humains universels sont plus que jamais nécessaires. Les grandes figures féminines de l’histoire contemporaine nous rappellent que le combat pour l’égalité est un combat permanent qui nécessite courage, détermination et action collective.

💡 Bilan : L’héritage durable des grandes figures féminines de l’histoire

Au terme de ce parcours à travers les époques et les continents, une évidence s’impose : les femmes ont toujours été des actrices majeures de l’histoire, même lorsque celle-ci tentait de les invisibiliser. L’étude des grandes figures féminines de l’histoire n’est pas un simple exercice de mémoire ; c’est une relecture fondamentale de notre passé commun, qui révèle la diversité des expériences humaines et la complexité des rapports de pouvoir. Leur héritage est immense et multiforme. Il se mesure en termes d’avancées scientifiques, de créations artistiques, de réformes politiques et de transformations sociales. Mais il est aussi symbolique, offrant des modèles inspirants pour les générations actuelles et futures. Comprendre cet héritage est essentiel pour former des citoyens éclairés, conscients des enjeux de l’égalité et engagés dans la construction d’un monde plus juste.

🔄 Synthèse des apports : Une histoire redécouverte

La contribution des femmes à l’histoire couvre tous les domaines de l’activité humaine. Dans le domaine politique, des souveraines comme Élisabeth Ire ont exercé le pouvoir avec force, démontrant que le leadership n’a pas de genre. Des révolutionnaires comme Olympe de Gouges ou la militante anarchiste Louise Michel ont posé les bases de la réflexion sur la citoyenneté féminine et la justice sociale. Au XXe siècle, des femmes d’État comme l’incontournable Simone Veil ont mené des combats législatifs décisifs qui ont transformé la société.

Dans le domaine scientifique, le génie de femmes comme la physicienne Marie Curie a permis des percées majeures dans la compréhension du monde. Leur persévérance face aux obstacles institutionnels a ouvert la voie à des générations de femmes scientifiques. Dans les arts et la littérature, des créatrices comme George Sand ou Simone de Beauvoir ont enrichi le patrimoine culturel universel et offert de nouvelles perspectives sur la condition humaine et féminine.

Les combats collectifs menés par les mouvements féministes, des suffragettes aux activistes de #MeToo, ont permis des avancées considérables vers l’égalité des droits. Des figures comme l’avocate engagée Gisèle Halimi ont utilisé le droit comme une arme d’émancipation. Les luttes pour les droits civiques, portées par des femmes comme Rosa Parks ou la militante afro-américaine Angela Davis, ont mis en lumière l’intersectionnalité des oppressions et enrichi la pensée féministe.

La redécouverte de ces figures féminines change notre regard sur l’histoire. Elle montre que le récit traditionnel, centré sur les « grands hommes », est incomplet et biaisé. Elle révèle aussi les mécanismes de la domination masculine et les stratégies déployées par les femmes pour les contourner ou les combattre. C’est une histoire de résilience, de courage et d’intelligence collective.

🧠 L’importance de la transmission et de l’éducation

L’héritage de ces grandes figures féminines ne peut porter ses fruits que s’il est transmis et enseigné. L’éducation joue un rôle crucial dans la déconstruction des stéréotypes de genre et la valorisation de la contribution des femmes à l’histoire. Les programmes scolaires ont évolué pour intégrer davantage l’histoire des femmes et du genre, mais des progrès restent à faire pour que cette dimension irrigue l’ensemble des enseignements.

Pour les collégiens et lycéens, étudier le parcours de l’héroïne médiévale Jeanne d’Arc permet de réfléchir aux rôles de genre au Moyen Âge et à la construction des mythes nationaux. Analyser la Révolution française à travers la figure d’Olympe de Gouges permet de comprendre les limites de l’universalisme républicain. Étudier la Seconde Guerre mondiale en mettant en lumière le rôle des femmes dans la Résistance offre une vision plus complète de cette période.

La transmission passe aussi par la culture populaire : films, séries, bandes dessinées, expositions… La mise en récit de la vie de ces femmes exceptionnelles permet de toucher un large public et de rendre l’histoire vivante et accessible. La biographie de Marie Curie ou le combat de Simone Veil pour la loi sur l’IVG sont des exemples puissants de détermination et d’engagement.

Offrir des modèles féminins diversifiés est essentiel pour permettre aux filles de se projeter dans tous les domaines d’activité, y compris ceux traditionnellement masculins comme les sciences, la technologie ou la politique. Mais ces modèles sont aussi importants pour les garçons, car ils montrent que les qualités de leadership, de courage ou d’intelligence ne sont pas réservées aux hommes. L’éducation à l’égalité est un enjeu de citoyenneté majeur pour construire une société respectueuse de la diversité.

