🎯 Pourquoi la Révolution française change tout ?
La Révolution française bouleverse l’ordre politique, social et culturel de l’Europe entre 1789 et 1799. Des États généraux à la prise de la Bastille, de la Déclaration des droits à la fin de la monarchie, jusqu’à la Terreur et au rôle de Robespierre, tu vas suivre un enchaînement d’événements qui inventent la politique moderne : souveraineté de la nation, égalité civile, droits et participation.
🗂️ Dans cet article, tu vas découvrir :
- 📉 Les crises de l’Ancien Régime
- 🏛️ Les États généraux et la naissance de l’Assemblée nationale
- 🏰 La Prise de la Bastille
- 🌾 La Grande Peur et l’abolition des privilèges
- 📜 La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
- 🧭 Réformer la France : de l’Assemblée constituante à 1791
- 🗞️ Clubs et presse : la politique devient populaire
- 🚧 La fuite du roi et la fracture politique
- ⚔️ La guerre révolutionnaire et la nation en armes
- 👑 La chute de la monarchie
- 🗳️ La Convention et la Iʳᵉ République
- ⛓️ La Terreur : logiques et débats
- ⚖️ Robespierre et l’apogée de la Terreur
- 🧩 Thermidor et le Directoire
- 🎭 Vie quotidienne et culture révolutionnaire
- 🌾 La Révolution en province et dans les campagnes
- 🌍 L’impact international de la Révolution
- 📌 Bilan et héritages de la Révolution
- 🧠 À retenir
- ❓ FAQ : Révolution française
- 🧩 Quiz : Révolution française
👉 Poursuivons avec le contexte : pourquoi 1789 devient-il l’année de la rupture ?
📉 Les crises de l’Ancien Régime
Avant la Révolution française, la société et l’État traversent une série de crises profondes. Le royaume de Louis XVI connaît un déficit budgétaire immense, aggravé par la participation coûteuse à la guerre d’indépendance américaine. L’État dépense plus qu’il ne perçoit, et les réformes fiscales proposées échouent face à l’opposition de la noblesse et du clergé, protégés par leurs privilèges.
💰 Une crise financière explosive
L’impôt repose essentiellement sur le tiers état, c’est-à-dire les paysans, artisans, commerçants et professions libérales. La noblesse et le clergé, qui possèdent près de la moitié des terres, sont exemptés de la plupart des taxes. Cette injustice nourrit une frustration croissante. Déjà sous Louis XV, les tentatives de réformes fiscales avaient échoué. Sous Louis XVI, le roi s’entoure de ministres comme Necker ou Calonne, qui proposent d’élargir l’impôt à tous les ordres, mais les parlements bloquent ces projets.
🌾 Une crise sociale et alimentaire
La population française, environ 28 millions d’habitants en 1789, est majoritairement rurale. Les mauvaises récoltes de 1788 provoquent une flambée des prix du pain. Or, le pain représente près de 50 % du budget des familles modestes. La faim, les émeutes et le chômage urbain accentuent le mécontentement. Les artisans et ouvriers des villes, confrontés à la hausse des prix et à la stagnation des salaires, rejoignent les revendications du monde paysan.
💡 Une crise politique et intellectuelle
Les Lumières diffusent de nouvelles idées : égalité devant la loi, souveraineté du peuple, liberté d’expression. Des philosophes comme Voltaire, Montesquieu ou Rousseau remettent en cause la monarchie absolue et les privilèges sociaux. Les cafés, salons et loges maçonniques deviennent des lieux de débats politiques. La diffusion des pamphlets accentue la critique du régime.
📌 Une crise de légitimité du roi
Louis XVI apparaît faible et indécis. Son hésitation à soutenir des réformes radicales déçoit les partisans du changement, tandis que les conservateurs lui reprochent ses concessions. Sa décision de convoquer les États généraux, en mai 1789, est perçue comme un aveu d’impuissance. Ce geste ouvre une brèche : le peuple espère que la souveraineté va basculer du roi vers la nation.
À retenir :
- La France connaît une crise financière due à un déficit chronique et à l’injustice fiscale.
- Les mauvaises récoltes et la hausse du prix du pain aggravent la crise sociale.
- Les Lumières remettent en cause l’absolutisme et légitiment les revendications d’égalité.
- Louis XVI perd en autorité et doit convoquer les États généraux, amorçant le processus révolutionnaire.
👉 Dans la partie suivante, découvrons comment les États généraux deviennent le point de départ d’une rupture politique majeure.
🏛️ Les États généraux et la naissance de l’Assemblée nationale
La convocation des États généraux en mai 1789 marque le début officiel de la Révolution française. C’est la première fois depuis 1614 que le roi convoque cette assemblée réunissant les trois ordres : clergé, noblesse et tiers état. Chaque ordre élit ses représentants et rédige des cahiers de doléances pour exprimer ses revendications. Ces cahiers témoignent d’une société en tension, partagée entre le maintien des privilèges et l’aspiration à l’égalité.
📝 Les cahiers de doléances : une parole nouvelle
Les cahiers révèlent un profond désir de réformes. Le tiers état réclame la fin des privilèges fiscaux, une meilleure représentation politique et l’égalité devant la loi. Certains cahiers de la noblesse et du clergé expriment aussi un esprit réformateur, mais une majorité reste attachée à ses avantages. Ce moment démocratique inédit libère la parole politique et renforce le sentiment que la nation peut s’exprimer directement.
⚖️ Le conflit sur le mode de vote
Traditionnellement, chaque ordre dispose d’une voix collective. Cela permet à la noblesse et au clergé de dominer le tiers état. Mais en 1789, les représentants du tiers exigent un vote par tête, ce qui leur donnerait la majorité. Le refus du roi et des privilégiés provoque un blocage. Face à cette impasse, les députés du tiers décident de s’affirmer comme représentants de la nation.
🏛️ Le serment du Jeu de paume
Le 20 juin 1789, trouvant leur salle fermée, les députés du tiers se réunissent dans une salle de jeu de paume à Versailles. Ils jurent de ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France. Ce serment du Jeu de paume est un moment fondateur : la souveraineté n’est plus entre les mains du roi mais dans celles de la nation. Peu après, le clergé et la noblesse modérés rejoignent ce mouvement, donnant naissance à l’Assemblée nationale constituante.
