🧭 Ligues et instabilité de la IIIe République expliquées simplement

🎯 Pourquoi les ligues rendent-elles la IIIe République si fragile ?

Au tournant du siècle, les ligues et instabilité de la IIIe République transforment la vie politique française en un terrain explosif, marqué par des manifestations de rue, des scandales et une violence verbale parfois inquiétante. Sous la IIIe République, entre les années 1880 et 1914, des groupes comme la Ligue des patriotes ou l’Action française contestent ouvertement le régime parlementaire, l’accusant de faiblesse et de corruption. Ces ligues nationalistes, souvent antisémites et hostiles au parlementarisme, s’inscrivent dans un contexte déjà tendu par la crise boulangiste et l’affaire Dreyfus. Elles contribuent à radicaliser le débat public, à multiplier les affrontements entre républicains et antidreyfusards, et à fragiliser un régime qui se veut pourtant le régime de la liberté. Pour un élève préparant le brevet ou le bac, comprendre ces ligues permet donc de saisir comment une démocratie peut être menacée de l’intérieur par la contestation des règles du jeu.

🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :

👉 Poursuivons avec le premier chapitre pour bien comprendre le contexte politique et social qui voit naître ces ligues sous la IIIe République.

🧭 Contexte politique et social des ligues sous la IIIe République

📌 Une République encore fragile après la défaite de 1870

Pour comprendre les ligues et instabilité de la IIIe République, il faut d’abord revenir au traumatisme de la défaite de 1870 face à la Prusse, qui entraîne la chute du Second Empire et la naissance difficile de la nouvelle République.

La guerre contre la Prusse, la perte de l’Alsace-Lorraine et l’occupation partielle du territoire nourrissent un sentiment de revanche et une profonde humiliation nationale, que les futurs mouvements nationalistes vont exploiter.

En 1871, l’insurrection de la Commune de Paris montre à quel point le pays est divisé entre républicains radicaux, monarchistes et conservateurs attachés à l’ordre social traditionnel.

La crise du 16 mai 1877, lorsque le président Mac-Mahon tente de limiter le pouvoir de la Chambre des députés, prouve également que la forme républicaine n’est pas encore totalement acceptée par tous les dirigeants.

Peu à peu, le régime se stabilise, mais cette stabilité reste superficielle, car de nombreux courants monarchistes, bonapartistes et catholiques rêvent encore de renverser la République.

📌 Tensions sociales, nationalisme et peur du déclin

Dans les années 1880 et 1890, la IIIe République doit aussi faire face à de fortes tensions sociales liées à l’industrialisation, à l’urbanisation rapide et à la montée du mouvement ouvrier.

De grandes grèves éclatent dans les bassins industriels, et la peur d’une révolution sociale alimente chez les élites conservatrices l’idée que la République est trop faible et trop divisée pour maintenir l’ordre.

Parallèlement, le nationalisme se renforce autour de l’idée de revanche contre l’Empire allemand, et de nombreux militants accusent les républicains d’être incapables de redonner sa grandeur à la France.

Dans ce climat, certains courants développent un discours de plus en plus agressif contre les étrangers, les socialistes, les francs-maçons et surtout les Juifs, ce qui prépare la montée de l’antisémitisme en France.

Les ligues et instabilité de la IIIe République naissent donc dans un contexte où beaucoup ont le sentiment que la nation est menacée, aussi bien de l’extérieur par l’Allemagne que de l’intérieur par des ennemis supposés de la patrie.

📌 Une culture politique de la rue et des journaux

Un autre élément décisif est la transformation de la vie politique par le développement de la presse d’opinion, qui touche désormais un public beaucoup plus large qu’au début du siècle.

Grâce à la baisse du prix des journaux et aux progrès de l’alphabétisation, les lecteurs se multiplient, et la presse devient un acteur central des crises politiques, comme on le voit déjà avec la presse et l’opinion publique.

