🎯 Pourquoi le conflit israélo-palestinien est-il central dans l’histoire contemporaine ?
Le conflit israélo-palestinien est sans doute l’un des affrontements les plus longs, les plus complexes et les plus médiatisés de l’histoire moderne, s’étendant sur plus d’un siècle depuis la fin du XIXe siècle. Il ne s’agit pas simplement d’une dispute territoriale ; c’est un choc profond entre deux mouvements nationaux, le nationalisme juif (sionisme) et le nationalisme arabe palestinien, revendiquant des droits historiques et légitimes sur la même terre située au cœur du Moyen-Orient. Ce conflit mêle des dimensions religieuses, politiques, identitaires et géopolitiques qui influencent la stabilité mondiale. Dans cet article, qui fait partie de notre dossier sur l’histoire des conflits contemporains, nous allons décortiquer les étapes fondamentales de cette histoire tourmentée pour t’aider à en saisir tous les enjeux.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- 📜 Les racines du conflit : Sionisme et nationalisme arabe (Fin XIXe siècle – 1947)
- 💥 La partition et la première guerre : Israël et la Nakba (1947-1949)
- ⚔️ L’ère des guerres israélo-arabes et l’occupation (1949-1973)
- 🕊️ Diplomatie, occupation et soulèvements (1973-1993)
- 📉 Le processus d’Oslo et son effondrement (1993-2005)
- 🌍 Le conflit au XXIe siècle : fragmentation et impasse (2005 à nos jours)
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ
- 🧩 Quiz
👉 Embarquons ensemble pour comprendre les origines profondes de cet affrontement historique complexe et fondamental.
📜 Les racines du conflit : Sionisme et nationalisme arabe (Fin XIXe siècle – 1947)
Pour saisir les origines du conflit israélo-palestinien, il est essentiel de comprendre le contexte de la fin du XIXe siècle. La Palestine, une région historique située entre la mer Méditerranée et le Jourdain, faisait alors partie de l’Empire ottoman. Cette terre, chargée de significations religieuses pour le judaïsme, le christianisme et l’islam, était majoritairement peuplée d’Arabes (musulmans et chrétiens), avec une petite communauté juive historique (le « Vieux Yishouv »). C’est l’émergence simultanée de deux nationalismes modernes, le sionisme et le nationalisme arabe, qui va poser les bases de la confrontation.
📌 L’émergence du sionisme politique en Europe
Le sionisme est un mouvement politique né en Europe à la fin du XIXe siècle, en réponse à l’antisémitisme croissant et aux persécutions subies par les Juifs. À l’Est, les Juifs sont victimes de violences meurtrières (les pogroms dans l’Empire russe). À l’Ouest, des événements comme l’Affaire Dreyfus en France montrent que l’assimilation ne garantit pas la sécurité. Le sionisme propose une solution politique : la création d’un État-nation pour le peuple juif sur la terre de leurs ancêtres (Eretz Israel).
Theodor Herzl, un journaliste austro-hongrois, est la figure clé de ce mouvement. En 1896, il publie « L’État des Juifs », un manifeste pour une souveraineté juive. En 1897, il organise le premier Congrès sioniste mondial à Bâle (Suisse), créant l’Organisation sioniste mondiale (OSM). L’objectif est clair : organiser l’immigration juive (Aliyah) et acheter des terres en Palestine pour y établir un « foyer national ».
Dès les années 1880, les premières vagues d’immigrants juifs (la Première et la Deuxième Aliyah) arrivent en Palestine ottomane. Ces pionniers, souvent animés par des idéaux socialistes, fondent des communautés agricoles collectives, les kibboutz. Ils cherchent à construire une société nouvelle et autonome, le Yishouv (la communauté juive en Palestine). Ces efforts visent à créer une infrastructure économique et sociale solide pour le futur État.
📌 Le réveil du nationalisme arabe et l’identité palestinienne
Parallèlement à la montée du sionisme, un sentiment nationaliste arabe émerge également dans la région. La Nahda (Renaissance arabe) est un mouvement culturel et politique qui vise à affirmer une identité arabe commune face à la domination ottomane et à l’influence croissante des puissances coloniales européennes. En Palestine, ce nationalisme prend une dimension spécifique. La population arabe locale commence à percevoir l’immigration sioniste non pas comme une simple immigration religieuse, mais comme un projet politique et colonial menaçant leur présence et leurs droits sur le territoire.
Dès le début du XXe siècle, l’immigration juive et l’achat de terres suscitent l’inquiétude. Bien que les terres soient souvent achetées légalement à de grands propriétaires terriens absents (vivant à Damas ou Beyrouth), ces transactions entraînent souvent l’expulsion des paysans arabes (fellahin) qui les cultivaient. De plus, l’idéologie du « travail juif », visant à bâtir une économie juive autosuffisante sans dépendre de la main-d’œuvre arabe, exacerbe les tensions économiques et sociales.