📌 Une rupture irréversible
L’Assemblée nationale se déclare légitime et entame la rédaction d’une Constitution. Louis XVI hésite à réprimer le mouvement mais recule devant la détermination des députés et la pression populaire. Le pouvoir royal est désormais limité par une force nouvelle : la représentation nationale.
À retenir :
- Les États généraux sont convoqués en mai 1789 pour résoudre la crise financière.
- Le tiers état, majoritaire, réclame un vote par tête pour avoir une influence réelle.
- Le serment du Jeu de paume affirme que la souveraineté appartient à la nation.
- L’Assemblée nationale marque une rupture décisive avec la monarchie absolue.
👉 Dans la partie suivante, plongeons dans l’événement le plus symbolique de 1789 : la prise de la Bastille.
🏰 La Prise de la Bastille
Le 14 juillet 1789, Paris devient le théâtre d’un événement marquant la mémoire collective : la prise de la Bastille. Cette forteresse médiévale, prison d’État et symbole de l’arbitraire royal, tombe sous l’assaut du peuple parisien. Ce jour devient l’acte de naissance de la Révolution française dans les consciences.
🔥 La montée des tensions à Paris
Au début de l’été 1789, la capitale est en ébullition. Le renvoi du ministre Necker, perçu comme favorable aux réformes, déclenche des manifestations. La rumeur d’une répression militaire plane, car des troupes royales se concentrent autour de Paris. Les Parisiens s’organisent pour se défendre. Le 13 juillet, ils créent une milice citoyenne, bientôt appelée Garde nationale, et cherchent des armes.
⚔️ L’assaut contre la forteresse
Le 14 juillet, les insurgés se dirigent vers la Bastille, à la recherche de poudre et de munitions. Après plusieurs heures de négociations infructueuses, l’affrontement éclate. Les assaillants parviennent à pénétrer dans la forteresse et à libérer les quelques prisonniers qui s’y trouvent. Le gouverneur, de Launay, est arrêté puis exécuté dans la rue. La nouvelle se répand immédiatement dans tout le royaume.
🏛️ Une victoire symbolique
La Bastille n’abritait que sept prisonniers, mais sa chute est immense sur le plan symbolique. Elle incarne la fin de l’arbitraire monarchique et le triomphe du peuple en armes. Louis XVI, informé des événements, s’exclame : « C’est une révolte ? » – « Non, Sire, c’est une révolution », lui répond le duc de La Rochefoucauld-Liancourt. Dès lors, le roi ne peut plus ignorer la puissance du mouvement populaire.
🌍 Répercussions en France et en Europe
La prise de la Bastille galvanise les villes de province, où de nombreuses révoltes éclatent. Elle impressionne aussi les observateurs étrangers. Les monarchies européennes suivent avec inquiétude l’évolution de la situation française. L’événement devient rapidement un mythe révolutionnaire, célébré chaque année, et plus tard reconnu comme fête nationale.
À retenir :
- Le 14 juillet 1789, le peuple parisien s’empare de la Bastille.
- L’événement symbolise la chute de l’arbitraire royal et la force du peuple.
- La création de la Garde nationale accompagne la mobilisation citoyenne.
- La prise de la Bastille marque l’entrée en scène des masses populaires dans la Révolution.
👉 Poursuivons avec l’été 1789, marqué par la Grande Peur et l’abolition des privilèges.
🌾 La Grande Peur et l’abolition des privilèges
Après la prise de la Bastille, la Révolution gagne les campagnes. L’été 1789 est marqué par la Grande Peur, une vague d’angoisse paysanne qui bouleverse l’ordre social de l’Ancien Régime. Les paysans craignent une répression nobiliaire et s’attaquent aux symboles de la féodalité.
😨 Une panique collective
Entre juillet et août, des rumeurs circulent dans les villages : des brigands, payés par les nobles, viendraient détruire les récoltes et terroriser les paysans. Cette peur entraîne un vaste mouvement d’émeutes rurales. Dans certaines régions, les paysans brûlent les châteaux et saccagent les titres féodaux, ces documents qui prouvaient leurs redevances envers les seigneurs.
🔥 La fin d’un système millénaire
Face à cette agitation, les députés de l’Assemblée nationale décident d’agir. Dans la nuit du 4 août 1789, ils votent l’abolition des privilèges. En une séance historique, les privilèges seigneuriaux, les droits féodaux et les inégalités fiscales disparaissent officiellement. Ce geste spectaculaire met fin à l’ordre social hérité du Moyen Âge.
📜 Vers une nouvelle société
La nuit du 4 août symbolise la volonté d’égalité. Même si, dans les faits, certains droits féodaux subsistent jusqu’à leur rachat, le principe est posé : il n’y a plus de distinctions juridiques entre les Français. L’égalité devant la loi devient la règle. C’est une étape décisive dans la construction de la nation moderne.
🌍 Une onde de choc politique
La décision de l’Assemblée suscite l’admiration des partisans des Lumières et la colère des conservateurs. Elle inspire les peuples d’Europe et d’Amérique qui suivent de près les événements. La Révolution française se présente désormais comme un modèle de transformation radicale des sociétés.
À retenir :
- L’été 1789 est marqué par la Grande Peur dans les campagnes.
- Les paysans attaquent les châteaux et détruisent les titres féodaux.
- La nuit du 4 août consacre l’abolition des privilèges et des inégalités juridiques.
- Ce moment fondateur marque la fin de la société d’ordres et la naissance d’une société égalitaire.
👉 Dans la partie suivante, voyons comment la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen donne une base universelle aux idéaux révolutionnaires.
📜 La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
Adoptée le 26 août 1789, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen devient le texte fondateur de la Révolution française. Rédigée dans le contexte d’effervescence qui suit la Grande Peur et la nuit du 4 août, elle fixe les principes essentiels d’une société nouvelle. Inspirée des Lumières, de la philosophie politique de Rousseau et Montesquieu, mais aussi des révolutions américaine et anglaise, elle affirme des valeurs universelles qui marquent encore notre monde.
🧑🤝🧑 Des droits universels
La Déclaration proclame que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Elle consacre des principes inédits : égalité devant la loi, liberté d’expression, liberté religieuse, respect de la propriété privée. Elle remet en cause l’ordre ancien fondé sur la naissance et sur les privilèges. Chaque citoyen devient acteur d’une communauté politique définie par la souveraineté nationale.
⚖️ Une nouvelle conception de la loi
Selon l’article 6, « la loi est l’expression de la volonté générale ». Cela signifie que le pouvoir ne vient plus du roi mais de la nation. La loi doit être la même pour tous et protéger les libertés fondamentales. Cette idée de souveraineté populaire bouleverse l’organisation politique de l’Ancien Régime.