De nombreux titres prennent parti, parfois avec une violence incroyable dans le choix des mots, ce qui renforce les clivages entre républicains, monarchistes, nationalistes et socialistes.

En parallèle, la politique descend littéralement dans la rue, avec des manifestations, des cortèges, des meetings et parfois des affrontements physiques entre militants de camps opposés.

Les futures ligues nationalistes et antiparlementaires vont s’appuyer sur cette culture de la rue et sur des journaux très engagés pour organiser leurs partisans, diffuser leurs mots d’ordre et accentuer encore l’instabilité de la IIIe République.

⚙️ Les grandes ligues nationalistes et antiparlementaires

📌 La Ligue des patriotes : le nationalisme de rue

Parmi les acteurs majeurs des ligues et instabilité de la IIIe République, la Ligue des patriotes occupe une place centrale, car elle incarne un nationalisme de masse, bruyant et très visible dans la rue.

Fondée en 1882 par l’écrivain et orateur Paul Déroulède, elle se présente d’abord comme un mouvement de préparation militaire et de revanche contre l’Allemagne, puis elle se radicalise rapidement contre le régime parlementaire.

La Ligue des patriotes organise des réunions, des défilés, des campagnes de presse et développe une véritable culture du drapeau, du serment national et de la discipline quasi militaire.

Très hostile aux républicains jugés « faibles » face à Berlin, elle participe activement à la mobilisation derrière le général Boulanger, ce qui renforce le lien entre ces ligues et la crise boulangiste.

Après l’échec du boulangisme, la Ligue des patriotes se replie mais reste un symbole puissant d’une droite nationaliste prête à utiliser la rue pour peser sur la politique, au risque d’affaiblir la légitimité des institutions républicaines.

📌 La Ligue de la patrie française : l’antidreyfusisme « respectable »

À la fin des années 1890, l’affaire Dreyfus fait naître une nouvelle génération de ligues, encore plus directement tournées contre la République parlementaire et les défenseurs du capitaine Alfred Dreyfus.

La Ligue de la patrie française, créée en 1898, rassemble des intellectuels, des écrivains et des universitaires qui refusent la révision du procès et dénoncent ce qu’ils appellent le « parti de l’étranger ».

Elle veut apparaître plus « respectable » que certains groupes violents, mais son discours est profondément nationaliste, anti-parlementaire et souvent marqué par un antisémitisme plus ou moins explicite.

En s’attaquant aux « dreyfusards », à la presse républicaine et aux milieux intellectuels engagés, cette ligue contribue à transformer l’espace public en champ de bataille idéologique.

De plus, elle montre que les ligues et instabilité de la IIIe République ne concernent pas seulement des groupes marginaux de casseurs, mais aussi des élites prêtes à remettre en cause l’État de droit.

📌 L’Action française : le projet d’un État autoritaire et monarchiste

Au tournant du XXe siècle, l’Action française devient la ligue la plus influente et la plus inquiétante pour le régime, car elle mêle réflexion théorique, militantisme de rue et projet politique autoritaire.

Fondée en 1899, elle est structurée autour de la pensée de Charles Maurras, qui défend un monarchisme nationaliste, catholique et violemment antiparlementaire.

Pour Maurras, la IIIe République est un « régime des partis » condamné à l’impuissance, alors qu’un roi restauré pourrait, selon lui, garantir l’unité nationale.

L’Action française développe un discours très dur contre les « quatre États confédérés » qu’elle accuse de détruire la nation : les Juifs, les protestants, les francs-maçons et les métèques, ce qui renforce l’antisémitisme politique en France.

En outre, la ligue s’appuie sur une organisation militante de terrain avec les Camelots du Roi, jeunes militants qui vendent le journal, organisent des meetings et n’hésitent pas à rechercher l’affrontement avec les adversaires républicains.

Ainsi, l’Action française illustre jusqu’à la caricature la logique des ligues et instabilité de la IIIe République : rejet du parlementarisme, culte du chef, usage de la violence verbale et physique, et désignation constante d’ennemis intérieurs.