Les élites arabes palestiniennes, menées par de grandes familles comme les Husseini et les Nashashibi, commencent à s’organiser politiquement pour s’opposer au projet sioniste. Le nationalisme palestinien s’affirme progressivement, revendiquant l’autodétermination et l’indépendance de la Palestine en tant qu’entité arabe.
🇬🇧 La Première Guerre mondiale et les promesses contradictoires
La Première Guerre mondiale (1914-1918) bouleverse la donne géopolitique. L’Empire ottoman s’allie aux Empires centraux contre l’Entente. Le Royaume-Uni, cherchant à affaiblir les Ottomans et à sécuriser ses intérêts stratégiques (notamment le Canal de Suez), va faire des promesses contradictoires aux différents acteurs de la région, semant les graines du futur conflit israélo-palestinien.
Premièrement, la Correspondance McMahon-Hussein (1915-1916). Les Britanniques promettent au Chérif Hussein de La Mecque de soutenir la création d’un grand royaume arabe indépendant en échange de la Grande Révolte arabe contre les Ottomans (1916). Les Arabes pensent que la Palestine est incluse dans cette promesse.
Deuxièmement, les Accords Sykes-Picot (1916). Négociés secrètement entre la France et le Royaume-Uni, ils prévoient le partage du Moyen-Orient en zones d’influence coloniales. La Palestine y est initialement prévue sous administration internationale.
Troisièmement, la Déclaration Balfour (2 novembre 1917). Le ministre britannique des Affaires étrangères, Arthur Balfour, déclare que le gouvernement britannique envisage favorablement « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif », tout en précisant que rien ne doit porter atteinte aux droits des « collectivités non juives existantes ». C’est une victoire diplomatique majeure pour les sionistes, mais une trahison pour les Arabes.
🏛️ Le Mandat britannique et l’escalade des tensions (1920-1947)
En 1922, la Société des Nations (SDN) confie officiellement au Royaume-Uni un Mandat sur la Palestine, intégrant la Déclaration Balfour. Les Britanniques se retrouvent à gérer une situation explosive, devant concilier les aspirations nationales incompatibles des deux communautés.
L’immigration juive s’intensifie dans les années 1930, notamment en raison de la montée du nazisme en Allemagne. Le Yishouv se renforce, sous la direction de leaders comme David Ben Gourion. Les tensions dégénèrent en violences intercommunautaires (émeutes de 1920, 1921, 1929).
La Grande Révolte arabe (1936-1939) est un soulèvement majeur contre la domination britannique et le projet sioniste, mené notamment par le Mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini. La répression britannique est féroce et décapite le leadership palestinien. Face à cette situation, les Britanniques publient le Livre Blanc de 1939, qui limite drastiquement l’immigration juive pour apaiser les Arabes à l’approche de la guerre.
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et l’horreur de la Shoah (le génocide de six millions de Juifs par les nazis) changent radicalement la donne. L’urgence de créer un refuge national pour les survivants renforce la détermination sioniste et attire une immense sympathie internationale. Pour approfondir le contexte de cette tragédie, le mémorial de Yad Vashem propose des ressources historiques détaillées. Après 1945, face à la pression internationale et à l’insurrection des groupes paramilitaires sionistes (comme l’Irgoun et le Lehi), les Britanniques, épuisés, remettent leur mandat à l’ONU en 1947.
💥 La partition et la première guerre : Israël et la Nakba (1947-1949)
La période de 1947 à 1949 est l’acte fondateur du conflit israélo-palestinien moderne. Elle voit la concrétisation du projet étatique sioniste et le début de l’exode massif des Palestiniens. Ces événements simultanés et opposés définissent les contours du conflit pour les décennies à venir.
🇺🇳 Le Plan de partage de l’ONU (1947)
L’ONU, saisie du dossier palestinien, propose une solution basée sur la partition du territoire. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale adopte la Résolution 181. Ce plan recommande la création de deux États indépendants : un État juif (sur environ 56% du territoire) et un État arabe (sur environ 43%). Jérusalem devait être placée sous un régime international spécial (Corpus Separatum). Pour comprendre les détails de cette décision historique, tu peux consulter le texte de la Résolution 181 sur le site de l’ONU.
Les dirigeants sionistes, menés par David Ben Gourion, acceptent le plan, y voyant une légitimité internationale cruciale. En revanche, les dirigeants palestiniens et la Ligue arabe rejettent catégoriquement le partage, le jugeant injuste car il accorde la majorité du territoire à la minorité juive (qui représente alors un tiers de la population). Ils revendiquent le droit à l’autodétermination sur l’ensemble de la Palestine.