🔑 Les limites et critiques
Malgré son caractère révolutionnaire, le texte reste limité. Les femmes, comme Olympe de Gouges, dénoncent l’exclusion de la moitié de la population de la citoyenneté active. Les esclaves des colonies ne bénéficient pas non plus de ces droits, ce qui montre le fossé entre les principes universels et leur application concrète.
🌍 Une influence durable
La Déclaration inspire d’autres mouvements révolutionnaires, en Europe et en Amérique latine. Elle devient la référence des constitutions françaises et un texte universel des droits fondamentaux, jusqu’à la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU en 1948. Aujourd’hui encore, elle reste gravée dans la mémoire collective et dans la vie politique française.
À retenir :
- Adoptée en août 1789, la Déclaration fixe les principes fondateurs de la Révolution.
- Elle proclame l’égalité, la liberté et la souveraineté nationale.
- Elle exclut cependant les femmes et les esclaves, révélant ses limites.
- Elle influence durablement les constitutions et les droits humains dans le monde.
👉 Dans la partie suivante, analysons comment l’Assemblée constituante met en œuvre ces idéaux à travers de grandes réformes entre 1789 et 1791.
🧭 Réformer la France : l’Assemblée constituante (1789-1791)
Après l’adoption de la Déclaration des droits, l’Assemblée constituante se donne pour mission de transformer en profondeur l’organisation de la France. Entre 1789 et 1791, elle entreprend un travail titanesque de refonte politique, sociale, économique et religieuse. Ces réformes concrétisent l’idéal révolutionnaire et mettent fin à la société d’Ancien Régime.
🏛️ Une nouvelle organisation politique
L’Assemblée nationale rédige une Constitution, promulguée en 1791. Celle-ci instaure une monarchie constitutionnelle : le roi conserve un rôle exécutif, mais le pouvoir législatif appartient à une assemblée élue. Louis XVI prête serment à cette Constitution, mais sa fidélité est déjà mise en doute. Le principe de souveraineté nationale devient le socle du nouveau régime.
📍 Une nouvelle organisation administrative
Pour unifier le pays, l’Assemblée crée 83 départements, découpés de manière rationnelle. Ce système administratif, encore en vigueur aujourd’hui, remplace les anciennes provinces aux privilèges inégaux. Ce choix illustre la volonté révolutionnaire de bâtir une France égalitaire et centralisée.
📊 Réformes économiques et fiscales
Les privilèges ayant été abolis, l’impôt devient commun à tous. Les biens du clergé sont nationalisés en novembre 1789 pour renflouer les caisses de l’État. Leur mise en vente, sous forme de biens nationaux, redistribue la propriété foncière. Par ailleurs, l’Assemblée supprime les corporations et libéralise l’économie : chaque citoyen peut désormais exercer le métier de son choix.
⛪ La Constitution civile du clergé
En 1790, l’Assemblée impose la Constitution civile du clergé. Les prêtres deviennent des fonctionnaires élus et rémunérés par l’État. Ils doivent prêter serment à la Constitution. Ce texte provoque une fracture religieuse majeure : une partie du clergé accepte, mais beaucoup refusent, entraînant des tensions profondes dans les campagnes. Cette division entre « prêtres jureurs » et « réfractaires » marquera durablement la Révolution.
📌 Une Révolution institutionnalisée
En deux ans, la France passe d’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle, d’un pays d’ordres et de privilèges à une société égalitaire en droits. Mais ces réformes suscitent des résistances, notamment de la part du roi, du clergé et des monarchies étrangères. La Révolution entre alors dans une nouvelle phase de confrontation.
À retenir :
- La Constitution de 1791 instaure une monarchie constitutionnelle.
- Les départements remplacent les anciennes provinces, unifiant le territoire.
- Les biens du clergé sont nationalisés et vendus comme biens nationaux.
- La Constitution civile du clergé provoque une fracture religieuse majeure.
👉 Dans la partie suivante, voyons comment les clubs et la presse transforment la vie politique et font participer le peuple à la Révolution.
🗞️ Clubs et presse : la politique devient populaire
Entre 1789 et 1791, la Révolution française ne se limite pas aux réformes institutionnelles. Elle transforme aussi la manière dont les citoyens participent à la vie politique. L’essor des clubs politiques et de la presse révolutionnaire donne une voix nouvelle au peuple. La politique sort des cercles aristocratiques et s’installe dans les rues, les cafés et les journaux.
🏛️ Les clubs politiques : lieux de débats et de mobilisation
Les clubs, héritiers des sociétés de pensée des Lumières, deviennent de véritables laboratoires de la démocratie. Le plus célèbre, le club des Jacobins, réunit des députés influents et des militants passionnés. D’autres clubs, comme les Cordeliers ou les Feuillants, défendent des positions variées, allant de la démocratie directe à une monarchie constitutionnelle. Ces clubs ne sont pas seulement des lieux de discussion : ils organisent des campagnes d’opinion, rédigent des pétitions et influencent directement les décisions de l’Assemblée.
📰 La presse révolutionnaire : un nouvel espace public
L’abolition de la censure en 1789 provoque une explosion du nombre de journaux. Des figures comme Marat, avec L’Ami du peuple, ou Camille Desmoulins, avec Le Vieux Cordelier, utilisent la presse pour mobiliser l’opinion. Ces journaux, souvent passionnés et violents dans leurs attaques, contribuent à radicaliser le débat politique. La presse devient une arme aussi puissante que les clubs.
👥 Une politisation du peuple
Grâce aux clubs et aux journaux, les artisans, ouvriers et sans-culottes accèdent à l’information et à la discussion politique. Dans les faubourgs de Paris, les assemblées de sections permettent au peuple de s’exprimer directement. C’est une véritable révolution culturelle : la politique n’est plus réservée aux élites, elle devient une affaire collective.
⚖️ Une nouvelle opinion publique
Cette mobilisation a des effets ambivalents. Elle dynamise la Révolution en élargissant la participation citoyenne, mais elle accentue aussi les divisions. Les attaques de la presse alimentent les tensions entre modérés et radicaux. L’opinion publique devient une force politique incontournable, parfois incontrôlable.
À retenir :
- Les clubs politiques, comme les Jacobins et les Cordeliers, deviennent des foyers d’action révolutionnaire.