📜 Ligues, antisémitisme et affaire Dreyfus

📌 Un antisémitisme ancien, mais politisé par les ligues

L’antisémitisme existe déjà en France au XIXe siècle, mais les ligues et instabilité de la IIIe République transforment ce préjugé en véritable programme politique et en arme de mobilisation de masse.

Des journaux comme ceux de l’agitateur Édouard Drumont, auteur de La France juive en 1886, présentent les Juifs comme responsables de la décadence nationale, de la crise économique et de la corruption du régime républicain.

Les ligues nationalistes reprennent ce discours en expliquant que la IIIe République serait dominée par des élites « vendues » aux financiers juifs, aux francs-maçons et aux étrangers, ce qui alimente un climat de haine et de suspicion.

En désignant ainsi un ennemi intérieur, elles renforcent leur cohésion militante et justifient leur volonté de renverser les institutions, ce qui accroît encore l’instabilité politique.

📌 L’affaire Dreyfus, accélérateur de haine et de mobilisation

Lorsque éclate l’affaire Dreyfus à partir de 1894, les ligues trouvent un terrain idéal pour diffuser leurs thèmes antisémites, complotistes et antiparlementaires.

Le capitaine Alfred Dreyfus, officier juif originaire de Mulhouse, est accusé à tort de trahison au profit de l’Allemagne, puis condamné et déporté, ce qui choque une partie de l’opinion lorsque les preuves de son innocence apparaissent.

Pour les ligues antidreyfusardes, reconnaître l’innocence de Dreyfus reviendrait à admettre que l’armée française et la justice militaire se sont trompées, ce qu’elles refusent absolument.

Elles organisent alors des campagnes de presse, des meetings et des manifestations contre les dreyfusards, accusés de trahir la patrie pour défendre un « complot juif », comme le montre l’intensité de la crise étudiée dans l’article sur l’affaire Dreyfus et la République.

📌 Presse militante, caricatures et culture de la haine

Les ligues utilisent aussi la presse illustrée, les caricatures et les affiches pour populariser leurs idées, en transformant les Juifs, les républicains et les intellectuels en cibles permanentes de moqueries et d’accusations.

Les journaux nationalistes publient des dessins où les ministres républicains sont représentés comme des marionnettes manipulées par des financiers juifs, ce qui rend l’antisémitisme plus acceptable pour une partie du public.

Cette culture de la haine s’inscrit dans un espace public déjà fortement politisé, où la presse et l’opinion publique jouent un rôle décisif, comme tu peux le voir en détail dans la page consacrée à la presse et l’opinion publique sous la IIIe République.

Ainsi, les ligues et instabilité de la IIIe République ne se limitent pas à des complots secrets ou à quelques émeutes, elles installent un climat durable de polarisation, où la haine de l’« ennemi intérieur » devient un outil politique central.

🎨 La rue, les manifestations et la violence politique

📌 La rue comme nouveau théâtre de la politique

Avec les ligues et instabilité de la IIIe République, la vie politique ne se joue plus seulement dans l’hémicycle de la Chambre des députés, elle se déplace aussi massivement dans la rue.

Les leaders de ligues comme la Ligue des patriotes ou l’Action française organisent des cortèges, des rassemblements et des meetings où l’on chante la Marseillaise et où l’on brandit le drapeau tricolore pour montrer que l’on représente la « vraie nation » face aux parlementaires.

Ces manifestations impressionnent l’opinion, car elles donnent le sentiment qu’une foule disciplinée et décidée pourrait, à tout moment, forcer les dirigeants à changer de cap politique.

De plus, cette mise en scène permanente de la force dans la rue contribue à fragiliser la confiance dans le système électoral et dans les débats parlementaires, jugés trop lents et trop complexes.