⚔️ La guerre civile et la première guerre israélo-arabe (1947-1949)
Immédiatement après le vote de l’ONU, une guerre civile éclate entre les communautés juive et arabe de Palestine. Les Britanniques, en plein retrait, n’interviennent plus efficacement. Les deux camps cherchent à contrôler le maximum de territoire avant le départ définitif des Britanniques prévu pour le 15 mai 1948.
Les forces juives (Haganah, Irgoun, Lehi) sont mieux organisées que les forces arabes palestiniennes, fragmentées et soutenues par des volontaires de l’Armée de libération arabe. Les combats sont acharnés. Des violences et des massacres sont commis des deux côtés, comme le massacre de Deir Yassin (9 avril 1948) par des milices juives, qui sème la terreur et accélère l’exode arabe. Ces dynamiques de violence ethnique lors de partitions rappellent, dans un autre contexte, celles observées lors de l’éclatement de la Yougoslavie.
Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l’indépendance de l’État d’Israël. Dès le lendemain, cinq États arabes (Égypte, Transjordanie, Syrie, Irak, Liban) envahissent le nouvel État. La guerre civile se transforme en la première guerre israélo-arabe (Guerre d’Indépendance pour les Israéliens).
Malgré leur infériorité numérique initiale, les forces israéliennes (unifiées au sein de Tsahal) sont mieux coordonnées et parviennent à repousser les armées arabes, elles-mêmes divisées par leurs propres ambitions (notamment la Transjordanie qui vise à annexer la Cisjordanie). Israël sort victorieux et étend son contrôle territorial.
💔 La Nakba (« Catastrophe ») et la question des réfugiés
Pour les Palestiniens, cette guerre est la Nakba (la Catastrophe). Entre 700 000 et 750 000 Arabes palestiniens fuient ou sont expulsés de leurs foyers. Cet exode massif résulte d’une combinaison de facteurs : la peur des combats, les massacres, l’effondrement de la société palestinienne, et des expulsions directes par les forces israéliennes. Plus de 400 villages arabes sont détruits.
Ces réfugiés s’installent principalement en Cisjordanie (contrôlée par la Jordanie), dans la bande de Gaza (contrôlée par l’Égypte), ainsi qu’au Liban, en Syrie et en Jordanie, souvent dans des camps précaires. L’ONU adopte la Résolution 194 (décembre 1948), affirmant le droit au retour des réfugiés ou à une compensation, mais Israël refuse de l’appliquer, arguant que cela menacerait le caractère juif de l’État. L’UNRWA est créée pour leur venir en aide. La question des réfugiés devient l’un des points les plus insolubles du conflit israélo-palestinien.
🗺️ Les conséquences territoriales : la Ligne verte
La guerre se termine par des accords d’armistice en 1949 (Accords de Rhodes). Israël contrôle désormais 78% de l’ancienne Palestine mandataire (contre 56% prévus par l’ONU). L’État arabe prévu par le plan de partage ne voit pas le jour. La Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) est annexée par la Jordanie, et la bande de Gaza est placée sous administration militaire égyptienne. Jérusalem est divisée en deux. La ligne d’armistice de 1949 est connue sous le nom de Ligne verte ; elle devient la frontière de facto d’Israël jusqu’en 1967. Le conflit entre dans une phase de belligérance régionale durable.
⚔️ L’ère des guerres israélo-arabes et l’occupation (1949-1973)
Après 1949, la région entre dans une période de « ni guerre, ni paix ». Le conflit israélo-palestinien est alors largement éclipsé par le conflit israélo-arabe, où les États voisins tentent de contester l’existence d’Israël. Cette période est fortement marquée par les dynamiques de la Guerre froide, les États-Unis soutenant Israël et l’URSS soutenant les régimes nationalistes arabes.
📌 Nasser, le panarabisme et la Crise de Suez (1956)
Dans les années 1950, le contexte régional est dominé par la montée du panarabisme, incarné par le président égyptien Gamal Abdel Nasser. Nasser se rapproche de l’URSS pour obtenir des armes et soutient activement les commandos palestiniens (fedayin) qui mènent des raids contre Israël depuis Gaza et la Cisjordanie. Il bloque également l’accès des navires israéliens au détroit de Tiran et au Canal de Suez.
En juillet 1956, Nasser nationalise le Canal de Suez. La France et le Royaume-Uni, voyant leurs intérêts coloniaux menacés, s’allient secrètement avec Israël pour intervenir militairement. Le 29 octobre 1956, Israël envahit la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï. Les forces franco-britanniques interviennent ensuite.