- L’abolition de la censure entraîne une explosion de la presse.
- La politisation gagne les couches populaires, grâce aux clubs, aux journaux et aux sections parisiennes.
- L’opinion publique s’impose comme acteur central de la Révolution.
👉 Dans la partie suivante, observons la fuite du roi à Varennes en 1791, qui fait basculer la confiance entre le peuple et la monarchie.
🚧 La fuite du roi et la fracture politique
L’un des tournants les plus dramatiques de la Révolution française est la fuite de Varennes, dans la nuit du 20 au 21 juin 1791. Alors que la monarchie constitutionnelle vient d’être mise en place, Louis XVI tente de fuir Paris pour rejoindre une garnison fidèle dans l’Est du royaume. Cet épisode brise définitivement la confiance entre le roi et une partie du peuple.
👑 Les raisons de la fuite
Louis XVI, profondément hostile aux réformes votées par l’Assemblée, refuse d’adhérer sincèrement à la Déclaration des droits de l’homme et à la Constitution civile du clergé. Conseillé par son entourage, il espère rejoindre Montmédy, près de la frontière, pour organiser une contre-offensive avec l’aide des monarchies européennes inquiètes. Ce projet montre à quel point le roi n’accepte pas la limitation de son pouvoir.
🚨 L’arrestation à Varennes
Parti de nuit avec sa famille, déguisée en domestiques, Louis XVI est reconnu par un maître de poste à Sainte-Menehould, Jean-Baptiste Drouet. Alertées, les autorités locales arrêtent la famille royale à Varennes, avant de la reconduire à Paris sous la surveillance d’une foule silencieuse et hostile. L’image d’un roi traître à la nation se répand dans tout le pays.
⚖️ Conséquences politiques immédiates
La fuite provoque une crise majeure. Les partisans d’une monarchie constitutionnelle perdent leur crédibilité : comment concilier confiance nationale et trahison royale ? Les clubs radicaux, comme les Cordeliers, réclament désormais la République. L’Assemblée tente d’apaiser la situation en suspendant temporairement le roi, mais le lien entre la monarchie et le peuple est irrémédiablement rompu.
🌍 Une rupture de confiance durable
La fuite de Varennes change la perception du roi en France et à l’étranger. Aux yeux des révolutionnaires, Louis XVI apparaît comme un ennemi de la nation. Pour les monarchies européennes, cet épisode confirme que la Révolution menace l’ordre politique en Europe. Le chemin vers l’affrontement international est désormais ouvert.
À retenir :
- Le roi tente de fuir Paris en juin 1791 pour rejoindre une armée fidèle.
- La fuite échoue à Varennes, Louis XVI est ramené à Paris sous surveillance.
- L’événement ruine la confiance entre le roi et le peuple.
- La monarchie constitutionnelle est fragilisée et l’idée républicaine gagne du terrain.
👉 Dans la partie suivante, voyons comment la Révolution entre en guerre en 1792, transformant le peuple en nation en armes.
⚔️ La guerre révolutionnaire et la nation en armes
En 1792, la Révolution française franchit une nouvelle étape : la confrontation avec l’Europe. Les monarchies voisines, inquiètes de la propagation des idées révolutionnaires, s’allient contre la France. La guerre devient alors un accélérateur de radicalisation politique et un moteur de mobilisation populaire.
🌍 Les causes de la guerre
Dès 1791, les émigrés – nobles ayant fui à l’étranger – appellent les puissances européennes à intervenir pour rétablir l’autorité royale. L’empereur d’Autriche et le roi de Prusse s’allient pour défendre la monarchie française. En France, les Girondins, députés favorables à une guerre, espèrent à la fois consolider la Révolution et étendre ses principes. Le 20 avril 1792, l’Assemblée législative déclare la guerre à l’Autriche.
⚔️ Les premières défaites
Mal préparée, l’armée française subit des revers au printemps et à l’été 1792. Les officiers, souvent nobles, désertent, et la troupe manque de discipline. Les défaites alimentent les soupçons de trahison à l’égard du roi, déjà discrédité par la fuite de Varennes. La tension politique s’accroît à Paris.
🧑🤝🧑 La levée en masse et la mobilisation populaire
Face à la menace extérieure, l’Assemblée appelle le peuple à défendre la patrie. Le 11 juillet 1792, la « patrie en danger » est proclamée. Des volontaires affluent de toutes les régions. Le chant de La Marseillaise, entonné par les fédérés venus de Marseille, devient l’hymne de la Révolution. Cette mobilisation transforme la guerre en un acte patriotique : le peuple devient une « nation en armes ».
🏛️ La radicalisation politique
La guerre intensifie la fracture politique. Les sans-culottes, mobilisés et armés, exercent une pression croissante sur l’Assemblée. Le 10 août 1792, l’assaut des Tuileries entraîne la chute de la monarchie (voir fin de la monarchie). La guerre, censée sauver la Constitution, ouvre la voie à la République.
À retenir :
- La guerre est déclarée à l’Autriche en avril 1792 sous la pression des Girondins.
- Les premières défaites militaires aggravent la méfiance envers le roi.
- La « patrie en danger » entraîne une mobilisation populaire massive.
- La guerre accélère la chute de la monarchie et l’avènement de la République.
👉 Dans la partie suivante, nous verrons comment cette dynamique conduit à la chute définitive de la monarchie en août 1792.
👑 La chute de la monarchie
Le 10 août 1792, la Révolution française franchit un cap irréversible : la monarchie constitutionnelle s’effondre sous la pression populaire. Les tensions liées à la guerre, les soupçons de trahison et la mobilisation des sans-culottes provoquent un soulèvement qui renverse Louis XVI.
🔥 Les raisons du soulèvement
Depuis la déclaration de guerre en avril 1792, les défaites militaires se multiplient. Beaucoup accusent le roi de conspirer avec l’ennemi. Le manifeste de Brunswick, publié en juillet, menace Paris de représailles si la famille royale est attaquée. Au lieu d’intimider les Parisiens, il provoque leur colère. Les sections populaires s’organisent et réclament la fin de la monarchie.
⚔️ L’assaut des Tuileries
Le 10 août, les sans-culottes parisiens, épaulés par des fédérés venus de province, marchent sur le palais des Tuileries. La garde nationale bascule du côté des insurgés, tandis que les gardes suisses tentent de défendre le roi mais sont massacrés. Louis XVI et sa famille se réfugient à l’Assemblée législative, qui les place sous protection. C’est la fin de la royauté en France.