📌 Groupes de choc et affrontements avec les adversaires

Pour encadrer leurs militants, certaines ligues mettent en place de véritables groupes de choc, composés de jeunes hommes habitués aux démonstrations musclées et aux affrontements physiques.

C’est le cas des Camelots du Roi, militants de l’Action française, qui vendent le journal du mouvement dans les rues de Paris et n’hésitent pas à provoquer les républicains, les socialistes ou les dreyfusards.

Des bagarres éclatent à la sortie des meetings, à proximité des universités ou lors de visites officielles, ce qui transforme certains quartiers en zones de tension politique quasi permanente.

Dans ce climat, les ligues et instabilité de la IIIe République font planer la menace d’un coup de force, même si celui-ci ne se réalise pas, et contribuent à banaliser l’idée que la violence pourrait régler les conflits politiques.

📌 Pression sur les élus et peur de l’émeute

Les manifestations organisées par les ligues ont aussi pour objectif de faire pression sur les élus, en montrant que « la rue » ne respecte plus vraiment les décisions prises par les assemblées.

Quand un projet de loi déplaît aux ligues nationalistes, celles-ci appellent à des rassemblements massifs devant la Chambre des députés ou les ministères, afin de faire reculer le gouvernement sous la peur d’une émeute.

Certains ministres ou députés craignent que ces mobilisations ne dégénèrent, ce qui les incite parfois à temporiser ou à retarder des réformes, au risque de donner l’impression que la démocratie recule devant la rue.

Ainsi, au lieu de stabiliser la vie politique, la multiplication des ligues contribue à un climat d’instabilité chronique, qui nourrit la crise plus globale analysée dans l’article pilier sur la République en danger entre 1870 et 1914.

🌍 La réaction de l’État face aux ligues

📌 Un État républicain d’abord hésitant et prudent

Face aux ligues et instabilité de la IIIe République, l’État républicain réagit d’abord avec prudence, car il ne veut pas donner l’image d’un pouvoir autoritaire qui réprime toute opposition.

Les gouvernements hésitent entre deux attitudes difficiles à concilier : respecter les libertés publiques, comme la liberté de réunion et d’association, et empêcher que ces libertés ne servent à préparer la chute du régime.

Cette hésitation s’explique aussi par le fait que certains hommes politiques modérés pensent pouvoir utiliser les ligues nationalistes comme un soutien dans leur lutte contre la gauche radicale et le mouvement ouvrier.

Cependant, plus les ligues gagnent en influence dans la rue et dans la presse, plus la question se pose de savoir s’il faut les surveiller de près, les limiter ou les dissoudre.

📌 La loi de 1881 sur la presse et la question de la propagande

La loi de 1881 sur la liberté de la presse est un grand texte de la IIIe République, car elle garantit une expression très large des opinions, y compris celles des opposants au régime.

Or, cette liberté est utilisée par les ligues pour diffuser des journaux, des affiches et des tracts où les attaques contre les républicains, les Juifs et les étrangers sont parfois très violentes.

Les tribunaux peuvent condamner certains excès, par exemple en cas d’appel direct à la violence ou d’injures publiques, mais dans l’ensemble la censure est très limitée, ce qui laisse un large espace à la propagande ligueuse.

Pour comprendre l’importance de cette liberté d’expression dans une démocratie, tu peux relier ce chapitre à l’étude de la presse et de l’opinion publique sous la IIIe République, où l’on voit comment journaux et ligues se renforcent mutuellement.

📌 La loi de 1901 sur les associations et le cadre juridique des ligues

Un tournant important est la loi du 1er juillet 1901 sur les associations, qui fixe un cadre légal général pour les groupes, clubs, syndicats et ligues.

Désormais, toute association doit déclarer son existence en préfecture, ce qui permet à l’État d’identifier plus facilement les organisations potentiellement dangereuses pour l’ordre public.

Cependant, cette loi reste libérale, car elle vise d’abord à reconnaître la liberté d’association, chère aux républicains, plutôt qu’à interdire massivement les ligues nationalistes ou monarchistes.