Militairement, l’opération est un succès, mais diplomatiquement, c’est un fiasco. Les États-Unis et l’URSS condamnent l’invasion et font pression pour un retrait total. Israël doit évacuer le Sinaï et Gaza en 1957, obtenant en échange le déploiement de Casques bleus de l’ONU dans le Sinaï et la garantie de la liberté de navigation dans le détroit de Tiran. Cette crise confirme l’implication des superpuissances dans la région, une dynamique similaire à celle observée plus tard dans le conflit en Afghanistan.
🇵🇸 L’émergence de la résistance palestinienne : Fatah et OLP
Face à l’incapacité des États arabes à résoudre leur situation, les Palestiniens commencent à s’organiser de manière autonome. En 1959, Yasser Arafat et d’autres militants fondent le Fatah, prônant la lutte armée pour la libération de la Palestine et l’indépendance de la décision palestinienne par rapport aux régimes arabes.
En 1964, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) est créée sous l’égide de la Ligue arabe. L’OLP se veut la représentante unique et légitime du peuple palestinien. Sa charte fondatrice refuse de reconnaître Israël. Après la défaite arabe de 1967, les mouvements de résistance comme le Fatah prennent le contrôle de l’organisation. Yasser Arafat en devient le président en 1969.
L’OLP développe une stratégie de guérilla depuis les pays voisins. En 1970, les tensions avec le gouvernement jordanien dégénèrent en un conflit ouvert (« Septembre noir »), entraînant l’expulsion de l’OLP de Jordanie vers le Liban. Certaines factions de l’OLP recourent également au terrorisme international, comme la prise d’otages aux Jeux Olympiques de Munich en 1972, pour attirer l’attention mondiale.
⚡ La Guerre des Six Jours (1967) : le grand tournant
La Guerre des Six Jours, en juin 1967, est l’événement le plus structurant du conflit israélo-palestinien après 1948. Au printemps 1967, les tensions montent en flèche. Nasser remilitarise le Sinaï, demande le retrait des Casques bleus de l’ONU et bloque à nouveau le détroit de Tiran. L’Égypte, la Syrie et la Jordanie forment une alliance militaire. Israël se sent menacé dans son existence.
Le 5 juin 1967, Israël lance une attaque préventive foudroyante. En six jours seulement, Tsahal remporte une victoire écrasante. Israël conquiert de vastes territoires : la péninsule du Sinaï et la Bande de Gaza (à l’Égypte), la Cisjordanie et Jérusalem-Est (à la Jordanie), et le plateau du Golan (à la Syrie).
Les conséquences sont immenses. Israël triple sa superficie et contrôle désormais l’intégralité de l’ancienne Palestine mandataire. Plus d’un million de Palestiniens se retrouvent sous occupation militaire israélienne. Jérusalem-Est est rapidement annexée. La défaite de 1967 (la Naksa, la rechute) est un traumatisme pour le monde arabe. Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la Résolution 242 (novembre 1967), qui pose le principe de « la paix contre les territoires » : retrait israélien des territoires occupés en échange de la reconnaissance et de la sécurité pour tous les États de la région.
🔥 La Guerre du Kippour (1973) et le début de la colonisation
Après 1967, les États arabes adoptent une position de refus (les « trois non » de Khartoum : non à la paix, non à la reconnaissance, non aux négociations avec Israël). L’Égypte mène une Guerre d’usure (1967-1970) le long du Canal de Suez. Parallèlement, Israël commence à établir des colonies de peuplement juives dans les territoires occupés. Ces implantations, motivées par des raisons sécuritaires ou idéologiques (retour sur la « Terre d’Israël » biblique), sont jugées illégales au regard du droit international, mais sont encouragées par les gouvernements israéliens successifs.
En octobre 1973, cherchant à récupérer les territoires perdus et à briser le statu quo, l’Égypte (dirigée par Anouar el-Sadate) et la Syrie lancent une attaque surprise contre Israël le jour de Yom Kippour (Guerre d’Octobre ou Guerre du Ramadan). Après des succès initiaux spectaculaires des armées arabes, Israël parvient à renverser la situation grâce à un soutien militaire américain massif.
Bien qu’Israël remporte une victoire militaire finale, la guerre est un choc psychologique profond, brisant le mythe de son invincibilité. Elle déclenche également le premier choc pétrolier, lorsque les pays arabes utilisent le pétrole comme une arme politique contre les alliés d’Israël, une dynamique qui influencera plus tard les relations avec des pays comme l’Irak lors de la Guerre du Golfe. Surtout, la guerre de 1973 ouvre la voie à une nouvelle phase diplomatique.
🕊️ Diplomatie, occupation et soulèvements (1973-1993)
La période suivant la guerre de 1973 marque une évolution significative dans la gestion du conflit israélo-palestinien. D’une part, le conflit israélo-arabe commence à se résoudre partiellement grâce à la diplomatie. D’autre part, le conflit israélo-palestinien revient au premier plan, avec la reconnaissance internationale de l’OLP et l’émergence d’une résistance populaire dans les territoires occupés.