🌐 Un combat universel et toujours d’actualité

L’histoire des grandes figures féminines nous enseigne que le combat pour l’égalité est un processus de longue haleine, fait d’avancées et de reculs. Il n’est jamais définitivement acquis. Les enjeux contemporains – inégalités économiques, violences sexistes et sexuelles, menaces sur les droits fondamentaux dans certaines régions du monde – nous rappellent que la vigilance et la mobilisation restent nécessaires.

Ce combat est universel. Des figures comme Malala Yousafzai pour l’éducation des filles ou Greta Thunberg pour la justice climatique montrent que les jeunes générations reprennent le flambeau avec force et détermination. Les mouvements féministes contemporains, nourris par les apports de la pensée intersectionnelle développée par des figures comme Angela Davis, s’attachent à prendre en compte la diversité des expériences féminines et à lier les luttes féministes aux autres combats pour la justice sociale et environnementale.

La solidarité internationale est cruciale. Le courage des femmes iraniennes qui se révoltent contre le port obligatoire du voile, ou des femmes afghanes qui luttent pour leurs droits fondamentaux, nous oblige à soutenir leurs combats. L’héritage des pionnières nous donne la force de poursuivre la lutte, en nous rappelant que des changements profonds sont possibles lorsque des femmes (et des hommes) s’unissent pour défendre leurs idéaux.

🔗 Tisser des liens entre les générations de combattantes

L’une des forces de l’histoire des femmes est de créer des liens de sororité à travers le temps. Les combattantes d’aujourd’hui s’inspirent de celles d’hier, reconnaissant leur dette envers celles qui ont ouvert la voie. Il y a une continuité historique entre la Déclaration des droits de la femme d’Olympe de Gouges et les revendications contemporaines pour la parité. Il y a un écho entre le combat de Louise Michel pour la justice sociale et les luttes actuelles contre la précarité féminine.

La reconnaissance institutionnelle, comme la panthéonisation de Simone Veil ou de Marie Curie, permet d’inscrire ces figures dans le récit national et de consacrer leur contribution à l’histoire commune. Mais au-delà de ces figures exceptionnelles, il s’agit de reconnaître l’action de toutes les femmes anonymes qui, au quotidien, ont contribué et contribuent encore à faire avancer la société.

En conclusion, explorer les grandes figures féminines de l’histoire est bien plus qu’un simple ajout au récit historique. C’est une démarche essentielle pour comprendre la complexité du passé et les enjeux du présent. C’est une source d’inspiration inépuisable qui nous rappelle que l’histoire est façonnée par des individus courageux qui osent défier les normes et imaginer un monde différent. De Jeanne d’Arc à Gisèle Halimi, ces femmes nous lèguent un héritage précieux : celui de la liberté, de la dignité et de l’égalité. À nous de le faire fructifier.

🧠 À retenir sur les grandes figures féminines de l’histoire

  • 🌍 Invisibilisation historique : Malgré les obstacles imposés par les sociétés patriarcales, les femmes ont toujours joué un rôle majeur dans l’histoire, bien que leur contribution ait longtemps été minimisée.
  • 👑 Pionnières et combattantes : De l’Antiquité au XIXe siècle, des femmes ont exercé le pouvoir (Cléopâtre, Élisabeth Ire), pris les armes (Jeanne d’Arc) ou mené des combats politiques (Olympe de Gouges, Louise Michel).
  • 🔬 Révolution intellectuelle : Des femmes ont révolutionné les sciences (Marie Curie) et les arts (George Sand, Simone de Beauvoir, Frida Kahlo), malgré les barrières institutionnelles et l’Effet Matilda.
  • ⚖️ Le siècle de l’émancipation : Le XXe siècle est marqué par la conquête des droits civiques (droit de vote) et les combats féministes pour la maîtrise du corps, portés par des figures comme Simone Veil (loi sur l’IVG) et Gisèle Halimi.
  • 🌟 Enjeux contemporains : Au XXIe siècle, de nouvelles figures émergent (Malala Yousafzai, Greta Thunberg, Angela Davis) et les combats se renouvellent (#MeToo), face aux défis persistants pour l’égalité réelle à l’échelle mondiale.

❓ FAQ : Questions fréquentes sur les grandes figures féminines de l’histoire

🤔 Pourquoi connaît-on moins de femmes célèbres que d’hommes dans l’histoire ?