🏛️ La suspension du roi
Le même jour, l’Assemblée décide de suspendre le roi et convoque une nouvelle assemblée élue au suffrage universel masculin : la Convention nationale. Cette institution a pour mission d’instaurer un nouveau régime politique, sans retour possible à l’Ancien Régime.
🌍 Une rupture historique
La chute de la monarchie marque un moment fondateur : pour la première fois en Europe, un roi en exercice est renversé par son peuple. L’événement inspire les révolutionnaires à l’étranger, mais inquiète profondément les monarchies voisines. Le monde entre dans une ère où les peuples peuvent décider de leur destin politique.
À retenir :
- Le 10 août 1792, les sans-culottes et les fédérés renversent la monarchie.
- Le manifeste de Brunswick accélère la rupture entre le roi et le peuple.
- Louis XVI est suspendu de ses fonctions et la Convention nationale est convoquée.
- C’est la fin définitive de la monarchie en France.
👉 Dans la partie suivante, découvrons comment la Convention instaure la République et juge le roi.
🗳️ La Convention et la Première République
La chute de la monarchie ouvre une nouvelle phase de la Révolution française. Élue au suffrage universel masculin, la Convention nationale siège à partir de septembre 1792. Elle proclame la République et doit faire face à d’immenses défis : juger le roi, faire face aux guerres extérieures et aux divisions internes.
📅 La proclamation de la République
Le 21 septembre 1792, la Convention abolit officiellement la monarchie et proclame la République. Le lendemain, elle décide de dater les actes officiels de « l’an I de la République ». Cette décision symbolique ancre une rupture totale avec l’Ancien Régime et l’idée même de royauté.
⚖️ Le procès de Louis XVI
Accusé de trahison et de conspiration contre la nation, Louis XVI est jugé par la Convention. Les débats sont intenses : certains députés veulent sa mort pour sceller la République, d’autres préfèrent l’exil. Le 21 janvier 1793, le roi est guillotiné place de la Révolution, à Paris. Cet événement marque un choc immense en Europe, où les monarchies s’unissent contre la France.
👥 Girondins contre Montagnards
Au sein de la Convention, deux grands courants s’opposent. Les Girondins, modérés, craignent la radicalisation et veulent limiter l’influence des sans-culottes. Les Montagnards, menés par Robespierre, Marat et Danton, défendent une ligne plus radicale, appuyée par les masses populaires parisiennes. Cette opposition provoque de violentes tensions qui déstabilisent l’Assemblée.
🌍 Une République menacée
La jeune République est assiégée : les armées étrangères envahissent ses frontières, tandis que la guerre civile éclate en Vendée et dans certaines régions hostiles à la Révolution. La Convention doit prendre des mesures d’exception pour sauver le régime, ouvrant la voie à une phase plus dure : la Terreur.
À retenir :
- La Convention proclame la République en septembre 1792.
- Louis XVI est jugé et exécuté en janvier 1793.
- Deux courants s’opposent : Girondins modérés et Montagnards radicaux.
- La République fait face à des guerres extérieures et à des révoltes intérieures.
👉 Dans la partie suivante, voyons comment la France bascule dans la Terreur, avec la guillotine comme instrument de justice révolutionnaire.
⛓️ La Terreur : logiques et débats
Entre 1793 et 1794, la Révolution française traverse sa phase la plus radicale : la Terreur. Face aux menaces intérieures et extérieures, les Montagnards imposent un régime d’exception dirigé par le Comité de salut public. La guillotine devient l’instrument de la justice révolutionnaire, et la République tente de se sauver au prix de la répression.
⚔️ La guerre sur tous les fronts
En 1793, la France est menacée par la coalition européenne et par des révoltes intérieures, notamment la guerre de Vendée. La République est en danger d’effondrement. Pour répondre à ces crises, la Convention instaure la levée en masse et confie le pouvoir exécutif à un petit groupe : le Comité de salut public, dominé par des figures comme Robespierre et Saint-Just.
⚖️ Un pouvoir d’exception
Le gouvernement révolutionnaire concentre tous les pouvoirs. Les tribunaux révolutionnaires jugent rapidement les suspects d’opposition : nobles, prêtres réfractaires, mais aussi révolutionnaires accusés de modération. La loi des suspects (1793) élargit la définition des ennemis de la République, rendant possible l’arrestation de milliers de citoyens.
🔪 La guillotine, symbole de la Terreur
La guillotine devient le symbole de cette période. Des figures comme Marie-Antoinette, Danton ou Desmoulins sont exécutées. La Terreur frappe indistinctement, créant un climat de peur dans tout le pays. Mais elle permet aussi de renforcer la cohésion de l’armée et de remporter des victoires militaires, notamment à Fleurus en 1794.
🌍 Une logique révolutionnaire
Pour ses partisans, la Terreur est justifiée par l’urgence : « pas de liberté pour les ennemis de la liberté », proclame Saint-Just. Pour ses détracteurs, elle trahit les idéaux de 1789 en instaurant une dictature sanglante. Le débat sur la Terreur reste aujourd’hui encore un sujet d’interprétation historique.
À retenir :
- La Terreur (1793-1794) est une réponse aux guerres et aux révoltes intérieures.
- Le Comité de salut public concentre le pouvoir autour de Robespierre.
- La loi des suspects entraîne des milliers d’arrestations et d’exécutions.
- La guillotine symbolise la radicalisation de la Révolution.
👉 Dans la partie suivante, voyons comment la chute de Robespierre met fin à la Terreur et ouvre la période du Directoire.
⚖️ Robespierre et l’apogée de la Terreur
Figure incontournable de la Révolution française, Maximilien Robespierre incarne l’apogée de la Terreur entre 1793 et 1794. Surnommé « l’Incorruptible » pour sa rigueur morale, il défend l’idée d’une République vertueuse fondée sur la souveraineté du peuple et la vertu civique. Mais son rôle dans le gouvernement révolutionnaire en fait aussi une figure controversée.
🧑⚖️ Un homme des principes
Membre influent des Montagnards, Robespierre prône l’égalité, la démocratie directe et la défense de la nation en danger. Pour lui, la Révolution ne peut triompher qu’en éliminant ses ennemis intérieurs et extérieurs. Il incarne ainsi la logique qui justifie la Terreur comme une nécessité politique temporaire.