🤝 Les Accords de Camp David (1978) : la paix avec l’Égypte
Le choc de la Guerre du Kippour convainc le président égyptien Anouar el-Sadate de la nécessité de négocier. En novembre 1977, il effectue une visite historique à Jérusalem et s’adresse à la Knesset (parlement israélien), reconnaissant de facto Israël.
Sous l’égide du président américain Jimmy Carter, Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin (chef du Likoud, droite nationaliste) signent les Accords de Camp David en septembre 1978. Ces accords mènent au Traité de paix israélo-égyptien (mars 1979) : Israël restitue intégralement le Sinaï à l’Égypte en échange d’une paix totale. C’est une victoire stratégique pour Israël, qui neutralise son front sud.
Cependant, cette paix séparée est violemment dénoncée par l’OLP et le reste du monde arabe, qui y voient une trahison de la cause palestinienne. L’Égypte est exclue de la Ligue arabe. Les accords prévoyaient aussi un cadre pour une autonomie palestinienne, mais ce volet reste largement inappliqué. Sadate sera assassiné en 1981.
🇱🇧 L’intervention israélienne au Liban (1982) et l’exil de l’OLP
Après avoir été chassée de Jordanie en 1970 (« Septembre noir »), l’OLP s’est implantée au Liban, d’où elle mène des opérations contre le nord d’Israël, contribuant à la déstabilisation du pays (Guerre civile libanaise, 1975-1990). En juin 1982, Israël envahit le Liban (Opération Paix en Galilée) pour détruire les infrastructures de l’OLP.
L’armée israélienne, dirigée par le ministre de la Défense Ariel Sharon, avance jusqu’à Beyrouth et assiège la ville. Yasser Arafat et les combattants de l’OLP sont contraints d’évacuer Beyrouth en août 1982 et de s’exiler à Tunis.
La guerre du Liban est marquée par les massacres de Sabra et Chatila (septembre 1982), où des milices chrétiennes libanaises alliées d’Israël massacrent des centaines de civils palestiniens dans des camps de réfugiés sous contrôle israélien. Ces événements tragiques rappellent que l’incapacité de la communauté internationale à protéger les civils dans les zones de conflit peut mener à des atrocités, comme on le verra plus tard lors du génocide au Rwanda. L’invasion favorise aussi l’émergence du Hezbollah chiite libanais, soutenu par l’Iran.
🔥 La Première Intifada (1987-1993) : la révolte des pierres
Vingt ans après le début de l’occupation en 1967, la frustration grandit dans les territoires occupés face à la poursuite de la colonisation et à l’absence de perspectives politiques. Le 9 décembre 1987, un incident à Gaza déclenche la Première Intifada (soulèvement en arabe), ou « guerre des pierres ».
L’Intifada est un mouvement de résistance populaire massif, caractérisé par la désobéissance civile, les grèves générales et les affrontements quotidiens entre jeunes Palestiniens lançant des pierres et l’armée israélienne. Ce soulèvement surprend Israël et la direction de l’OLP en exil. La répression israélienne est sévère, mais les images du conflit asymétrique font le tour du monde et replacent la question palestinienne au centre de l’attention internationale.
L’Intifada voit aussi l’émergence d’un nouvel acteur majeur : le Hamas (Mouvement de la résistance islamique), fondé en 1987. Ce mouvement islamiste concurrence l’OLP laïque en prônant la lutte armée et le refus de reconnaître Israël. Il développe un important réseau social qui lui assure une forte popularité, notamment à Gaza.
🤝 Vers la négociation : Madrid et le changement de cap de l’OLP
L’Intifada démontre que le statu quo de l’occupation n’est pas tenable à long terme. Elle pousse l’OLP à adopter une ligne plus pragmatique. En 1988, l’OLP proclame symboliquement l’indépendance de l’État de Palestine et accepte les résolutions de l’ONU, reconnaissant implicitement l’existence d’Israël et le principe d’une solution à deux États.
Le contexte international change également avec la fin de la Guerre froide et la première Guerre du Golfe (1991). L’OLP est affaiblie pour avoir soutenu Saddam Hussein. Les États-Unis, devenus la seule superpuissance, organisent la Conférence de paix de Madrid en octobre 1991. Pour la première fois, des représentants d’Israël, des pays arabes voisins et des Palestiniens se retrouvent autour de la même table. Bien que ces discussions publiques piétinent, elles ouvrent la voie à des contacts secrets décisifs, surtout après le retour au pouvoir du Parti travailliste en Israël en 1992, dirigé par Yitzhak Rabin.