Les gouvernements peuvent dissoudre certaines associations, mais ils le font surtout lorsque la menace de troubles graves est évidente, ce qui montre que la République essaie de ne pas basculer dans un régime de pure répression.

📌 Dissolutions ponctuelles et surveillance policière

Dans plusieurs cas, notamment après des complots ou des manifestations violentes, l’État décide de dissoudre des ligues qu’il juge trop dangereuses, comme cela arrive à la Ligue des patriotes après l’épisode boulangiste.

Ces dissolutions ne signifient pas pour autant la disparition totale des militants, qui se réorganisent parfois sous d’autres noms ou se rapprochent d’autres structures, ce qui montre les limites de l’outil juridique.

La police politique surveille aussi les réunions, les journaux et les chefs de file des ligues, afin de détecter d’éventuels projets de coup de force ou de complot visant les institutions de la IIIe République.

Pour les historiens, les archives de ces services de surveillance, conservées par les Archives nationales, sont aujourd’hui une source précieuse pour comprendre concrètement la manière dont l’État suivait les activités militantes.

📌 Affirmation de la République laïque face aux droites catholiques

Les ligues et instabilité de la IIIe République se croisent souvent avec la question religieuse, car une partie de ces mouvements défend un catholicisme politique hostile à la laïcité.

Au début du XXe siècle, les gouvernements républicains lancent une série de réformes laïques, dont la plus importante est la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905.

Cette politique est violemment contestée par les milieux catholiques conservateurs, souvent proches des ligues, qui dénoncent un « complot antichrétien » et appellent leurs partisans à résister.

Pour mieux saisir ces enjeux, tu peux rapprocher ce thème des grandes réformes sociales et politiques étudiées dans le chapitre sur les réformes sociales et politiques en France, qui montrent comment la République construit peu à peu un État laïque et protecteur.

📌 Un État qui reste démocratique malgré la tentation de la force

Au final, l’attitude de l’État face aux ligues reste marquée par une tension permanente entre fermeté et respect des libertés, ce qui est typique d’une démocratie mise à l’épreuve.

La République adopte des lois, dissout des associations, renforce la surveillance policière, mais elle maintient aussi des élections libres, une presse très diverse et la possibilité d’une opposition légale.

Ce choix est loin d’être évident, surtout dans un contexte où certains pays européens basculent vers des régimes autoritaires, mais il contribue à donner à la IIIe République une légitimité durable.

Cependant, les difficultés rencontrées face aux ligues et instabilité de la IIIe République annoncent déjà les grandes crises du XXe siècle, notamment la montée des régimes totalitaires en Europe, qui montreront jusqu’où peut aller la remise en cause de la démocratie.

🤝 L’héritage des ligues et la fragilité de la démocratie

📌 Un laboratoire des crises politiques du XXe siècle

Les ligues et instabilité de la IIIe République ne sont pas seulement un épisode agité de la fin du XIXe siècle, elles annoncent aussi des formes de contestation politique que l’on retrouvera au XXe siècle.

En effet, ces ligues expérimentent déjà plusieurs ingrédients que l’on verra ensuite dans d’autres régimes : culte du chef, exaltation de la nation, mise en scène de la force dans la rue et désignation d’ennemis intérieurs présentés comme responsables de tous les problèmes.

De plus, elles montrent comment un système parlementaire peut être affaibli de l’intérieur par des mouvements qui utilisent les libertés démocratiques pour promouvoir un projet profondément antidémocratique.

Pour les historiens, la période des ligues est donc un véritable laboratoire des crises politiques modernes, où s’inventent des pratiques de propagande et de mobilisation de masse qui seront reprises plus tard par des mouvements autoritaires.

📌 La mémoire des ligues dans la culture politique française

La mémoire des ligues et instabilité de la IIIe République pèse longtemps sur la culture politique française, car elle rappelle les risques de dérive liés à la politisation de la rue et à la violence militante.