⛪ La fête de l’Être suprême
Robespierre cherche à donner une dimension morale et spirituelle à la République. Le 8 juin 1794, il organise la fête de l’Être suprême, destinée à unir les citoyens autour de valeurs civiques et républicaines. Cet événement, bien que grandiose, est perçu par certains comme un signe de dérive autoritaire et de culte personnel.
⚔️ Un pouvoir contesté
Au sommet de son influence, Robespierre s’attire de nombreuses inimitiés : les indulgents, comme Danton et Desmoulins, lui reprochent ses excès, tandis que les hébertistes l’accusent de modération. Son isolement croissant au sein de la Convention finit par fragiliser sa position.
🔪 La chute de l’Incorruptible
Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Robespierre est arrêté avec ses alliés Saint-Just et Couthon. Le lendemain, il est guillotiné sans procès. Sa mort met fin à la Terreur et ouvre une nouvelle phase de la Révolution, marquée par un retour progressif à des institutions plus modérées.
À retenir :
- Robespierre incarne l’apogée de la Terreur et défend une République fondée sur la vertu.
- La fête de l’Être suprême symbolise sa volonté d’unir la nation autour d’une morale civique.
- Ses positions radicales l’isolent politiquement au sein de la Convention.
- Sa chute en juillet 1794 marque la fin de la Terreur et du pouvoir des Montagnards.
👉 Dans la partie suivante, découvrons la vie quotidienne et la culture révolutionnaire qui ont profondément marqué les Français entre 1789 et 1799.
🎭 Vie quotidienne et culture révolutionnaire
La Révolution française ne transforme pas seulement les institutions : elle bouleverse aussi la vie quotidienne, les pratiques culturelles et religieuses. Entre 1789 et 1799, les Français vivent au rythme d’une véritable révolution des mentalités.
🎉 Les fêtes révolutionnaires
Pour cimenter l’unité nationale, l’Assemblée organise de grandes fêtes civiques. La plus célèbre est la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, célébrée sur le Champ-de-Mars à Paris. Des milliers de délégués venus de toute la France participent à cette journée d’union entre le roi, l’Assemblée et le peuple. Plus tard, la fête de l’Être suprême, voulue par Robespierre, illustre la volonté de donner une dimension morale à la République.
📅 Le calendrier républicain
Adopté en 1793, le calendrier républicain remplace le calendrier grégorien. L’année commence à l’équinoxe d’automne, et chaque mois porte un nom lié aux saisons (Vendémiaire, Brumaire, Thermidor, etc.). Les semaines de dix jours, appelées « décades », suppriment le dimanche chrétien. Ce système, destiné à rompre avec la tradition religieuse, reste en vigueur jusqu’en 1806.
⛪ La déchristianisation
La Révolution bouleverse le rôle de l’Église. La Constitution civile du clergé divise la population entre prêtres « jureurs » et « réfractaires ». Dans les années 1793-1794, un mouvement de déchristianisation radical supprime des églises, détruit des symboles religieux et remplace le culte catholique par des cultes révolutionnaires. Cette politique provoque des tensions, surtout dans les campagnes attachées à leurs traditions.
📚 Arts et culture
La Révolution inspire les artistes et les écrivains. Le peintre Jacques-Louis David met son talent au service du nouveau régime, immortalisant des moments clés comme le Serment du Jeu de paume. Le théâtre et la presse connaissent un essor spectaculaire, reflétant l’effervescence politique. La culture devient un outil d’éducation civique et de propagande.
👥 La vie quotidienne
La vie des Français est marquée par la pénurie, la hausse du prix du pain et l’insécurité politique. Les sans-culottes incarnent ce peuple révolutionnaire qui impose ses revendications dans la rue. Dans le même temps, les nouveaux symboles patriotiques – cocarde tricolore, bonnet phrygien, tutoiement civique – s’imposent dans la vie de tous les jours.
À retenir :
- Les fêtes civiques symbolisent l’unité et la ferveur révolutionnaire.
- Le calendrier républicain illustre la volonté de rompre avec l’Ancien Régime et le christianisme.
- La déchristianisation bouleverse les traditions religieuses et divise la population.
- Les arts, la presse et la culture participent activement à la construction de l’identité révolutionnaire.
👉 Dans la partie suivante, voyons comment la Révolution est vécue en province et dans les campagnes, entre adhésion, résistances et violences.
🌾 La Révolution en province et dans les campagnes
La Révolution française ne se limite pas à Paris. Dans les provinces et les campagnes, elle prend des formes diverses, oscillant entre enthousiasme, résistances et affrontements. Loin de la capitale, les paysans et les habitants des petites villes vivent eux aussi un bouleversement profond de leur quotidien.
🌱 Les paysans et la fin des privilèges
Pour beaucoup de ruraux, la nuit du 4 août 1789 est un moment fondateur : l’abolition des droits féodaux libère les campagnes d’obligations vieilles de plusieurs siècles. Même si certaines redevances doivent être rachetées, la promesse de liberté nourrit l’adhésion populaire à la Révolution. Les paysans deviennent des acteurs essentiels de la transformation sociale.
🏘️ Les provinces face aux réformes
Le découpage en départements et l’instauration de nouvelles institutions administratives bouleversent l’organisation locale. Dans certaines régions, ces réformes sont bien accueillies car elles réduisent les inégalités et renforcent l’unité nationale. Mais ailleurs, elles suscitent des résistances, notamment face à la Constitution civile du clergé, qui oppose prêtres « jureurs » et « réfractaires ».
⚔️ La guerre de Vendée
La plus importante révolte intérieure éclate en 1793 : la guerre de Vendée. Hostiles à la levée en masse et attachés à la religion traditionnelle, des paysans se soulèvent contre la République. Le conflit, d’une violence extrême, entraîne des dizaines de milliers de morts et marque durablement la mémoire collective. Il illustre les fractures régionales de la Révolution.
📢 Les villes de province
Dans les petites villes, les clubs politiques, les sociétés populaires et les journaux locaux permettent une large diffusion des idées révolutionnaires. À Lyon, Bordeaux ou Marseille, les tensions entre modérés et radicaux débouchent parfois sur des révoltes urbaines violemment réprimées par la Convention.
📌 Une Révolution plurielle
La Révolution française se vit différemment selon les territoires : elle libère les campagnes des privilèges mais engendre aussi des guerres civiles et des résistances. Cette diversité d’expériences illustre la complexité du processus révolutionnaire, loin de l’image d’une France unie et homogène.
À retenir :
- L’abolition des droits féodaux libère les paysans et suscite l’adhésion.