📉 Le processus d’Oslo et son effondrement (1993-2005)
La période allant de 1993 à 2005 est celle de l’espoir immense suscité par le processus d’Oslo, suivi de sa désintégration progressive et du retour à une violence intense avec la Seconde Intifada. C’est une phase cruciale où la paix a semblé à portée de main, avant que les extrémismes et les blocages ne fassent dérailler le conflit israélo-palestinien.
🕊️ Les Accords d’Oslo (1993) : une reconnaissance mutuelle historique
Alors que les négociations officielles piétinent, des discussions secrètes sont menées à Oslo, en Norvège, entre des représentants israéliens et de l’OLP. Celles-ci aboutissent à une percée spectaculaire.
Le 13 septembre 1993, sur la pelouse de la Maison Blanche à Washington D.C., sous l’égide du président américain Bill Clinton, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le chef de l’OLP Yasser Arafat échangent une poignée de main historique. Ils signent la Déclaration de Principes (Accords d’Oslo I).
Ces accords reposent sur une reconnaissance mutuelle : l’OLP reconnaît le droit d’Israël à exister en paix et en sécurité, et renonce officiellement au terrorisme. En échange, Israël reconnaît l’OLP comme le représentant légitime du peuple palestinien. C’est un tournant idéologique majeur.
Les Accords d’Oslo sont un cadre intérimaire pour une période de transition de cinq ans. Ils prévoient la création d’une Autorité palestinienne (AP), chargée d’administrer progressivement certaines parties de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza. Un retrait progressif des forces israéliennes est planifié, commençant par Gaza et Jéricho (1994). Les questions cruciales du « statut final » (frontières, Jérusalem, réfugiés, colonies) sont reportées à plus tard.
🚧 L’enlisement du processus et les oppositions (1994-1999)
La mise en œuvre des accords s’avère complexe. Yasser Arafat retourne dans les territoires palestiniens en 1994. Les Accords d’Oslo II (1995) étendent l’autonomie et divisent la Cisjordanie en trois zones : Zone A (contrôle palestinien total), Zone B (contrôle civil palestinien, contrôle sécuritaire israélien), et Zone C (contrôle total israélien, environ 60% du territoire).
Le processus de paix est violemment combattu par les extrémistes des deux camps. Du côté palestinien, le Hamas et le Jihad islamique rejettent les accords et lancent des campagnes d’attentats-suicides meurtriers contre les civils israéliens, visant à faire dérailler le processus. Du côté israélien, la droite nationaliste et religieuse s’oppose violemment à toute concession territoriale.
Le 4 novembre 1995, le processus de paix subit un coup terrible : Yitzhak Rabin est assassiné par un extrémiste juif orthodoxe, Yigal Amir. Cet assassinat porte un coup fatal à la dynamique de paix.
L’élection de Benjamin Netanyahu (Likoud) en 1996 ralentit considérablement le processus. La colonisation s’accélère, sapant la confiance des Palestiniens dans les accords. Le nombre de colons double entre 1993 et 2000.
📉 L’échec de Camp David II (2000) et la Seconde Intifada
En 1999, le travailliste Ehud Barak est élu Premier ministre d’Israël. En juillet 2000, le président Bill Clinton organise un sommet marathon à Camp David II entre Barak et Arafat pour tenter de parvenir à un accord sur le statut final.
Ehud Barak fait des propositions sans précédent : retrait de plus de 90% de la Cisjordanie (avec échanges de territoires), annexion des grands blocs de colonies, et une forme de partage de Jérusalem. Cependant, Yasser Arafat rejette ces propositions, les jugeant insuffisantes, notamment sur la souveraineté de Jérusalem-Est (Esplanade des Mosquées/Mont du Temple) et le droit au retour des réfugiés. Le sommet se solde par un échec.
Le 28 septembre 2000, la visite provocatrice d’Ariel Sharon, alors chef de l’opposition, sur l’Esplanade des Mosquées/Mont du Temple déclenche la Seconde Intifada (Intifada Al-Aqsa). Ce soulèvement est beaucoup plus violent que le premier, marqué par une militarisation accrue côté palestinien (attentats-suicides massifs) et une répression militaire israélienne intense (Opération Rempart en 2002, réoccupation des villes autonomes, assassinats ciblés).
🧱 La stratégie unilatérale : Mur et retrait de Gaza (2002-2005)
Face à la violence de la Seconde Intifada (qui fait des milliers de morts des deux côtés), Israël adopte une stratégie de séparation unilatérale. Dès 2002, la construction d’une barrière de séparation commence en Cisjordanie. Bien qu’elle contribue à réduire les attentats, son tracé empiète largement sur le territoire palestinien, renforçant la fragmentation territoriale.