Lorsque d’autres crises éclatent au XXe siècle, comme le 6 février 1934 avec les manifestations des ligues d’extrême droite devant la Chambre des députés, beaucoup d’observateurs font le lien avec les mobilisations précédentes de la fin du XIXe siècle.

Cette continuité historique aide à comprendre pourquoi les dirigeants républicains restent très méfiants face aux organisations paramilitaires, aux groupes de choc et aux cortèges qui cherchent à intimider les élus.

En outre, le souvenir des ligues nourrit une réflexion plus large sur la nécessité de défendre la démocratie non seulement par le droit, mais aussi par une culture civique qui refuse la haine, le complotisme et la violence politique.

📌 Ce que les élèves peuvent retenir pour aujourd’hui

Pour un élève d’aujourd’hui, l’étude des ligues et instabilité de la IIIe République permet de comprendre que la démocratie n’est jamais définitivement acquise, même lorsqu’elle semble installée depuis plusieurs décennies.

La période montre comment des discours simplistes, jouant sur la peur, le ressentiment et la recherche de boucs émissaires, peuvent séduire une partie de l’opinion et fragiliser les institutions, surtout en temps de crise.

Elle montre aussi que la liberté de la presse, la liberté d’association et la liberté de réunion, essentielles à la vie démocratique, peuvent être détournées par des mouvements qui rejettent en réalité les règles du jeu démocratique.

Pour aller plus loin sur les enjeux de la République et de ses institutions, tu peux consulter la présentation de la vie politique française sur le site vie-publique.fr, qui explique le fonctionnement des institutions, ainsi qu’un dossier pédagogique sur Lumni consacré à l’histoire de la République, tous deux utiles pour mettre ce chapitre en perspective avec d’autres moments clés de l’histoire française.

🧠 À retenir sur les ligues et l’instabilité de la IIIe République

  • Les ligues et instabilité de la IIIe République naissent dans un contexte de traumatisme national après la défaite de 1870, la perte de l’Alsace-Lorraine et de fortes tensions sociales liées à l’industrialisation.
  • Des organisations comme la Ligue des patriotes, la Ligue de la patrie française et surtout l’Action française développent un nationalisme agressif, antiparlementaire et souvent antisémite, qui remet en cause la légitimité du régime républicain.
  • Les ligues utilisent la presse d’opinion, les manifestations de rue, les cortèges et parfois les groupes de choc (comme les Camelots du Roi) pour peser sur la vie politique, créer un climat de tension et faire planer la menace d’un coup de force.
  • L’affaire Dreyfus joue un rôle d’accélérateur : elle permet aux ligues de politiser l’antisémitisme, de désigner des ennemis intérieurs (Juifs, républicains, intellectuels) et de radicaliser l’opinion contre la IIIe République.
  • L’État républicain réagit par des lois (comme la loi de 1881 sur la presse et la loi de 1901 sur les associations), par des dissolutions ponctuelles et par une surveillance policière, tout en cherchant à préserver les libertés publiques fondamentales.
  • Les ligues et instabilité de la IIIe République constituent un laboratoire des crises politiques du XXe siècle : elles annoncent la montée ultérieure de mouvements autoritaires et montrent à quel point une démocratie peut être fragilisée par la haine, le complotisme et la violence politique.
  • Pour le brevet et le bac, il faut retenir que ces ligues illustrent la fragilité de la démocratie, la force de la presse et de la rue dans la vie politique, ainsi que l’importance de défendre les institutions républicaines face aux discours de rejet du parlementarisme.

❓ FAQ : Questions fréquentes sur les ligues et l’instabilité de la IIIe République

🧩 Pourquoi parle-t-on de « ligues et instabilité de la IIIe République » à la fin du XIXe siècle ?

On parle de ligues et instabilité de la IIIe République parce que de nombreuses organisations nationalistes, monarchistes ou antidreyfusardes contestent ouvertement le régime parlementaire entre les années 1880 et 1914, utilisent la rue, la presse et parfois la violence, et donnent le sentiment que la République pourrait être renversée à tout moment.