- La Constitution civile du clergé divise profondément les campagnes.
- La guerre de Vendée est la révolte la plus violente contre la République.
- Les provinces vivent la Révolution entre enthousiasme, résistances et violences.
👉 Dans la partie suivante, analysons l’impact international de la Révolution, de l’Europe aux Amériques.
🧩 Thermidor et le Directoire
La fin de la Terreur en 1794 marque un nouveau tournant de la Révolution française. La chute de Robespierre lors du coup d’État du 9 thermidor an II (27 juillet 1794) met fin au gouvernement d’exception. Une nouvelle période s’ouvre, marquée par un retour au calme relatif mais aussi par l’instabilité : celle du Directoire.
⚖️ La chute de Robespierre
Accusé d’instaurer une dictature personnelle et craint même par ses alliés, Robespierre est arrêté avec ses partisans. Guillotiné le 28 juillet 1794, il entraîne avec lui la fin du Comité de salut public tout-puissant. C’est la fin de la Terreur : les prisons se vident et les tribunaux révolutionnaires sont démantelés.
📜 La Constitution de l’an III
En 1795, une nouvelle Constitution est adoptée. Elle instaure le Directoire, un régime reposant sur un exécutif collégial de cinq directeurs et un pouvoir législatif bicaméral. Le suffrage universel masculin est remplacé par un suffrage censitaire, excluant une grande partie du peuple. Ce retour à un système plus restrictif vise à éviter une nouvelle dictature populaire.
😶 Une République fragile
Le Directoire doit affronter des menaces multiples : agitation royaliste, insurrections populaires et difficultés économiques persistantes. Bien que l’armée remporte de nombreuses victoires, notamment grâce au jeune général Bonaparte en Italie, le régime reste impopulaire. Corruption, instabilité et coups d’État fragilisent son autorité.
🌍 Vers une nouvelle ère
Le Directoire ne parvient pas à stabiliser la République. Il est finalement renversé par le coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), orchestré par Bonaparte. La Révolution française s’achève alors, laissant place au Consulat, prélude à l’Empire.
À retenir :
- La chute de Robespierre en juillet 1794 met fin à la Terreur.
- La Constitution de 1795 instaure le Directoire, avec un pouvoir exécutif collégial.
- Le régime est marqué par l’instabilité politique, la corruption et la contestation.
- Le coup d’État de Bonaparte en 1799 met fin à la Révolution et ouvre une nouvelle période.
🌍 L’impact international de la Révolution
La Révolution française ne reste pas un événement national : ses répercussions se font sentir dans toute l’Europe et même au-delà. Elle inspire, inquiète ou provoque des mouvements politiques dans de nombreux pays. L’écho de 1789 dépasse largement les frontières françaises et marque un tournant dans l’histoire mondiale.
🇪🇺 Les monarchies européennes face à la Révolution
Dès 1791, après la fuite de Varennes, les souverains européens comprennent que la Révolution menace l’ordre monarchique traditionnel. L’Autriche et la Prusse prennent la tête d’une coalition armée contre la France. Les guerres révolutionnaires transforment le conflit intérieur en affrontement international entre l’ancien monde et la nouveauté politique incarnée par la République.
📢 Inspiration pour les peuples
La Révolution stimule l’essor des idées libérales et nationalistes en Europe. En Italie, en Allemagne et en Pologne, des mouvements réclament plus de libertés. En Irlande, les patriotes s’inspirent des principes de 1789 pour revendiquer l’indépendance. Ces échos montrent que l’idéal révolutionnaire devient une référence universelle.
🌎 L’Amérique et les colonies
Les répercussions se font aussi sentir dans le monde colonial. À Saint-Domingue, les esclaves s’inspirent de la Déclaration des droits de l’homme pour réclamer la liberté. La révolte menée par Toussaint Louverture conduit à l’abolition de l’esclavage en 1794 et à l’indépendance d’Haïti en 1804, premier État noir libre du monde moderne. La Révolution française devient ainsi un catalyseur des luttes pour l’émancipation.
⚖️ Un double visage
Si elle incarne l’espoir pour les peuples opprimés, la Révolution effraie aussi les élites conservatrices. Les rois et empereurs craignent la contagion des idées révolutionnaires. En même temps, l’expansion militaire française, portée par la République puis par Bonaparte, diffuse malgré elle certains acquis révolutionnaires dans les territoires conquis.
📌 Une révolution mondiale
En l’espace de dix ans, la Révolution française a bouleversé l’équilibre international. Elle a imposé l’idée qu’un peuple pouvait renverser son roi, proclamer l’égalité et inventer un nouvel ordre politique. Son héritage reste vivant dans les démocraties modernes, qui se réclament encore aujourd’hui de 1789.
À retenir :
- La Révolution inquiète les monarchies européennes qui entrent en guerre contre la France.
- Elle inspire les mouvements libéraux et nationalistes en Europe.
- Elle encourage la révolte des esclaves de Saint-Domingue et l’abolition de l’esclavage.
- Elle diffuse ses principes à l’échelle mondiale malgré la résistance des élites.
🌍 L’impact international de la Révolution
La Révolution française ne reste pas un événement national : ses répercussions se font sentir dans toute l’Europe et même au-delà. Elle inspire, inquiète ou provoque des mouvements politiques dans de nombreux pays. L’écho de 1789 dépasse largement les frontières françaises et marque un tournant dans l’histoire mondiale.
🇪🇺 Les monarchies européennes face à la Révolution
Dès 1791, après la fuite de Varennes, les souverains européens comprennent que la Révolution menace l’ordre monarchique traditionnel. L’Autriche et la Prusse prennent la tête d’une coalition armée contre la France. Les guerres révolutionnaires transforment le conflit intérieur en affrontement international entre l’ancien monde et la nouveauté politique incarnée par la République.
📢 Inspiration pour les peuples
La Révolution stimule l’essor des idées libérales et nationalistes en Europe. En Italie, en Allemagne et en Pologne, des mouvements réclament plus de libertés. En Irlande, les patriotes s’inspirent des principes de 1789 pour revendiquer l’indépendance. Ces échos montrent que l’idéal révolutionnaire devient une référence universelle.
🌎 L’Amérique et les colonies
Les répercussions se font aussi sentir dans le monde colonial. À Saint-Domingue, les esclaves s’inspirent de la Déclaration des droits de l’homme pour réclamer la liberté. La révolte menée par Toussaint Louverture conduit à l’abolition de l’esclavage en 1794 et à l’indépendance d’Haïti en 1804, premier État noir libre du monde moderne. La Révolution française devient ainsi un catalyseur des luttes pour l’émancipation.