Yasser Arafat meurt en novembre 2004, et Mahmoud Abbas lui succède à la tête de l’Autorité palestinienne. En août 2005, le Premier ministre Ariel Sharon met en œuvre le plan de désengagement de la bande de Gaza. Israël évacue la totalité de ses colonies et retire ses forces militaires du territoire. Cependant, Israël conserve le contrôle des frontières extérieures, de l’espace aérien et maritime de Gaza.
🌍 Le conflit au XXIe siècle : fragmentation et impasse (2005 à nos jours)
Depuis le milieu des années 2000, le conflit israélo-palestinien est entré dans une phase de fragmentation et d’impasse politique durable. Le processus de paix est au point mort, tandis que la situation sur le terrain continue de se complexifier.
💔 La division palestinienne : Fatah contre Hamas
Le retrait israélien de Gaza crée un vide politique. En janvier 2006, le Hamas remporte les élections législatives palestiniennes, devançant le Fatah de Mahmoud Abbas. Cette victoire d’un mouvement considéré comme terroriste par l’Occident entraîne un boycott international du gouvernement palestinien.
Les tensions entre le Fatah et le Hamas dégénèrent en affrontements armés. En juin 2007, le Hamas prend le contrôle total de la bande de Gaza par la force. Depuis lors, les territoires palestiniens sont divisés : la Cisjordanie est gouvernée par l’Autorité palestinienne (Fatah), qui coopère avec Israël sur le plan sécuritaire, tandis que Gaza est contrôlée par le Hamas.
En réponse à la prise de pouvoir du Hamas, Israël (avec la coopération de l’Égypte) impose un blocus strict sur la bande de Gaza, entraînant une crise humanitaire chronique. Cette division affaiblit considérablement la cause palestinienne et complique toute tentative de négociation.
🔥 Les guerres de Gaza et l’impasse diplomatique
Depuis 2007, la situation à Gaza est marquée par des cycles récurrents de violence. Les tirs de roquettes du Hamas et d’autres groupes armés vers Israël entraînent des ripostes militaires israéliennes massives. Plusieurs guerres majeures ont éclaté : « Plomb Durci » (2008-2009), « Pilier de Défense » (2012), « Bordure Protectrice » (2014), et une escalade majeure en 2021. Ces conflits causent des destructions considérables et un lourd bilan humain, principalement à Gaza.
Sur le plan diplomatique, le processus de paix est au point mort. Les tentatives de relance des négociations, notamment sous l’administration Obama (initiative de John Kerry en 2013-2014), ont échoué. En Israël, la période est dominée par les gouvernements de Benjamin Netanyahou, marqués par un ancrage à droite et une accélération de la colonisation en Cisjordanie.
L’administration Donald Trump (2017-2021) adopte une politique très pro-israélienne, notamment en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël et en présentant un plan de paix (2020) largement favorable à Israël et rejeté par les Palestiniens. Bien que l’attention internationale puisse parfois se détourner vers d’autres crises, comme la guerre en Ukraine, la situation reste explosive.
🌐 Les enjeux clés du statut final et les perspectives
Les questions fondamentales du statut final restent totalement bloquées et sont au cœur du conflit israélo-palestinien.
Jérusalem : Israël revendique la ville entière comme sa capitale indivisible, tandis que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur État. Le contrôle des lieux saints (Esplanade des Mosquées/Mont du Temple) est une source de tensions explosives.
Frontières et colonies : Le consensus international se base sur les lignes de 1967 (Ligne verte), mais l’expansion continue des colonies israéliennes (plus de 700 000 colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est) rend la solution à deux États de plus en plus difficile à mettre en œuvre sur le terrain.
Réfugiés : Les Palestiniens insistent sur le « droit au retour » des réfugiés de 1948 (et leurs descendants, soit près de 6 millions de personnes selon l’UNRWA) en Israël, ce qu’Israël refuse catégoriquement pour préserver son caractère juif.
Sécurité et ressources : Israël exige des garanties de sécurité strictes, tandis que les Palestiniens réclament une souveraineté pleine et entière, y compris sur les ressources vitales comme l’eau.
Le contexte régional a évolué avec les Accords d’Abraham (2020), qui ont normalisé les relations entre Israël et plusieurs pays arabes (Émirats arabes unis, Bahreïn, Maroc). Cette dynamique isole davantage les Palestiniens. Face à l’impasse, le conflit israélo-palestinien reste l’un des défis les plus complexes de notre temps, sans solution claire en vue, comme l’a rappelé la guerre majeure déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et la riposte israélienne à Gaza.
🧠 À retenir sur le conflit israélo-palestinien
- Origines (Fin XIXe siècle – 1947) : Le conflit naît de la confrontation entre le sionisme (mouvement national juif initié par Theodor Herzl) et le nationalisme arabe en Palestine. La Déclaration Balfour (1917) et le Mandat britannique (1922-1948) exacerbent les tensions par une immigration juive croissante.