🧩 Les ligues sont-elles toutes d’extrême droite pendant la IIIe République ?

La plupart des ligues étudiées dans ce chapitre, comme la Ligue des patriotes, la Ligue de la patrie française ou l’Action française, se situent clairement dans la mouvance nationaliste, conservatrice ou monarchiste, avec un fort rejet du parlementarisme et parfois un antisémitisme assumé, mais il existe aussi d’autres formes de mobilisation collective à gauche qui ne prennent pas toujours la forme de ligue.

🧩 Quel lien existe entre ligues, antisémitisme et affaire Dreyfus ?

Les ligues et instabilité de la IIIe République sont étroitement liées à l’affaire Dreyfus, car les ligues antidreyfusardes utilisent l’antisémitisme comme slogan central pour refuser la révision du procès, présenter les dreyfusards comme des « traîtres à la patrie » et mobiliser leurs militants contre la République parlementaire accusée de protéger les Juifs et les élites.

🧩 Comment l’État républicain répond-il à la montée des ligues ?

L’État républicain répond aux ligues et instabilité de la IIIe République en combinant plusieurs stratégies : il maintient la liberté de la presse et la liberté d’association, adopte des lois comme celle de 1901, surveille les ligues par la police et décide parfois de dissoudre certaines organisations jugées trop dangereuses, tout en refusant de renoncer aux principes démocratiques.

🧩 En quoi l’étude des ligues est-elle utile pour les élèves d’aujourd’hui ?

Pour les élèves, l’étude des ligues et instabilité de la IIIe République montre concrètement comment une démocratie peut être fragilisée de l’intérieur par des mouvements qui utilisent les libertés pour diffuser la haine, le complotisme et la violence, et elle rappelle l’importance de défendre les institutions, l’État de droit et le débat argumenté face aux solutions simplistes ou autoritaires.

🧩 Quiz – Ligues et instabilité de la IIIe République

1. Quel événement fondateur fragilise d’abord la France avant la montée des ligues ?


2. Quelle dimension est essentielle pour comprendre les ligues et l’instabilité de la IIIe République ?


3. Quel mouvement illustre un nationalisme de rue très visible à la fin du XIXe siècle ?


4. Qui est le principal théoricien de l’Action française, ligue monarchiste et nationaliste ?


5. Quelle caractéristique commune partagent les grandes ligues étudiées dans ce chapitre ?


6. Quel rôle joue la presse d’opinion dans l’essor des ligues ?


7. Quel ouvrage d’Édouard Drumont popularise un antisémitisme agressif à la fin du XIXe siècle ?


8. En quoi l’affaire Dreyfus renforce-t-elle l’influence des ligues ?


9. Quel groupe militant de l’Action française illustre la violence de rue et l’encadrement de jeunes ?


10. Quelle est l’une des grandes spécificités des ligues par rapport aux partis traditionnels ?


11. Quel est l’objectif principal des manifestations organisées par les ligues devant la Chambre des députés ?


12. Quelle liberté, garantie par la loi de 1881, est largement utilisée par les ligues ?


13. Quel est le rôle de la loi de 1901 dans la gestion des ligues ?


14. Pourquoi parle-t-on de « laboratoire » à propos des ligues de la IIIe République ?


15. Quel lien peut-on faire entre les ligues de la fin du XIXe siècle et le 6 février 1934 ?


16. Quel danger majeur les ligues font-elles peser sur la démocratie républicaine ?


17. Comment l’État républicain tente-t-il de concilier ordre public et libertés ?


18. Quelle affirmation résume le mieux la place de la rue dans cette période ?


19. Que doivent surtout retenir les élèves pour le brevet et le bac à propos des ligues ?


20. Quel comportement citoyen ce chapitre invite à adopter aujourd’hui ?



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