⚖️ Un double visage
Si elle incarne l’espoir pour les peuples opprimés, la Révolution effraie aussi les élites conservatrices. Les rois et empereurs craignent la contagion des idées révolutionnaires. En même temps, l’expansion militaire française, portée par la République puis par Bonaparte, diffuse malgré elle certains acquis révolutionnaires dans les territoires conquis.
📌 Une révolution mondiale
En l’espace de dix ans, la Révolution française a bouleversé l’équilibre international. Elle a imposé l’idée qu’un peuple pouvait renverser son roi, proclamer l’égalité et inventer un nouvel ordre politique. Son héritage reste vivant dans les démocraties modernes, qui se réclament encore aujourd’hui de 1789.
À retenir :
- La Révolution inquiète les monarchies européennes qui entrent en guerre contre la France.
- Elle inspire les mouvements libéraux et nationalistes en Europe.
- Elle encourage la révolte des esclaves de Saint-Domingue et l’abolition de l’esclavage.
- Elle diffuse ses principes à l’échelle mondiale malgré la résistance des élites.
👉 Dans la partie suivante, faisons le bilan global de la Révolution et de son héritage politique, social et culturel.
🌍 Bilan et héritages de la Révolution
La Révolution française (1789-1799) marque un tournant majeur de l’histoire mondiale. En dix ans, elle renverse la monarchie absolue, abolit les privilèges et fonde une nouvelle société fondée sur l’égalité civile et la souveraineté nationale. Ses acquis, malgré les violences et les contradictions, traversent encore nos institutions et notre culture politique.
🏛️ Les acquis politiques
La Révolution a fait entrer la France dans l’ère de la citoyenneté. La souveraineté n’appartient plus au roi mais à la nation. Les notions de Constitution, de séparation des pouvoirs et de représentation élective deviennent des références durables. Même si le Directoire s’effondre en 1799, les principes de la Déclaration des droits de l’homme survivent et inspirent toutes les constitutions ultérieures.
⚖️ Les acquis sociaux
L’abolition des privilèges et de la société d’ordres marque la fin de l’Ancien Régime. Tous les Français deviennent égaux devant la loi et devant l’impôt. Les biens du clergé redistribués et la suppression des corporations modifient profondément la société. La Révolution fonde ainsi les bases d’une société moderne, libérale et égalitaire.
🌍 Une influence internationale
La Révolution a un retentissement mondial. Elle inspire les mouvements libéraux et nationalistes en Europe, en Amérique latine et au-delà. Elle alimente aussi la peur des élites conservatrices, qui voient dans les événements français une menace pour l’ordre établi. Les idées de liberté, d’égalité et de souveraineté populaire deviennent des références universelles.
😶 Limites et contradictions
La Révolution a suscité enthousiasme et espoir, mais aussi violence et divisions. La Terreur a marqué les mémoires par ses excès. Les femmes et les esclaves ont été exclus des droits proclamés en 1789, malgré les revendications de figures comme Olympe de Gouges ou Toussaint Louverture. L’égalité politique universelle ne sera atteinte que plus tard.
📌 Héritage durable
La Révolution française a façonné la France moderne : les départements, la laïcité naissante, l’égalité devant la loi et le rôle central de la nation sont encore aujourd’hui ses héritages. Elle reste un moment fondateur de l’histoire universelle, au même titre que la Renaissance ou la Révolution industrielle.
👉 Dans la partie suivante, nous passerons à la FAQ pour répondre aux questions fréquentes sur la Révolution française.
À retenir :
- La Révolution a instauré la souveraineté nationale et l’égalité devant la loi.
- Elle a aboli la société d’ordres et posé les bases d’une société moderne.
- Elle a inspiré les mouvements révolutionnaires à travers le monde.
- Elle laisse un héritage durable, malgré ses contradictions et ses violences.
👉 Dans la partie suivante, tu trouveras un résumé clair sous forme d’encadré : l’essentiel à mémoriser sur la Révolution française.
🧠 À retenir
- 1789 : ouverture des États généraux, prise de la Bastille, abolition des privilèges et adoption de la Déclaration des droits.
- 1791 : monarchie constitutionnelle, mais la fuite de Varennes brise la confiance envers le roi.
- 1792 : guerre contre l’Europe, mobilisation populaire et chute de la monarchie.
- 1793-1794 : République radicale et Terreur, menée par Robespierre.
- 1795-1799 : Directoire instable, finalement renversé par Bonaparte (coup d’État de brumaire).
- Héritage : égalité devant la loi, souveraineté nationale, fin de la société d’ordres, modèle révolutionnaire pour le monde.
👉 Dans la partie suivante, tu trouveras une FAQ pour répondre aux principales questions que l’on se pose sur la Révolution française.
❓ FAQ : Révolution française
Quand commence et quand finit la Révolution française ?
La Révolution française commence en 1789 avec la convocation des États généraux et se termine en 1799 avec le coup d’État de Bonaparte (18 brumaire an VIII).
Pourquoi la Révolution française a-t-elle éclaté ?
Elle éclate à cause d’une crise financière, de fortes inégalités sociales, d’une contestation de la monarchie absolue et de l’influence des Lumières.
Quelles sont les grandes étapes de la Révolution française ?
1789 : Prise de la Bastille et abolition des privilèges ; 1791 : monarchie constitutionnelle ; 1792 : chute de la monarchie ; 1793-1794 : Terreur ; 1795-1799 : Directoire.
Quels sont les acquis principaux de la Révolution ?
L’égalité devant la loi, la souveraineté nationale, l’abolition des privilèges et la diffusion des droits de l’homme. Ces acquis restent au fondement de nos institutions modernes.
Qui sont les grandes figures de la Révolution ?
Louis XVI et Marie-Antoinette, Mirabeau, Danton, Marat, Robespierre, Olympe de Gouges, mais aussi des figures populaires comme les sans-culottes.
Quel est l’impact de la Révolution française à l’étranger ?
Elle inspire les mouvements libéraux en Europe, alimente les révolutions en Amérique latine et favorise la révolte des esclaves à Saint-Domingue, débouchant sur l’indépendance d’Haïti.
👉 Dans la partie suivante, teste tes connaissances avec un quiz de 20 questions sur la Révolution française.