- Le tournant de 1948 : L’ONU adopte un plan de partage (Résolution 181, 1947). La création de l’État d’Israël (14 mai 1948) déclenche la première guerre israélo-arabe. Israël sort victorieux et contrôle 78% du territoire. Pour les Palestiniens, c’est la Nakba (Catastrophe) : exode massif de 700 000 à 750 000 réfugiés.
- Guerres et Occupation (1949-1973) : La guerre des Six Jours (1967) est cruciale : Israël occupe la Cisjordanie, Gaza, Jérusalem-Est, le Sinaï et le Golan. Début de l’occupation militaire et de la colonisation. L’OLP, dirigée par Yasser Arafat (depuis 1969), incarne la résistance palestinienne. La guerre du Kippour (1973) ouvre la voie à la diplomatie (paix avec l’Égypte en 1979).
- Intifadas et Processus de paix (1987-2000) : La Première Intifada (1987) est un soulèvement populaire qui voit l’émergence du Hamas. Elle mène aux Accords d’Oslo (1993) : reconnaissance mutuelle Israël-OLP et création de l’Autorité palestinienne. Le processus échoue après l’assassinat d’Yitzhak Rabin (1995) et l’échec du sommet de Camp David II (2000).
- Le XXIe siècle et l’impasse : La Seconde Intifada (2000-2005) est très violente. Israël construit la barrière de séparation et se retire de Gaza (2005). Division inter-palestinienne : le Hamas contrôle Gaza depuis 2007 (blocus et guerres récurrentes), le Fatah contrôle la Cisjordanie.
- Enjeux clés non résolus : Les principaux obstacles à la paix restent le statut de Jérusalem, les frontières définitives, les colonies israéliennes en Cisjordanie et le droit au retour des réfugiés palestiniens.
❓ FAQ : Questions fréquentes sur le conflit israélo-palestinien
🧩 Quelle est la différence entre le conflit israélo-arabe et le conflit israélo-palestinien ?
Le conflit israélo-arabe désigne l’affrontement régional entre l’État d’Israël et les pays arabes voisins (Égypte, Syrie, Jordanie, etc.) depuis 1948, marqué par plusieurs guerres conventionnelles (1948, 1956, 1967, 1973). Le conflit israélo-palestinien se concentre spécifiquement sur la lutte entre Israéliens et Palestiniens pour le contrôle de l’ancienne Palestine mandataire (Israël, Cisjordanie, Gaza). Si le premier a connu des résolutions partielles (traités de paix avec l’Égypte et la Jordanie), le second reste le cœur non résolu du problème régional.
🧩 Qu’est-ce que le sionisme ?
Le sionisme est un mouvement politique né à la fin du XIXe siècle en Europe, principalement en réponse à l’antisémitisme. Son objectif est l’autodétermination du peuple juif par la création d’un État national en Palestine (la Terre d’Israël biblique). Initié par Theodor Herzl, il a conduit à des vagues d’immigration (Aliyah) et à la fondation de l’État d’Israël en 1948.
🧩 Qu’est-ce que la Nakba ?
La Nakba (« Catastrophe » en arabe) fait référence à l’exode massif d’environ 700 000 à 750 000 Arabes palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés de leurs foyers pendant la guerre de 1948. C’est un événement traumatique fondateur de l’identité nationale palestinienne et la source de la question des réfugiés et de leur revendication du « droit au retour ».
🧩 Quelle est la différence entre la Cisjordanie et la bande de Gaza ?
Ce sont deux territoires palestiniens distincts, occupés par Israël depuis 1967. La Cisjordanie (incluant Jérusalem-Est) est située à l’est d’Israël ; elle est plus vaste et est partiellement administrée par l’Autorité palestinienne (Fatah), mais reste marquée par l’occupation et la colonisation israélienne. La bande de Gaza est une petite enclave côtière au sud-ouest, très densément peuplée, contrôlée par le Hamas depuis 2007 et soumise à un blocus strict après le retrait israélien de 2005.
🧩 Quelle est la différence entre le Hamas et le Fatah ?
Le Fatah est un mouvement nationaliste laïc, fondé par Yasser Arafat, qui domine l’OLP et l’Autorité palestinienne. Il a reconnu Israël lors des Accords d’Oslo et privilégie la négociation. Le Hamas est un mouvement islamiste créé en 1987, qui refuse de reconnaître Israël et prône la résistance armée. Le Hamas contrôle Gaza depuis 2007, tandis que le Fatah gouverne la Cisjordanie. Leur rivalité a conduit à une division politique profonde.