C’est principalement dû à l’invisibilisation historique des femmes. Pendant des siècles, l’histoire a été écrite majoritairement par des hommes, qui ont privilégié les actions masculines dans les sphères publiques (guerre, politique). De plus, les femmes avaient un accès limité à l’éducation et aux institutions de pouvoir, ce qui réduisait leurs opportunités de laisser une trace reconnue. Depuis les années 1970, l’histoire des femmes et du genre s’attache à redécouvrir ces figures oubliées et à analyser les mécanismes de cette invisibilisation.

👩‍🔬 Qui est la femme la plus importante de l’histoire ?

Il est impossible de désigner une seule femme comme la plus importante, car cela dépend des critères retenus (influence politique, scientifique, artistique, symbolique). Cependant, des figures comme Marie Curie pour ses découvertes scientifiques révolutionnaires (deux Prix Nobel), Simone de Beauvoir pour son influence intellectuelle sur le féminisme (« Le Deuxième Sexe »), ou Jeanne d’Arc pour son rôle militaire et symbolique, sont souvent citées parmi les plus influentes.

🗳️ Quand les femmes ont-elles obtenu le droit de vote en France ?

Les femmes ont obtenu le droit de vote en France le 21 avril 1944, par une ordonnance du Gouvernement provisoire de la République française dirigé par le général de Gaulle. C’était une reconnaissance de leur rôle majeur dans la Résistance. Elles ont voté pour la première fois aux élections municipales d’avril 1945. La France fut l’un des derniers pays d’Europe occidentale à accorder ce droit, après des décennies de lutte des suffragistes.

⚖️ Quel rôle Simone Veil a-t-elle joué dans l’histoire des femmes ?

Simone Veil a joué un rôle décisif en faisant adopter la loi légalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) en 1975, connue sous le nom de Loi Veil. En tant que ministre de la Santé, elle a mené une bataille parlementaire acharnée contre les conservatismes. Cette loi est une victoire majeure pour le droit des femmes à disposer de leur corps. Rescapée de la Shoah et première femme présidente du Parlement européen, elle est devenue une icône de l’émancipation féminine.

🌍 Les combats féministes sont-ils les mêmes partout dans le monde ?

Si l’objectif général est l’égalité et l’émancipation des femmes, les priorités varient selon les contextes culturels, politiques et économiques. Dans certains pays, la lutte porte sur les droits fondamentaux comme l’éducation (Malala Yousafzai). Dans les pays occidentaux, les enjeux actuels concernent davantage l’égalité professionnelle ou la lutte contre les violences sexuelles (#MeToo). Le féminisme intersectionnel (Angela Davis) souligne l’importance de prendre en compte la diversité des expériences féminines.

🧩 Quiz : Testez vos connaissances sur les grandes figures féminines de l’histoire

1. Quelle reine d’Égypte est célèbre pour sa relation avec Jules César et Marc Antoine ?



2. Quelle héroïne française a mené l’armée royale pendant la Guerre de Cent Ans avant d’être brûlée vive en 1431 ?



3. Qui a rédigé la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » en 1791 ?



4. Quelle figure majeure de la Commune de Paris fut déportée en Nouvelle-Calédonie ?



5. Qui est considérée comme la pionnière de l’informatique pour avoir créé le premier programme au XIXe siècle ?



6. Quelle scientifique a reçu deux Prix Nobel, en physique (1903) et en chimie (1911) ?



7. Qu’est-ce que « l’Effet Matilda » en histoire des sciences ?



8. Quelle artiste mexicaine est célèbre pour ses autoportraits explorant la souffrance et l’identité ?



9. Qui était la leader des suffragettes britanniques, connues pour leurs actions radicales pour le droit de vote ?



10. En quelle année les femmes ont-elles obtenu le droit de vote en France ?



11. Quelle philosophe française a écrit « Le Deuxième Sexe » en 1949 ?



12. Quelle avocate a défendu la cause des femmes lors du Procès de Bobigny en 1972 ?



13. Quelle ministre a fait adopter la loi légalisant l’IVG en France en 1975 ?



14. Le geste de refus de Rosa Parks en 1955 a déclenché quel mouvement de lutte pour les droits civiques ?



15. Quelle militante afro-américaine est une figure majeure du Black Power et du féminisme intersectionnel ?



16. Qui fut la première femme élue cheffe d’État en Afrique (au Liberia) ?



17. Quelle jeune Pakistanaise a reçu le Prix Nobel de la Paix pour son combat pour l’éducation des filles ?



18. Quel mouvement lancé en 2017 a permis une libération mondiale de la parole sur les violences sexuelles ?



19. Quelle loi adoptée en 2000 en France vise à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux ?



20. Quelle reine a gouverné l’Angleterre à la fin du XVIe siècle, donnant son nom à l’ère élisabéthaine ?



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